Les séries de Pierre Bottero
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum regroupant toutes les séries de Pierre Bottero
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 L'experience de la cruauté

Aller en bas 
AuteurMessage
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMar 2 Déc - 1:58

Bien le bonjour à tous.

je vous présente ici un roman complet que j'ai terminé mais qui n'est pas corrigé de ses faute d'orthographe. Néanmoins je me suis assuré de ses droit d'auteur et je trainerait impitoyablement en justice quiconque essayera de voler mon oeuvre, j'ai pris toutes les dispositions necessaires et compte sur vous pour respecter mon travail.
Vous remarquerez que mon style est très semblable à celui de Bottero-senseï, ce qui est normal puisque j'apprend à écrire en lisant et relisant ses livre. Je finirait par trouver mon style mais pour l'instant j'emprunte le sien pour exprimer mes rêves.
J'accepte toutes les critique, bonnes ou mauvaises, du moment qu'elles sont fondées et argumentées. Inutile de poster pour dire simplement "c'est bien" je préfère encore un post négatif me signalant des defaut précis que je pourrai corriger (ou un positif signalant des qualité notables à conserver, soyons positif ^^). Pour ce qui est des incohérence il y en a surement et je vous supplie de m'aider à les traquer.
Il y a 46 chapitre, je vais donc creer un topic spécial pour les commentaire afin de ne pas encombrer celui ci (il est ennervant de devoir faire defiller tout les commentaires pour trouver la suite)
Ne voulant pas poster dans le vide, je cesserait de proposer la suite de l'histoire quand les membres ne laisseront plus aucun commentaire.

Je précise que le côté science fiction du début laisse vite place à la fantasy mais revient dans le tome 2.


Je propose pour l'instant le prologue et le chapitre 1


Les enfants de Kaos

Tome 1: L'expérience de la cruauté


PROLOGUE: Les prémices du chaos


Un soleil radieux illuminait Marseille en ce 24 juin 2377. La ville, devenue flottante et mobile en 2338 pour faire face à la montée des eaux après le réchauffement climatique, avait accosté la veille dans les eaux américaines, près de New York.
Sur le toit du plus haut immeuble de la ville se déroulait une conférence diplomatique, plus symbolique que nécessaire, entre les quatre espèces intelligentes de l'univers connu. Elle se tenait en l'honneur du centième anniversaire de l'armistice qui mit fin à une terrible guerre. Celle qui opposa deux des espèces présentes et qui se clôtura par l'intervention d'une troisième, inconnu des deux autres à l'époque.
La majorité des politiques présents à cette conférence étaient humains, planète d'accueil oblige. Mais il y avait également de nombreux représentant du peuple Kepsis. Cette espèce d'insectes avait une apparence très surprenante du point de vue d'un humain: Leur allure parfaitement humanoïde se différenciait de celle de homme par leur carapace articulée, aussi fine et douce que la peau, et leurs quatre bras. Leurs visage harmonieux n'avait de commun avec les insectes terriens que les antennes et des petites mandibules. Sauf que les mandibules kepsis se trouvent à l'intérieur d'une bouche fine et extrêmement articulée qui leur permet de sourire ou de grimacer aussi facilement qu'avec de la peau. Deux ailes atrophiés et trop petites pour les porter attestent d'un boum inexplicable et fulgurant de l'évolution du génotype de leur espèce. En réalité ils étaient en tous points semblables aux humains, aussi bien en ce qui concernait leurs pensées que dans leur démarche bipède, leur inaptitude à voler et leurs valeurs morales. Seule leur conception de la pudeur - les kepsis ne portent pas de vêtements - était différente. Ces points communs au lieu d'unir les deux peuples engendrèrent la guerre la plus terrible de tout les temps. Le conflit commença en 2242, neuf ans après que les humains aient pris contact avec les kepsis, et ce un an après que les télescopes les aient découverts. Les périodes d'affrontements directs étaient courtes mais la tension politique et la menace de la bombe antimatière mena à une version ultra destructrice de la guerre froide qui divisa deux nations humaines au vingtième siècle.
Les iorgs étaient peu présents à cette conférence, leur petit nombre étant compensé par l'importance de leurs représentants. Cet étrange peuple à la peau violette correspondait à l'archétype des aliens de film de science-fiction: petit, à peine un mètre quarante, disposant d'une intelligence extraordinaire et d'une grande mémoire, ayant pour la plupart des capacité de télékinésie (tellement faibles qu'ils ne s'en vantent pas souvent mais amplifiable par leur technologie guerrière). Les iorg mesurait un mètre quarante mais seulement à cause de leur coup long de cinquante centimètres, au bout duquel se trouvait une petite tête qui semblait ne pas laisser beaucoup de place pour le cerveau. Leur corps était identique à celui d'un humain mais en plus trapu et leurs coudes disposaient d'une pointe osseuse recouverte de peaux violette. Leur science n'était pourtant pas véritablement supérieure à celle des deux autres espèces, lors de leur découverte en 2276. Les iorgs avaient mis fin à la guerre qui opposait les humains et les kepsis en cette année là. L'armistice fut signé à Washington, au Etats Unis d'Amérique.
Les membres de la quatrième espèce étaient encore moins nombreux que les iorgs, n'étant que peu concernés par cette guerre qu'ils n'avaient pas connu. Il s'agissait du fier peuple Olloyov. Découvert lors d'une expédition humaine sur une planète inconnue en 2304, ils avaient bouleversé le monde scientifique de l'époque: en effet si les kepsis avaient un code génétique très différent de celui des insectes terrien, les olloyovs avaient une correspondance presque totale avec les fossiles de vélociraptor de la préhistoire terrienne. C'est ainsi que la théorie d'une intelligence extraterrestre inconnue sauvant les dinosaures en les transportant sur une autre planète naquit. On découvrit en 2344 que les dinosaures avaient en réalité migrés seuls par un moyen inconnu, ce qui conduisit les archéologues dans une impasse. D'autre part les olloyovs avaient évolué sur leur nouveau monde et leur corps était légèrement plus adapté à la vie sociale que celui de leurs ancêtres. Leurs doigts étaient positionnés les uns par rapport aux autres de manière à permettre les manipulations délicate et la saisie des objets au même niveau que les mains humaines et leur longévité s'était étendu jusqu'à atteindre les cent vingt ans. Les Olloyovs n'était pas excessivement grand, deux mètres de haut pour la plupart, un mètre soixante pour les plus petits.
Lors de leur découverte les Olloyovs se lièrent au peuple humain qui apportait science et technique à leur civilisation arriéré. En soixante dix ans ils firent des progrès phénoménaux et les quatre espèce s'entraidèrent jusqu'à avoir une technologie à peu près équivalente, les iorgs gardant un léger temps d'avance et les olloyovs un léger retard.
La conférence autour de laquelle tous ces politiques étaient réunis en cette superbe après-midi était donnée par un éminent diplomate, l'orateur Alfred Lalmaya, qui souhaitait que le centième anniversaire de l'armistice soit sujet à un débat. Il parlait dans la langue universelle, instaurée en 2336 et rendu obligatoire à l'apprentissage des enfants dès la naissance, passant progressivement devant les autres langues dans la vie courante. Cette langue était le Français par hommage à la France qui fut presque totalement anéantie par une bombe kepsis pendant la guerre. L'explosion ravagea la zone entre Lille, Nice et bordeaux. Depuis le désastre le pays n'existait plus, et ce surtout à cause de l'impossibilité de reconstruire sur le sol dévasté.
Alfred Lalmaya parlait d'une voie enjouée mais rare étaient ceux qui l'écoutaient réellement, la plupart se contentant de bronzer sur leur siège en somnolant.
Soudain le ciel s'assombrit sans qu'il y eu le moindre nuage. Presque tous levèrent la tête pour scruter le ciel, tirés de leur douce somnolence.
Une nappe de brume bleutée était en train de descendre du ciel pour envelopper la tour où se déroulait la conférence. Une tension palpable naquit dans l'assemblé. Une hystérie étrange envahissait certains.
Cela commença par des reproches, puis il y eu des insultes. Chacun accusait un autre de quelque chose d'absurde et presque tous s'étaient levés. L'étrange fumée semblait nourrir leur colère mais plus personne ne l'observait. Elle descendait inexorablement en une longue colonne, presque transparente.
Le premier coup partit. Suivit d'un deuxième, accompagné de pleins d'autres. Tous se tapaient dessus ou tapaient sur quelqu'un en utilisant un iorg comme massue. La colère et la vue du sang devinrent une porte à la discorde la plus profonde. Un déchaînement de pulsion envahit les politiciens.
La bagarre vira au massacre. Pris d'une frénésie meurtrière les politiciens se déchirèrent les uns les autres de toute les manière que permettaient leurs corps, aveuglés par une soif de sang irrépressible.
Des pointes osseuses iorgs percèrent des gorges, des cous furent brisés violemment. Des griffes éventrèrent et déchiquetèrent. Les Olloyovs étaient rompus au combat et leurs terribles frappes ne laissaient aucune chance. Les iorg furent tous tués, les Kepsis réduit à un petit nombre. Ceux qui voulurent résister aux pulsions restèrent tétanisés et périrent également.
Tout n'était que chaos et anarchie sanglante.
L'enfer.
Puis des gardes du corps et autres militaires humains, présents pour endiguer une éventuelle menace terroriste, sortirent leurs armes de services et tirèrent, prit dans la folie.
En quelques minutes tous les politiciens se retrouvèrent face contre terre. La brume quitta l'immeuble et descendit au sol.
Le soleil éclaira le carnage.
Les gardes jetèrent leurs armes, horrifiés de ce qu'ils avaient faits, ayant à présent recouvrés leurs esprits.
La brume évolua au sol, puis traversa un terrain de football. Les enfants qui jouaient là commencèrent à se disputer.
Mais cela aurait du s'arrêter là, la discorde qui les affectait n'était qu'un résidu de ce qui avait opéré peu avant.
Cela suffit à un adolescent pour sortir le couteau qu'il avait dans la poche.
Il n'était pas mauvais, juste impulsif.
La vie du petit Andrew, 12 ans s'acheva ce jour là. Première jeune victime d'une nouvelle guerre.
Encore une.
Une de plus.
Malheureusement pas la dernière.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: chapitre 1   L'experience de la cruauté EmptyMar 2 Déc - 1:59

Mes escuse pour ce double post mais le message dépassait la longueur autorisé.



Chapitre 1


<< Un être insignifiant, un enfant même, peut changer le destin de l'univers >>

Eldinia referma son livre, satisfaite. C'était de loin le livre le plus long qu'elle ait jamais lu. Le plus passionnant aussi. Il s'agissait d'une histoire connue, patrimoine du peuple humain, qui parlait d'un roi légendaire appelé Arthur. Elle adorait les histoires qu'écrivaient les humains dans les époques anciennes où la technologie n'était pas très développée, elle y trouvait une sensibilité particulière. Après son frère aîné fainéant dés ses cinq ans et détestant l'école, ses parents avaient été stupéfié par son goût pour la lecture. Elle n'avait que huit ans et passait sa vie dans les livres. Elle ne comprenait pas toujours ce qu'elle lisait et, dans le livre qu'elle venait d'achever, elle n'avait pas compris l'entêtement de tous les personnages à vouloir se battre. À huit ans elle gardait une vision naïve du monde qui l'entourait et sa notion du bien et du mal était celle, simpliste, des enfants de son age. De plus la criminalité était quasiment inexistante sur la colonie où elle était née. Les pionniers qui avaient construit la ville sur la lune Europe, dans le système solaire humain, avaient immédiatement instauré un ordre et une justice exemplaire. La partie de la ville ou Eldinia vivait était sous l'océan souterrain d'Europe et des scientifiques des quatre espèces défilaient pour implanter la vie dans les eaux glacées. La partie de la ville en surface était très différente, seul l'armée et les savants y vivaient et il ne s'agissait que d'un ensemble de machines produisant oxygène et énergie. Sous les flots la cité était une reproduction parfaite des conditions de vie d'une ville d'Epsildra, la planète mère des kepsis. Même la gravité avait été augmentée artificiellement sous le dôme protecteur pour compenser celle de la lune. Un monde en bouteille presque entièrement autonome, un paradis naissant d'où la vie se répandait sur le satellite de Jupiter.
Avec un soupir d'aise, la jeune Kepsis s'allongea sur son lit et fixa le plafond. Se dire que le géant gazeux se trouvait quelque par au dessus d'elle la remplissait de joie. Elle était déjà allée visiter la surface et la planète était magnifique, reflétant la lumière du soleil de la Terre. Les volutes et les bandes de gaz orangés l'avaient marquée profondément.
Elle fut interrompue dans sa rêverie par la voie de sa mère qui l'appelait du rez-de-chaussée:
- Eldi! Descend vite il faut partir!
À contrecoeur Eldinia se leva et descendit l'escalier tournant qui menait à sa chambre.
- Où allons nous? demanda-t-elle nonchalamment lorsqu'elle vit sa mère au pied de l'escalier.
- D'abord nous allons chercher ton frère et ton père.
- Pourquoi, on va où?
- À l'astroport, allez dépêche toi.
Un sourire s'afficha sur le visage d'Eldinia, l'astroport était le seul lien avec la surface et l'espace.
Elle allait voir Jupiter, peut être même Epsildra.
La mère et la fille sortirent du petit appartement du quatrième étage de la tour Eptelo. Elles empruntèrent l'ascenseur le plus rapide du bâtiment et sortirent dans la rue.
Des centaines de gens se pressaient dans les avenues vers une unique direction. Eldinia et sa mère suivirent la foule et la jeune fille s'inquiéta:
- Qu'est ce qui se passe? Où vont tous les gens?
Sa mère ne répondit pas mais une lueur de soulagement traversa son regard. Elle l'entraîna vers ceux qu'elle cherchait et qui lui faisaient de grands signes de leurs mains.
Son mari et son fils.
Le mari et la femme se rejoignirent, s'étreignirent, dans un instant d'oubli. Puis ils se pressèrent avec leurs enfants vers l'astroport.
Eldinia s'étonna de la mine triste de ses aînés.
- Qu'est ce qui se passe? demanda-t-elle
Son frère lui répondit mais sa voix se brisa à la fin de la phrase:
- Les humains nous déclarent la guerre. C'est la guerre, il faut...il faut...
- Saïrul! Elle a huit ans! le gronda sa mère.
Eldinia frissonna, se souvenant des terribles guerres de la légende du roi Arthur. Pourquoi les humains les attaquaient-t-ils? Elle connaissait peu d'humain mais ils étaient plutôt gentils. Elle jeta un coup d'oeil à son frère tout en trottinant, tenant la main de sa mère. Il avait quatorze ans mais il était si perturbé par les évènements qu'il semblait en avoir pris dix en quelques minutes.
Son meilleur ami était humain.
Alors que l'astroport n'était plus qu'à une centaine de mètre, un fracas épouvantable fit trembler chaque bâtiment dans une longue vibration suraiguë. Le dôme de cristal qui entourait la partie de la ville se trouvant sous l'océan souterrain de la lune Europe venait d'être percuté par un engin explosif.
Le dôme était conçu pour supporter le pois de l'océan et sa solidité était à toute épreuve. L'explosion n'ouvrit qu'une fissure qui déversait l'eau dans la ville, menaçant de s'agrandir.
Un instant tous se figèrent pour observer la fissure, comme si le choc avait arrêté le temps.
Puis la population sortit de sa torpeur et les Kepsis se ruèrent vers l'astroport, seul lien avec la surface, en hurlant et en se bousculant. Puis le dôme céda.
La moitié de sa structure s'effondra dans un bruit de fin du monde, des morceaux de cristal long de plusieurs mètres s'abattant sur la foule terrorisé, suivis de tout l'océan.
Eldinia et sa famille atteignirent les hangars alors que l'eau touchait le sol. Le toit transparent de l'astroport fut recouvert par des hectolitres de liquide. Un tube assurait une sortie sure pour les engins spatiaux et des centaines de personne se bousculaient vers les vaisseaux. Jamais le bâtiment n'avait été aussi plein et aussi actif. Chaque seconde des navettes s'engouffraient par la sortie.
Eldinia comprit enfin ce qui allait se passer. L'eau allait entrer et tous les noyer. Il y avait trop de gens, jamais ils n'atteindraient une navette à temps.
Quelqu'un hurla un avertissement.
Une partie du plafond céda au poids de l'eau et s'écrasa sur la foule entre Eldinia et les dernières navettes dans une terrible cacophonie.
Avant qu'elle ne comprenne ce qui s'était passé son frère l'empoigna et l'entraîna dans les décombre sous lesquels gisaient des dizaines de corps. L'eau ne tombait pas encore retenue par un champ magnétique prévu à cet effet à l'époque où le dôme n'était pas achevé. Le générateur n'avait pas été alimenté depuis des années et il pouvait lâcher à tous moments.
- Ne te retourne pas! hurla Saïrul à sa soeur.
Il était trop tard. Elle s'était retournée une seconde pour chercher ses parents des yeux et avait vu le morceau de plafond qui les avait aplati. Son coeur rata un battement. Elle sentit une déchirure en elle, tétanisé elle contemplait la scène de cauchemar. Partout des corps écrasés ou piétinés mais seulement une poignée de personne vivante à cet endroit alors que trente mètres plus loin des centaines de gens se bousculaient encore.
Son frère la tira vers lui et l'entraîna parmi les décombres dans les dix derniers mètres qui les séparaient de la navette. Ils entrèrent ainsi que quelques survivants de l'éboulement et les portes se refermèrent avec un chuintement pneumatique. Le vaisseau s'ébranla, décolla du sol et entra dans le tube de sortie.
Eldinia et Saïrul s'assirent dans la cabine la plus proche et regardèrent par le hublot. Le vaisseau traversait l'océan et ils eurent une vue d'ensemble de la ville sous-marine que les eaux dévastaient.
Ils traversèrent l'épaisse couche de glace qui séparait la mer de l'espace. Eldinia se mit à pleurer silencieusement. Saïrul ne pleurait pas mais il semblait souffrir bien plus. Ses yeux étaient exorbités et ses mains crispés, ses antennes dressées vibrant et s'entrechoquant. Il peinait à respirer correctement.
Le vaisseau atteignit la surface au bout de trois minutes qui parurent interminables et Jupiter, le géant gazeux, la plus grosse planète du système solaire humain, apparut dans le hublot. Ses couleurs vives et sa masse imposante faisaient de lui un second soleil, bien plus beau que celui qui illuminait la Terre. Ce dernier luisait faiblement dans le ciel étoilé, occulté par la magnificence de la planète gazeuse.
La navette s'éloigna du sol à une vitesse hallucinante et Eldinia la vit se détacher sur l'horizon, immense et sombre.
La flotte humaine.
Des centaines d'engins spatiaux à l'allure menaçante. Aucune trace d'engins allié, sûrement tous anéantis.
Puis, soudain, une déflagration embrasa l'univers, occultant la lumière des étoiles, réduisant Jupiter et son soleil à de simples lanternes. L'onde de choc secoua la navette. La glace qui recouvrait entièrement la lune se disloqua sur des centaines d'hectares, l'eau et le feu se mêlèrent, une partie de l'océan souterrain se vaporisa. L'explosion projeta des morceaux de glace long de plusieurs kilomètres or de l'orbite d'Europe et fut telle que la lune s'écarta légèrement de sa trajectoire normale dans le cosmos. Elle mesurait plus de 3000 kilomètres de diamètre et l'explosion avait ravagé plus d'un vingtième de sa surface. Presque l'équivalent de ce qui était arrivé à la France un siècle plus tôt.
Plus exactement la vengeance pour ce qui était arrivé a la France un siècle plus tôt. La terrible engeance de la technologie de guerre.
La navette s'enfonça dans les ténèbres de l'univers, loin du carnage.
Eldinia pleura.
Presque toutes les nuits pendant quatre ans.

N'oubliez pas de faire les commentaire dans la section prévue à cet effet "com éxpérience de la cruauté"


Dernière édition par Nox le Mer 3 Déc - 16:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMer 3 Déc - 1:50

Chapitre 2


--Tout comme Eliac'Nawel, la capitale du peuple humain, Lacterlz'Ralac dispose d'une immunité diplomatique. Aucune attaque ne peut y être perpétré malgré la guerre. En revanche les enlèvement, les meurtre et la propagande du peuple ennemi n'est pas une entorse à l'immunité diplomatique.--
Livre de géographie kepsis de deuxième année du premier cycle, chapitre 5

Eldinia jeta dédaigneusement la serpillière par terre, posa le balai dessus et commença à nettoyer. Elle fulminait et adressait des regards noirs à son frère.
Que cet idiot fasse du vandalisme nocturne elle s'en fichait. Qu'elle se trouve dans les parages à ce moment là et qu'elle soit prise pour complice elle pouvait l'accepter. Qu'elle subisse la même punition que son lui passe encore. Mais qu'elle doive faire la corvée avec une serpillière! Une serpillière, alors que des machines de nettoyage automatique l'auraient fait en quelque minutes.
Ça elle ne pouvait pas le supporter!
Elle et son frère avaient été condamnés par la mairie à nettoyer entièrement un vieux hangar pour vaisseaux. Le sol était tellement poussiéreux que Saïrul avait ouvert le passage d'entrée des navettes afin d'aérer un minimum. Ils virent ainsi les rayons du soleil changer d'inclinaison tout au long de leurs heures de travail ingrat. Il finirent longtemps après la tombé de la nuit.
Ils rangèrent les outils de ménage dans une armoire de métal. La pièce était illuminée par des néons puissants et elle semblait vide et triste. Une simple pièce rectangulaire. Quatre murs, une porte, un ou deux placards. Seul les vieux hangars étaient aussi déprimants. Une douce brise s'engouffrait par l'ouverture que Saïrul avait oublié de fermer.
Le frère et la soeur sortirent ensuite par la petite porte et entrèrent dans un long couloir sombre. Au bout se trouvait un kepsis d'une quarantaine d'années qui lisait son journal.
- vous en avez mis du temps, dit-il.
Il se leva et Eldinia et Saïrul le suivirent dans un dédale de couloirs sombres qui menait à un véhicule de fonction spécifique aux agents d'entretiens. Ils s'installèrent tous trois à l'intérieur. L'appareil était une sphère de métal transparent équipé de bras articulés et de moteurs à l'allure étrange. L'engin s'éleva dans les airs en vrombissant et s'envola par une ouverture dans le plafond qui menait vers l'extérieur. Une fois à l'air libre la ville s'étala à leur pied, et au dessus d'eux.
Lacterlz'Ralac, capitale d'Epsildra, était, de loin, la plus grande et la plus haute cité kepsis. Les villes humaines s'étalaient surtout en longueur et rare étaient leurs immeubles dépassant les 600 mètres de haut, les villes Kepsis au contraire se construisaient en hauteur, les bâtiments atteignant parfois le kilomètre.
Lacterlz'Ralac n'était en réalité qu'un seul et unique bâtiment de métal d'où s'élevaient des milliers de tours, arches, passerelles et autres constructions. La ville s'appuyait sur une montagne mais finissait par la dépasser en hauteur. La montagne culminait à plus de 2000 mètres mais le plus haut point de Lacterlz’Ralac se trouvait à 3122 mètres.
L'étrange véhicule s'arrêta à quelques dizaine de mètres de son point de départ, au dessus du foyer où vivaient les deux jeunes gens. Ils descendirent de l'appareil, saluèrent leur chauffeur et entrèrent dans le bâtiment.
Tous les autres enfants étaient attablés autour d'un bon repas de solifuges grillées et d'oeuf de griffis, certains enfants leur lançaient des regards narquois. Depuis leur arrivé dans ce centre d'hébergement d'orphelin, six ans plus tôt, Saïrul n'avait cessé de s'attirer des ennuis. Eldinia au contraire était une élève sérieuse mais elle avait souffert de problème de dépression jusqu'à ses douze ans suite au décès de ses parents et cela l'avait éloigné des autre. Peut à peut elle s'était isolé jusqu'à n'avoir plus que son frère au monde. Son psychiatre était satisfait de la guérison de sa dépression nerveuse mais ses problèmes d'intégration perturbaient ses professeurs. Saïrul s'était aussi isolé mais volontairement. Il devait continuellement veiller sur sa soeur et la réconforter mais elle l'aidait également beaucoup à résoudre ses problèmes avec la police. Ses conseils étaient toujours appréciables. Le jeune kepsis avait quelques amis mais ils était plus âgés que lui et s'étaient engagé dans l'armée pour combattre les humains et les olloyovs.
- Inutile de vous asseoir! Leur dit une voie sèche. Vous ne mangerez rien ce soir.
Eded Sildex, directeur du foyer du secteur quatorze les toisait, une lueur inquiétante de colère dans le regard. C'était un kepsis grand et impressionnant aux petits yeux enfoncé dans leurs orbites. Son visage était vieux et ridé ce qui le faisait sembler plus énervé encore. L'une de ses antennes était un peu plus courte que l'autre mais ce genre de malformation n'était pas handicapante, cela gênait juste un peu son odorat. Ses poings étaient fermés et sa colère était presque palpable, les cibles de son courroux affichèrent, l'une un air penaud, l'autre un regard désinvolte et insolent.
- Eldinia et Saïrul Aglister, vous rendez-vous conte des conséquences de vos actes de vandalisme! Cracha-t-il. Savez-vous combien on à retiré sur mon salaire pour nettoyer vos dégâts!
- Mais je n'ai rien... tenta Eldinia.
- Je n'ai pas fini! Beugla le directeur. Vos actes ont apporté la honte sur notre institut. Moi qui avais les faveurs de la mairie j'ai maintenant la colère du maire sur le dos. Quelle idée aussi de faire exploser une bombe tricolore pleine de peinture bleu blanche et rouge! Vous avez de la chance qu'on ne vous arrêtés pas pour trahison et...
- Au moins s'était joli, l'interrompit Saïrul avec toute l'insolence qu'on peut mettre dans une phrase.
Le visage d'Eded Sildex vira au jaune, équivalant d'un visage humain qui serait rouge comme une pivoine. Il comprenait la sympathie de Saïrul pour les humains et son désir d'exprimer son refus de la guerre mais cette désinvolture rebelle l'insupportait. Qu'il entraîne sa soeur dans ses problèmes l'énervait encore plus. La petite était fragile et en viendrait peut-être à commettre des véritables actes de trahisons, passible de peine de mort.
- Hors de ma vue! hurla-t-il. Disparaissez dans vos chambres, je ne veux plus vous voir!
Saïrul s'éloigna tranquillement et se dirigea vers sa chambre, un large sourire peint sur le visage, sa soeur le suivit en courbant l'échine et en jetant des regard inquiet au directeur.
Ils traversèrent une grande pièce très meublée où trônaient une grande télévision et un ordinateur tactile, puis ils bifurquèrent vers la droite, dans un couloir qui donnait sur les chambres. Chacune hébergeait deux enfants et Saïrul et Eldinia partageaient la leurs. Eldinia s'allongea sur son lit et ferma les yeux.
Elle tombait de fatigue, ainsi ne tarda-t-elle pas à sombrer dans le sommeil.


Une voix lointaine s'éleva, la tira peut à peut or du sommeil. La voix de Saïrul.
- Eldi, réveille toi! Eldi!
Eldinia s'éveilla et fixa son frère de ses grands yeux noirs. L'expression de son visage ne laissait aucun doute sur la raison de ce réveil intempestif: il avait besoin d'elle.
Encore une foix.
Elle s'étira longuement et s'assit sur son lit. Elle le regarda quelque seconde et lui posa la question dont elle redoutait la réponse.
- Qu’est-ce que tu as encore fait?
Saïrul caressa nerveusement ses antennes, l'air pensif, puis, d'un air penaud, décida d'avouer.
- J'ai laissé ouverte l'entré pour navette du hangar qu'on a nettoyé hier, enfin tout à l'heure.
- Et alors? c'est pas grave, quelqu'un la fermera demain.
Le jeune Kepsis réfléchit une seconde puis répondit:
- Non, au contraire c'est très grave. Du moins pour moi c'est gravissime étant donné mon casier judiciaire bien rempli. Les flics m'on prévenu qu'à la moindre occasion la justice repoussait ma majorité à vingt cinq ans. Je suis majeur dans trois mois ce serait trop bête! De plus laisser ouvert un hangar en temps de guerre c'est très grave, ça peut permettre à l'ennemi de se poser sans se faire repérer.
- Et alors, en quoi ça me concerne? S'enquit Eldinia
- Il faut être deux pour faire fonctionner le mécanisme de fermeture.
Elle le regarda d'un air atterré mais se résigna.
- D'accord on y va. Passons par le toit ce sera plus discret et on y sera plus vite si on y va en grimpant.
Sur ces paroles le frère et la soeur s'esquivèrent silencieusement du foyer en montant sur le toit, passant par une trappe dans le sommet de la salle commune où la télé était resté allumée. Une trappe facile d'accès desservie par un escalier tournant.
Ils descendirent du toit jusqu'à atteindre une passerelle aérienne large de quelques mètres et longue d'une bonne vingtaine. Au dessous d'eux un gouffre de près d'un kilomètre était traversé par des milliers de passerelles. Au dessus d'eux la ville s'étendait sur deux kilomètres et en face se trouvaient les hangars du secteur quatorze, une tour rectangulaire qui contenait des dizaines de hangars donnant sur les airs. L'un d'eux était ouvert.
La nuit était calme, la ville illuminée par des lampadaires fixés aux murs et des balises flottantes qui diffusaient une lueur rougeâtre. Quelques véhicules arpentaient les airs sans faire de bruit et des individus pressaient le pas sur les innombrables plates formes. Les deux adolescents entamèrent leur escalade. Il leur fallut une poignée de minute pour atteindre la façade et une autre pour l'escalade. Ils durent gravir quinze mètres mais les kepsis étaient d'excellents grimpeurs et cela fut facile même pour Eldinia âgée de quatorze ans.
Ils s'engouffrèrent par la large ouverture qu'ils étaient sensés avoir fermé, et qu'ils n'aurais même pas dût ouvrir, et se dirigèrent vers un mur d'où saillaient quatre levier. Chacun nécessitait deux bras et ils devaient tous être abaissés en même temps.
Ils avancèrent dans la pénombre, silencieusement, quand soudain ils se retrouvèrent dans la soute d'un vaisseau de transport de petite taille.
Saïrul fit un pas en arrière et il se trouva à nouveau dans le hangar, le vaisseau avait disparu. Il se retourna, puis entra à nouveau dans le vaisseau invisible que l'on ne pouvait voir que de l'intérieur. Eldinia était agenouillé devant le corps ligoté et bâillonné d'un Kepsis inconscient.
- Il est... mort? s'enquit Saïrul.
- Non, juste inconscient, lui répondit simplement sa soeur.
Eldinia avait défait son bâillon et s'acharnait sur ses liens. Le Kepsis, âgé d'une trentaine d'années, avait des traits fins et des muscles épais et robustes sous l'exosquelette chitineux qui caractérisait les arthropodes et qui était particulièrement souple et plastique chez les kepsis. Son visage était inexpressif.
Une fois qu'il fut libéré un silence s'installa que Saïrul ne tarda pas à briser.
- Il faut faire quelque chose! Prévenir la pol...
Il ne put pas finir sa phrase. Il s'effondra par terre, une énorme bosse entre les deux antennes.
Eldinia voulut réagir mais l'humain fut plus rapide. D'un geste précis il envoya la barre métallique qu'il tenait percuter sa tempe et elle s'effondra elle aussi sur le sol.
Inconsciente.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMer 3 Déc - 16:04

Chapitre 3


<< un prisonnier est un invité qui n'a pas le droit de partir >>
Seltinel Edlaga.

Eldinia sentit le froid refluer, son sang redémarra subitement son parcours dans son corps et lui donna le tournis. Puis la vie tressaillit en elle, repoussa la glace, elle émergea de la cryogénisation. Elle ouvrit les yeux, fit jouer ses membres encore couverts de givre. C'est là qu'elle se rendit conte qu'elle se trouvait dans une sorte de cercueil de verre, et que son corps était recouvert d'électrodes.
Une cuve de cryogénisation.
C'était le meilleur moyen de supporter un long voyage spatial. Elle s'assit et inspecta la pièce où elle se trouvait. Des compartiments transparents encastrés dans le mur, comme les casiers d'une morgue, constituaient la seule chose remarquable hormis une interface de contrôle, au centre de la pièce. Un humain se trouvait là, au dessus de l'ordinateur. Non, pas un humain, l'humain. Celui qui les avait assommé Saïrul et elle.
Saïrul! Où était-il? Il n'était dans aucune des cuves, en fait elles étaient toutes vides.
- Où est mon frère? demanda-t-elle d'une voie qu'elle n'aurait pas imaginé si faible.
- Il va bien, répondit simplement l'humain.
Il la regarda quelque seconde puis ajouta:
- Je m'appelle Seltinel, Seltinel Edlaga. Toi c'est Eldinia c'est ça?
- Oui, Eldinia Aglister. Où est mon frère?
Seltinel la toisa du regard, un sourire rassurant sur les lèvres.
- Nous allons le voir, lui dit-il, ne t'en fait pas. Nous l'avons sortit de la cryogénisation un jour avant toi.
Eldinia retira les patchs et les électrodes colées à son corps et tenta de tenir debout. Elle chancela, manqua de perdre l'équilibre, se rattrapa en s'appuyant au mur. Elle fit quelque pas incertains et la cuve s'encastra dans le mur, sans bruit.
Lorsqu'elle eut retrouvé un équilibre approximatif elle suivit l'homme hors de la pièce vers un ascenseur transparent. Ils y entrèrent et Seltinel appuya sur un bouton d'un petit cadran. L'ascenseur monta lentement, Eldinia observa l'homme. Elle avait vu trop peu d'humain pour déterminer son age mais d'après son regard et son uniforme de capitaine elle lui donnait la trentaine. Il avait les cheveux bruns et courts, ses yeux était d'un vert pâle, avec des reflets bleues. Trois belles décorations étaient accrochées à son vêtement mais aucune arme ne pendait à sa ceinture.
Une foi que les portes de verre se furent ouvertes ils traversèrent un couloir et Seltinel passa une carte magnétique dans la serrure d'une porte. Les battants coulissèrent et Eldinia tressaillit de joie.
Son frère était là, souriant, lové dans un fauteuil de cuir rouge, en pleine discussion avec deux humains. Le kepsis q'elle avait délié dans la soute du vaisseau invisible était assis sur un canapé, le visage parfaitement inexpressif, les yeux fixant le vide.
- Saïrul!
Il n'eu pas le temps de réagir que déjà sa soeur se jetait sur lui et l'enlaçait en riant.
- Heureux de te voir petite sœur, lui dit-il en la repoussant gentiment. Je te présente Edmon Yuds et Malcolm Deliabsad, deux soldats et ...-Saïrul montra d'un mouvement de tête le Kepsis sur le canapé-... Cni'nsolns Zedlev, prisonnier lui aussi.
Il marqua un temps de pose puis reprit:
- Messieurs, je vous présente ma jeune soeur Eldinia Aglister.
Les personne présente échangèrent quelques salutation avec l'adolescente qui les leurs rendit.
- Nous sommes dans leur vaisseau, en route pour la Terre, l'informa Saïrul. Ils ont du nous enlever parce que nous avons "vu" leur vaisseau invisible, si j'ose dire, mais comme nous sommes des enfants qui n'on rien à voir avec ça nous bénéficions d'un traitement de faveur.
- Vous tuer aurait laissé des trace de toute façon, dit Seltinel, et puis cette pièce est bien sécurisé, c'est comme une prisons.
- Moi qui croyais que les prisonniers de guerre vivaient l'enfer et qu'ils étaient traités comme des objets... s'étonna Eldinia.
- C'est le cas, admis Yuds. La plupart du temps les prisonniers sont persécuter au nom de la vengeance et de la guerre. Le capitaine Seltinel ne tolère pas ces comportement mais il y à beaucoup de gens dans l'équipage qui sont scandalisés que vous soyez aussi bien traités. Surtout Mr Zedlev qui était notre cible. Nous sommes venu sur ton monde pour l'enlever et moi même je trouve qu'il à beaucoup de liberté pour un membre de l'armée ennemi.
- Qu'allez vous faire de nous? demanda Eldinia.
- Il y a deux possibilités, dit Seltinel, sois je vous met en prison sur Terre sois je vous enrôle dans mon équipage et vous nettoyez les...
- Non! cria Eldinia. Pas le nettoyage, plus de serpillières! Plus jamais!
Edmon, Malcolm et Saïrul éclatèrent de rire - Saïrul avait parlé du nettoyage du hangar au deux humain - et Eldinia joignit sont rire au leurs.
Seltinel, qui n'avait pas eu vent de cette anecdote, afficha une mine déconfite et Cni'nsolns resta de marbre. Seul ses grands yeux dorés riaient.
- Nous arriverons bientôt sur Terre, dit Seltinel. En attendant je veux vexer un peu les racistes de ce vaisseau. Malcolm, fait visiter le bâtiment à Eldinia, elle n'a même pas quinze ans, je doute que cela soit une prise de risque.


Durant les trois heures de voyage restantes avant d'atteindre la Terre, planète mère des humains, Eldinia fit la connaissance du reste de l'équipage, escortée par Malcolm. Elle fut choqué par le comportement raciste de certain et se dit que ceux de son espèce l'étaient autant, si ce n'est plus. On pouvait demander à quelqu’un de respecter ceux de son espèce même s'ils étaient différents mais entre deux espèces ennemies c'était autre chose. D'autant plus que les Kepsis et les humain étaient les plus impliqué dans la guerre qui sévissait maintenant depuis six ans. Les iorgs participaient également mais avaient signés un traité de non agression avec les Kepsis. Les Olloyov, quant à eux, s'étaient alliés avec les humains.
Malgré cela l'équipage était plutôt sympathique. Le vaisseau était immense et il y avait un médecin, deux infirmières, six techniciens, un mathématicien pour les calculs de puissance énergétique, un navigateur qui réglait la trajectoire, sept informaticiens, une trentaine de soldats, des cuisiniers et des agents d'entretient. C'était comme une petite ville.
Il y avait aussi un Olloyov à bords, sur un lit de l'infirmerie, le garde du corps personnel de Seltinel. Le médecin lui avait raconté ce qui lui était arrivé. Il avait tenté de s'interposer entre un tyrannosaure, importé de sa planète, qui venait de s'échapper d'un zoo, et un bus scolaire, à New York deux mois plus tôt.
Seltinel voulait être là quand il sortirai du coma. Ainsi l'avait-il fait transporter sur l'Hermès, son vaisseau.
Eldinia était allé voir cet Olloyov, il s'appelait Desmirtar, et elle avait été ébloui par la majestueuse puissance de cet être, plongé dans un profond sommeil.
Ses griffes, ses dents, ses muscles saillants, lorsqu'elle le vit elle comprit pourquoi le tyrannosaure avait succombé à ses blessures.
Les Olloyov étaient d'extraordinaires guerriers mais selon ce qui se disait Desmirtar était l'un des meilleur de son espèce. Il était expert dans toute les technique d'autodéfense et avait fait une prestigieuse formation d'agent de sécurité de personne importante. Il savait utiliser à peu près toutes les armes à feu de l'époque et passait son temps libre à s'entraîner au maniement d'une arme de l'antiquité olloyove. Il s'agissait d'un long bâton muni d'une hache à chaque bout, une arme dévastatrice qu'un humain ne pouvait pas utiliser sans se blesser. Personne ne doutait qu'il allait se réveiller et, étrangement, Eldinia n'en douta pas non plus. Il paraissait tellement puissant, indestructible même.
La jeune kepsis avait fait le tour du vaisseau lorsqu'on lui annonça que la Terre était en vue. Malcolm lui indiqua le chemin et retourna auprès d'Edmon et de Saïrul. Une fois arrivé à la salle des commandes elle eu le souffle coupé par ce qu'elle vit.
La Terre.
Plus belle qu'elle ne l'aurai jamais imaginé. Sa masse de nuages et d'océan s'entremêlant, entourant ou surplombant des masses de terre émergées.
Un ensemble magnifique.
Eldinia reconnut immédiatement l'Amérique sur la face éclairée de la planète bleue. Elle se perdit dans la contemplation du merveilleux spectacle et Seltinel lui sourit. Il savait à quel point Epsildra, la planète mère des Kepsis était différente de la Terre. Epsildra était presque entièrement grise vue depuis l'espace; son eau contenant un composé qui lui donnait cette couleur acier ainsi qu'à océans, glaciers et nuages.
Epsildra était comme une boule de fumée et de liquide grise.
La Terre était une étendue de bleu et de blanc.
- Capitaine! appela soudain le navigateur. J'espère que vous avez les tripes bien accrochées.
- Pourquoi? lui répondit Seltinel.
- Parce que je n'ai jamais vu autant de missiles kepsis sur mon radar.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyDim 7 Déc - 17:33

Chapitre 4


<< Les scientifiques ont des raisons de penser qu'il y a des perturbation spatio-temporelle dans la forêt amazonienne >>
Journal « Pour la recherche », hors série numéro 243

L'Hermès tomba en chute libre vers l'Amérique du Sud, un long panache de fumée noire et de flammes bleutée s'élevant à sa suite. L'un des missiles kepsis avait percuté la coque de plein fouet et le vaisseau allait s'écraser sur la Terre.
La chute était interminable, l'Hermès fendait l'air, tel un météore en direction d'une zone inexplorée de l'Amazonie. Un grand programme politique de lutte contre le réchauffement avait repoussé la civilisation et la forêt avait une surface double de celle qu'elle avait au début du vingt-et-unième siècle. Le point d'impact était à des milliers de kilomètres de la ville la plus proche.
Les circuits informatiques furent rétablit in extremis et les retro-propulseurs ralentirent la chute du vaisseau.
Il aurait dut, quelque seconde plus tard, percuter le sol mais il tomba dans une insondable crevasse au milieu de la forêt. Les retro-propulseurs s'arrachèrent au contact des rebords de pierre et l'engin reprit sa chute libre.
Il descendait inlassablement dans le gouffre, rebondissant sans cesse contre les parois. Certain morceaux volaient en éclats, des étincelles jaillissaient, des flammes même, qui illuminaient ce monde souterrain sans fond où le bas et le haut semblaient perdre toute signification.
Après presque huit cent mètre de chute sans cesse ralentie, le gouffre se fit plus étroit.
La coque crissa contre la roche, les parois s'arrachèrent sur quelques centimètres d'épaisseur au passage du vaisseau. Des éclairs embrasèrent l'air et la vitesse de ce qui restait décrut.
Quelques mètres plus bas l'engin rencontra le fond du précipice. Le choc fut terrible, la coque se fissura, de la fumée s'éleva vers la surface, des flammes dévoraient l'arrière de l'appareil qui n'était plus qu'une torche. L'avant était à peu près intact.


Seltinel se massa le crâne. Il avait l'impression d'avoir pris une montagne sur la tête.
- ça va aller Capitaine? demanda le navigateur qui se relevait en s'appuyant sur une barre métallique.
- Oui ça ira, l'avant m'a l'air d'avoir peu souffert mais je crains qu'il n'y ait pas beaucoup de survivants à l'arrière. Je pense qu'il y a incendie il faut sortir de là.
Joignant le geste à la parole il prit Eldinia dans ses bras et s'approcha d'un trou percé dans la coque par le contact avec la roche.
- Laissez cette saleté là capitaine, dit le navigateur, vous n'allez pas risquer votre vie en vous encombrant d'un ennemi.
Seltinel lui lança un regard si chargé de colère que l'homme failli regretter ses paroles.
Failli...
Seltinel accéléra le pas et le navigateur le suivit, ils sortirent du vaisseau en boitillant, le corps meurtri.
L'âme encore plus.
Eldinia gémissait doucement, l'un de ses quatre bras tordu selon un angle inquiétant et un filet de sang jaune coulant de sa jambe.
Lorsque les deux hommes furent sortit de la carcasse de l'Hermès deux spectacles ahurissants, l'un terrifiant et l'autre magnifique, s'offrirent à eux.
Derrière une terrible lueur rouge et jaune, les flammes dévoraient l'arrière du vaisseau. De longues flammes qui montaient haut vers la surface, léchant les parois et le plafond de stalactites.
Devant une extraordinaire lumière bleuté, qui contrastait avec celle des flammes, irradiait d'une déchirure de l'espace lui même. Elle semblait respirer, aspirant et rejetant l'air dans un doux sifflement. Autour de la singularité la gravité semblait devenir folle, des gouttes d'eau tourbillonnaient, s'approchant et s'éloignant dans un ballet fantomatique. En dessous des rides agitaient un petit lac.
Une explosion projeta des gerbes de flammes dans les airs.
- Saïrul! hurla Eldinia en ouvrant les yeux. Saïrul!
Une seconde explosion.
Une troisième.
Le feu dévorait presque tout le vaisseau. Eldinia sentit son coeur accélérer.


Desmirtar ouvrit subitement les yeux, étendit son bras devant lui. Il se sentait à la fois fort et fragile, éveillé et endormit. Ses derniers souvenirs étaient ceux d'un tyrannosaure qu'il venait de blesser à mort qui lui fonçait dessus en une attaque ultime et désespéré.
Il se releva sur son lit d'infirmerie, se massa le crâne. Un son strident résonnait, semblable au bruit que ferait la coque d'un vaisseau spatial en frottant contre la roche dans une chutes libre catastrophique. Il voulut se mettre debout mais une secousse monumentale le projeta au sol.
L'olloyov se remit sur ses larges pieds griffus et s'empressa de mettre les premières chaussures olloyoves qu'il trouva dans le placard de l'infirmerie. Il garda ses vêtements d'hôpital, enfila un large blouson vert et s'élança dans le couloir.
Les flammes dévoraient une extrémité et il se rua vers l'autre, se demandant où il était. Il courut aussi vite qu'il put et déboucha dans sur une série de porte. Il marcha prudemment entre elles, ne sachant pas s'il était en terrain ami ou ennemi, si l'endroit qui semblait être un vaisseau était attaqué ou accidenté. Soudain une porte coulissa sans bruit, Desmirtar se prépara à frapper du point et du pied si nécessaire.
Il voulut passer à l'attaque lorsqu'un kepsis apparut devant lui mais retint son geste lorsqu'il vit qu'il traînait tant bien que mal deux humains inconscient hors de la pièce.
- Je peux t'aider petit? Demanda Desmirtar.
- Ce ne serait pas de refus, répondit le kepsis, ils sont lourds.
L'olloyov prit un humain sous chaque bras et se releva sans montrer la moindre faiblesse.
- Qu'est ce qui se passe ici? Demanda-t-il en commençant à marcher pour s'éloigner des flammes qui se rapprochaient lentement à l'autre bout du couloir.
- Nous nous sommes écrasés, répondit le kepsis, dépêchons nous, les explosions ne vont pas tarder à commencer si le feu se propage.
Il coururent tout les deux vers l'avant de l'appareil, prenant les couloir qui s'offraient à eu et espérant ne pas tourner en rond.
Soudain une explosion détruisit le mur de droite à trois mètres devant eux. D'autre déflagration retentirent à l'arrière du vaisseau, bien plus fortes. L'air devint lourd et de la fumée emplit doucement le couloir. L'olloyov et le kepsis traversèrent les décombres, ignorant la quinzaine de cadavres qui gisait dans la pièce qui avait explosé. Ils trouvèrent un autre couloir dans lequel gisaient d'autre corps carbonisés. Le feu avait été soufflé par l'explosion mais des braises se consumaient encore par-ci par-là.
Ils coururent encore et rencontrèrent d'autres cadavres. Parmi eux un homme bougeait encore et ne paraissait pas trop blessé. Saïrul le prit sur ses épaules et rattrapa Desmirtar qui sortait déjà par un trou dans la coque.
Une autre déflagration se produisit dans le vaisseau derrière eux, projetant de la fumée dans leur direction. Ils retinrent leur respiration et coururent vers les formes humanoïdes qui se dessinaient droit devant.


Le coeur d'Eldinia reprit un rythme presque normal, elle soupira de soulagement, toujours lovée dans les bras de Seltinel.
Deux formes avançaient dans la fumée, deux formes reconnaissables entre mille.
Un Olloyov et un Kepsis.
Desmirtar et Saïrul.
L'olloyov tenait un humain inanimé sous chaque bras et Eldinia les reconnut : Edmon Yuds et Malcolm Deliabsad. Elle vit ensuite l'homme que Saïrul portait sur ses épaules. C'était Silihigann Edlist, le mathématicien. Une personne vaniteuse qui méprisait ceux qui n'étaient pas scientifiques. Il n'avait en revanche aucun préjugé sur les kepsis et savait reconnaître le génie des savants de cette espèce. Il avait à l'index de la main droite une magnifique bague en or massif sur laquelle était inscrit sous forme algébrique la formule « exp(i*pie) + 1 = 0 ».
Desmirtar ne semblait pas sortir du coma, il semblait sortir de son lit après une bonne nuit de sommeil. Lorsqu'il arriva jusqu'à Seltinel une explosion secoua la caverne, plus puissante que les autres. Des débris tombèrent à quelques mètres d'eux, une capsule de survie fut projetée directement au coeur de la déchirure spatiale et y disparut.
- Faut pas rester là! Hurla Desmirtar en courant vers la singularité comme si les deux hommes qu'il portait ne pesait rien.
Les autres le suivirent alors qu'une nouvelle explosion projetait une énorme quantité de flammes et de débris en l'air.
Soudain la gravité sembla disparaître, et ce plus près de la déchirure bleutée qu'ils ne l'auraient pensé. Il décollèrent du sol, prirent de la vitesse, s'approchèrent du centre qui irradiait encore plus de lumière, s'en éloignèrent. Des flammes se mêlèrent à ce spectacle surnaturel. L'une d'elle mordit le bras de Seltinel qui poussa un cri de douleur.
Puis la singularité se rétracta sur elle même. Toutes les flammes qui dévoraient l'Hermès s'approchèrent d'eux, l'eau du lac, en dessous, se souleva, se joignit au flammes. Tout ne fut plus que tourbillons d'eau et de feu autour d'eux.
Mais ni l'eau ni le feu ne les atteignirent, ils entrèrent dans la faille. L'eau et le feu suivirent quelque seconde plus tard. Tous cela disparut dans la déchirure bleue. Ce qui restait d'eau retomba. Le calme revint.
Il n'y avait plus personne, seul restait le vaisseau calciné, plein de cadavres.
Et la lumière bleuté.
Le ballet des gouttes d'eau recommença.
Le doux sifflement de l'air.
Plénitude retrouvée.


Eldinia se releva avec difficulté. L'un de ses bras était tordu selon un angle inquiétant et il irradiait une douleur atroce. Un filet de sang coulait d'une estafilade sans gravité sur sa jambe gauche. Ses antennes dressées elle observa les alentour.
Saïrul était assis dans l'herbe, hébété. À côté de lui Silihigann était euphorique, malgré les blessures sur ses jambes.
Seltinel, ignorant la brûlure sur son avant bras, examinait Edmon et Malcolm, toujours inconscients.
Desmirtar scrutait les alentours, attentif.
Ils étaient dans une immense clairière, au milieu d'une forêt de chênes et de hêtres. Il faisait doux, une légère brise agitait les feuilles des arbres, des chants d'oiseau retentissant autour d'eux. Il faisait beau, le soleil brillait.
Puis elle le vit, adossé à un arbre, à la lisière de la forêt, les regardant tranquillement.
Cni'nsolns Zedlev.
Comment était il arrivé là?
Elle aperçu ensuite Yoleta Duzlit, le navigateur de l'Hermès, à un mètre derrière elle et qui semblait être dans le même état de surprise que Saïrul.
Elle remarqua également les morceaux de métal calciné dispersés dans l'herbe rase et les flaques d'eau pleine de cendre qui confortait l'idée que tous cela n'était pas un rêve.
- C'est extraordinaire! s'écria soudain Silihigann. Vous avez vu ça! S'était une perturbation spatio-temporelle à comportement fonction de la quantité de matière, c'est un cas d'école, c'est...
Le mathématicien ne put achever sa phrase. Seltinel venait de l'attraper par le cou et il l'étranglait presque.
- Extraordinaire! rugit-il. Une cinquantaine de gens viennent de mourir et tu trouves ça extraordinaire!
Le capitaine fulminait et sa main resserra son étreinte autour de la gorge de Silihigann, puis la lâcha. Le mathématicien toussa en essayant de retrouver son souffle. Personne ne se permit le moindre commentaire.
- Où pouvons nous bien être? se demanda Seltinel, soudain calmé mais une lueur de profonde tristesse dans les yeux.
- Je ne sais pas, répondit Desmirtar. Mais eux ils doivent sûrement le savoir.
Tous regardèrent dans la direction où pointait le doigt de l'Olloyov.
Un groupe d'une dizaine d'humains, armés d'épée et d'arcs, avançaient dans leur direction.




N'oubliez pas de faire les commentaire dans le topic prévu à cet effet et pas sur celui ci.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyLun 8 Déc - 22:53

Chapitre 5


<< Pendant le Moyen-Âge 30 000 humains disparurent mystérieusement, tous en même temps et tous en France. Ce fait ne fut découvert qu'en 2113 >>
Livre d'histoire humain de sixième année.

Les hommes avancèrent précautionneusement vers les êtres étranges et ébahis qui les regardaient arriver.
Ils étaient pour la plupart blessés ou à terre mais aucun ne semblait véritablement dans un état grave. Seul cinq d'entre eux étaient humains, les autres se comportaient comme tel mais en étaient très différents. Trois créatures insectoïdes, au quatre bras, une mince carapace faisant penser à une peau de pierre. Une autre était un grand lézard bipède, vêtu d'habit blanc et qui les toisait placidement du haut de ses deux mètres.
Le lézard était vraiment impressionnant.
Les insectes vraiment terrifiants.
Bralt était inquiet. La déflagration qui avait ébranlé la forêt et déversé ces individu avec eau, flammes et débris de métal calcinés, lui avait semblé être une intervention divine mais en voyant les abominables insectes de taille humaine qui le regardaient ils se demanda si ce n'était pas une fourberie des démons.
Non. S'il s'était agis de démons il serait déjà mort. Il avait eu l'occasion de combattre une créature venue des enfers, il avait perdu deux chasseurs et avait été gravement blessé. Et aucune légende ne parlait de démons insectes, il avaient tous une peau de cristal, comme les guerrier de d'Arlul’Lugzul, la montagne de Dieu.
Le reptile semblait plutôt être une créature divine. De nombreuses légendes parlaient de reptiles géants qui auraient peuplé l'autre monde, l'ancien monde, avant que Dieu ne crée l'homme.
Il interrogea du regard les chasseurs qu'il dirigeait. Tous étaient anxieux, certain priaient pour que rien de mauvais n'arrive ou juste par superstition.
Il rassembla alors son courage – il lui fallait assumer sa position de maître chasseur – et apostropha l'étrange groupe qui lui faisait face.
- Êtes vous ami ou ennemi?
- Nous sommes blessé, sonné, attristés, que dit-je, en deuil. Répondit un homme brun aux grands yeux verts qui semblait quelqu'un d'important, notamment à cause de ses vêtements. Croyez vous que nous ayons besoin d'ennemis?
Cette phrase si logique, contrastant avec les évènements anormaux qui avaient amené les inconnus ici, rasséréna Bralt qui parla plus allégrement.
- Excusez moi, je manque à tous les devoirs. Mais je ne suis qu'un humble chasseur. Soignons d'abord vos blessures, nous parleront après.
Il se tourna vers un homme vêtu d'une bure à laquelle étaient accrochées diverses herbes médicinales.
- Thierry, voit si ton art et tes herbes peuvent servir.
Le petit homme s'avança timidement et s'occupa des blessés dans un silence à peine dérangé par le gazouillement des oiseaux.
Deux des humains étaient inconscients mais seulement assommés, rien de grave, il suffisait d'attendre qu'ils se réveillent. L'homme qui leur avait parlé était légèrement brûlé au bras droit et Thierry y apposa quelque herbes qu'il recouvrit d'un bandage. Le plus blessé des humains avait les jambes entaillées et il fallut recoudre, il ne sembla pas souffrir, ni de sa blessure, ni du passage de l'aiguille. Le dernier humain n'avait rien.
Puis le guérisseur s'occupa des insecte – le lézard allait très bien et n'avait besoin d'aucun soin – en commençant par le cas le plus grave. L'être semblait être un enfant. L'estafilade à sa jambe fut soignée en une poigné de seconde mais son bras demandait plus de précautions.
De quelques gestes précis il le remit dans une position qui lui semblait plus normale, tirant au passage un hurlement à la créature. Les deux autres furent rapidement soignés de leurs légères brûlures.
Puis le guérisseur s'éloigna sans se préoccuper des remerciements qu'il avait l'habitude d'entendre.
D'un accord tacite, toutes les personnes présente s'assirent dans l'herbe mole et confortable.
L'homme au yeux vert se présenta – il s'appelait donc Seltinel Edlaga – et présenta sont groupe. Ensuite il raconta ce qui l'avait amené ici et sembla très rassuré quand Bralt lui certifia qu'il n'avait pas voyagé dans le temps. Puis le chasseur présenta son groupe et expliqua qu'ils venaient chasser un féroce sanglier pour en faire une offrande.
Bralt ne comprit rien à tout ce qui touchait au vaisseaux spatiaux et à la perturbation spatio-temporelle comme l'appelait le dénommé Silihigann et que lui appelait un portail de Dieu.
- Vous ne nous avez toujours pas dit où nous nous trouvions, intervint l'imposant reptile nommé Desmirtar.
- Mais si. Je vous ai dit que nous étions dans la forêt de Palmfane, à l'Ouest de la ville de Bredj.
-Oui mais plus généralement, insista Desmirtar. Comment s'appelle le pays, le monde.
- Vous êtes sur Nacaria, la terre intermédiaire entre votre monde et le paradis où siège Dieu tout puissant. Notre peuple à été guidé par le seigneur jusqu'à ces terres il y a de cela des siècles et il nous accueillera au paradis après notre mort à condition que nous ayons foi en lui. Nous vivions sur la Terre à l'époque, enfin je veut dire que nos ancêtre vivaient là bas, dans le noble royaume de France.
Seltinel échangea quelques mots avec Desmirtar avant de s'adresser à Bralt.
- Existe-t-il un portail qui mène à notre monde?
- Sûrement, répondit Bralt. Vous demanderez à sa sainteté monseigneur de la Rocaille qui siège à l'église de Bredj, il connaît beaucoup de chose sur ce sujet. Bredj n'est qu'à cinq lieues d'ici, nous pouvons y être avant la tombé de la nuit en transportant vos amis inconscients ou blessé dans notre chariot.
Les étranger se concertèrent à voix basse, puis Seltinel approuva et on chargea Edmon, Malcolm et Silihigann dans le chariot, qui se trouvait une centaine de mètre plus loin, les chevaux paissant paisiblement l'herbe rase. Les autres pouvait marcher.
Le campement des chasseurs fut vite rangé et les tentes pliés dans le chariot. Bralt trouvait naturel d'abandonner sa chasse pour amener les étrangers à sa sainteté. De plus il était persuadé que c'était Dieu qui l'avait conduit à eux, qui avait provoqué cette rencontre. Et puis Jésus ne disait-il pas qu'il fallait aider son prochain.
Bralt fut interrompu dans ses pensé par Hubert, son meilleur pisteur, un homme à la stature proche de celle de Desmirtar, dont le visage était mangé par une barbe broussailleuse.
- Nous sommes prêt à partir.
- Allons y, dit à Thierry de prendre les rennes et que Dieu nous bénisse.
Après un bref recueillement les deux hommes se dirigèrent vers le chariot et le signal du départ fut donné.
Le chariot s'engagea par un sentier irrégulier et mal entretenu vers l'Est.


Pendant le trajet le, ou plutôt la puisqu'elle disait être une jeune fille, plus jeune des trois insectes ne cessa de poser des questions. Elle voulait tout savoir sur les légendes de la région et sur les quêtes épiques. Bralt la trouva sympathique, elle lui faisait penser aux jeunes garçons qui rêvaient de devenir des chevaliers et qui se passionnaient pour les récits d'aventures que faisaient les vieux.
On lui raconta les plus grandes histoires connues du peuple sur Nacaria. On lui conta celle de Terel, qui tua un dragon de cristal qui retenait prisonnière une superbe princesse, l'histoire de Saint Odlis qui descendit aux enfers à la recherche d'une relique sacré. On lui conta également les légendes de la bible.
Dieu.
C'était là qu'était le seul problème.
Dieu.
Les étrangers ne croyaient pas en son existence, Bralt le voyait bien. Il n'était qu'un simple chasseur mais il n'était pas stupide.
Mais même s'ils ne croyaient pas en l'existence du seigneur ils n'étaient que des égarés, des égarés qu'il fallait ramener à la lumière, pas des païens. Ils ne croyaient en aucune religion, ils pouvaient être ramené à la raison.
Edmon Yuds se réveilla alors que le convoi atteignait la lisière de la forêt et on lui expliqua la situation.
Le chariot avançait maintenant, suivit des marcheurs, dans une grande plaine couverte de champs cultivés ou d'étendu d'herbe grasse où paissaient des troupeaux de vaches et de chèvres.
- Lorsque Dieu nous a conduit à Nacaria il avait déjà amené arbres, plantes et animaux là où nous devions nous installer, expliqua Bralt. Mais le reste du monde et très hostile.
Eldinia voulu alors tout savoir sur ce monde hostile et avec un soupir Bralt raconta. Il lui parla des enfers, sous terre, où rodaient les démons, une terrible abomination du nom de Lozgur et d'autres monstruosités. Il évoqua une forêt de lianes, qui serait animés et dont personne ne revenait vivant et des montagne où vivaient, disais-t-on, des monstres de pierre. Il lui parla ensuite des sarrasins, les ennemis de Dieu, des hommes à la peau noire qui les avaient suivis dans le portail, il y à des siècles, et qui étaient originaire d'Afrique. Bralt les décrivit comme des serviteurs du diable, qui voulaient détourner les bons chrétiens de la voie de Dieu, des barbares impitoyables qui n'hésitaient pas à s'attaquer aux églises.
Il avoua que la légende des monstres de pierre avait peu de chance d'être vrai mais certifia qu'il avait vu et combattu une créature infernale et que la forêt de lianes existait bel et bien. Une forêt constituée d'aucun arbre.
Bredj fut en vue deux heures après le réveil de Yuds et Eldinia dit à Bralt que cette ville, pour grande qu'elle fut, était ridicule par rapport à Lacterlz'Ralac.
La ville était néanmoins impressionnante. Un grand mur d'enceinte, haut de vingt mètre, qui entourait des centaines de maisons. Le château culminait à environ cinquante mètres car il était surélevé et ses nombreuses tours étaient surplombées par des drapeaux où figurait le Christ. Bredj était entouré de champs qui s’étendaient sur une grande superficie et de maisons de paysans.
Une vingtaine de minute plus tard ils avaient atteint la lourde porte de bois et on les faisait entrer.
Bralt parla quelque minutes avec un garde et retourna au chariot.
- Camarade, notre rôle est fini nous pouvons rejoindre nos familles, dit il. Etrangers que le seigneur tout puissant vous bénisse.
Bralt s'en alla avec ses chasseurs, retourna à la maison où il vivait seul depuis la mort de sa femme.
Les portes se refermèrent derrière lui.
[url]


Note à mes lecteurs (enfin à ma lectrice qui se reconaîtra): Ce chapitre marque le début de la véritable aventure, le début de la grande experience de la cruauté mais aussi de l'amitié et des voyages. Chaques detail aura une importance dans la suite même s'il parait anodins, retient bien chaque chose qui parait sans interêt imédiat puisqu'il y aura un décallage important entre le moment ou tu lis ce chapitre et ceux de la fin.[/url]
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMer 10 Déc - 16:51

Chapitre 6


<< Ceux qui ne croient pas en Dieu doivent mourir pour aller lui demander pardon >>
Bible de Nacaria

Eldinia observa la foule qui les regardait passer. Des centaines d'humains qui se pressaient dans la grande rue pour voir passer le chariot – prêté par Bralt aux soldats – et surtout voir les occupant. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, Eldinia sentait le poids de tous ces regards, elle sentait une lourdeur émaner des bruyantes discutions qui s'élevaient dans la foule. Les soldats vociféraient pour écarter les curieux et les neuf étrangers furent ainsi escortés jusqu'au château.
La lourde herse de métal s'éleva dans un chuintement métallique pour les laisser passer. Ils entrèrent dans la cour et un homme grassouillet les accueillit, entouré d'étranges créatures humanoïdes sans visage à la peau de cristal et dont les bras se terminaient par des pointes ou des lame de hache bleuté.
- Sa sainteté monseigneur De La Rocaille! Annonça un garde d'une voix forte et solennelle.
Sa sainteté s'avança vers Seltinel, ses magnifiques et luxueux vêtement traînant au sol dans une vague pourpre et doré.
- À qui ai-je l'honneur? Demanda-t-il à Seltinel.
- Capitaine Seltinel Edlaga, et voici mon navigateur Yoleta Duzlit, mon mathématicien Silihigann Edlist, les deux seul soldats survivant de mon navire, dont l'un est encore inconscient, Edmon Yuds et Malcolm Deliabsad. Voici aussi mon garde du corps Desmirtar et les autres sont... Des... Des invités.
- Il n'y à aucun navire sur Nacaria et les capitaines dirigent des armées seulement. Que faites vous si loin de la mer? D'où viennent et que sont ces créatures?
Il désigna les Kepsis et l'Olloyov d'un geste de la main, aussi exagéré que grotesque.
- Et vous d'où venez vous? reprit l'homme ventripotent.
- C'est une longue histoire, une très longue histoire.
- Et bien venez avec moi dans un lieu plus tranquille capitaine, vous me raconterez cette longue histoire et vos amis prendront du repos.
Seltinel acquiesça et sa sainteté marmonna quelques mots à l'oreille d'un garde avant d'indiquer à Seltinel de le suivre. Les soldats de cristal fermèrent la marche.
Le garde communiqua des ordres à ses collègues. L'un d'eux prit Malcolm, encore inconscient, sur son dos et les huit personnes concernées par l'ordre furent conduites à l'intérieur du château par sept gardes qui écartèrent les inévitables curieux. Ils traversèrent de grandes pièces richement décorées puis s'enfoncèrent sous terre par de petits escaliers et d'interminables couloirs mal éclairés.
Eldinia devint inquiète. Soudain elle comprit.
Les gardes s'effacèrent pour laisser passer les étrangers dans une grande pièce où le seul mobilier était une couchette de paille et avant qu'ils aient le temps de réagir la porte se referma dans un cliquetis métallique.
Trop tard.
Deux gardes restèrent pour garder la porte et les autres se retirèrent.
- C'est une prison! s'exclama Edmon.
- Je sais, répondit tranquillement Desmirtar. Mais luter n'aurai servi qu'à causer la mort des plus faibles d'entre nous.
Il s'agissait bien d'une prison, quatre murs, pas de fenêtre, une couchette de paille, un crâne par terre.
Eldinia vit la petite lucarne dans le plafond qui éclairait la cellule d'une lueur blafarde. Et elle le vit lui, dans un recoin de la pièce, qui les regardait une lueur vide dans les yeux. Un petit être violet aux yeux rouges. Un long coup, des vêtements blancs.
Un iorg.
Tous le regardaient attendant qu'il réagisse, sauf Edmon qui eu un petit rire.
- Il dort, les informa-t-il. Les iorg n'ont pas de paupières et leurs yeux fixent tous ce qui bouge pendant leur sommeil.
En effet le petit être violet ne bougeait pas. Il restait là, assis dans la pénombre, les fixant dès qu'ils faisaient le moindre mouvement.
Saïrul s'avança vers lui et lui secoua l'épaule. Tous d'abord il n'eu aucune réaction. Puis il remua. Ses doigts longs et minces s'animèrent, et une lueur de joie s'alluma dans son regard. Il sauta sur ses pieds et se mit à lancer une série de phrases inarticulées et incompréhensibles dans une langue étrange. Il lui fallut quelques secondes pour se calmer.
- Veuillez m'excuser, s'expliqua-t-il, cela fait trois semaines que je ne rencontre que des fanatiques religieux et des rats de prisons. Alors voir des gens civilisés, même des ennemis. Pas que les autres soit des sauvages mais si vous pouviez voir jusqu'où ils sont près à aller s’ils croient plaire à leur Dieu.
Yoleta lui adressa un regard noir. Des kepsis, des iorg. Pourquoi Desmirtar ne mettait-il pas en pièce tout ces ennemi de son peuple et du peuple humain ?
-Comment êtes vous arrivé sur cette planète? s'enquit Edmon.
Le iorg secoua la tête de droite à gauche.
- Non, dit-il. Je suis dans ce trou malodorant et insalubre, seul de surcroît, depuis trop longtemps pour avoir envie de raconter. Raconter d'abord votre histoire et apportez moi quelques nouvelles du monde civilisé. Ensuite je vous raconterai mon histoire si vous voulez.
Tous s'assirent sous le regard impassible des soldats qui les observaient d'une manière professionnelle à travers les barreaux de la porte de fer. La cellule était très grande et même Desmirtar put s'asseoir sans gêner personne.
Chacun raconta une partie de l'histoire et Eldinia appris ainsi beaucoup de choses. Elle apprit que l'Hermès se trouvait en orbite d'Epsildra parce qu'un traître devait livrer Cni'nsolns à Seltinel. Le kepsis possèderait des informations sur la position de certaines troupes de son peuple. Elle apprit peu de chose de Desmirtar qui avait passé la moitié de l'aventure dans le coma. Puis elle raconta comment ils s'étaient retrouvés sur l'Hermès, elle et son frère.
Puis Malcolm se réveilla et Edmon l'emmena à part pour lui raconter les récents évènements. Le iorg profita du réveil de Malcolm pour trouver l'occasion de se présenter.
- Je m'appelle Claïsronngorg, je sais c'est hors sujet mais au moins c'est fait.
- Non, au contraire, Dit Saïrul. Nous aurions du nous présenter bien plus tôt.
Chacun se présenta à Claïsronngorg, quelques poignées de main furent échangées. Puis le iorg se décida à raconter son histoire.
- Je pense qu'il me faut commencer du tout début, il y a deux mois, quand je me suis embarqué à bord du Perce Azur, vaisseau de combat de classe croiseur, en tan qu'électromécanicien en chef. Je devais m'occuper des réacteurs, des accélérateurs énergétiques et d'une partie du distorseur d'espace. C'était une énorme responsabilité, une fabuleuse promotion. Nous avons alors quitté Thaos, l'une des trois lune de ma planète, pour rejoindre le front dans le secteur de la planète Mars, où se déroulent la plupart des combats en ce moment. Pendant le trajet nous avons été attaqué par un vaisseau étrange. Nos canons l'ont mis en déroute mais notre capitaine a donné l'ordre de le poursuivre.
Il se tut quelques secondes, subjugué par une vague de regret et de nostalgie.
- Quelle mauvaise idée ce fut, reprit-il. Nous l'avons poursuivit jusqu'à cette étrange planète où nous sommes actuellement, mais là ce fut la catastrophe. Alors que nous étions en orbite le vaisseau, que nous venions de rattraper nous à foncé dessus, sans même ouvrir le feu. Il était fait d'une matière plus résistante que nous le pensions et le Perce Azur s'est ouvert sous l'impact. Une explosion a détruit les deux vaisseaux.
- Mais comment avez vous survécu? Intervint Saïrul.
- Je n'était pas à l'intérieur, au moment de l'impact j'était dans un appareil d'entretient, en pleine inspection des réacteurs et j'ai eu le temps de m'enfuir. Par chance cet appareil était conçu pour pouvoir descendre dans l'atmosphère d'une planète et j'ai pu me poser. Un prêtre m'a fait enfermer ici pour impiété, sans avertir personne et ils ont fini par m'oublier, ça fait une semaine que je survit avec des champignons. Les humains de cette planète ne sont pas vraiment racistes, ils vivent même avec d'étranges créatures de cristal. Un cristal extraordinaire, souple et déformable, un peu fragile, qui constitue une peau lisse et étonnamment bien protégée contre le froid et la chaleur. Mais ils sont agressifs envers quiconque ne partage pas leurs opinions religieuses. Ce qui est étrange c'est qu'ils ne sont pas assez développé pour construire quelque chose de plus compliqué qu'une charrette alors d'où viens ce vaisseau qui à causer notre perte? Et qui fabrique ces guerriers sans visages si parfais. Je pense qu'il y a une espèce inconnue et très développée sur Nacaria, à moins qu'il s'agisse de ces créatures justement.
Le petit être violet resta quelque instant silencieux, fixant le vide, puis il reprit d'une voie lasse.
- Quand je vous ai vu j'ai espéré que votre vaisseau n'était pas loin, que... que j'allais enfin... J'ai même espéré que la guerre était finie en voyant des humains et des Kepsis n'essayant pas de s'entretuer. Et même, j'aurai préféré être aux mains des terriens que dans les geôles de ces fanatiques... Et puis... Et puis...
Sa voix se brisa, il se tut, baissa les yeux, fut pris de sanglots incœrcibles. Si les iorg avaient eu des conduits lacrymaux il aurait versé un torrent de larmes.
Il retrouva vite un comportement normal.
- Désolé, la tension accumulé, tout ça... S'excusa-t-il. Cela fait si longtemps que je suis seul dans cette cellule.
- Que vais-je devenir? Se lamenta Silihigann.
Desmitar tenta de rassurer l'assemblé.
- Seltinel va arranger ça, il discute avec quelqu'un qui me semble être un personnage des plus important dans la région.
- Si vous parlez de De La Rocaille c'est en effet quelqu'un de très important, confirma Claïsronngorg. Je crois qu'il dirige la région. Mais parler avec lui ne mènera à rien à mon avis, c'est le gourou de ces fanatiques.
- De toute façon nous ne pouvons pas espérer d'aide extérieure alors il va falloir se débrouiller seul. Conclut Edmon. Et surtout rester unis.
- Et apprendre à manier l'épée, ajouta Eldinia.
Tous se tournèrent dans sa direction, la regardant, l'air surpris. Elle se serait sentit mal à l'aise si elle n'avait pas perçu l'approbation et le respect dans le regard jaune orangé de Desmirtar.
- Mais pour quoi faire? S'étonna Claïsronngorg. Pourquoi vouloir manier de lourds et encombrants bout de métal contre quelqu'un qui apprend à les utiliser depuis qu'il peut soulever une épée. Dans ce cas mieux vaut apprendre à courir.
Desmirtar émit un petit rire sarcastique qui ressemblait plutôt à un grognement ironique
- Voilà bien un raisonnement de iorg, se moqua-t-il. La maîtrise des armes est la chose la plus importante dans un monde tel que celui ci. Si nous voulons survivre nous devons apprendre à nous défendre, la petite à raisons.
- Faudrait d’abord penser à sortir de prison, fit remarquer Malcolm. Difficile de s'entraîner ici.
- Tient ta langue vieux, le rabroua Edmon, les gardes ont des oreilles.
- Bah, au point où on en est...
Edmon allait répliquer quand une voix familière retentit dans leur derrière les garde.
- Je vous ai manqué? Tient un iorg, qu’est-ce qu'il fiche ici.
- Capitaine! S'exclamèrent en coeur Malcolm, Edmon et Yoleta (Silihigann se contentant d'un sourire las).
Les gardes ouvrirent la porte de la cellule et Seltinel entra, l'air grave.
- Ne vous réjouissez pas trop vite, dit-il. Nous sommes tous condamné à mort.
L'affirmation fit l'effet d'un coup de tonnerre. Tous écarquillèrent les yeux, sursautèrent.
- Nous sommes accusé d'impiété mais de La Rocaille veut surtout nous voir disparaître au plus vite, reprit-il. Demain à l'aube, nous mourons.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyVen 12 Déc - 23:20

Chapitre 7


<< Il faut du courage échapper à la mort, il en faut encore plus pour l'accepter >>
Proverbe rebelle


- Parle pour toi! rugit Desmirtar. Je refuse de mourir sans combattre.
Les deux gardes, postés devant la porte de barreau rouillé jetèrent un coup d'oeil inquiet à l'olloyov. Seltinel lui fit signe et les deux amis allèrent s'entretenir, à voix basse, dans le fond de la cellule. Les gardes tendirent l'oreille mais Claïsronngorg s'en aperçu et fit un boucan épouvantable en tapant sur les barreaux avec une tasse en fer. Les gardes durent s'éloigner de quelques décimètres et ils n'entendirent rien de ce qui se disait entre les prisonniers.
- C'est risqué mais cela me parait être la meilleure solution, conclu Seltinel à voix haute.
- Je crains que certain d'entre nous ne trouve la mort, avertit Desmirtar.
- Nous n'avons plus rien à perdre Desmirtar, nous sommes condamné à la peine capitale.
En entendant cela l'un des gardes s'en alla demander des renforts et Seltinel sourit.
- Je croit savoir ce qu'il vont faire et nous allons en tirer profit, dit-il.
- Voila ce que nous allons faire, continua-t-il à voix basse, écoute moi bien...
Claïsronngorg recommença son tapage et le garde n'entendit rien.
Quelques minutes s'écoulèrent puis une escouade de soldats en armures apparut à l'angle du couloir qui donnait sur la cellule.
- Certain d'entre vous doivent être conduit dans une autre cellule. Annonça un soldat d'une voix mal assurée en ouvrant la porte.
À peine eut-il fait un pas qu'un coup de pied de Desmirtar l'envoya percuter le mur du font. L'Olloyov ramassa la clé et verrouilla la porte, empêchant les soldats d'entrer. Ils tirèrent leur épée, deux d'entre eux saisirent un arc, encochèrent une flèche.
Desmirtar fut plus rapide, tout se passait comme prévu, la porte rouillé et fragilisé céderai facilement. Les gardes étaient devant la porte, ils hésiteraient une seconde de trop le moment venu. Il rassembla son énergie. Le garde qu'il avait frappé était inconscient, ce qui faisait un ennemi de moins.
Les soldats ne comprirent pas ce qui leur arriva. D'un coup de pied phénoménal, dont seul un olloyov était capable, Desmirtar arracha la porte, retenu par une fragile serrure et des gonds pourri et rouillés. La force qu'il mit dans son geste fut telle qu'elle les percuta violement, les plaquant au sol.
Il bondit sur la porte et les sept soldats furent tous balayés par la montagne de muscle. Certains percutèrent violement un mur, d'autre furent écrasés sous la porte et les derniers balayés par la charge de l'Olloyov. L’action avait duré moins de trois seconde.
Les sept soldats étaient maintenant inconscients.
Les neuf prisonniers vinrent prendre leurs armes. Seltinel, Yoleta, Edmon, Malcolm, Cni'nsolns et Saïrul s'emparèrent de dagues et épées tandis que Silihigann et Claïsronngorg ramassèrent les deux arcs. Eldinia, trop jeune pour soulever les lourdes lames, du se contenter d'un poignard.
- Silihigann, tu te sens de marcher avec ta blessure aux jambes? questionna Seltinel.
- Oui je ne soufre plus, je peux même courir.
- Ça nous avance à quoi tous ça? se moqua Claïsronngorg. Desmirtar est le seul qui sache réellement manier ces bouts de métal lourds et encombrants et il y aura sûrement un comité d'accueil. On ne s'en sortira pas vivant.
- On ne s'en sortira pas sans aide, rectifia Seltinel.
- Quelle aide? s'étonna Silihigann.
- Dans une prison il y a des prisonniers.
- Quelle remarque pertinente, ironisa Claïsronngorg.
- Et les prisonniers savent mieux se battre à l'épée que nous, surtout les criminels.
Personne ne trouva de réponse à cela mais une lueur d'espoir s'alluma dans le regard de certains. Libérer les prisonniers pour submerger les soldats. C'était tellement fou que ça pouvait marcher.
Soudain trois gardes apparurent à l'angle du couloir. Lorsqu'ils aperçurent les prisonniers armés jusqu’au dents et les sept gardes inconscients, ils prirent la fuite.
- Il n'y a pas de temps à perdre! hurla Desmirtar.
Il s'élança dans l'étroit couloir de pierre. Les autres le suivirent. Lorsqu'ils le rattrapèrent l'olloyov détruisait la porte d'un cachot à grand coup d'épée dans la serrure. C'était une petite cellule où se trouvait un homme sale et hirsute. Il contempla médusé la porte s'ouvrir et hésita à sortir.
Sans perdre un seul instant, Desmirtar s'élança dans le dédale de couloir à la recherche d'une autre cellule.
En quelques minutes il eu libéré une dizaine de prisonniers qu'il arma avec ce que les gardes oubliaient dans leur fuite. L'olloyov avait laissé son épée à un prisonnier pour s'emparer d'une hache de bourreau. Avec cette arme aucune serrure ne lui résistait.
Puis une escouade de quinze soldats, appelés en renfort, se lança à l'attaque du reptile.
Avec un terrible rugissement, Desmirtar bondit sur eux. Sa charge en projeta deux contre leurs camarades. Alors que les épées s’abattaient sur lui il fit tournoyer sa queue qui frappa cinq adversaires selon un arc de cercle fulgurant. Avec sa hache il para les trois épées qui le menaçaient tous de même. Il asséna un coup de pied à un soldat. L'homme prit les griffes en pleine figure et mourut sur le coup. La hache traça un arc de sang dans l'air.
Deux soldats s'écroulèrent, la gorge ouverte. Lorsque l'olloyov para sans difficulté une attaque d'estoc avec sa hache et qu'une de ses griffes arracha la jugulaire à un garde, les autres s'enfuirent en hurlant.
- Il faut partir avant qu'ils ne nous envoie les guerriers d'Arlul'Lugzul, gémit un prisonnier au long cheveux blond et au yeux marron.
- Qu'ils viennent ces guerriers, je les attends! rugit Desmirtar.
- Etranger, j'ai vu ces guerriers combattre, ce sont des créatures sans visage d'une autre trempe que ces poltrons de gardes, répliqua le prisonnier. Je connais un passage secret autrement plus sur, qui mène à l'extérieur de la ville, je vais vous y conduire. Suivez moi!
Les prisonniers le suivirent dans le dédale de couloir et les soldats s'enfuirent devant eux lorsque Desmirtar commença à envoyer des portes sur tout ce qui portaient une armure. Ils atteignirent une impasse et leur guide donna un coup de pied dans le mur du fond du couloir.
L'homme n'avait pas une force prodigieuse mais le mur mesurait moins de trois centimètre d'épaisseur en son milieu. Une ouverture donnait maintenant accès à un tunnel.
De quelque coup de hache Desmirtar agrandi l'ouverture et tous s'engagèrent dans le passage. Certains, plus avisés, saisirent une torche pour s'éclairer.
Ils marchèrent quelques minutes, s'enfonçant sous terre. Puis le tunnel déboucha sur un rocher.
- Le rocher est creux, il est déplaçable.
Le prisonnier aux cheveux blonds le poussa et la lune apparut au bout du tunnel.
Lorsqu'ils furent sortis à l'air libre les prisonniers s'enfuirent en courant vers la forêt qui s'étendait devant eux, un petit bois où se cacher serait facile. Derrière eux s'élevaient les sombres murailles de Bredj.
C'était le crépuscule, les deux lunes de Nacaria s'étaient levé dans le ciel et éclairaient ce que les lueurs rouges et or du soleil couchant ne révélaient pas.
Lorsqu'il eurent atteint le bois les rescapé de l'évasion se retournèrent et accélérèrent leur fuite en à cause de ce qu'il virent. Un vieil homme, plus lent que les autres, venait de s'étaler par terre, la tête séparée du corps.
Trois créatures de cristal les avaient suivis, et les poursuivaient.
Trois créatures humanoïde sans visage au longs bras terminés par lames, pointes et haches bleutés.
Elles étaient rapides, trop rapides.
Il fallait les arrêter.
Desmirtar s'arrêta, il était près.
La première créature l'atteignit et le crépuscule résonna du tintement de l'acier.
Au lieu de porter main forte à leur semblable, les deux autres guerriers s'élancèrent à la poursuite des fuyards.
Le pied de Yoleta se prit dans une racine, il trébucha, tomba face contre terre. Il poussa un hurlement lorsque son dos fut impitoyablement déchiré, puis se tut lorsque son crâne se fendit.
Les guerrier d'Arlul'Lugzul avaient tué le navigateur sans même ralentir.
Les fuyards accélérèrent, même Silihigann dont les jambes étaient blessées et Claïsronngorg qui ne dépassait pas un mètre quarante réussirent à devancer les prisonniers les plus lents.
L'une des créatures s'arrêta net, une hache plantée dans le dos. Elle tressauta quelque seconde, tomba, morte.
Desmirtar avait défait son premier adversaire. Il avait tous de même été mis en difficulté: son corps était couvert d'estafilades sans gravités et il était épuisé.
La troisième créature massacra un prisonnier à la barbe broussailleuse, son cri fut étouffé dans un gargouillis écoeurant lorsqu'une pointe traversa sa gorge.
Edmon et Malcolm étaient des soldats, ils ne pouvaient pas fuir comme des couards. Ils s'élancèrent à l'assaut lorsque la créature ne parvint pas à retirer sa lame du corps de sa victime.
Son bras libre frappa, les épées s'abattirent. Une hache de cristal déchira la chair.
Edmon s'effondra.
Une tête sans visage roula par terre, un liquide bleu jaillit et coula à flot sur l'herbe.
Le soleil acheva sa course dans le ciel, disparut derrière l'horizon.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptySam 13 Déc - 0:48

Voici le chapitre 8, début d'une petite période d'acalmie ou les actions céderont un peu la place à la découverte et aux voyages (bien sur quelques passage noir, je n'utilise pas le pseudo Nox pour rien)




Chapitre 8


<< Lame de cristal
Eclaboussure de sang
Chagrin dans l'obscurité de la nuit >>
Tentative de poésie marchombre, en homage à l'écrivain Pierre Bottero, puisse-t-il ne pas m'en tenir rigueur.

Desmirtar posa une main apaisante sur l'épaule de Malcolm. L'homme fixait le corps d'Edmon en marmonnant des paroles incohérentes. Malcolm et Edmon avait fait leur service militaire ensemble, ils se connaissaient depuis plusieurs années, ils étaient des amis inséparables et une vague de tristesse submergea le soldat.
Une large flaque de sang s'était formée autour du corps d'Edmon. Au loin on entendait résonner les cors de chasse. La nature du gibier ne laissait aucun doute.
Malcolm ferma les paupière de son ami, jeta un coup d'oeil au corps déchiré de Yoleta, quelque dizaines de mètres plus loin. Il se leva, encore tremblant de chagrin et de colère. À ses pieds gisait le guerrier de cristal qu'il avait décapité. D'un accord tacite lui et Desmirtar se mirent en marche en direction du coeur du bois.
Il trouvèrent les autres une centaine de mètres plus loin, dans une petite clairière. Se trouvait là Seltinel, Silihigann, Claïsronngorg, Saïrul, Cni'nsolns, Eldinia et le prisonnier qui les avait conduit au tunnel. Les autres évadés avaient disparus dans les fourrés. Seltinel faisait des efforts pour paraître impassible afin de donner du courage aux autres mais ses yeux étaient emprunts d'une profonde tristesse.
- Que fait-on maintenant? S'enquit Desmirtar.
Saguiss'Od, qui nous a fait sortir du château, va nous conduire dans un lieu sur où nous pourrons passer la nuit. Répondit Seltinel.
- Partons vite, conclut l'olloyov, avec tous le bruit que j'ai fait en combattant ils savent sûrement dans quelle direction chercher.
Sur ces mots les fugitifs se mirent en route.
Ils marchèrent quelques minutes dans un silence pesant en direction du Nord. Dans cette direction se trouvaient de hautes falaises quasiment infranchissables. C'était en partie pour cela que les autres prisonniers avaient fui vers l'Est où s'étaient caché dans le bois.
Des hurlements de douleur déchirèrent la nuit, venant de l'Est.
L'Est n'était pas le bon choix.
Puis le bois autour d'eux retentit de bruit de galop et de cris d'agonie. Le groupe se dirigeait maintenant vers un vieux pont de corde qui permettait de traverser un ravin. La fissure dans le sol séparait le bois de chênes d'une plaine rocailleuse. Les évadés se mirent à courir. Ils traversèrent le pont et Desmirtar s'empressa de le détruire à grand coup de hache et de pied. Ils reprirent ensuite une marche moins rapide.
La plaine était une lande désolée parsemée de rochers et d'herbes sèche, de rares arbustes et de quelques arbres à l'aspect torturé. Ils marchèrent ainsi une dizaine de minute dans un silence oppressant, la scène éclairé par la pale lueur des lunes de Nacaria. Leurs ombres se découpaient nettement sur le sol. Eldinia fut la première à lancer une conversation.
- Comment saviez vous qu'il y avait un passage secret? demanda-t-elle à Saguiss.
- Mon père a conçu les plans de ce château, répondit-il d'une voix où se lisait une certaine nostalgie. Il a créé ce passage de sorte que seul quelqu'un qui savait que le mur pouvait être brisé facilement puisse le trouver, c'était à la base une issue de secours en cas de siège. Mon père m'en avait parlé, il y a longtemps.
- Où est votre père maintenant?
- Je ne sais pas, il a disparu il y a trois ans. Connaissant mon impertinence et mon manque que de diplomatie il a du penser que ce tunnel me servirait un jour.
- Pourquoi étiez vous en prison? questionna Claïsronngorg.
- J'ai eu le malheur de me montrer inconvenant envers sa grosse et grasse majesté monseigneur de La Rocaille, répondit l'homme d'une voie pleine d'ironie dépité. Il m'a fait jeter en prison et j'y serais resté encore longtemps sans vous. Cela faisait quatre semaines que je croupissais dans ce trou à rat.
Le silence revint, pesant, plein de douleur pour certain. Silihigann ne paraissait pas particulièrement chagriné par la mort de Yoleta et Edmon. Rien ne semblait pouvoir le perturber mis à part ce qui pouvait lui arriver. En ce qui concernait Cni'nsolns c'était l'inverse. Il se fichait complètement de ce qui pouvait lui arriver. Il ne parlait jamais et on avait l'impression qu'il cherchait à rendre son visage inexpressif. Ses yeux dorés trahissaient parfois une émotion.
Un groupe étrange marche dans la nuit.
Quatre humains, trois Kepsis, un Olloyov et un iorg.
Saguiss'Od marche le coeur de plein de l'espoir qu'apporte la venue d'individus de l'autres monde. Un monde où la religion a été vaincue.


Deux heures plus tard les fugitifs atteignirent les immenses falaises. Saguiss les conduisit à travers les rochers. Le mur de pierre s'élevait devant eux, vertical, sombre, infranchissable.
- Desmirtar, pourriez vous m'aider à déplacer ce rocher là, au pied de la falaise, demanda-t-il.
- Bien sur, il n'a pas l'air très lourd.
L'olloyov et l'humain firent basculer le bloc qui cachait un tunnel creusé dans la roche.
- Il va falloir marcher dans une obscurité totale, avertit Saguiss. Soyez vigilant.
Sur ces mots, il s'enfonça dans l'obscurité. Les autres hésitèrent quelques secondes puis suivirent. Desmirtar referma le tunnel derrière eux et les ténèbre furent totales. Ils avançaient dans le couloir, sans autres bruits que celui de leur pas.
- Où mène ce tunnel? S'enquit Saïrul.
- Dans une ancienne planque de rebelle. Répondit leur guide. Ils l'on abandonné il y à plusieurs années. Les rebelles changent sans cesse de cachette.
Le couloir tourna brusquement, puit il leur fallut gravir un escalier. Lorsque la lumière des lunes fut perceptible par une grande ouverture dans la roche, ils se rendirent compte d'où ils se trouvaient. Une grande anfractuosité à même la falaise, quinze mètre au dessus du sol, d'où on pouvait voir toute la région. Une lande rocailleuse, un petit bois de chênes, la ville de Bredj, à l'Ouest la forêt de Palmfane. À l'Est une immense plaine et des montagnes. Les lunes diffusaient suffisamment de lumière pour que tout cela soit visible. La planque était une grande salle, à moitié naturelle, à moitié creusé, où s'entassaient des objets sans valeur et des racines biscornues, contenues dans des caisses.
- Des racines de bracta, expliqua Saguiss. Ça à un goût affreux mais c'est très nourrissant.
- Je ne peux pas me nourrir de racine! Protesta Desmirtar. Je ne mange que de la viande.
- Allons, même un loup pourrai survivre avec cette nourriture. Et de toute façon il n'y à rien d'autre.
Avec un grognement irrité, Desmirtar se résigna. Il saisit une poigné de racine et les avala sans mâcher. Les autres se servirent également dans les caisses.
Saguiss n'avait pas exagéré le goût était abominable et on se retrouvait vite rassasié. Eldinia en mangea trois puis, se sentant repue, s'assit sur le sol.
Lorsque les estomacs furent plein Seltinel remercia chaleureusement Saguiss.
- C'est moi qui vous remercie, rétorqua ce dernier. Sans vous je croupirai encore en prison. Enfin, allons prendre quelque repos maintenant que nos estomacs sont satisfaits.
Tous acquiescèrent et chacun chercha un coin confortable où passer la nuit. Eldinia s'installa dans un petit trou où la roche était lisse et le confort acceptable.
Elle chercha sont frère des yeux. Il était assis près de Malcolm et essayait de le réconforter. Malcolm s'était tous de suite bien entendus avec Saïrul et l'homme semblait sensible aux paroles du kepsis.
Eldinia eu une pensée pour Edmon. Il était mort en héros. Yoleta avait juste trébuché mais Edmon s'était dressé contre l'ennemi avec courage. Il était digne d'un titre de chevalier et pourtant il était mort en simple soldat. Le monde sembla soudain fade et triste à la jeune Kepsis. Un monde injuste et cruel où les héros périssaient et où lâches et couard survivaient.
- Quelqu'un peut-il sacrifier un peu de son temps de sommeil pour me raconter l'histoire de votre étrange groupe? Quémanda Saguiss.
Avec un soupir, Seltinel, Saïrul et Claïsronngorg vinrent s'asseoir près de leur sauveur. Ils contèrent chacun à leur tour la partie de l'aventure qui leur était propre.
Eldinia s'endormit, à peine Seltinel avait prononcé la première phrase.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptySam 13 Déc - 2:03

Chapitre 9


<< Si Dieu n'existait pas il faudrait l'inventer >> Voltaire

Eldinia ouvrit les yeux. La lumière filtrait par de nombreux trous dans le plafond et l'ouverture béante sur l'extérieur inondait le reste de la pièce des chaudes lueurs du soleil levant. Avec un soupir de lassitude, l'adolescente se leva et s'approcha de l'ouverture.
Elle contempla le paysage qui s'offrait à elle. Ce qu'elle voyait n'avait rien à voir avec la vision nocturne de la veille. Tout était à présent baigné dans une lumière matinale qui chassa la tristesse de son coeur.
Elle écarta les bras et se laissa baigner dans les rayons, ses antennes frémirent.
Elle était heureuse.
Elle resta là, à contempler, les yeux perdus dans le vide.
- C'est beau, n'est-ce pas?
La jeune Kepsis sursauta et se retourna. C'est là qu'elle vit Saguiss'Od assis par terre, à deux mètre d'elle. Les autres dormaient.
- Comment trouvez-vous mon monde dame Eldinia? continua l'homme en la fixant de ses yeux d'ambre.
- Je pense qu'il serait magnifique sans ces gens qui veulent vous tuer parce que vous ne partagez pas leur croyance.
Saguiss poussa un profond soupir.
- En effet il serait magnifique sans eux. Mais je garde espoir, Seltinel m'a promis que s'il réussissait à rejoindre son monde il ferait sont possible pour que de l'aide sois envoyé à ceux qui refusent la religion.
- La rébellion? s'enquit Eldinia.
- Pas seulement, les rebelles sont ceux qui ont le courage de se battre, de lutter pour leur liberté. Mais il y a aussi ceux qui se taisent, ceux qui font semblant de croire. Après le problème des rebelles est qu'ils ont tendance à oublier que ceux qu'ils affrontent ne sont que des pauvres moutons qui sont façonnés depuis la naissance pour obéir à ce Dieu cruel et hypocrite qui se prétend bienveillant et omnipotent.
- Parce que vous croyez qu'il existe?
- Je pense qu'il s'agit d'un homme éternel qui a su où se trouvait un portail entre les mondes et qui a transféré toute une population sur Nacaria pour mieux la contrôler. Peut-être même qu'il s'agit de cette créature qui se prétend représentant de Dieu sur Nacaria, un certain Durgm.
Eldinia réfléchit un instant, les yeux perdus dans le vague. Puis elle vint s'asseoir à côtés de Saguiss.
- J'aimerai tellement pouvoir aider ce monde. dit-elle tristement. Être une héroïne avec un don extraordinaire ou qu'un mage me dise que je suis celle dont parle une prophétie, ou juste avoir le sang de je ne sais quel auguste personnage coulant dans mes veine. Comme dans les histoires des légendes. Mais voila, je ne suis qu'une jeune Kepsis de quatorze ans, rien d'autre. Rien d'autre qu'Eldinia Aglister. Si vous cherchez un héros tournez vous plutôt vers Desmirtar, c'est un grand guerrier.
Saguiss la fixa longuement, un sourire énigmatique sur les lèvres. Soudain il se leva, saisit son épée et la posa sur l'épaule de l'adolescente. Elle se rappela le roi Arthur adoubant ses chevalier de cette manière dans un livre qu'elle avait lu il y a bien longtemps.
- Eldinia Aglister! s'écria Saguiss d'une voie si forte que presque tous les dormeurs s'éveillèrent. Moi, Saguiss'Od, simple fils de fermier, ancien prisonnier, je te nome chevalière du levant, détentrice d'un espoir naissant avec les première lueur de ce jour.
L'homme s'agenouilla près d'elle, la fixa de son regard rassurant tandis que les autres assistaient, médusés, à cette étrange acte.
- L'important ce n'est pas ce que tu peut ou va accomplir, reprit-il d'une voie amicale. L'important c'est ce que les gens qui croiront en toi vont accomplir. Et crois moi une créature aussi étrange que toi peut déplacer les foules, dans le bon ou le mauvais sens. Mais moi je crois en toi, je crois en l'espoir.
Le passage au tutoiement ne marqua pas Eldinia, elle avait compris le message. Une porte dont-elle ne connaissait pas l'existence s'ouvrait devant elle.
Celle de l'espoir.
Elle sourit à Saguiss et se releva. Elle venait de changer.
Elle avait confiance en elle à présent.
Les terrible souvenir qui l'avait tourmenté pendant plus de six ans lui semblèrent soudain insignifiant.
Elle était heureuse.


Saguiss disait connaître un vieil homme qui vivait seul, isolé de toute civilisation, à une centaine de kilomètre à l'Ouest. Cet homme en saurait long sur les passages entre les mondes et peut être jusqu'à leur localisation. Ainsi l'on se prépara au départ. Un grand sac de toile fut récupéré pour transporter des racines de bracta, utiles en cas de pénurie de nourriture.
Eldinia n'était pas naïve et Saguiss l'avait compris. Ce qu'il avait fait était juste une leçon de morale, sur l'optimisme et l'espoir, la confiance en soit. Mais elle n'en était pas moins chevalière en quelque sorte.
Etrangement, seul Silihigann avait trouvé cet acte stupide, inutile et ridicule. Le mathématicien n'avait pas pour habitude de cacher sa suffisance et son étroiture d'esprit.
Saïrul, Seltinel et Malcolm avaient considéré la chose avec humour et Eldinia sentit qu'ils avaient aussi perçu le message.
Claïsronngorg n'avait rien compris au but de l'adoubement et il afficha son humour moqueur, sans se rapprocher de l'attitude de Silihigann.
Cni'nsolns, lui, n'avait pas dit un mot à ce sujet, n'avait pas manifesté la moindre réaction. Son visage était resté de marbre.
Mais le cas le plus étrange était indéniablement celui de Desmirtar. Il n'avait rien dit mais une lueur s'était allumée dans ses yeux. Il regardait maintenant la jeune Kepsis d'une manière étrange, comme s'il prenait l'adoubement au premier degré.
Comme si elle était vraiment chevalière.
Comme s'il croyait en elle.


Alors que le soleil approchait de son zénith ils se mirent en route, prenant soin de rester près des falaises qui bordaient le nord sur une dizaine de kilomètre.
Desmirtar, étant le plus robuste, portait le sac qui contenait les immondes racines.
La lande de pierre s'étendant dans la partie septentrionale de la région qui était si inhospitalière et si vide que les soldats de Bredj semblait ne pas penser devoir y chercher les fugitifs.
Eldinia marcha à la hauteur de Cni'nsolns et lui posa la question qui la préoccupait.
- Quand le vaisseau était en feu je ne vous ait pas vu en sortir, comment se fait-il que vous soyez vivant?
- Lorsque le vaisseau a commencé à chuter je me suis caché dans une capsule de sauvetage de petite taille. Une explosion l'a projeté en l'air et l'engin à du passer dans cette faille bleue que vous décrivez tous. Ces machin là sont solide et je m'en suis tiré sans une égratignure. La capsule, par contre, est complètement bousillée et elle a prit feu peu après que je m'en sois extirpé. Ensuite je me suis adossé à un arbre et j'ai compté les autres survivants. De toute façon que la capsule ai été intacte n'aurai rien changé, une communication n'aurai apporté aucune aide. En temps de guerre qui viendrai nous secourir?
La dernière phrase percuta Eldinia comme un coup de poignard. Il avait raison, personne n'enverrai de secours. Ils étaient seuls.
Seuls et perdus.
De nouveau un voile sembla assombrir le monde.


Après trois heure de marche, les fugitifs firent une pause durant laquelle ils durent mettre leur papilles gustatives au supplice afin de remplir leur estomac avec les détestables racines.
Alors que Desmirtar avalait sa part en grommelant, Claïsronngorg s'approcha de lui, un air malicieux sur ce qu'on pouvait qualifier de lèvre chez un iorg.
- Regaaaaaaarde ces humain, lui susurra-t-il sur un ton ironique. Ne semblent-ils pas... sssssuculent. Héhéhé.
Le petit être violet imita l'air grognon de l'olloyov et Eldinia se demanda si la boutade n'allait pas un peu trop loin.
C'était le cas.
Desmirtar saisi le iorg par les épaules, le plus calmement possible, et le souleva de terre. Il approcha sa tête de la sienne, fixant les yeux rouges du plaisantin.
- J'adore le goût de la chair des clowns. Lui souffla-t-il en faisant passer sa langue sur ses dents tranchante comme des rasoirs. Héhéhé.
Claïsronngorg écarquilla les yeux, fixa le regard dur et impitoyable du reptile, y chercha l'ironie de ses mots.
La trouva.
Soudain il lâcha le iorg, le laissant choir pitoyablement, et éclata d'un rire à faire trembler les montagnes.
Le rire des Olloyov était réputé pour être impressionnant.
Celui de Desmirtar était monumental.
Claïsronngorg prit l'évènement comme une révélation. Des années qu'il lançait des blague stupide (et vraiment nulle, tout comme celle ci) à tout le monde.
Personne n'avait réagit comme cela.
Personne n'avait prit la peine d'essayer de le battre à son propre jeu. Il se promit qu'il ne se passerait plus un jour sans que Desmirtar ait à essuyer une plaisanterie de ce genre.
Ou l'inverse qui sait...


Après la halte, l'étrange groupe avait marché encore trois heures, à un rythme lent, lorsque le sol rocheux et les falaises laissèrent place à une herbe grasse et à de hautes collines boisés. Un doux parfum de nature parvint aux antennes d'Eldinia. Ce monde verdoyant lui plaisait mais la végétation entièrement grise de sa planète lui manquait.
Le gris lui manquait.
Cette explosion de couleur était merveilleuse mais elle ressentait ce brin de nostalgie qui ternissait l'euphorie de cette vue pittoresque.
Elle regarda vers le Sud. Une rivière coulait paresseusement, étendant ses affluents et ses courbes sinueuses sur plusieurs kilomètres.
La jeune kepsis fut interrompue dans sa contemplation par la voie de Saguiss:
- Lorsque nous auront gravis cette colline, nous devrions apercevoir un village en contrebat, à moins d'un quart de lieue de distance. Il nous faudra faire un détour pour l'éviter.
Ils gravirent la colline en moins de cinq minutes. Ils restèrent cois devant ce qu'ils virent.
Il y avait en effet eu un village à cet endroit.
Maintenant il y avait des maisons calcinées d'où s'élevaient de longs panaches de fumée.


on revient au côté sombre dans le premier paragraphe du chapitre 10 mais l'action en elle même attendra encore quelques chapitres ^^
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptySam 13 Déc - 16:33

Chapitre 10


<< Le feu du ciel s'abat sur quiconque protège ou aide les impies, les hérétiques ou les non-croyants >>
Bible de Nacaria

Saguiss s'assit au milieu de la place principale dévastée où gisaient des dizaines de corps calcinés et démembrés.
Il pleura.
Il connaissait bien certains habitants de ce village, la plupart étaient de mèche avec les rebelles.
Tout autour de lui n'était que ruines, cadavres, morts. Des cratères fumants parsemaient le sol et il n'était pas rare de trouver un bras ou une jambe au milieu d'un tas de cendre. Les maisons étaient éventrées, certaines se consumaient encore. Il ne restait presque rien du silo à grain, qui avait laissé la place à un trou ou de hautes flammes s'élevaient encore.
Qu'est-ce qui pouvait bien s'être passé?
Saguiss se releva, se dirigea vers les autres.
- Bombardement, conclut Silihigann, qui regardait le carnage avec un profond intérêt scientifique. Mais pas des missiles ni des bombes, seul le village est touché et les cratères d'impact sont peu profonds. Je pense qu'il s'agit de projectiles énergétiques, un bombardement ciblé d'une grande précision. Leurs mathématiciens doivent être excellent pour ne toucher que le village.
La voie de Desmirtar retentit à l'autre bout du champ de ruines. Lorsqu'ils eurent traversé les décombres qui les séparaient de l'Olloyov ils virent un vieillard aux yeux hagards et aux vêtements maculés de sang. Ses mains tremblaient. Il était assis par terre, fixant les inconnus, une intense terreur dans le regard. Le reptile le fixait, anxieux.
- Que s'est-il passé vieil homme? Interrogea Saguiss, la voie tremblante.
- Le feu! Le feu!
- Ne vous en faite pas les incendie sont presque tous éteint, le rassura Malcolm.
- Non! Pas incendie! Pas incendie! Pleura le vieillard. Le feu dans le ciel. Le feu du ciel s'est abattu sur nous. Dieu nous a puni pour avoir caché les rebelles.
Le vieil homme éclata en sanglot et lorsque Eldinia voulut le réconforter il se mit à hurler.
- Démons! Démons! Allez vous en, laissez moi! Démons!
Il se recroquevilla sur lui même et pleura encore plus fort. Ses gémissements étaient déchirants.
- Que tous les non humains se retirent! ordonna Saguiss. Il est assez traumatisé comme ça.
Saïrul, Cni'nsolns, Claïsronngorg, Desmirtar et Eldinia s'éloignèrent d'une trentaines de mètres et s'assirent par terre. Une plaisanterie vint à l'esprit de Claïsronngorg mais lorsqu'il vit le corps brûlé d'un bébé il n'eu plus tellement envie de la dire.
Il n'y avait pas de place pour le rire dans une pareille circonstance.
Desmirtar, habitué aux scènes de ce genre, pouvait supporter cette vision d'horreur mais les autres se sentirent mal à l'aise. Les non humains partirent s'asseoir dans l'herbe grasse, à cent mètres des ruines du petit village. Ils tournèrent tous leur regard vers les collines verdoyantes qu'ils venaient de traverser.
Eldinia se sentit vite apaisé.
Quelques minutes plus tard, Malcolm vint s'asseoir à côté d'eux. Il semblait avoir la nausée.
- Comment Silihigann peut-il rester impassible, presque joyeux, au milieu de ce carnage? Dit-il. Je déteste ce type.
- Bah c'est son problème s'il est comme ça, répondit Desmirtar. Pas le notre. Et puis ne pas être troublé par cela ne veut pas dire qu'il est capable de faire quelque chose d'aussi monstrueux.
Un silence désagréable s'installa. Puis Desmirtar repartit vers les décombres à la recherche d'une arme. Les autres avaient, pour la plupart, gardé les épées volées aux soldats lors de l'évasion.
Il réapparut, quelques minutes plus tard, une lourde hache de guerre à la main.
- Je l'ai trouvé dans ce qui me semble avoir été la maison d'un habile forgeron. Dit-il. Elle est un peu abîmée mais c'est une belle arme.
Comme pour prouver qu'il avait raison il la fit tournoyer entre ses doigt dans une série de mouvement fluides, comme s'il c'était agis d'un bâton de majorette; Eldinia n'aurai même pas eu assez de force pour la tenir à bout de bras plus de quinze seconde.
- Elle me paraît bien lourde pour un humain. Reprit-il. Celui à qui elle était destinée devait être un colosse.
- Un peu lourde! Se moqua Claïsronngorg. Tu pourrai tenir un tronc d'arbre que tu te fatiguerais moins. Rien que la lame fait dix fois le poids de ton cerveau.
L'Olloyov leva les yeux au ciel et planta sa hache dans le sol. Eldinia sourit. Les blagues du iorg avaient beau être nulle, cela détendait considérablement l'atmosphère.


Lorsque Seltinel, Saguiss et Silihigann vinrent rejoindre les autres ils expliquèrent que le vieux refusait de quitter le village.
- On ne peut plus rien faire pour lui, ajouta Seltinel. Il ne nous a rien révélé. Il n'a cessé de parler de boule de feu bleue tombé du ciel et de punition divine. Nous n'avons pas trouvé d’autres survivants dans les décombres.
- Il y à une source, dans la forêt de Palmfane, où nous pourrons passer la nuit, informa Saguiss. En partant maintenant nous y seront dans moins d'une demi-heure.
- Allons y, nous n'avons plus rien à faire ici, soupira Desmirtar.
Sur ce ils se mirent en route. Laissant derrière eux le village dévasté, les maisons calcinées.
Dans le village un vieil homme s'approche du cratère enflammé qui remplace à présent le silo à grain qu'il régissait.
À ses pied le corps de son fils.
Corps auquel il manque un bras et la moitié d'une jambe.
Le vieil homme se jette dans les flammes.


- C'est magnifique! S'exclama Eldinia.
En effet l'endroit était merveilleux. Une paroi rocheuse libérait une cascade limpide dans une mare claire où nageaient quelques poissons indolents. L'eau reflétait l'image de la forêt sur le fond de granit clair. Le chant des oiseaux et l'herbe grasse étaient autant d'invitation à la sieste. Le soleil couchant tintait d'or et de sang un ciel virant à l'indigo.
L'eau claire et transparente semblait délicieuse.
- Allons nous baigner tant qu'il ne fait pas nuit, proposa Saguiss. Ensuite nous dégusterons ce sanglier qui a eu le malheur de se trouver dans la direction où marchait Desmirtar.
- Je préfère avaler des racines de bracta que cette chose poilue, protesta Claïsronngorg.
- À force de manger des algues et des racines, ce n'est pas étonnant que les iorg soient aussi rachitique. Se moqua Desmirtar.
- Un point pour toi olloyov. Maintenant voyons si tu nages aussi bien que le iorg rachitique.
Sur ce, le iorg déposa l'arc qu'il avait en bandouiller derrière les épaules – et dont il ne savait pas se servir – et entra dans l'eau sans enlever ses habits. Desmirtar se dévêtit, ne conservant que sont pantalon usé par les récente aventure. Eldinia, Saïrul et Cni'nsolns, n'ayant pas de vêtements, entrèrent immédiatement dans l'eau.
Elle était particulièrement chaude et la lassitude accumulée durant les dernières heures de marche sembla s'envoler dés les premières secondes. Les hommes entrèrent ensuite dans la source, n'ayant gardé qu'un caleçon.
Alors que Silihigann et Cni'nsolns se contentaient de se décrasser, les autres profitaient pleinement de la baignade.
Malcolm faisait la planche, fixant le ciel. Desmirtar et Claïsronngorg faisait la course pour savoir lequel était le meilleur nageur. Claïsronngorg se mouvant avec grâce et efficacité, Desmirtar éclaboussant et bousculant tous le monde. Seltinel et Saguiss arbitrant la course, le sourire aux lèvres. Saïrul et Eldinia s'aspergeait en riant.
Enfance retrouvée.
Lorsqu'elle vit avec quelle aisance Claïsronngorg se déplaçait sous l'eau, Eldinia se rappela que les iorg étaient amphibies. Pauvre Desmirtar il semblait ne pas le savoir, il n'avait aucune chance. Quand le iorg eu prit un tour d'avance, l'olloyov le saisit, le porta à bout de bras, le petit être violet gesticulant et se débattant.
- Non Desmirtar! protesta-t-il. Arrête non, NON! Lâche moi, brute, mauvais perdant! Barbare...
Avec un rire qui ressemblait plus à un rugissement, l'olloyov jeta Claïsronngorg dans les air. Le iorg décrivit une courbe harmonieuse avant d'atterrir...
...Sur le ventre de Malcolm, qui faisait la planche. Eldinia, Saïrul et Saguiss se joignirent au rire tonitruant de l'olloyov.
- Maître iorg, montez vite sur mes épaules et allons terrasser ce lézard rouge qui nous nargue, proposa Malcolm, une lueur amusé dans le regard.
- Ho Ho! Que me voila face à de redoutables adversaires, se moqua Desmirtar. Eldinia, monte vite sur mon dos, que j'ai une chance de l'emporter!
La jeune Kepsis s'exécuta avec joie et elle engagea le combat contre un iorg tenant à peine en équilibre sur le dos d'un humain. De quelques gestes et éclaboussures elle déséquilibra ses adversaires et, d'un coup de queue, Desmirtar faucha les jambes de Malcolm. Les deux pitoyables opposant tombèrent dans l'eau.
Les vainqueurs poussèrent un cri de victoire.
Lorsque la nuit fut tombé et que l'air se fut rafraîchit les baigneurs sortirent de l'eau et Saguiss alluma un feu autour duquel ils se séchèrent. Lorsque tout le monde fut sec et habillé, Desmirtar et Saguiss dépecèrent et firent rôtir le sanglier pendant que Claïsronngorg avalait goulûment les immondes racines (qu'il disait trouver délicieuse).
Les autres se régalèrent de la chair du sanglier, particulièrement Desmirtar qui, ayant été nourrit par perfusion durant son coma, se trouvait un peu maigre.
De joyeuse discutions s'élevèrent dans la nuit, ponctués par les joutes orales entre l'olloyov et le iorg. L'on prit le temps de raconter à Saguiss de nombreuse chose sur le monde extérieur et il parla ensuite de Nacaria. Il leur apprit le nom des étoiles et des constellations qu'on ne voyait pas depuis la Terre et décrivis la région.
Lorsque les dernières braises furent consumées les tours de garde furent distribués et le campement s'endormit, bercé par la lueur des étoiles.
Lelrel, l'une des deux lunes de Nacaria, s'éleva dans le ciel.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMar 16 Déc - 18:07

Ceci est un petit paragraphe qui n'appartient ni au chapitre 10 ni au 11. Il y en aura un de cette sorte entre le 11 et le 12 et entre le 43 et le 44.





Bralt se releva, satisfait. La piste était claire, les fugitifs avaient franchi et brisé le pont du Nord moins de deux jours auparavant.
Le chasseur avait trouvé normal qu'on lui demande de les retrouver et de les tuer, même s'il aurait préféré pouvoir les raisonner. La petite Eldinia lui était sympathique.
Non! Il ne devait pas se laisser attendrir! Il lui fallait servir Dieu ou sa colère s'abattrait sur lui et sa femme décédée serait expulsée du paradis.
De plus il savait que ce gibier là se montrerai à la hauteur de ses compétences.
De quelques ordres brefs il indiqua à ses hommes de coucher un arbre sur le ravin et les plus forts saisirent des haches.
La traque ne serait pas difficile mais le combat contre le lézard serait dangereux, les gardiens de la prison de Bredj le prétendaient fort comme 10 hommes.
L'arbre fut jeté au dessus du précipice là où le pont avait été brisé.
Ils s'enfoncèrent dans la nuit.
Lelrel, une des deux lunes de Nacaria, s'éleva dans le ciel.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMar 16 Déc - 18:09

Et maintenant le chapitre 11.




Chapitre 11


<< La mort de Jésus sur la croix prouve que le pacifisme a échoué. C'est pour cela que les païens doivent mourir >>
Bible de Nacaria

Eldinia para le coup et tenta une attaque maladroite que Saguiss évita sans mal. Il attaqua d'estoc et elle s'effaça d'un bond en arrière.
- C'est très bien, l'encouragea-t-il. Voilà parfait. Attention taille, estoc, taille, voilà comme ça. Surveille ton jeu de jambe tu va trébucher.
L'homme augmenta la rapidité de ses attaques et Eldinia dut reculer de quelque pas. Jamais elle n'aurai imaginé que l'escrime était un art aussi difficile. Et elle n'utilisait pour l'instant qu'un bâton de bois. Cela ne l'empêchait pas de beaucoup s'amuser.
Le soleil était à son zénith mais les hauts arbres de la forêt de Palmfane filtraient cette lumière crue, donnant au sous-bois une ambiance feutrée.
Contrairement à la clairière où ils avaient passé la nuit, invitation à la sieste et à la baignade, la forêt de Palmfane diffusait une énergie revigorante. Les arbres, au tronc lisse et élancé, semblaient tutoyer le ciel. Les sous bois étaient clairs et vides, mettant en valeur les imposante racines des grands chêne.
- Ha, Desmirtar revient avec le repas, nous reprendront l'entraînement après le celui de ce soir.
Saguiss jeta à terre son bâton et sortit de sa poche le briquet rudimentaire qu'on pouvait trouver sur Nacaria: un assemblage de trois petites pierre attaché entre elle autour d'un bout de bois sec, des roches particulières rendant fonctionnel cet objet incongru.
Desmirtar s'empressa d'évider les quatre lapins qu'il avait attrapés et on les fit rôtir. Un doux fumé s'éleva et les convives en eurent l'eau à la bouche.
Enfin l'on se mit à table.
- Nous devrions arriver chez ce vieil homme demain, après demain au plus tard, dit Saguiss en mordant dans une cuisse cuite à point. Il m'avait déjà parlé de portail entre Nacaria et Terre, je pense qu'il peut vous aider.
- Comment s'appelle cet homme? S'enquit Malcolm.
- Yamarid Tohel, si je me souviens bien. À moins que ce ne soit Todel, je ne sais plus très bien.
- Ces choses poilues ne sont pas mauvaises mais ça ne vaut pas un plat de solifuge grillé ou des scorpion de caverne, dit Saïrul.
Malcolm esquissa une grimace de dégoût.
- Rappelle moi de ne jamais manger dans un restaurant Kepsis, ironisa-t-il.
- Tu as tors, répliqua Seltinel. Ça paraît peut ragoûtant mais c'est délicieux.
Malcolm haussa les épaules et lança un vague «boarf».
- pourquoi je ne rencontre que des carnivores belliqueux. Se lamenta Claïsronngorg. Des lapins, des solifuges, des scorpions, des sanpliers...
- Sanglier, Claïsronngorg, se moqua Saguiss. Pas sanplier.
- C'est pareil. Continua le iorg. De toute façon si les sanpliers existaient vous les mangeriez.
La blague était vraiment nulle mais les autres avaient tellement de douleur ou de peur en eux qu'ils éclatèrent de rire, à l'exception de Cni'nsolns et Silihigann. Claïsronngorg sourit. Il s'amusait mieux avec ces carnivores belliqueux qu'avec les autres iorgs, renfrognés et imperméable à la plaisanterie, qu'il avait l'habitude de côtoyer. Peut-être que les iorg étaient des rabat-joie prétentieux.
Claïsronngorg chassa immédiatement cette idée pessimiste de son esprit.
Il était un iorg.


Après le repas l'étrange groupe se remit en marche. Il progressèrent d’abord en silence, écrasé par la majesté de ces arbres centenaires, le bruit de leurs pas étouffés par une épaisse couche de mousse. Un univers de silence et de lumière tamisé. Une magnifique palette de vert où le regard se noie, où le coeur s'apaise, où l'esprit s'envole.
Puis Claïsronngorg engagea une série de joute orale avec Desmirtar et de joyeuses discussions s'élevèrent.
L'Olloyov disparaissait régulièrement et revenait avec du gibier pour le prochain repas.
Les arbres succédèrent à d'autres arbres pendant encore deux heures, puis la forêt s'arrêta subitement pour laisser place à une immense plaine, parsemée de petit bois de chênes feuillus et trapus.
La forêt de Palmfane, longue de presque deux cent kilomètres du nord au Sud, était large de moins de vingt cinq d'Est en Ouest.
Aucune habitation, aucune ville. Des arbres, des montagnettes et de l'herbe. Comme si Palmfane traçait une limite entre la nature et la civilisation.
Lorsque la fatigue se fit sentir ils s'installèrent à l'orée d'un petit bois de chênes noueux.
Desmirtar l'infatigable ne se priva pas de se moquer de Claïsronngorg le fainéant. Silihigann manifestait un comportement étrange: il ne semblait pas fatigué mais il lui arrivait de chanceler ou d'être à bout de souffle. La blessure de ses jambes semblait ne jamais l'avoir fait souffrir.
Ils s'abreuvèrent à une petite rivière aux eaux claires puis, après une heure de repos, ils reprirent la route. Aucun sentier ne s'étendait dans cette région mais Saguiss les guidait et semblait savoir où il allait.
Une heure plus tard ils s'installèrent pour la nuit au milieu d'un bois de grande taille qui avait poussé autour d'une montagnette, composée de hêtres au tronc blanc et élancé.
Le soleil ne se coucherait pas avant deux bonnes heures mais la fatigue accumulée ces derniers jours se faisait pesante. Chacun se détendit à sa manière, pendant que Saguiss allumait un feu pour le dîner.
Desmirtar avait, cette fois ci, attrapé deux paires d'oiseau étrange que les humains appelaient poulet.
- Nous avons bien avancé, nous devrions arriver demain après midi, affirma Saguiss. Demain soir si nous marchons moins vite.
- Et si le vieil homme nous dit que le portail est à trois mille kilomètres d'ici, rétorqua Malcolm.
- kilomètre? S'étonna Saguiss.
- Une unité de distance, Expliqua Silihigann, ça doit faire quelque chose comme une demi lieue.
- Ha je vois, continua Saguiss. Et bien dans un tel cas il nous faudrait voler des chevaux.
- C'est quoi un chevaux? Interrogea Eldinia.
Malcolm éclata de rire et la jeune Kepsis le regarda, étonnée.
- D’abord on dit cheval, corrigea-t-il. Ensuite ce sont des animaux qu'on peut utiliser comme moyen de transport, ils nous portent. Par contre je doute qu'un cheval, même robuste, puisse porter Desmirtar plus de cinq minutes.
- Bah, Desmirtar pourra toujours porter le cheval, railla Claïsronngorg.
L'Olloyov leva les yeux au ciel et les autres éclatèrent de rire. Les blagues de Claïsronngorg étaient vraiment nulles mais ça faisait tellement de bien d'entendre quelqu'un plaisanter.
Lorsque les poulets et les restes du sanglier de la veille eurent remplis les estomacs Desmirtar s'en alla inspecter les environs. Les autres vaquèrent à leurs occupations.
Claïsronngorg entama une sieste digestive contre un arbre, Saguiss entraîna Eldinia, Malcolm et Saïrul au combat à l'épée, Silihigann traça des équations sur le sol avec une branche et Seltinel tailla un bout de bois avec un poignard.
Desmirtar revint quelques minutes plus tard, ses écailles couvertes de sang, le souffle court, une flèche plantée dans la cuisse.
- Des chasseurs, expliqua-t-il. Bralt et ses hommes, je crois. J'en ai tué deux mais ils ont des arcs, nous devons fuir cette forêt, il n'y a qu'en terrain découvert que nous avons une chance de fuir.
D'un geste brusque il arracha la flèche de sa cuisse, poussa un rugissement de douleur, saisi sa hache.
- Courez! Hurla-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyMer 17 Déc - 20:32

Voici l'inter chapitre 11-12











Vi'nli de La Rocaille s'assit dans l'herbe. Elle avait tant de questions à présent qu'elle considérait son niveau au combat suffisamment élevé pour aller n'importe où. Que faire? Vers quel but tourner sa vie? Où aller?
Depuis sa fugue du château de Bredj, après que son père face tuer son amant par un de ses chasseurs, elle n'avait cessé de s'entraîner au combat à la hache. En dix ans d'errance elle avait acquis de nombreuses méthodes de survie et avait taillé bien des cous. Les hommes, principalement les bandits en maraudes, pensaient pouvoir la violer ou la ramener au château en exigeant une récompense. Des dizaines d'ivrogne avaient fait l'erreur fatale. Aujourd'hui elle choisit de faire ce qu'elle faisait chaque fois qu'elle voulait répondre à un dilemme intérieur ou expier la mort des imbéciles qui s'attaquaient à elle.
Elle sentit le vent agiter ses cheveux et commença à chercher.
À chercher les réponses.
Elle fit le vide dans son esprit, se laissa envahir par les bruits de la forêt.
Le chant des oiseaux, perché dans les jeunes hêtres, le bruissement des feuilles dans les arbres, celui de l'herbe, le battement de son coeur.
Le vent traça des vagues dans l'herbe, autour d'elle. Elle laissa les vagues chavirer son coeur.
Elle ferma les yeux.
Plus rien n'exista d'autre que l'océan de ses penssées, que le bruissement de l'herbe et des arbres.
Elle apprit.
Elle apprit ce que personne ne pouvait lui aprendre en ce monde.
Elle apprit à se connaître et elle sut enfin ce qu'elle voulait faire de sa vie.
La réponse était claire.
Elle ouvrit les yeux.
- Être libre et indépendante, me laisser porter par le vent, vivre de et par mes haches, se résuma-t-elle à haute voix. Et surtout apprendre, pour toujours. Peut importe où je vais.
Soudain, Vi'nli vit une étrange créature insectoïde débouler dans sa direction, poursuivit par trois chasseurs. La créature tomba, implora ses poursuivants, désarmée.
Vi'nli se serait attendu à ce qu'un insecte ait une voie effrayante, sifflante.
L'étrange créature avait une voie douce, un peu résonante, féminine.
Une enfant, Vi'nli en était sure.
Elle saisit ses haches de combat, courut vers la vie qu'elle avait choisi.
Revenir en haut Aller en bas
Nox
Ptit clafoutis
Nox


Masculin Nombre de messages : 153
Age : 32
Date d'inscription : 01/12/2008

L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté EmptyVen 19 Déc - 0:44

Tu avait vu juste Marie, un flashback et le récit du point de vue des autres personnages, malgrès mes effort je reste prévisible trop souvent ^_^.

Chapitre 12


<< Dans bien des cas tuer est la seule solution pour empêcher la mort de ceux qui méritent le plus de vivre, même si ce genre de jugement est dangereux. >>

Eldinia courut de toute la vitesse dont elle était capable. Elle s'était séparée des autres sans faire exprès et trois chasseurs l'avaient poursuivie. Les quatre autres avait suivis Desmirtar et elle espéra que son frère avait réussis à fuir. Une flèche passa à quelque centimètre de son cou et elle accéléra.
Elle déboucha dans une combe, au pied de la montagnette. Une humaine s'y tenait assise, à une quarantaine de mètre.
Eldinia trébucha.
Elle se retourna vers les chasseurs qui tiraient leurs épées.
- Laissez moi! Implora-t-elle.
L'un d'eux s'avança.
- Pitié laissez moi.
Il leva son épée, s'arrêta net, la lâcha. Il contempla une seconde l'arme plantée dans sa poitrine. Une petite hache au manche de métal, légère et adapté au jet comme au corps à corps, parfaitement équilibré et affûtée comme un rasoir. Avant qu'il ne s'effondre une jeune femme bondit au dessus d'Eldinia et la récupéra en se propulsant en l'air contre son ventre. Elle lança son autre hache en direction d'un chasseur. Il la reçut en plein visage et s'écroula dans un râle de douleur ponctué d'un gargouillis écoeurant.
Le troisième homme n'eu pas le temps de réagir qu'elle lui tombait dessus et lui assénait un coup mortel. Il s'effondra sans bruit.
Satisfaite, la jeune femme récupéra sa deuxième arme sur le visage de sa victime et la nettoya avant d'accrocher les deux haches à sa ceinture. Eldinia contempla le carnage, médusé.
- M...Merci. Parvint-elle à articuler.
Elle détailla l'inconnue du regard. Elle avait su que c'était une femme en raison de sa poitrine proéminente et de sa silhouette fine. L'humaine était légèrement plus petite que les hommes qu'Eldinia avait vu jusque là et ses trait étaient plus fin, moins rude. Sa chevelure châtain clair descendait en cascade sur ses épaule et ses yeux verts brillaient d'une lueur sauvage tout en étant de ces yeux profond qu'on les vieux sages. Elle était vêtue d'une tenue de cuirs souple et d'une ceinture où elle accrochait ses armes. Eldinia n'était pas capable de dire si elle était belle ou pas puisque c'était une humaine mais son visage lui paraissait particulièrement harmonieux.
- Pourquoi vous m'avez sauvée?
- Parce que tu étais désarmée, seule, que tu implorais clémence et que tu m’intrigues. De plus je déteste les chasseurs de Bralt. Quel age a-tu? J'ai l'impression que tu es jeune et que tu es une fille
- C'est le cas, j'ai quatorze ans et demi. Je m'appelle Eldinia Aglister.
- Moi j'ai 26 ans et je m'appelle Vi'nli de La Rocaille. Tu es quoi, je n'ai jamais rencontré de créature aussi étrange.
- C'est une longue histoire et mes amis et mon frère sont en danger.
La lueur sauvage s'intensifia dans le regard de la jeune femme.
- Dit moi d’abord à quoi tes amis ressemblent que je n'en égorge pas un par mégarde.


Une flèche traversa l'air et se brisa contre la roche.
- On est fichu, se lamenta Claïsronngorg.
- Ferme la tu m'empêche de réfléchir, le rabroua Desmirtar.
Desmirtar, Claïsronngorg, Seltinel et Silihigann s'étaient réfugié derrière un rocher, au pied d'une falaise de la montagnette. Les chasseurs les canardaient de leurs flèches, embusqués dans les fourrés.
- Eu... Silihigann! interpella Claïsronngorg. Ton bras!
Le mathématicien jeta un coup d'oeil à son bras gauche et afficha une mine dégoûtée lorsqu'il vit la flèche qui le traversait.
- C'est embêtant, dit-il simplement.
- Embêtant! s'étrangla le iorg. Tu as une flèche plantée dans le bras et tu trouves juste ça embêtant.
- C'est ça oui, répondit le mathématicien avec un sourire las en épongeant le sang qui ruisselait de la blessure.
Claïsronngorg écarquilla les yeux.
- Fou! Dit-il. Ils sont tous fous! Tous des fous! Et si je ne meurs pas dans les prochaines minutes je vais être bon pour l'asile.
Soudain les flèches cessèrent de pleuvoir et des bruits de combat se firent entendre.
Puis le silence.
Claïsronngorg risqua un coup d'oeil.
- Ça y est! S'exclama-t-il. Je suis bon pour l'asile!
Il sortit de derrière le rocher et les autres l'imitèrent.
La vision qui s'offrait à eux était éberluante. Une jeune femme tenant deux haches ensanglantées, les corps de trois chasseurs gisant à ses pieds. Bralt lui faisait face, l'épée à la main, une lueur d'effroi dans le regard.
- Tu te souvient de moi Bralt?
Le chasseur aurait tremblé comme une feuille s'il n'avait pas été aussi sûr qu'il irait au paradis une fois qu'elle l'aurai massacré. Bien sur qu'il se souvenait, le père de Vi'nli, sa sainteté monseigneur de La Rocaille, lui avait ordonné de trouver et tuer celui à qui elle avait offert sa virginité malgré le mari qui lui était destiné. Il l'avait suivie et l'avait surprise dans le lit d'un paysan dont elle était éperdument amoureuse. Il l'avait tué et elle s'était enfuie. Depuis personne n'avait réussi à la retrouver.
- Dame de La Rocaille qu'avez vous fait!
Le regard de la jeune femme se chargea d'une haine sanguinaire.
- Tu te souviens de cet homme que mon père t'a ordonné de tuer il y a dix ans? L'homme que j’aimais, le seul homme que j'ai jamais aimé.
- Je n'avait pas le choix c'était les ordres, se justifia Bralt. Sa sainteté ton père avait ordonné.
- Douze ans que je rêve de t'égorger.
Bralt blêmit.
- Douze ans! Reprit-elle. Je ne vais pas laisser passer cette occasion.
Il recula, terrifié. Il avait entendu parlé de ce qu'elle était devenue après avoir fui le château. Une guerrière implacable, d'une adresse incomparable dans le maniement des haches légères. Nombreux étaient ceux qui étaient partit à sa recherche, convoitant la récompense, et qui avaient été retrouvé au milieu d'une mare de sang. Lui même avait essayé de la retrouver mais cela n'avait, heureusement pour lui, donné aucun résultat.
- Sa sainteté ton père est un serviteur de Dieu, je lui devait une obéissance aveugle, je devait protéger ma femme de sa colère, et lorsqu'elle est morte de maladie c'était sans doute le châtiment de Dieu pour me punir de ne pas t'avoir ramené.
Vi'nli émit un petit rire sans joie.
- Alors prie ton Dieu pendant que tu le peux encore, tu vas le rejoindre.
Elle s'avança vers lui, déterminée. Il l'attaqua d'estoc mais elle dévia sa lame d'une hache tandis que l'autre fusait vers sa main. Il lâcha son épée à temps et n'eu pas les doigt tranchés. Elle l'envoya au sol d'un coup de pied dans le ventre et l'y maintint d'un violent atemi à la gorge. Il se mit tousser, essayant de reprendre son souffle. Le bras de la jeune femme s'éleva, la hache brilla au soleil.
- Si j'étais toi je ne ferait pas ça jeune fille. Déclara posément Desmirtar.
Elle se tourna vers l'Olloyov, le toisa du regard.
- Ha oui? Ironisa-t-elle. Et pourquoi? Il a brisé ma vie, il a voulu prendre la votre. Ce n'est qu'un vers au service d'un Dieu cruel et injuste que je rêve d'égorger.
- Parce qu'il est désarmé, parce que donner la mort de cette manière c'est devenir un assassin, parce que sa famille n'est pas coupable et que tu va le leur enlever, qu'il en ait une ou pas. Et aussi parce que sa mort pèsera sur ta conscience pour le restant de tes jours, comme celle de dizaine d'ennemi pèse sur la mienne.
- Tu ne sais rien de la mort, créature, cracha-t-elle. Tu n’es même pas humain.
Desmirtar l'observa de ses yeux mordorés.
- Quelqu'un qui abat un homme désarmée n'en est pas un non plus.
Vi'nli tressaillit. Elle lâcha ses haches, s'agenouilla. Elle enfoui son visage dans ses main et poussa des sanglot rauques qui déchirèrent le ciel.
Le souvenir de toute ses victime embrasa sa conscience. Jamais elle ne s'était sentit si coupable. Elle s'était toujours caché la vérité, avait dédaigné les mort qu'elle causait. La plupart du temps elle agissait par légitime défense mais elle était en train de se corrompre, elle avait failli commettre l'irréparable par désir de vengeance.
Bralt se releva en chancelant, trouvant avec peine son équilibre.
- Vas-t-en Bralt! ordonna Desmirtar. Assez de sang a coulé aujourd'hui.


Saïrul s'appuya contre un arbre, il était essoufflé.
- Je crois qu'on les a semé, dit-il. Et puis on est hors du bois, on peut les affronter.
- Moi peut-être mais toi tu va te faire tailler en pièce, railla Saguiss.
Saïrul ne se formalisa pas de la boutade. Il tira son épée de la ceinture qui constituait son seul vêtement.
Malcolm posa une main amicale sur son épaule.
- Calme toi petit, ils ne nous on pas poursuivis. Je les ai vu courir après Desmirtar, Seltinel, Claïsronngorg et Silihigann quand nous nous sommes séparé.
Comme à son habitude Cni'nsolns garda le silence et afficha un visage inexpressif.
- Me calmer! Hurla Saïrul. Me calmer alors que ma soeur est restée là bas!
- Elle est morte, annonça Cni'nsolns sur un ton plat. Je l'ai vu se séparer des autres et trois chasseurs l'on suivie. Elle n'a pas pu leur échapper et je doute qu'ils l'aient épargnée.
Saïrul se sentit envahir par une vague de colère. Il ne la contint pas. Il envoya un coup de poing dans la figure de Cni'nsolns.
Le kepsis tomba en arrière, essuya le sang sur son visage du revers de la main.
- Ne dit pas ça! S'exclama Saïrul. Ne dit pas ça! Elle n'est pas morte, elle...elle...je...je suis désolé Cni'nsolns, je ne voulait pas te frapper, je...
Sa voix se brisa, il s'assit par terre, ses yeux exorbités fixèrent le sol. Cni'nsolns se tata la mâchoire, gardant son air inexpressif.
Ses yeux brillèrent de compassion.
Soudain ils aperçurent un homme qui s'enfuyait en courant du bois de hêtres.
Sur un accord tacite ils s’élancèrent tous les quatre vers les arbres. Portés par l'espoir, ils atteignirent les premiers bosquets en moins de d'une minute. Ils coururent à travers les buissons et les taillis jusqu'à apercevoir Desmirtar.
Leur coeur explosa de joie. Tout le monde était sain et sauf.
- Saïrul! S'écria Eldinia lorsqu'elle les aperçu.
Elle se jeta dans les bras de son frère, manqua de le faire tomber.
- Silihigann tu es conscient que tu as une flèche dans le bras? s'inquiéta Malcolm. Qu'est-ce qui s'est passé ici? Et qui est cette femme?
Seltinel poussa un long soupir.
- C'est une longue histoire et nous avons neuf corps à brûler avant la nuit. Quoi qu'il en soit, elle nous a sauvé la vie.
La jeune femme avait cessé de pleurer et elle afficha un sourire un peu forcé.
- Je m'appelle Vi'nli de La Rocaille, je suis heureuse de vous rencontrer. Je ne sais pas où vous allez mais je souhaiterais me joindre à votre quête.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L'experience de la cruauté Empty
MessageSujet: Re: L'experience de la cruauté   L'experience de la cruauté Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
L'experience de la cruauté
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les séries de Pierre Bottero :: Fan :: Écrits :: Histoire ne venant pas d'un livre-
Sauter vers: