Hello =) Je poste cette fic que j'ai écrite lundi pendant mes cours (parce que oui, je suis très productive quand je suis censée faire tout à fait autre chose ^^). Elle contient normalement qu'un seul chapitre mais je l'ai coupé en deux parce que j'ai la flemme de finir la dernière partie pour le moment.
Le personnage principal est un personnage que tout le monde aime mais qui ne m'a jamais vraiment inspiré donc ça m'a surprise de réussir à écrire sur lui !
Bonne lecture =)
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C’était une froide matinée de Décembre. Le terme de nuit aurait presque mieux convenu puisque le jour n’était pas encore levé, cependant, l’éclat de la lune et des étoiles avait déjà commencé à s’estomper. Une fine couche de givre recouvrait les tours d’Al-Jeit, la capitale de l’Empire, et une légère brume s’enroulait autour des rares personnes à ne pas être au chaud au fond de leur lit. Il était difficile de voir au-delà d’une dizaine de mètres. La neige en était presque devenue souhaitable.
Salim, ombre parmi les ombres, se glissa au pied d’une tour et la longea jusqu’à atteindre son extrémité. Il se pencha légèrement et observa ce qui allait être le théâtre de sa mission. C’était une petite place, discrète et à l’abri des regards indiscrets, ceintes de plusieurs bâtiments et hautes tours. A cet instant, elle était plongée dans une obscurité qui ravirait sans doute son client qui se croirait invisible, mais Salim savait mieux que personne qu’il n’y avait pas meilleure atmosphère pour des embuscades. Il soupira de l’ignorance du commerçant. Si c’était lui qui avait dû choisir l’heure et le lieu du rendez-vous, il ne se serait jamais trouvé là à cet instant. Comme il l’avait appris de son maître, celle qui était devenue un autre emblème des marchombres après l’illustre Ellundril Chariakin, Ellana Caldin, nul endroit n’était plus discret qu’une place bondée et copieusement éclairée par le soleil.
Il envisagea un instant de rester au sol et d’observer les alentours depuis sa position, avant de décider finalement qu’il manquait de vis-à-vis. A l’inverse, la tour au pied de laquelle il se trouvait lui offrirait une vue générale et dégagée. Et s’il devait intervenir à terre, eh bien, il n’aurait qu’à se dépêcher de descendre. Ou alors se servir du gant d’Ambarinal.
Sans attendre, le jeune marchombre inséra doigts et orteils dans les interstices de la tour et commença son ascension. La façade était de verre et les espaces entre les carreaux, minuscules. De plus, le givre était traître et semblait n’attendre qu’une occasion pour faire tomber le fou qui oserait escalader. Toutefois, Salim était marchombre et ce qui aurait été dangereux et inaccessible à de nombreuses personnes était un jeu aux mille sensations pour lui. Il se hissa souplement le long de la paroi, sentant la Voie du marchombre et l’enseignement d’Ellana vibrer en lui. Il aimait l’harmonie de ses mouvements, la force dans ses membres, sa communion avec l’élément naturel qu’est le givre, la douce caresse du vent sur son corps et la sensation de réussir l’impossible.
« La Voie des marchombre est bien trop complexe pour être définie » songea Salim, « mais si je devais quand même le faire, alors la Voie est un rêve à la texture aussi réelle qu’invisible et ne souffrant d’aucune limite, et les marchombre des éléments cherchant à l’atteindre et l’embrasser jusqu’à faire corps avec elle. »
Sur cette pensée, Salim atteignit le sommet de la tour. Celle-ci ne faisait pas plus d’une vingtaine de mètres de hauteur, sa largeur au moins la moitié, et lorsque le jeune marchombre s’approcha de l’extrémité et s’accroupit, il ne cilla pas une seconde face au vide qui s’ouvrait devant lui. Chute certes mortelle, mais encore fallait-il qu’il tombe et cette idée le faisait sourire intérieurement.
Il n’eut pas à attendre longtemps. Son client, Aluan Vel’ Orion, riche commerçant et habile marchandeur d’Al-Jeit, s’avança dans la place sous lui. Ce dernier faisait appel aux services de Salim depuis deux semaines maintenant, le jeune marchombre l’ayant rencontré par l’intermédiaire d’Ellana. Celle-ci avait beau le nier, Salim était certain qu’elle continuait de garder un œil sur lui, de veiller à distance sur sa sécurité et de s’informer de son avancée sur la Voie. Parfois cela l’agaçait, mais que pouvait-il faire contre son sourire narquois et ses répliques cinglantes ? S’il y avait bien quelque chose qu’il ne pouvait maîtriser, c’était elle. Il valait mieux alors se résigner.
Quoi qu’il en soit, il devait se concentrer sur son travail. Celui-ci était simple et ne requérait que sa vigilance. Au cours des deux dernières semaines, Salim avait suivi Aluan Vel’ Orion dans ses échanges commerciaux avec diverses personnes, dans divers lieux et à diverses heures. Et jamais les mêmes. Son client n’avait pas donné d’explication et Salim n’avait pas posé de questions, discrétion d’ailleurs appréciée. Il n’était pas difficile de deviner que la marchandise vendue n’était pas légale et ses activités suffisamment dangereuses pour nécessiter la protection d’un marchombre. Salim s’était simplement assuré qu’il ne s’agissait pas de trafic humain ou animal et qu’aucun projet de meurtre n’était impliqué. Le reste ne le concernait pas. Si comme il le soupçonnait c’était un marchandage illégal, alors c’était le travail des gardes d’Al-Jeit et non le sien de l’arrêter.
Un mouvement attira l’attention de Salim. Il tourna les yeux et vit deux hommes s’avancer par une rue longeant la tour opposée à la sienne. Ils firent face à Aluan Vel’ Orion et après une rapide poignée de main engagèrent la conversation, certainement une négociation. Le jeune marchombre, sur le qui-vive, détailla avec attention les deux nouveaux arrivants. Ils étaient vêtus des vêtements locaux, pantalons et tuniques de toile, bien qu’aux ornements de soie filés d’or, Salim devinait qu’ils devaient avoir une situation aisée. Aucun éclat de métal ou renflement de tissu n’attira son regard et le jeune marchombre en déduisit qu’ils n’étaient pas armés. De toute façon, même sans prendre pour acquise leur vulnérabilité, ils avaient la démarche balourde et Salim n’aurait aucun mal à intervenir.
Toujours à l’affût, Salim regarda une bourse passer de la main de l’un des inconnus à celle d’Aluan Vel’ Orion. Celui-ci l’ouvrit et compta les pièces à l’intérieur, et le jeune marchombre vit son précédent propriétaire tiquer à l’insulte implicite. Il se tint prêt à intervenir lorsque son client sortit une pochette en cuir de sa poche. Petite et finement reliée par un ruban noir, elle paraissait légère. Salim aurait parié qu’il s’agissait d’un trafic de pierres précieuses. Dans tous les cas, il n’était pas question que les deux inconnus s’attaquent à Aluan Vel’ Orion pour récupérer leur argent et ensuite prendre la fuite !
Mais rien de ceci n’arriva et probablement en réponse au comportement précédent d’Aluan Vel’ Orion, les deux hommes vérifièrent le contenu de la pochette. Ce qu’ils y virent du les satisfaire, puisqu’ils firent un signe de tête au vendeur avant de se détourner et de partir par la rue d’où ils étaient venus. Réjoui que la transaction se soit bien déroulée et sans que son intervention n’ait été requise, Salim regarda Aluan Vel’ Orion s’éloigner d’un pas enjoué. Ce qui lui arriverait à partir de cet instant ne le concernait plus. Il le rejoindrait dans quelques heures pour réclamer la dernière partie de son paiement et il n’y avait plus aucune chance que le commerçant le revoit.
Sa mission étant achevée, le jeune marchombre s’apprêta à lui aussi quitter les lieux quand un lointain mouvement attira son attention. Il pouvait toujours voir les deux inconnus qui avaient acheté la marchandise s’éloigner, mais ce n’était pas ce qui le gênait. Non, ce qui le gênait c’était la silhouette qui se glissait discrètement derrière eux. Pas assez furtive pour un marchombre, mais assez silencieuse pour un voleur. Et au long couteau qui prolongeait sa main, menaçante aussi. Salim n’eut besoin que d’un couple de secondes pour examiner les possibilités qui s’offraient à lui et en choisir une. S’il faisait demi-tour en choisissant d’ignorer ce qui se passait, il y avait de fortes chances que les deux hommes se fassent détrousser, peut-être même assassiner, et au moins autant que l’on accuse Aluan Vel’ Orion d’avoir voulu récupérer sa marchandise après avoir reçu son paiement. Sans oublier que Salim haïssait la raison futile du meurtre qu’était l’argent.
Décidément, Aluan Vel’ Orion ne connaissait pas sa chance.
Silencieusement, Salim bondit de sa tour jusqu’à celle qui la jouxtait, se jouant de l’apesanteur et se riant du vide mortel. Il se réceptionna sans mal, traversa le toit en courant et bondit à nouveau. Il franchit ainsi les cinq tours qui le séparaient de celle surplombant sa cible. Il se laissa souplement tomber à genoux à son extrémité et examina la situation. Le voleur était tendu comme la corde d’un arc, s’apprêtant à agir et à se jeter sur les deux hommes, complètement inconscients du danger qu’ils couraient. Son couteau se releva de quelques centimètres. C’était le moment d’intervenir. Le jeune marchombre se leva, enjamba le rebord surélevé de quelques centimètres et, sans l’ombre d’une hésitation, se jeta dans le vide.
La tour n’était pas très haute et la chute un jeu d’enfant. Salim n’eut qu’à tendre le bras et effleurer la lisse paroi de verre deux fois pour ralentir sa descente et la contrôler. Il atterrit sans bruit à quelques pas du voleur. Sans même qu’il n’ait besoin d’y penser, son corps souple se détendit, paré à affronter n’importe quel danger. Le voleur esquissa un mouvement vers les deux hommes, se prépara à attaquer, tout son esprit concentré sur cet unique but… mais il n’eut pas le temps de passer à l’action. Salim fondit sur lui comme un rapace sur sa proie, le tira en arrière et le plaqua contre la façade de la tour. Sa dague chuinta presque imperceptiblement en sortant de son fourreau. Les deux hommes, eux, continuèrent leur chemin sans jamais se douter du danger. Le jeune marchombre pressa sa dague contre le cou du voleur, plongea ses yeux noirs et froids dans les siens et d’une voix glaciale murmura :
- Que penserais-tu, mon ami, d’oublier ces deux idiots et d’aller voir ailleurs ?
Le couinement terrifié qui suivit était à lui seul une réponse suffisante.
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Bon ben voilà, j'espère n'avoir perdu personne en cours de route.
Vous en avez pensé quoi ? Je poste la suite ?
Sujet: Marchombre 
