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 Le secret du temps

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arilia
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MessageSujet: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 14:11

Bon ba j'adore écrire c'est ma grande passion donc voici une histoire que j'écris depuis quelque temps je vous laisse la découvrir ! dites moi ce que vous en pensez !!

Le secret du temps - intro

Je n'ai pas la prétention de vous raconter la vérité pure et simple. Tellement de temps a passé qu'il est fort probable que les évènements soient falsifiés par les caprices de ma mémoire ou perdus dans les méandres de mes souvenirs.
Si des détails m'échappent, je vous prierais de bien vouloir m'excuser. Après tout, cette histoire a débuté il y a fort bien longtemps. J'étais présent au commencement, je suis là alors que tout est fini.
Je pourrais vous parler d'une communauté entière, mais je n'ai malheureusement pas le droit vous révéler certains secrets alors je me contenterais de vous raconter l'histoire d'une jeune femme, si je peux la qualifier de jeune sans en profaner le terme.

Maud. Elle se prénommait Maud. C'est une des seules choses dont elle se souvenait avec exactitude. Il y avait dans sa mémoire quelques trous d'un ou plusieurs siècles. Je crois qu'elle avait terriblement conscience de tout ce qu'elle avait ou aurait pu faire durant ces périodes oubliées de sa trop longue existence. Mais qu'y pouvait-elle ? Probablement rien.
Ces quatorze siècles au cours desquels elle avait forgé son univers, elle les avait en partie passé à tenter de se souvenir. En vain. A présent, elle vivait au jour le jour, dans un monde moderne auquel elle avait été obligée de s'adapter. Elle regrettait un peu les us et coutumes des temps anciens. Mais au moins, les humains avaient changé par bien des aspects. Les croyances de leurs ancêtres n'étaient plus pour eux que superstitions et balivernes. Grâce à ça, le peuple des ténèbres vivait en paix. Démons, vampires, loups-garous, esprits, sorcières et autres créatures n'avaient plus à souffrir des grandes chasses aux monstres et du bûcher.
Ainsi Maud vivait-elle presque comme elle l'entendait ou du moins comme elle pouvait se le permettre. Je crois que vivre incognito parmi les humains l'amusait beaucoup. Maud semblait si jeune, elle était si belle… Je pense que si je ne l'avais pas connue, ce nom m'aurait évoqué une femme brune à la peau cuivrée. Mais maintenant, le doux nom de Maud me fera à jamais penser à une femme d'environs vingt ans, splendide et étrange, à la peau blanche comme les première neiges, sans défaut, illuminée par un regard ambre vert ou gris métal selon ses humeurs. Son visage magnifique encadré par des boucles soyeuses d'un blond blanc à force d'être clair.
Je me souviens, la première fois que je l'ai vue, j'avais treize ans.
Je crois vous avoir dit que j'étais là au commencement ? Ce n'est pas tout à fait vrai. En vérité, ma famille a depuis presque toujours été au service de Maud. Mes ancêtres, mon grand-père et mon père l'ont servie avant moi.
Maud…
Elle était le dernière sorcière du XXIe siècle.

_______________________________

PS : si vous aimez je metterai la suite
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 17:14

J'aime bien, c'est agréable à lire!
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Muriel
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 17:16

Superbe! C'est bien écrit. Jaime bien. IL y as une suite certainement, alors... enfin bon tu sais.^^
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lyris-la faelle
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 19:40

C'est agréable,
*cherche un prétexte bidon*
mais pour juger il me faudrait la suiteuh
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arilia
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 20:33

voici la suite :
Le secret du temps-1

C'était un jour ensoleillé d'hiver. L'air était vif et me mordait les joues et le bout des doigts. Enfoui dans mon vieil anorak, je pestais contre mon père. Il m'avait envoyé dans une rue bondée de jour comme de nuit avec pour seule consigne de me rendre à l'adresse qu'il m'avait écrit sur un rectangle de papier.
J'avais tout juste treize ans ce jour-là, et pour tout cadeau, j'avais été chassé de chez moi avec ordre de me rendre chez la sorcière. Suspicieux, je regardai ma destination : une maison banale, encastrée entre deux autres masures. Rien d'attirant. Mais d'après mon père, tout l'intérêt était à l'intérieur. Me décidant soudain, je frappai au battant. Sans résultat.
Hésitant, j'appuyai sur l'interphone. Aussitôt, une voix peu amène me répondit :
« Les serviteurs entrent sans frapper, c'est marqué sur la porte. »
Je restai, interloqué, sur le seuil. Le battant s'ouvrit de lui-même.
« Quand tu veux pour rentrer, ne te presse pas surtout. J'ai tout mon temps. »
Le ton de la voix, plus sarcastique que ça ne devait être permis, me dissuada de rester dehors.
« Tu vois, quand tu veux ! »
A ma grande surprise, il n'y avait personne en vue.
« Euh… Bonjour, il y a quelqu'un ? »
Ma voix résonna dans le corridor. Enfin, j'eus une réponse :
« C'est qui ?
_Simon. Simon Vital. Je viens pour…
_Je sais, je sais. Tu as un jour de retard, je ne t'attendais plus.
_Un jour de retard ? Mais… C'est aujourd'hui mon anniversaire ! J'ai treize ans !
_Je me suis peut-être trompée, alors… Peu importe. Rejoins-moi au salon, Simon. »
Déjà, j'étais charmé par la voix. Une sirène ou une fée aurait pu en avoir une semblable. Etait-ce vraiment une sorcière ? Je grimaçai : vu son amabilité, pas de doute.
« Tu es perdu ? »
Je sursautai.
« Euh… Où est le salon ?
_J'arrive. »
Un rire léger fait trembler l'air autour de moi. J'allais bientôt la voir. Je songeais en souriant aux sorcières des contes de fées. Vieilles, laides, avec une verrue sur le nez. Mon père m'avait bien fait comprendre que les vraies sorcières ne ressemblaient pas à ça mais j'avais du mal à les imaginer autrement.
Mais si j'avais cru aux contes de fées et aux carabosses, j'aurais sans doute pris la jeune femme pour un ange.
« Bonjour Simon. Je suis Maud.
_Bonjour… Maud. »
Elle sourit devant mon trouble.
« Un problème ?
_Vous n'êtes… Pas…
_Vieille, moche et mauvaise ? »
Je rougis. Lisait-elle dans mes pensées ?
« Ton père ne t'a pas tout dit, n'est-ce pas ? »
Papa… Je le maudis une énième fois. Maud éclata de rire puis reprit son sérieux.
« Le respect des traditions se perd… Première règle ?
_Je ne suis ici que pour vous servir et tout ce qui sort du contexte de la servitude n'a pas lieu d'être.
_Bien. Il y a une autre règle : le tutoiement. J'ai parfaitement conscience de ma vieillesse. Inutile de me rappeler que j'ai plus de cent fois ton âge
_D'accord. »
Satisfaite, elle tapa dans ses mains.
« Au boulot ! »
Déjà ? Je venais juste d'arriver et elle voulait déjà me faire travailler ? Feignant une assurance que j'étais loin de ressentir, je passai un doigt sur un meuble, traçant un sillon propre dans l'épaisseur de poussière qui recouvrait le bois :
« Et que devrais-je faire ? Le ménage ?
_La maison se charge de ça. Tout comme elle se charge de conserver les sceaux sur les meubles qui contiennent des choses dangereuses.
_Les sceaux ?
_La poussière, comme tu dis. »
Je fis un bond en arrière. Maud laissa échapper un rire et passa la main sur la surface du bois. La poussière que j'avais enlevé se remit en place, comme avant. Renonçant à poser les quelques milliers de questions qui me brûlaient les lèvres, je la suivis à travers la maison. Maud me guida dans des pièces sombres et mal aérées, le long de couloirs immenses. Puis elle s'arrêta devant une porte bleue lavande et me jeta un coup d'œil.
« Commençons par t'installer. »
D'un geste théâtral, elle poussa le battant, dévoilant à mes yeux une pièce curieusement ronde, haute de plafond et pauvrement meublée. Un lit défoncé, une armoire bringuebalante et une commode défraîchie occupait l'espace. Malgré l'austérité de l'endroit, je fus immédiatement séduit par la vue que m'offrait l'unique fenêtre. Excité comme un gosse à Noël, je me retournai afin de remercier Maud. Elle était déjà partie. Sur le seuil, une épaisse feuille de papier jauni pliée en quatre m'attendait. Le plan. Mon père m'avait dit que je devrais l'apprendre par cœur.
Pour l'instant, je décidai de ranger mes maigres bagages dans les meubles prévus à cet effet. Je fourrai sans ménagement mes vêtements dans l'armoire, posai une lampe de poche sur la commode, tentai de remettre le lit d'aplomb et installai quelques livres dans les tiroirs utilisables. L'un d'entre eux était fermé à clef. Il me faudrait le débloquer plus tard.
Ensuite je m'assis à même le sol pour étudier le plan tout à mon aise. Je fus rapidement découragé : la maison était immense, les pièces nombreuses. Impossible à mémoriser. Du moins pour l'instant.

________________________

alors ??
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 20:39

je n'ai lu que l'intro pour l'instant parce que je dois aller manger ^^'
Mais j'adore ton style, c'est vraiment bien écrit !
Et j'aime bien l'histoire aussi, bien que j'attende d'en lire un peu plus pour donner vraiment mon avis
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 20:41

merci beaucoup !
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 21:19

J'aime beaucoup, j'attends la suite avec impatience ^^
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 21:33

c'est super!
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 17 Juin - 22:35

merci beaucoup ! je metterais la suite demain !
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyLun 18 Juin - 19:24

Bon ba voilà la suite pour ceux qui la veulent :

Le secret du temps-2

« Alors ? Installé ? »
Je sursautai. Personne.
« Ou… Oui.
_Parfait. Descends au salon.
_Descendre ? Mais… En venant, je ne suis même pas monté !
_Non, évidemment. Le salon est au sous-sol.
_Ah, désolé.
_Tu diras ça à notre invité. »
Je me raidis. Un invité ? S'attendait-elle à ce que je le reçoive ?
« J'arrive ! »
Consultant le plan d'un coup d'œil, je constatai que ma chambre était relié par un passage aux pièces les plus importantes de la maison. Nerveux, j'empruntai celui du salon, dont l'entrée était dissimulée derrière un panneau de bois. J'eus soudain l'impression d'être absorbé vers le centre de la terre. Heureusement, cette sensation fut aussi brève qu'intense. J'atterris sur les fesses, dans une couche de poussière. Rougissant, je me relevai en époussetant mon jean. Je me trouvai face à Maud et à un homme qui, sans que je sache réellement pourquoi, me troubla. Il avait la peau aussi pâle que celle de la sorcière, de très longs cheveux noir corbeau et des yeux couleur grenat. Il avait la même beauté irréelle que Maud. Je regardai cette dernière, qui m'adressa un sourire de chat. Je m'inclinai légèrement devant l'homme, qui parut satisfait. Puis je m'aperçus qu'il fronçait les sourcils.
« Maud… Ma chère Maud, est-ce un humain ?
_Comme toujours.
_Intéressant… Serait-il… ?
_Exactement.
_Tu es chanceuse.
_Merci Asriel. »
Asriel ? Je n'avais jamais entendu un nom pareil. Pas de doute, il n'était pas humain. Sa voix était profonde et chaleureuse mais chacun de ses mots me mettait mal à l'aise. Comme s'il me susurrait un mauvais sort.
Mais à vrai dire, je ne voyais pas en quoi Maud avait de la chance de m'avoir.
« Maud a vraiment beaucoup de chance, mon garçon. Le fait que tu puisses me voir et me parler en est une preuve.
_Une preuve ?
_Oui. Dis-moi, combien ton père a-t-il de frères et sœurs ?
_Six frères.
_Et toi ?
_Pareil.
_Le septième enfant d'un septième enfant… Un fey !
_Un fey ? Qu'est-ce que c'est ? »
Maud intervint :
« Asriel veut dire que tu es médium.
_Ah ?
_C'est grâce à ce don que tu peux le voir.
_Comment ça ? »
La sorcière me sourit, ménageant son effet.
« Asriel est un démon.
_Impossible !
_Oh. Et pourquoi pas ?
_Ca voudrait dire que l'enfer existe ! C'est pas possible ! »
Asriel gronda, anéantissant en moi toute certitude.
« L'église et cette maudite religion… L'enfer n'est qu'une invention des hommes. Il en est de même pour le paradis.
_Je le sais mais… Si les démons existent, y'a-t-il aussi des anges ?. »
Le démon ricana. Un long frisson me parcourut.
« Non.
_ Pourquoi est-ce l'église a menti ?
_Tu es un peu jeune pour comprendre le cœur des hommes. Maud te l'expliquera peut-être un jour, si elle juge que cela peut t'être profitable. »
Je jetai un coup d'œil curieux à l'intéressée, qui me sourit paisiblement.
« Plus tard peut-être… Nous avons tout notre temps.
_Des années, en vérité.
_Tout à fait.
_Maud, je peux te poser une question ?
_Je t'écoute.
_Mon père a plus de cinquante ans, mais il est encore vaillant alors pourquoi m'a-t-il cédé la place ?
_Pour la bonne et simple raison que quand on a sept enfants, il vaut mieux rentrer chez soi s'en occuper. »
Je ne relevai pas, bien que je sois certain qu'elle me mentait. Mon père avait cessé de la servir bien avant ma naissance. Avant la naissance du septième fils d'un septième fils… L'avait-elle prévu ? Certainement.
Je m'aperçus qu'Asriel m'observait intensément. Gêné, je me détournai. Instinctivement, je sus que le démon était télépathe. La sorcière l'était certainement aussi. Mais si elle pouvait réellement lire dans mes pensées, elle savait que je m'étais aperçu qu'elle mentait. Comme pour confirmer mes réflexions, Maud hocha la tête.
Je soupirai. J'avais le pressentiment que cette faculté à savoir quelles étaient mes pensées allait me jouer plus d'un tour.
Poliment, je demandai l'autorisation de me retirer.
Une fois dans le passage qui menait à ma chambre, je me mis en quête d'un moyen de remonter ce que j'avais si vite descendu. Aussitôt eus-je cette réflexion que des échelons se matérialisèrent.
« Merci Maud. »
Un rire perlé fit vibrer l'air autour de moi. Retroussant mes manches, je commençai l'ascension.
Quand je parvins à rejoindre ma chambre, harassé, ma première pensée fut décourageante. J'avais des devoirs à faire pour le collège. Servir une sorcière ne me dispensait pas d'assurer dans mes études, bien que mon avenir soit déjà tracé. D'un geste las, je consultai mon agenda et constatai tristement que j'avais un arbre généalogique à faire pour la fin de la semaine. Je ne connaissais pas ma famille au-delà de mon arrière-grand-père. De nouveau, un éclat de rire argentin résonna dans un coin de ma tête. Maud ! Mais bien sûr : qui mieux qu'elle connaissait mes ancêtres ? Tout excité, je lus la suite : il fallait remonter le plus loin possible, donner les noms, prénoms, professions… Professions ? Mon enthousiasme retomba brutalement. Je me voyais déjà écrire sous chaque nom masculin :serviteur.
« J'ai toujours trouvé cette appellation insultante. Autant pour vous que pour moi. »
Maud était adossée à la porte et, curieusement, je n'en fus pas surpris.
« Pour toi ? Pourquoi ?
_Tu es un serviteur, c'est vrai d'un certain point de vue :le tien. Pour moi, tu es plus que ça.
_Parce que je suis fey, c'est ça ?
_… En partie.
_Je ne me sens pas fey.
_Ce n'est pas toi qui décide, Simon. C'est ton sang.
_Je… Ce que je voulais dire c'est que je ne sais pas lire l'avenir ou ce genre de trucs. »
Maud ricana. Elle avait le don de me faire douter d'une seconde sur l'autre : sorcière ou fée ?
« Simon… Tu as déjà vu, n'est-ce pas ? La nuit, dans les couloirs, dans la rue ? Tu les as vus comme tu as vu Asriel tout à l'heure, non ? »
Oui. Je me souvenais avoir parlé à une femme dans la rue, quand j'avais cinq ans. Elle avait l'air si triste que je voulais la consoler un peu. Mes amis, ensuite, m'avait demandé pourquoi je parlais tout seul.
Je les voyais, ils me voyaient. Cette évidence m'avait terrifié toute mon enfance. Puis je m'étais efforcé de ne plus leur prêter attention.
Maud interrompit le flot de mes souvenirs d'une voix douce :
« Tu es né avec un don. Le même qu'un de tes aïeuls, en plus puissant.
_Comment ça ?
_Etre le septième fils d'un septième fils est déjà peu courant mais ton aïeul appartenait à la septième génération de ta lignée.
_Et moi ?
_La quarante-neuvième.
_Sept fois sept… »
En gros, il y avait eu une profusion de sept le jour de ma naissance. Heureusement, ma date d'anniversaire était le quatre mars. Quoiqu'en y réfléchissant, l'addition de mon jour et de mon mois de naissance donnait sept. Misère…
« Ne te torture pas la tête pour si peu. Il commence à se faire tard, vas donc dormir. Tu as cours demain, je crois ?
_Oui. Et tous les autres jours de la semaine, sauf le week-end.
_C'est ennuyeux…
_Pour toi comme pour moi.
_Vraiment ? »
Elle semblait songeuse, aussi je me dispensai de répondre. Lui tournant le dos, je rangeai mes affaires de cours et ouvrit l'armoire pour en sortir le pyjama que j'y avais fourré un peu plus tôt dans l'après-midi. J'eus un hoquet de surprise en constatant que mes vêtements étaient impeccablement pliés et empilés sur les étagères.
La sorcière n'était plus derrière moi. Confus, je l'appelai à voix haute.
« Maud ?
_Oui ?
_Il y a quelqu'un d'autre que nous dans ta maison ?
_Non.
_Mais mes vêtements… »
Je rougis.
« … Ils n'étaient pas aussi bien rangés tout à l'heure !
_Je te l'ai déjà dit : les meubles font ce qu'ils veulent.
_Les meubles ?
_…
_Maud ? »
Décidément, la télépathie ne différait pas tellement d'une conversation téléphonique. On coupait la communication quand on le souhaitait. Quoique j'en étais incapable. Pour l'instant, car j'avais bien l'intention de changer ça.
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyLun 18 Juin - 22:00

alors vous aimez ?
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyLun 18 Juin - 22:18

OUI!!!! Cest vraiment bien. Continuuue!!!
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyMar 19 Juin - 22:09

Le secret du temps-3

Avant de me glisser dans mon lit, j'eus une pensée pour le dîner. Je n'avais rien mangé. Mais à l'idée seule de nourriture, mon estomac se révulsa. De plus, curieusement, je me rendis compte que je n'avais pas faim. Troublé, je m'endormis avec une dernière pensée pour mon père.
Au milieu de la nuit, je me réveillai en sursaut. Quelque chose était là, dans ma chambre.
« Maud ? »
Un crissement me fit bondir hors de mon lit.
« Maud, si c'est toi, ce n'est pas drôle. »
Un vent froid me frôla la main droite. Ce n'était pas la sorcière. La bienheureuse devait dormir comme un loir à l'heure qu'il était. Alors quoi ? C'était encore un de ces esprits égarés que j'étais le seul à voir ?
Tremblant, je me recouchai et me couvris les yeux avec ma couette. Faire semblant. Les ignorer. J'avais fait ça toute mon enfance. Ca les faisait partir à chaque fois. Ne pas les regarder. Si je ne les voyais pas, ils ne me voyaient pas.
« Allez-vous en ! Laissez-moi ! Je ne vous ai rien fait ! S'il vous plait… »
Quand je me réveillai le lendemain, j'étais quasiment certain d'avoir fait un cauchemar. Dans un effort qui me parut surhumain, je m'extirpai de mon lit.
« Bien dormi ?
_Ca va. Et toi ?
_Comme une sorcière. »
Je n'osai pas lui demander ce que ça signifiait. Maud scruta ma chambre en fronçant les sourcils.
« Simon, tu es sûr d'avoir bien dormi ? »
Dans un souffle, je lâchai la vérité ou du moins ce que je pensai être la vérité :
« J'ai fait un cauchemar.
_Un cauchemar ?
_Oui. »
Elle se mordit les lèvres et une lueur d'inquiétude passa dans ses magnifiques yeux verts.
« Un problème ?
_Pas pour l'instant. On verra bien.
_Maud ?
_Ca n'a aucune importance. »
Je me gardai d'insister et me mis en quête de la salle de bain, que je trouvai sans problème grâce au plan. J'avais l'intention de me réveiller en douceur avec une douche brûlante. En fait de réveil, j'eus droit à un déluge d'eau glacée. Gelé, je m'habillai en vitesse et sortit dans la couloir, ne sachant plus que faire. Encore une fois, je n'avais pas faim et j'eus un haut-le-cœur à l'idée même d'un petit-déjeuner.
« Prêt ?
_Oui.
_Je t'emmène au collège ?
_Tu as une voiture ?
_Oui, mais je ne pensais pas te conduire en voiture.
_Par magie ?
_Non plus.
_…
_Tu as déjà fait de la moto ? »
Je me sentis pâlir. Mon plus grand frère avait eu un accident de moto et vu l'état dans lequel il était à présent… Enfin, finir ma vie dans un fauteuil roulant n'était pas dans mes projets. Encore une fois, je fus victime de mes propre pensées. Maud soupira :
« Va pour la voiture. La moto, ce sera pour une autre fois.
_D'accord.
_Ce week-end, peut-être ?
_Hein ? Mais…
_Ca te fait peur ?
_…Oui. »
Un instant, la sorcière fut décontenancée. Puis elle sourit.
« Eh ben…
_Quoi ?
_Non, rien. C'est juste qu'habituellement les garçons de ton âge avouent rarement leurs faiblesses aussi franchement.
_Avoir peur n'est pas une faiblesse. Toi aussi tu as peur, non ?
_Hein ?… Je… Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
_Rien de particulier. L'instinct, j'imagine. »
Maud m'observa en silence.
« Décidément, tu n'es pas fey pour rien. On y va ?
_Où ça ?
_A ton collège, pardi !
_Ah ? Euh… Oui, bien sûr. »
J'eus droit à un sourire moqueur.

A mon grand soulagement, j'arrivai au collège en un seul morceau. Et pourtant, les occasions d'accident n'avaient pas manqué. En descendant de la voiture, j'adressai une énième excuse aux passants effrayés par la conduite fantaisiste de Maud. Celle-ci me regarda entrer dans la cour en riant de bon cœur, tant mes jambes tremblaient.
La journée me parut interminable. Je la passai en grande partie à regarder par la fenêtre ou à griffonner dans la marge de mes cahiers. Le temps sembla s'accélérer à midi où, bonheur, je mangeai à m'en faire éclater la panse. A la fin de la journée, je fus presque soulagé de retrouver Maud et sa voiture infernale. Je me dirigeai vers la sorcière avec l'intime conviction de faire une erreur quand une voix déplaisante m'épingla.
« Eh ! Regardez ! Y'a Vital qui a un rendez-vous galant ! »
Un concert de rires niaiseux lui fit écho.
« Quoique non, vu sa tronche c'est pas possible. »
Une autre voix continua :
« Vous croyez qu'il la paie ? »
Ce fut cette remarque qui me hérissa. Je me retournai, bien décidé à faire ravaler ses paroles à celui qui avait osé dire ça. Je tolérais qu'ils m'insultent, j'en avais l'habitude, mais je refusais qu'ils s'en prennent à Maud.
« Simon. »
La voix claire et pure de la sorcière me figea sur place. J'entendis sa portière claquer et ses pas se rapprocher. Quand elle me dépassa, je fis un geste pour l'arrêter mais elle ne le vit pas.
Elle fixa le garçon qui m'avait interpellé le premier. Celui-ci, subjugué par la beauté peu commune de Maud, ne recula pas malgré l'éclat métallique du regard de la sorcière. En articulant chaque syllabe, elle prononça sa sentence :
« Toi, tu mourras jeune, déçu par ta vie. »
Puis elle se tourna vers celui qui l'avait insulté :
« Quant à toi, tu n'auras aucun avenir. »
Le garçon, un grand gaillard de troisième, balbutia :
« Aucun avenir ? C'est quoi ce délire ? »
Maud eut un sourire glaçant et assena :
« Tu échoueras dans tout ce que tu entreprendras.
_Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? »
Maud se pencha un peu et lui susurra à l'oreille :
« Tu es maudit, cher enfant. A jamais. »
Sur ces paroles, elle lui tourna le dos et, me prenant par l'épaule, me mena à la voiture. Une fois qu'elle eut démarré, son sourire se fit plus engageant :
« Alors ? Bien bossé ?
_Comme d'habitude.
_Tu regardes toujours par le fenêtre ?
_Il y a beaucoup de choses à voir dehors.
_Je n'en doute pas. »
Nous échangeâmes un sourire.
« Rentrons.
_Ne tue personne, hein ?
_Je ne vois pas pourquoi tu dis ça.
_Je suis sûr que le petit vieux et son clebs que tu as forcé à plonger dans une poubelle ce matin le voient, eux.
_Oh ça va hein ? »
Maud fit mine de bouder, ce qui eut pour effet de me faire éclater de rire.
A ma grande satisfaction, il n'y eut rien de notable dans la soirée. Pas de démon ni d'autre chose dans ce genre. Maud m'aida pour mon arbre généalogique et pour mon histoire. En revanche, pour l'anglais et l'espagnol, je ne pouvais pas compter sur elle :
« Je parle le français moderne et crois-moi, c'est suffisamment compliqué comme ça. »
Malheureusement, si la soirée fut calme, je ne peux pas en dire autant de ma deuxième nuit chez la sorcière. Encore une fois, je sentis dans ma chambre la présence de quelque chose. Quelque chose qui n'était pas ou n'était plus humain. Je me blottis sous ma couette avec la ferme intention d'ignorer cet intrus. Mais la chose en décida autrement et fit voler un nuage de poussière. Mais comme je refusais obstinément de regarder quoi que ce soit, paupières et poings serrés, la créature s'immisça sous ma couette. Hurlant, je bondis hors de mon lit. Scrutant les ténèbres, je vis une sorte de brouillard. Je cillai. Plus rien. Où était-il ? Puis je sentis un souffle glacé sur mon épaule gauche. Je sursautai en me mordant l'intérieur des joues pour ne pas hurler une deuxième fois. Le froid se localisa au niveau de mon cou.
« Qu'est-ce que… ? »
Quand la douleur vint, je compris avec un temps de retard que la chose m'étranglait. J'étais stupéfait de ne pas avoir fait le point plus tôt.
« Maud ! A l'aide ! Maud ! »
La douleur cessa aussitôt. Devant moi, majestueuse, une déesse blanche faisait face au monstre. Un esprit, en vérité.
« Alderic… Sombre crétin. Tu ne manques pas d'audace pour t'en prendre à ton dernier successeur. »
J'intervins :
« Quoi ?
_Simon, je te présente Sir Alderic, le premier de la lignée des Vital à entrer à mon service.
_Pas enchanté de le rencontrer.
_Lui de même.
_Hein ? »
Maud m'ignora et s'adressa à son premier larbin.
« Alderic, tu n'es pas le bienvenu chez moi. Vas-t-en et mets-toi bien en tête que si l'envie te reprend de venir troubler Simon, je t'exorcise ! »
Il y eut un froissement, puis plus rien.
« Parti ?
_A jamais.
_Pourquoi s'en est-il pris à moi ?
_Vas savoir…
_Tu le sais, Maud.
_Bien sûr.
_Alors pourquoi tu me le caches ? J'ai le droit de savoir !
_Plus tard.
_Non ! Maintenant ! J'ai failli me faire tuer et je veux savoir pourquoi ! Et tant qu'on y est : qu'est-ce que je suis sensé faire ici ? Serviteur, je veux bien, mais pour quels travaux ? »
Je l'énervais et je le sentais mais je ne parvenais pas à arrêter ce flot de questions. J'avais eu la frousse de ma vie et toute ma nervosité explosait. Comme un signal, ses yeux passèrent progressivement de l'ambre vert au gris métal. Mais je n'en avais cure.
« Simon…
_Je veux savoir ! Je ne vais pas passer le restant de ma vie dans l'incertitude !
_Silence. »
Maud n'avait pas élevé la voix mais j'eus l'impression d'être fouetté jusqu'au sang. Tordu de douleur sur le sol, je hurlai comme un dément. Secoué de spasmes, je comptai les coups afin de pas perdre la raison. Quand mon corps cessa d'être meurtri, je compris que la sorcière était partie. Toussant et crachant la bile qui m'était montée à la gorge, je ne pus me relever. Finalement, je m'endormis tôt le matin à même le sol, terrassé par la douleur et une seule question en tête : m'aurait-elle tué si je n'avais eu aucune valeur à ses yeux ?
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyMer 20 Juin - 13:19

Super.. j'aime bien ton style d'écriture...bonne continuation!
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyVen 22 Juin - 15:27

Voici le chapitre 4 :

Le secret du temps - 4

Quand mon réveil sonna, j'avais la bouche pâteuse et tout mon corps était fourbu. Je me traînai sous la douche sans arriver à aligner deux pensées cohérentes. L'eau glacée endormit mes courbatures, à mon grand soulagement. En grimaçant, je m'habillai. Puis je me souvins avec horreur que je devais aller en sport. Anéanti, je songeais ensuite aux efforts qu'il me faudrait dépenser pour parvenir à me concentrer aujourd'hui.
Alors que je remarquai qu'une fois de plus je n'avais absolument pas faim, Maud apparut devant moi. Instinctivement, je reculai d'un pas. Puis je m'aperçus qu'elle avait l'air gêné.
« Bonjour Simon.
_'Jour.
_Tu as dormi ?
_Non.
_Navrée. Je… Désolée pour cette nuit, j'ai abusé.
_Ca va.
_Je suis vraiment…
_Je te pardonne. De toute façon, je n'ai pas les idées assez claires pour faire la gueule à qui que ce soit. »
Maud me sourit tristement. Je coupai court aux excuses :
« Tu m'emmènes ?
_Tu peux aller en cours ? »
J'avouai piteusement :
« J'ai sport.
_Dans ce cas, tu restes ici. Pas question que tu ailles au collège dans cet état. Je me sens déjà assez coupable comme ça. »
Aussitôt, un téléphone sans fil apparut dans sa main et elle le porta à son oreille sans composer de numéro.
« Allô ? Excusez-moi, j'appelais pour vous prévenir que Simon Vital ne pourra pas assister aux cours aujourd'hui.
_…
_Sans doute pas. Il est vraiment très mal.
_…
_Un accident.
_…
_Non, rien de grave. Il doit juste se reposer quarante-huit heures.
_…
_C'est ça. Merci madame.
_…
_Vous aussi, au revoir. »
Elle raccrocha.
« Et voilà. Tu peux sécher les cours pendant deux jours.
_Merci.
_Ne me remercie pas. Si tu es dans cet état, c'est de ma faute.
_Je n'aurais pas du te poser toutes ces questions.
_Elles étaient parfaitement légitimes mais c'est vrai qu'elles m'ont énervées. »
Je baissai la tête. Un lourd silence s'installa durant quelques minutes avant que Maud ne le brise.
« En fait, ta… Convalescence a des avantages.
_Ah ? Je n'en vois aucun, si ce n'est que je suis dispensé d'aller en cours. »
Pour illustrer mes paroles, je tendis un bras au dessus du sol. L'effort me fit grimacer et ma main trembla violemment sous l'œil effaré de la sorcière.
« Je ne pensais pas t'avoir si salement amoché. Enfin, je voulais t'initier au spiritisme.
_Oh, non… J'en ai soupé des esprits…
_Justement, pour l'instant tu ne fais que les attirer. Il est temps que tu maîtrises ton don.
_Tu parles d'un don…
_C'est un don, Simon ! Et je veux faire en sorte que tu ne le prennes plus pour une malédiction. En route ! »
Elle me soutint jusqu'à la voiture où je me laissai tomber comme une masse. Mais même ce simple mouvement m'arracha une grimace de douleur. Maud mit le contact et démarra en trombe, sans se soucier des passants sur le trottoir. Cramponné comme je le pouvais à mon siège, je me demandais où la sorcière m'emmenait. Je fus victime une nouvelle fois de son don télépathique.
« Chez une vieille connaissance.
_Mais pourquoi ?
_Parce qu'il vaut mieux être plusieurs pour s'intéresser aux esprits en présence d'un débutant aussi puissant que toi.
_Deux, c'est pas plusieurs ?
_Je sais exorciser mais pas vraiment invoquer. Pour ça, il nous faut un médium expérimenté.
_On va chez une autre sorcière ?
_Non. C'est une humaine. Même si certains l'appellent la Sorcière A Tous Vents.
_C'est un peu long comme nom… »
Elle s'apprêtait à me répondre vertement mais peut-être se rendit-elle compte que je n'avais pas tous mes esprits. En effet, en plus de la douleur, je me sentais affreusement vaseux. C'est donc en silence que ce fit le reste du chemin.
Maud freina brusquement devant un portique miteux. Nous traversâmes un jardin en friches. La sorcière écarta les orties et les mauvaises herbes.
« Bouh ! Que c'est mal tenu ! »
Elle n'eut pas le temps de frapper à la porte et j'en fus heureux car le panneau de bois vermoulu se serait certainement effondré. A ma grande surprise, il s'ouvrit sans grincer. Derrière se tenait une petite femme quarantenaire, l'air fatigué. Son visage sans charme s'anima quand elle reconnut Maud.
« Cette chère Maud ! Si j'avais su que la visite que j'avais prévue aujourd'hui serait la tienne ! Et qui m'amènes-tu là ? Ton nouveau serviteur ?
_Exactement. Iris, je te présente…
_Simon, je sais. Faire comme si on ne savait rien est toujours aussi difficile et ça ne s'arrange pas avec l'âge !
_Bof.
_Enfin, je vous fais poireauter sur le seuil alors que Simon n'est pas au meilleur de sa forme, entrez ! »
Cette femme me paraissait bizarre. Un peu folle même. Mais si elle l'était, alors moi aussi puisque je voyais des esprits tous les jours ou presque. Notre hôte nous fit asseoir dans un salon très convivial, qui contrastait agréablement avec la façade misérable de la maison.
« Qu'est-ce que je vous sers ? Café, thé ? »
Elle se tourna vers moi :
« Chocolat ? »
Nous répondîmes ensembles :
« Rien merci. »
La femme rit de bon cœur.
« Et bien je ne suis pas comme vous. Je vais me préparer un thé. »
Aussitôt qu'elle eut disparu de la pièce, je me tournai vers Maud :
« Pourquoi je n'ai jamais faim quand je suis avec toi ?
_Je ne sais pas je ne suis pas humaine.
_A t'entendre, on croirait que tu ne manges jamais.
_C'est exactement ça. Je ne mange jamais. »
La femme revint et Maud se détourna de moi, me laissant digérer cette information tant bien que mal. Notre hôte but en vitesse sa tasse et lança :
« Et si nous nous y mettions à présent ? »
Maud se leva. Je restai assis comme un imbécile, incapable de comprendre la situation. La sorcière me considéra un instant, ne sachant si je ne pouvais pas me lever ou si j'étais simplement à côté de la plaque. Les deux réponses étaient tout aussi juste l'une que l'autre, elle ne tarda pas à s'en apercevoir. En soupirant, elle se laissa retomber à côté de moi. La femme se figea.
« Maud, que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il ?
_J'ai eu la main un peu lourde pour le punir. Il est un peu… Hors des réalités, aujourd'hui. Et demain il ne sera pas en meilleur état.
_Eh bien ! Pauvre garçon… »
Je crois que ce fut l'accent de pitié contenu dans la voix de la femme qui poussa à me secouer un peu. J'avais une fierté malgré mon état et j'avais horreur qu'on éprouve de la pitié à mon égard. Je tentai péniblement de me mettre debout, faisant fi de la douleur qui me déchirait. Retenant une grimace qui m'eut trahi, je fis face à Maud. Une ombre passa dans ses yeux verts. Elle n'était pas dupe. En revanche, l'autre femme le fut et s'exclama d'une voix satisfaite :
« Il ne va pas si mal que ça, finalement ! »
Le sourire crispé que lui adressa la sorcière cessa de la bercer d'illusions et elle m'observa en silence, l'air grave. Soupirant, elle se tourna vers Maud :
« Nous devrions peut-être remettre ça à plus tard. Il ne pourra pas invoquer d'esprit dans son état actuel.
_Simon n'invoque pas d'esprit, il les attire. C'est un fey très puissant, mais il ne maîtrise rien.
_Un problème alarmant. Surtout s'il vit chez toi.
_C'est pour ça que j'ai besoin qu'il apprenne. Vite.
_Dans son cas, il est peut-être plus simple de lui apprendre l'exorcisme, non ?
_Non.
_Bon. Allons-y, puisque tu estimes qu'il peut m'écouter et tout retenir. »
Maud serra les poings mais ne releva pas. Son regard ambre vert se nuança de paillettes métalliques. La femme frissonna, reconnaissant tout comme moi le signe le plus explicite de la colère chez la sorcière.
Sans attendre, elle me parla de ce que j'étais capable de faire, des dangers pour les autres et pour moi-même, de ce que le spiritisme pouvait m'apporter, de ce dont il fallait être sûr et de ce qu'il fallait éviter de croire. Elle me parla pendant des heures et je m'efforçai de suivre même si elle avait la gentillesse de répéter deux fois les choses les plus importantes. Derrière moi, je savais que Maud écoutait avec attention, elle aussi.
En aucun cas je ne puis relater ce qui m'a été enseigné ce jour-ci. On m'a fait promettre de garder pour moi ces secrets et je ne suis pas homme à trahir ma parole. De plus, ces propos vous paraîtraient absurdes et vous me traiteriez de fou en refusant d'écouter le reste de mon histoire. Ainsi, tout ce que j'aurai vécu sera perdu.
Après m'avoir inculqué tout ce que je devais savoir, la femme décida de passer à la pratique. J'avais eu beaucoup de mal à rester conscient ces dernières heures mais seule Maud pouvait comprendre que ma raison était chancelante. Aussi, quand la femme me demanda sans détour d'invoquer un esprit, je réagis avec un temps de retard.
« Fais le vide dans ta tête. »
Avec un soupçon d'ironie, je songeai que je n'avais nul besoin de suivre cette directive puis j'étais complètement à côté de mes pompes.
« Concentre-toi. »
Cette deuxième consigne me demanda plus d'efforts mais je parvins à me fixer un but. Sans que je comprenne pourquoi, la femme sourit.
« Je te croyais débutant… »
Une troisième femme occupait maintenant l'espace. Un fantôme. Maud lança d'une voix tranchante :
« Il ne l'a pas appelée. Elle a été attirée. Est-ce que je me trompe ? »
Le fantôme hocha la tête en souriant mais ne prononça pas un mot. Pourtant j'étais bien placé pour savoir qu'elle pouvait parler. Aussi, je demandai :
« Pourquoi vous êtes venue ? »
Elle me regarda avec intérêt puis posa un doigt sur sa bouche.
« Vous pouvez parler, je le sais. J'ai déjà parlé à quelqu'un comme vous. »
Elle laissa échapper un petit rire puis me répondit :
« Tu es vraiment très, très intéressant. Je t'attendrai… »
Puis elle s'effaça. Maud se leva et me prit par les épaules. Surpris par ce geste, j'eus un mouvement de recul. Même ma mère ne m'avait jamais manifesté autant de douceur.
« Je suis désolée. »
Je ne compris pas. Désolée ? Pour quoi ? La médium me regardait avec une expression où se mêlaient terreur et fascination.
J'apprendrai plus tard qu'il était quasiment impossible de parler à haute voix avec un fantôme quand on était entouré d'autres gens. Hors, j'en étais capable et que je le veuille ou non, cela faisait de moi quelqu'un de très puissant et en même temps d'extrêmement vulnérable.
La médium nous mit dehors sans cérémonie en balbutiant qu'elle ne pouvait plus rien pour moi. Dans la voiture, Maud attendit un instant avant de mettre le contact. Puis, mue par une idée soudaine, elle regarda la maison délabrée. Une seconde plus tard, la porte et toutes les fenêtres tombaient en poussière de bois et de verre.
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyVen 22 Juin - 18:27

Je trouve ton histoire très bien, et ton style d'écriture aussi.
En bref, j'adore et j'attends la suite avec impatience.
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptySam 23 Juin - 12:30

merci beaucoup Embarassed
je mets le suite :

Le secret du temps-5

« Voilà qui lui apprendra le respect. Je n'aime pas être mise dehors par une garce.
_Pourquoi a-t-elle dit ça ?
_Parce qu'elle avait peur, cette imbécile.
_Non, je parle du fantôme.
_Que t'a-t-elle dit ?
_Que j'étais très intéressant.
_Tu m'étonnes ! Ecoute-moi bien Simon : ton don est si puissant que si tu ne le maîtrises pas rapidement, tu seras une véritable porte ouverte pour tous les esprits. Tu comprends ?
_Je comprends que tu vas devoir m'apprendre l'exorcisme.
_Il se pourrait en effet que j'y sois obligée. »
Un silence gêné s'installa entre nous. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, nous ne rentrâmes pas à la maison. Ou du moins pas à la maison de Maud. L'endroit où nous nous arrêtâmes, je le connaissais fort bien : j'y avais passé mon enfance.
« Maud, pourquoi va-t-on chez moi ?
_Ce n'est pas chez toi, c'est la maison de tes parents et jusqu'à ce que je décide du contraire, tu n'y habites plus.
_Pourquoi vient-on ici ?
_J'ai une petite question à poser à ta mère. Et puis ça me permettra de revoir ton père et ton grand-père. Je crois savoir que Henri vit chez tes parents ? »
Qu'elle appelle mon grand-père par son prénom m'étonna mais j'acquiesçai. Maud frappa au battant. Mon cœur fit un bond quand ce fut mon père qui ouvrit. Il écarquilla les yeux et manqua de s'étouffer :
« M… Maud ? Quelle surprise ! Que viens-tu faire ici ? Quelque chose ne va pas avec Simon ?
_En quelque sorte. Bonjour Denis. Je peux entrer ou vas-tu nous laisser geler sur le pas de ta porte ?
_Nous ? »
Il m'aperçut :
« Simon ?
_'jour papa.
_Tu n'as pas l'air très… »
Maud l'interrompit d'un petit raclement de gorge. Confus, mon père nous laissa entrer dans le vestibule et nous guida au salon. Là, ma mère et quatre de mes grands frères regardaient la télé, installés comme des chats dans le sofa. En les voyant, je songeai que je ne leur manquais sans doute pas. J'étais une bouche en moins à nourrir. Quand ma mère me sourit d'un air surpris, je ne réussis pas à lui répondre. Haussant les épaules, je lâchais un simple bonjour à ma famille. Mes grands frères, eux, n'avaient d'yeux que pour Maud. Au moment où ma mère s'apprêtait à me cribler de questions, mon plus grand frère sortit de la cuisine dans son fauteuil roulant. Un véritable sourire s'épanouit sur son visage :
« Simon ! Heureux de te revoir ! Et vous êtes Maud, je présume ? Bienvenue chez nous et ravi de vous rencontrer ! »
Maud sourit à mon frère et lui rendit son salut, conquise. Manœuvrant son fauteuil de manière à passer derrière le sofa pour nous rejoindre, il pinça discrètement mes frères pour les sortir de leur torpeur.
« Maman, nos invités boiront peut-être quelque chose »
Maud leva une main :
« Ne vous dérangez pas pour nous. D'ailleurs je crois que vous n'en aviez absolument aucune intention. »
Le ton sarcastique de Maud fit sursauter ma mère. Elle se tourna vers mon père :
« C'est chez cette femme que tu as passé toutes ces années ? »
Mon père rougit sous l'accusation à peine voilée de sa femme. La sorcière serra les poings. Manuel, mon plus grand frère, se plaça devant ma mère et tenta d'apaiser la tension :
« Veuillez excuser l'impolitesse de ma mère. Cette pauvre femme a oublié les bonnes manières.
_Heureusement que son fils sait rattraper ses bourdes car je crois qu'elle a oublié aussi à qui elle avait affaire. Seulement, par respect pour ses deux fils et son mari, je ne vais pas la punir de sa vulgarité. »
Elle se tourna vers mon père :
« Je n'aurais pas du te libérer pour que tu t'occupes de ta famille. Dis-moi Denis : tu as vraiment supporté cette rombière tout ce temps ? »
Ma mère s'offusqua de cette appellation :
« Rombière ? Espèce de sale petite… »
Mon père l'empêcha de prononcer l'insulte en plaquant une main sur sa bouche.
Puis, d'autorité, il renvoya mes quatre autres frères dans leurs chambres et éteignit le téléviseur, ce dont je lui fus reconnaissant car le bruit me vrillait les tympans.
« Maintenant, revenons au moment où la situation était acceptable et où nous étions des humains civilisés. Maud, je ne te propose pas de rafraîchissements. Simon, tu veux quelque chose ?
_Je n'ai pas soif.
_Ah oui, c'est vrai. Tu es avec Maud. Bien, asseyons-nous. Maud quel est le but de ta visite ? Simon est-il en cause ? »
Maud se laissa tomber dans le sofa et fusilla ma mère du regard avant de répondre d'une voix posée :
« Denis, dis à ta femme qu'elle peut bien m'agonir de tous les noms d'oiseaux qui lui passent par la tête, ça ne changera rien au fait que j'entends tout ce qu'elle ne dit pas à voix haute. »
Mon père soupira et s'adressa à sa femme :
« Maud est télépathe, chérie. »
Devant l'expression de ma mère, je ne pus m'empêcher de rire. Manuel ne sembla aucunement étonné et se contenta de sourire.
« A l'évidence, j'ai la réponse que j'étais venue chercher. Simon est fey, tu le sais Denis. »
Mon père hocha la tête et ma mère disparut dans la cuisine. Manuel intervint :
« Simon est médium ? »
Maud lui adressa un sourire éblouissant :
« Oui mais laisse-moi continuer.
_Bien sûr, excusez-moi.
_Mais il appartient à la quarante-neuvième génération de la lignée des Vital. Il est donc plus puissant qu'un fey normal et nous en avons eu une preuve aujourd'hui même. C'est pour ça que je voulais savoir si Simon avait des antécédents venant de quelqu'un d'autre que toi, Denis. »
Mon père risqua un œil du côté de la cuisine :
« Et qu'en est-il ? »
Maud lança un regard adorateur à Manuel.
« Simon a un grand frère tout à fait intéressant. Tu as un don toi aussi, Manuel.
_Vraiment ? Lequel ?
_Celui de contrôler ton espace. Tu apaises les tensions tout comme tu peux échauffer facilement une atmosphère. Tu as hérité de ce don par ta mère. Simon en a bénéficié aussi mais associé à son autre don, cela donne un résultat assez… Alarmant par certains côtés.
_Alarmant ?
_C'est dangereux pour lui. Mais il peut apprendre à se maîtriser, n'ayez aucune inquiétude à ce sujet.
_En parlant d'inquiétude, voilà une question que je me pose depuis votre arrivée : Simon, tu vas bien ? »
Je relevai la tête :
« Hein ?
_Tu vas bien ? Tu as une mine épouvantable et tu retiens une grimace à chacun de tes gestes.
_C'est rien. Juste des courbatures. »
Ce qui n'était pas faux. Même si Manuel pensa sûrement qu'elles étaient dues au sport. Seulement, Maud le détrompa :
« C'est de ma faute, mais ce n'est pas le sujet. Nous n'allons pas abuser de votre hospitalité plus longtemps. »
La sorcière se leva. Je suivis le mouvement. Machinalement je lançai d'une voix un peu pâteuse :
« Papa, maman va t'arracher la tête dès que Maud aura quitté la maison.
_Qu'elle essaye ! Si elle doute de moi et de ma fidélité, qu'elle demande donc le divorce ! Tant qu'elle me laisse Manuel… »
L'intéressé éclata de rire :
« Je suis majeur et vacciné papa, je fais ce que je veux ! Ou du moins dans la mesure de mes capacités. »
Son visage s'assombrit sur ses derniers mots. Sans un mot, Maud passa derrière lui et posa une main sur sa nuque. Elle émit un son qui ressemblait à un sifflement et se pencha par dessus l'épaule de mon frère :
« Un petit cadeau en guise de remerciement : tes jambes sont guéries. A présent, il te faut réapprendre à marcher. »
Puis elle sortit, alors que je me traînais dans son sillage. Dans la voiture, je la remerciai pour Manuel. Elle claqua des doigts :
« Et ça, c'est pour ta mère. »
Elle éclata de rire. Un rire mauvais qui me colla la chair de poule. Puis une idée me traversa :
« Maud, si tu as guéri Manuel, tu ne peux pas me guérir, moi aussi ?
_Non. Je ne peux pas défaire mes propres sorts. C'est pour ça qu'en temps normal je réfléchis avant d'agir et c'est pour ça aussi que ta mère est mal barrée. »
Serrant le volant à s'en faire pâlir les jointures, elle fusilla la porte de la maison du regard.
« Maud ?
_Cette rombière a de la chance d'être la belle-fille de Henri, la femme de Denis et ta mère sinon elle ne s'en sortirait pas à si bon compte !
_Rombière ? Je sais que ma mère est une sale garce mais elle reste ma mère.
_Sale garce ? Tu insultes ta mère et tu m'interdis de le faire ?
_L'insulter ? Mais où est le problème ? Elle n'est pas là pour m'entendre…
_Simon, tu n'as pas toute ta tête, tais-toi.
_Oui Madame.
_Mademoiselle ! »
Je ne relevai pas. Nous revînmes chez Maud, elle en rogne contre ma mère, moi profondément déçu par l'attitude de ma famille. Seuls mon père et Manuel s'étaient comportés décemment. Quand aux autres…
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptySam 23 Juin - 16:22

Toujours aussi bien !
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptySam 23 Juin - 19:55

merci c'est simpa !

bon je mets la suite :

Le secret du temps-6

Je me laissai tomber sur mon lit avant de gémir de douleur à cause de ce geste brusque. Pour me donner le courage de me relever, je me dis que ces courbatures cesseraient demain. Puis je me souvins de ce que Maud avait dit à la secrétaire du collège : deux jours de repos. Dégoûté, je songeai que j'aurais encore à supporter cette douleur incessante le lendemain.
« Oh non, j'abandonne.
_Pourquoi ? »
Je me relevai d'un coup. Puis je fus terrassé par la douleur fulgurante qui me parcourut de part en part. Quand ma vue ne fut plus gênée par des taches multicolores, je ne vis pas Maud tout comme je m'y attendais mais un fantôme. Encore un. Je marmonnai :
« Oh merde.
_Qu'y a-t-il ?
_J'ai ma dose d'apparitions aujourd'hui. Du vent !
_D'apparitions ?
_Ouais ! De fantômes et d'esprits ! Ras le bol !
_Mais…
_Dégagez ! Vous êtes mort, assumez-le un peu !
_Ah ma connaissance, je ne suis pas mort. Bien que vu mon âge, ça ne saurait tarder.
_Eh ben vous êtes mort ! Faites-vous à cette idée et laissez-moi tranquille !
_Je ne suis pas mort et je suis guérisseur. Il me semble que vous avez besoin de mes services. »
Un guérisseur ? Pas un fantôme ? Assis sur le rebord de mon lit, j'observai le nouveau venu. Un vieil homme un peu replet semblant sortir d'une peinture du XIXe siècle. Il était plus petit que moi et mon mètre cinquante. Quand il bougea, je m'aperçus en effet qu'il n'avait pas la manière de se mouvoir qu'avaient tous les fantômes que j'avais rencontrés. Enfin convaincu que j'avais affaire à un vivant, je me demandai s'il était humain.
« Vous êtes… Quoi ?
_Un guérisseur. Tu es dur de la caboche, mon garçon !
_Non, en fait je voulais… Vous êtes un ami de Maud ?
_Maud, une amie ? Oh que non, jamais au grand jamais !
_Mais… C'est bien elle qui vous a appelé ?
_A l'évidence.
_Si ce n'est pas une amie, pourquoi avoir répondu à son appel ?
_Tu poses des questions stupides. Tu m'embêtes.
_J'en suis navré. Mais…
_Comme si je pouvais bien m'entendre avec cette sorcière… Cette vieille folle m'exploite ! Ma parole, elle me prend pour un citron ?
_Euh…
_Toi aussi elle te pressera la pulpe, mon garçon. Jusqu'à ce que ta peau en devienne transparente.
_Je ne me sens pas une âme de citron.
_Effectivement, tu as plus du navet que du citron. Peu importe, elle te râpera.
_Je ne suis ni un fruit, ni un légume.
_Alors tu es un âne.
_C'est en insultant les gens que vous les guérissez ?
_Quelles insultes ?
_Citron, navet, âne ! Je suis humain et ça me suffit !
_Et bien moi je suis farfadet et ça ne me suffit pas. Je t'envie tes centimètres en plus mon garçon !
_Un farfadet ? C'est vrai ?
_Si tu poses des questions aussi idiotes, alors Maud s'est fourvoyée sur ton compte : tu es bien plus gravement atteint qu'elle ne le croit ! »
Exacerbé par cette joute orale, je regardai par la fenêtre.
« Allonge-toi sur le ventre. »
Je m'arrachai à ma contemplation et m'exécutai en grimaçant.
« Je ne te ferai pas l'affront de te demander d'enlever ton sweat-shirt, tu n'en es peut-être pas capable.
_Je me suis bien habillé ce matin alors…
_Oui, c'est vrai mais tes habits ne me gêneront pas. D'ailleurs je ne te toucherai même pas. »
Et je me fichais comme de l'an quarante. S'il pouvait me guérir, qu'il le fasse. Je me moquais bien des conditions.
Je ne sus jamais ce qu'il me fit. Pour la bonne et simple raison que je ne pouvais pas tourner la tête pour regarder ce qu'il faisait. Il me plait de l'imaginer traçant des signes cabalistiques dans les airs. Cela a peu d'importance, puisque cela n'eut aucun effet.
Le farfadet repartit, de fort mauvaise humeur. Je l'entendis hurler à Maud qu'elle était irrémédiablement folle et que son grand âge n'arrangeait rien.
Je m'affalai sur mon lit, vide de toute pensée. J'étais écœuré par ce corps faible qui refusait toute guérison avant demain et en même temps, j'étais gêné que Maud se décarcasse pour moi. Même si c'était de sa faute si j'étais dans cet état. Enfin. J'en arrivais à un point qui dépassait le stade des émotions.
Quand Maud apparut sur le pas de la porte, je ne lui adressai qu'une ombre de sourire. Elle détourna les yeux. Un silence de plomb menaçait de s'installer à long terme entre nous aussi, je décidai de couper court, quitte à dire n'importe quoi.
« J'ai cru que c'était un fantôme. »
Un sourire triste me répondit.
« Dis quelque chose, Maud.
_Désolée.
_Non, je n'en veux pas de tes excuses. Elles ne servent à rien. Ce ne sont que des mots, c'est du vent.
_Que veux-tu que je te dise d'autre ? Mes excuses ne valent rien et je suis incapable de défaire ce sort.
_Tu viens de dire quelque chose. Continue, s'il te plait.
_Tu es fatigué, Simon. Dors.
_Non, je ne veux pas. Je veux t'écouter parler, je veux oublier, je veux tellement de choses mais je ne possède rien.
_Comment ça ?
_Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Dans quel but ? Je suis un serviteur mais je ne travaille pas. Et ce don ? Pourquoi c'est moi qui en hérite ? S'il est si dangereux, pourquoi est-ce qu'il m'est impossible de le maîtriser ? Et toi, Maud, pourquoi as-tu peur ? Je n'ai pas la moindre bribe de réponse à mes questions. Je n'ai rien. Sauf ce don, cette malédiction.
_Ce n'est pas une malédiction.
_Peu importe, le résultat est le même.
_Et je n'ai pas peur.
_Menteuse. »
Je l'entendis me poser une autre question mais le sens m'échappa et je m'endormis. Dans mon sommeil, j'errais sans but sur une terre désolée. Sans comprendre pourquoi je marchais. Peut-être pour fuir. Car il y avait une menace, il y avait quelqu'un. On m'en voulait, mais de quoi ? Je ne pouvais pas me retourner, la peur m'en empêchait. Devant moi, entouré de brume, mon frère Manuel m'attendait. Il était debout et me tendait les bras. Quand je l'atteins, sa voix résonna dans ma tête.
« Maud n'est pas mauvaise. Elle souffre d'un mal que personne à part toi ne peut comprendre.
_Je ne comprends pas. »
Mon frère s'effaça, laissant place à un oiseau superbe qui me dépassait en taille. Je frôlai du bout des doigts les plumes blanches de l'animal, qui frissonna. C'est alors que je remarquai qu'il était blessé. Gravement blessé. Une de ses ailes était déchiquetée, comme si un loup avait tenté de l'arracher à pleines dents. Je me penchai sur la blessure, chaviré. Puis des barreaux s'élevèrent autour de nous, nous emprisonnant dans une cage noire. Derrière, une ombre riait à gorge déployée. Un éclair aveuglant me masqua la suite.
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptySam 23 Juin - 20:03

la suite! la suite!
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 24 Juin - 1:12

Coucou, alors valà, de mon côté, j'en suis au 5éme chapitre. je trouve ton histoire fascinante et interréssante, j'espére avoir rapidement l'occasion de lire la suite. Pour le moment, j'essaie de découvrir un maximum du forum. Bref, sur ce, je te dis à la prochaine, en espérant que tu passes sur la fiction bravenzsika et "Lucis Cor"... bye, b'soux ^^
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyDim 24 Juin - 2:50

tout simplement superrrrr
Une suite topléééé (a)
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyLun 25 Juin - 18:48

merci merci je l'a mets de suite :

Le secret du temps-7

Je me réveillai avec un hurlement de terreur qui se mua aussitôt en gémissement de douleur. Quel imbécile ! Pourquoi cette panique ? Ce n'était qu'un cauchemar, pas de quoi en faire tout un plat !
Un froissement m'interrompit dans mes réprimandes personnelles.
« Maud ? »
Pas de réponse.
« Si c'est encore un fantôme, ça suffit ! J'ai eu ma dose de surnaturel pour les dix années à venir ! »
Une forme se matérialisa en face de moi. Je reconnus le visage. C'était le fantôme qui avait voulu m'étrangler.
« Encore vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Maud vous a défendu de revenir. »
Alderic resta cois, ce qui m'irrita.
« Et dites quelque chose ! Je sais que vous pouvez parler. Pourquoi vous m'en voulez ?
_Parce que tu risques de réussir. »
La voix désincarnée me choqua. Je me repris.
« Réussir ? Réussir quoi ?
_Tous doivent échouer. Tous doivent mourir. Seule Maud doit rester.
_Je ne comprends rien. Réussir quoi ?
_Tu dois mourir. Comme les autres.
_Mon père et mon grand-père sont vivants.
_Ils ont échoué. Toi, tu risques de réussir.
_Assez ! »
Je fermai les yeux dans l'espoir de me rendormir. Puis, me rendant compte de la stupidité de mon geste, je les rouvris pour savoir où était le spectre. Rien. Il était parti. Me recroquevillant en grimaçant sous mes couvertures, je me demandais jusque quand mon ancêtre me laisserait en paix.
Je décidai de ne rien dire à Maud le lendemain. La sorcière se sentait suffisamment coupable sans que je lui fasse part de mes ennuis personnels. Je me levai encore en grimaçant, bien que la douleur se soit singulièrement atténuée.
« Bonjour Simon.
_Bonjour Maud. »
Je n'avais même pas sursauté. A vrai dire, je commençais à m'habituer à ses apparitions intempestives.
« Comment te sens-tu aujourd'hui ?
_Un peu mieux.
_Tu as bien dormi ?
_Assez bien. »
Elle fronça les sourcils et regarda autour de moi. Un instant, je craignis qu'il ne reste des traces de la visite nocturne de mon aïeul. Maud n'insista pas, à ma grande surprise.
« Que fait-on aujourd'hui ? »
Maud m'adressa un sourire malicieux :
« Les magasins !
_Hein ?
_C'est une excellente façon d'exercer ton don. Tu vas choisir des vêtements pour moi.
_Quoi ?
_C'est simple et en plus, amusant.
_Mais…
_Tu verras. Vas t'habiller, on va passer toute la matinée en ville.
_Et l'après-midi ?
_J'aviserai. Normalement, nous devrions avoir une ou deux visites.
_Des visites ?
_Rien d'alarmant, calme-toi. Aller ! A la douche ! »
Je raflai un pull et un jean dans l'armoire et me traînai jusqu'à la salle d'eau. Une matinée de shopping. Misère… C'était un truc de fille, en quoi était-ce un exercice ? Sûrement une excuse de fille pour dépenser des tonnes d'argent tout en ayant un larbin pour porter les achats. J'étais un pauvre pigeon entre les mains d'une sorcière lunatique. Je jetai un œil par dessus mon épaule. Elle était juste derrière moi.
« Laisse tomber pour les boutiques de fringues. Tu es un peu jeune pour ça. On va faire d'autres magasins, tout aussi intéressants. »
Je disais donc : une fille comme une autre. Frivole et futile. Même si Maud n'était pas une simple femme, à la réflexion. Une sorcière pouvait donc être futile ?
Sans continuer à me casser la tête pour si peu, je me jetai sous la douche glacée pour en ressortir gelé. Je me séchai énergiquement, m'habillai en quatrième vitesse, tentai de dompter les épis de mes cheveux avant de m'ébouriffer à deux mains et rejoignis Maud dans le couloir.
« Je suis prêt ! »
A mon grand soulagement, nous ne prîmes pas la voiture. Le centre-ville n'était pas loin et les rues marchandes non-plus. Marcher me faisait du bien, malgré mes muscles qui tiraient.
Contrairement à ce que je craignais, Maud n'acheta presque rien. Elle me traînait dans des boutiques de bibelots, me posait des questions sur la provenance des objets. Peu à peu, je me pris au jeu, la devançant en désignant tel ou tel objet, accusant une babiole d'être en toc sans même la toucher. Silencieuse, Maud vérifiait l'étiquette et hochait la tête en souriant, incrédule. Au moment de sortir d'un magasin, la sorcière me retint par le bras et me montra sans un mot un objet. Insignifiant, je ne l'avais pas remarqué. C'était une pierre noire, trouée en plusieurs endroits. J'en avais déjà vu, dans un autre matériau.
« Un ocarina.
_A quoi ça sert ?
_Tu n'en as jamais vu Maud ?
_Jamais.
_C'est un instrument de musique.
_Tu sais en jouer ?
_Euh… Pas vraiment. Disons, que je n'ai jamais essayé. »
Souriante, elle me le tendit :
« Essaye.
_Mais, je te dis que je ne sais pas ! Je n'en ai jamais joué !
_Eh bien vas-y. »
Sachant qu'elle ne céderait pas dans son caprice, je me pliai à sa volonté et observai l'ocarina. J'ignorai comment placer mes doigts sur les trous et où il me fallait souffler. Ecoutant mon instinct, je portai l'instrument à mes lèvres et tentai d'en jouer. Un énorme couac résonna dans le magasin, m'attirant les regards noirs de plusieurs clients. D'un hochement de tête, Maud m'invita à continuer. Rougissant, je fis une seconde tentative qui me parut pire que la première. La sorcière émit un rire perlé. Croyant qu'elle se moquait de moi, je reposai l'ocarina, vexé.
« Je ne me moquais pas de toi Simon. Du moins pas pour ce que tu crois.
_Donc tu te fichais bien de ma poire quand même.
_Sais-tu que la majorité de ceux qui jouent de cet instrument pour la première fois n'en tire pas un son ?
_Tu m'as dit que tu ne connaissais pas les ocarinas.
_Si, je me souviens à présent. J'ai déjà entendu un ami en jouer. C'est lui qui m'avait dit que les novices de l'ocarina ne tiraient pas un son de l'instrument quand ils en jouaient pour la première fois.
_Moi j'ai fait un énorme couac, ce n'est pas mieux. »
Un sourire rusé naquit sur ses lèvres, me faisant craindre pour la suite.
« Je l'achète.
_Quoi ?
_La musique que produit un ocarina est magnifique.
_Tu veux en jouer ?
_Moi non mais toi, je pense que tu y prendras goût. »
Sans écouter mes protestations, elle passa à la caisse et sortit du magasin avec l'ocarina. Je la suivis en grommelant, perplexe malgré tout. Dans la famille, on était pas musicien. Sauf peut-être Manuel, qui jouait de l'harmonica à ses heures perdues.
« Dis-moi, Simon…
_Quoi ?
_Quels sont les noms de tous tes frères ?
_Manuel, Jérôme, Pierre, Aurélien, Théo et Nathan. »
J'avais récité cette liste avec la monotonie qui caractérisait toutes les réponses trop souvent répétées. Maud laissa échapper un rire.
« Quoi ?
_Tes parents ne se sont pas foulés, ce sont des prénoms classiques.
_Avec sept enfants, on ne peut pas faire preuve de beaucoup d'imagination, je crois.
_Manuel et Jérôme, ça va. Mais les autres sont relativement communs pour l'époque.
_Ouais. J'imagine qu'ils devaient être à court d'idées originales. Ma mère n'est pas très fantaisiste, c'est elle qui a choisi nos prénoms.
_Cette immonde…
_Maud !
_Rentrons. »
Curieusement, je ne pouvais tolérer qu'on insulte ma mère. Pourquoi ? Je l'ignorais. Peut-être parce que malgré le fait que je ne lui manque absolument pas et qu'elle haïsse Maud et bien… Elle restait ma mère. Rageur, je shootai dans un caillou. Le traître se logea sous une voiture. Tant pis.
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps EmptyLun 25 Juin - 19:22

troooooop bien suite!!
J'veux comprendre c'que disait le vieux charlot ^^'...
Ancêtre de pacotie va!!!! grrrr >.<
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MessageSujet: Re: Le secret du temps   Le secret du temps Empty

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