C'était un vieux berger
Là-haut sur la montagne.
Il était simple, pauvre mais gentil,
Pourtant personne ne venait le voir.
Chaque jour,
Il emmenait ses chèvres,
Il s'asseyait contre un arbre,
Il pensait.
Il souriait.
Il était heureux.
Juste heureux.
Un matin d'hiver,
Il s'éveilla, comme d'habitude
Mais il manquait quelque chose.
Les couleurs avaient disparu,
Le paysage lui semblait triste,
Les chants d'oiseaux déchiraient son coeur,
La nature n'avait plus de goût.
Il n'a pas compris.
Il ne sentait pas
La neige sous ses pieds.
Il savait seulement
Qu'il était triste
De ne plus voir la vie
Comme avant.
Il ne s'est pas posé de questions
Il a accepté
Mais il était triste.
Il est resté là
Il n'a pas bougé
Il a attendu
Son heure.
Le printemps est revenu
Il n'y a plus de neige
Le ruisseau coule à nouveau
Le berger a compris.
Il a senti que
Le temps était venu.
Il a libéré ses chèvres, son chien,
Il s'est assis contre son arbre.
Il a fermé les yeux.
Il s'est éteint.
Les gens du village
L'ont trouvé là.
Sur son visage serein
Un sourire.
Ils l'ont enterré près de l'arbre,
Personne n'a pleuré,
Personne ne le connaissait.
Moi non plus, petit berger,
Moi non plus je n'ai pas pleuré,
Moi non plus je ne te connaissais pas.
Mais tu étais là
Et je veux penser à toi
Simplement.
Me souvenir
De ton sourire.
De ton bonheur.
Repose en paix.