ça fait longtemps que je n'ai pas posté, donc voila les chapitres suivants. pour l'instant j'en suis au chapitre 7.
Chapitre 2 :
Ellana ouvrit les yeux dans la matinée. Elle se sentait mal. Très mal. Elle n’entendait rien autour d’elle, ne voyait rien. Elle perdit connaissance une nouvelle fois.
Je flotte. Dans un grand couloir sans fin. Il y a des portes. Si j’ouvre une porte, je vois une scène de ma vie. Je me sens bien. J’ai revu Maman, Papa, Nillem, Jilano, Sayanel et Nahis. Eux ne m’ont pas vue. Où suis-je ? Je sors du couloir. J’entends des voix. Je n’ai plus mal. Je suis allongée. Je vais ouvrir les yeux. Je suis là.
-Vous voilà tirée d’affaire, mademoiselle, lui annonça une voix masculine.
Ellana s’assit, regardant autour d’elle. Elle était dans un grand lit aux draps blancs, trônant en plein milieu d’une belle chambre aux murs de pierres ocre. Le ciel bleu brillait par la fenêtre, et un silence tranquille régnait. Puis elle baissa les yeux vers son ventre, et leva sa tunique. Une fine cicatrice blanche barrait son abdomen.
Ellana se leva, enfila un pantalon de toile noir soigneusement plié à côté de son lit, et se tourna vers l’homme qui lui avait parlé.
Il lui tournait le dos, vêtu d’une bure rouge et jaune, les cheveux très courts. Ellana en déduit que cela devait être un rêveur, et, comme ils se trouvaient non loin de Ondiane lors de l’attaque du mercenaire, elle se trouvait donc à la confrérie de Ondiane.
-Merci, dit-elle, merci de m’avoir sauvée.
L’homme tourna vers elle un visage souriant.
-Ne me remerciez pas. Je ne fais que mon travail. Je crois que vos amis sont dans la cour. Ils seront heureux de vous savoir sauve…
Ellana sourit et sortit de la pièce. Elle descendit de nombreux escaliers, et arriva dans la cour, où ses compagnons discutaient sous un arbre.
Elle s’approcha d’eux de sa démarche souple, et un silence tomba lorsqu’ils l’aperçurent. Ce fut Duom qui prit la parole en premier.
-Nous sommes heureux de vous voir en bonne santé… les rêveurs ont fait du bon travail, comme d’habitude !
Ellana acquiesça en souriant et chercha Edwin des yeux. Il était monté sur un rempart bas de la cité, et lui tournait le dos. Il semblait réfléchir. Ellana le rejoignit et contempla un instant le paysage. Puis elle prit la parole.
-Merci, lui dit-elle, je t’ai vu détourner sa lame au moment ou il allait m’achever. Je t’en suis extrêmement reconnaissante.
Le tutoiement surpris Edwin, mais il ne le laissa pas paraître.
-Ce n’est rien, fit-il en agitant la main, cela me paraît même tout a fait normal.
-Non, j’insiste, repris t-elle en vrillant ses yeux noirs dans ceux d’Edwin, c’est d’ailleurs pourquoi je suis encore ici. Je promets de te sauver la vie trois fois. Sur mon honneur.
Edwin la mesura du regard. Elle ne savait pas dans quoi elle se lançait. Il faillit essayer de l’en dissuader, mais décida finalement de se taire, car il lisait dans ses yeux une détermination immense, et il dut s’avouer que sa compagnie ne le déplairait pas…
Il acquiesça, et ils descendirent de leur perchoir. Edwin annonça la décision d’Ellana à leurs camarades.
-Tu en auras pour un sacré bout de temps! dit Bjorn en éclatant de rire.
Ellana sourit et jeta un regard circulaire autour d’elle.
-Où sont Camille et Salim ?
Maître Duom soupira.
-Je crois que nous avons à parler…
C’est ce moment que choisi Artis Valpierre pour s’approcher du petit groupe.
-Maître Nil’Erg ? dit-il timidement, mon supérieur Maître Carboist souhaiterai s’entretenir avec vous.
Duom acquiesça et se dirigea vers la grande porte de chêne massif pour accéder aux escaliers. Le rêveur restait immobile, ne savant si il devait le suivre ou si il devait partir, mais lorsque Ellana lui adressa un sourire amusé, il s’empourpra et partit à grands pas derrière le vieil analyste. Edwin se tourna vers Ellana.
-Je vais me charger des explications… Eh bien, la jeune Camille n’est autre que Ewilan Gil’Sayan, fille des célèbres sentinelles Altan et Elicia Gil’Sayan. Elle a vécu pendant 7 ans dans l’Autre Monde, mais est arrivée accidentellement ici par un pas sur le côté, accompagnée de son meilleur ami, Salim, découvrant ainsi ses véritables origines. Son frère représente notre seule chance de sauver l’Empire de la guerre contre les Raïs en libérant les Figés… Elle est donc partie hier matin chercher son frère, Akiro, qui vit dans l’Autre Monde…Nous l’attendons ici.
Ellana poussa un sifflement admiratif. Elle avait déjà entendu parler du couple Gil’Sayan, les célèbres Sentinelles, et voilà que Camille n’était autre que leur fille ! Le voyage promettait d’être intéressant…
-Donc, fit-elle, si je comprends bien, notre mission consiste à libérer les Figés et à botter le… les fesses aux Raïs ! Je sens qu’on va s’amuser !
-Nous ferons d’abord une pause à Al-Jeit, pour rencontrer l’empereur, et Duom testera Akiro, car il n’a pas son matériel avec lui. Puis nous partirons vers le nord, à All-Poll. Mais pour vaincre les nombreux ennemis qui croiseront notre route, je ne vois qu’un seul moyen… entraînement, entraînement et entraînement !
Les journées se passèrent ainsi. Tous les matins, Ellana se levait, courait pendant une heure, prenait son petit-déjeuner avec ses compagnons et Edwin les entraînait. Pendant des heures, sous le soleil brûlant de la cour principale, le maître d’armes les faisait suer, leur apprenant différentes techniques de garde, des feintes et des enchaînements.
Un soir, Ellana sortit faire un tour sur les remparts. La nuit était tombée depuis longtemps, et de nombreuses étoiles illuminaient le ciel. Elle pensa à Nillem, une fois de plus. Elle ne l’avait revu que peu de fois depuis qu’elle avait reçu la greffe. La première fois, c’était à la mort de Sayanel. Nillem avait changé. Elle l’avait remarqué tout de suite, il était devenu Mercenaire du Chaos. La seconde fois, il l’avait suppliée de l’aider à sortir de cette guilde horrible, et elle l’avait fait. Ils s’étaient battus avec force, mais la troisième fois, les Mercenaires avaient tué Nillem, sous les yeux d’Ellana, qui ne pouvait plus faire un geste, la masse d’un cheval lui empêchant le moindre mouvement. Elle secoua la tête pour chasser ces mauvaises pensées, et retourna dans sa chambre se coucher.
Le lendemain, au moment où Edwin et Ellana se mettaient en garde, après de cuisantes défaites de Bjorn et Maniel face à Ellana, Maître Duom se leva soudain, et accourut vers eux.
-Je sens son dessin, cria t-il joyeusement, ils arrivent !
Deux silhouettes se matérialisèrent devant la fontaine.
Chapitre 3 :
Ellana, Edwin, Bjorn, Maniel et Duom s’avancèrent vers Camille et Salim, qui regardaient autour d’aux avec un sourire éclatant.
-Ewilan, Salim, je suis… nous sommes heureux de vous revoir, déclara Edwin.
Ellana remarqua immédiatement les yeux brillants de Salim et son air béat. Il avait du se passer quelque chose… [cf. : dernière page d’Un Monde à L’autre]
Maître Duom, soucieux de ne pas voir Akiro, se mit à poser des tonnes de questions à Ewilan, sans même attendre de réponses. Ellana éclata de rire.
-Je suis certaine, lança t-elle, que ces deux jeunes gens préféreraient nous raconter leur histoire à l’ombre, si possible avec une boisson fraîche à la main.
Puis elle se tourna vers Artis, qu’elle aimait taquiner, et le regarda dans les yeux.
-Pourriez vous nous procurer à boire ?
Le rêveur devint rouge comme une tomate, et bafouilla quelques mots, puis s’éloigna très rapidement. Ellana se retint d’éclater de rire. L’effet que pouvait avoir un simple regard sur certains hommes l’avait toujours amusée.
-Elle a raison, déclara Edwin, quoi qu’ils aient à nous relater, nous pouvons attendre qu’ils soient désaltérés.
Camille déclara qu’elle avait soif, sommeil et qu’elle mourrait d’envie de se laver. Alors Ellana poussa Edwin, ce qui n’était pas désagréable vu qu’il était torse nu, et prit Camille par les épaules.
-Vous êtes un tas de grosses brutes, lança t-elle aux hommes. Interdiction de parler à cette jeune demoiselle tant qu’elle n’aura pas récupéré.
Puis elle la soutint jusqu'à la murette ombragée, et les autres les rejoignirent, Salim se faisant broyer entre les puissants bras de Bjorn, et Duom les regardant d’un air agacé.
Camille commença son récit, mais fut immédiatement interrompue par Artis qui apportait les boissons. Ellana remarqua que le rêveur mettait un peu de temps à partir, elle décida donc d’intervenir.
-Merci, lui glissa t-elle, vous êtes délicieux.
Le rêveur, écarlate, s’enfuit quasiment en courant, et Ellana retint de justesse un gloussement de joie. Après une boutade de Salim sur Bjorn, qui le fit valser deux mètres plus loin, Camille reprit son récit. Lorsqu’elle arriva au passage avec le Mercenaire du Chaos, elle s’interrompit et se tourna vers Ellana.
-Quand je suis partie, reprit-elle, vous étiez grièvement blessée. Je n’oublierais jamais votre geste. Je suis trop jeune pour prêter un serment comme celui qui vous lie à Edwin, mais je veux que vous sachiez que, tant que je vivrais, vous aurez une alliée.
Ellana sourit en hochant la tête. Elle ne le montrait pas, mais elle était émue. Camille était incroyablement mature pour son âge, et ses paroles l’avaient touchée.
Edwin approuva les paroles de Ewilan et Camille continua à raconter leurs aventures.
Les adultes furent tous impressionnés de la façon dont Ewilan s’en était tiré avec le Mentaï, et Bjorn applaudit lorsqu’elle eut fini.
-Bravo, s’exclama le chevalier, C’est comme ça qu’il faut négocier avec ces types ! A coups de rochers de quinze tonnes !
-Cessez de vous réjouir, sots que vous êtes ! s’exclama Maître Duom. Les jeunes s’en sont tirés et j’en suis heureux comme vous, mais nous sommes dans une impasse. Pire, notre dernier espoir s’envole.
Bjorn, qui ne comprenait pas, énerva encore plus le vieil analyste, qui leur rappela que, sans les Sentinelles, la survie de l’Empire était impossible, et que seul Akiro pouvait libérer les Figés.
-Si il ne possède pas le don, qui va donc les libérer ? Ajouta t-il après un instant de silence.
Son intervention jeta un froid. Ellana et les autres se tournèrent vers Camille.
-Moi ! Affirma t-elle.
Ellana esquissa un sourire. Camille pouvait le faire. Elle le savait. Chacun donna son avis, et ils décidèrent donc que elle s’en chargerait.
A cet instant, Artis Valpierre revint pour leur annoncer que Maître Carboist les invitait à le rejoindre dans le salon. Ils se levèrent et lui emboîtèrent le pas, tandis qu’il évitait soigneusement de regarder Ellana.
Après un entretien très étrange avec le vieil homme, Ellana invita Ewilan à partager sa chambre, seul endroit de la cité ou il y avait l’eau courante.
-Volontiers, si cela ne vous dérange pas, s’exclama Camille. Je rêve d’un bain et d’un lit !
-Alors suis-moi. Mais s’il te plaît, tutoie moi. Je n’ai que vingt-cinq ans, l’âge d’être ta sœur, pas ta grand-mère !
Salim s’adressa a Ewilan.
-A tout à l’heure, ma vieille, lui dit-il, sois sage !
Ellana se demanda si il était toujours comme ça. Ce garçon débordait d’énergie, et elle sentait qu’il avait le potentiel pour faire un fabuleux marchombre.
Elles arrivèrent dans une jolie chambre, spacieuse et éclairée, avec un vaste bassin rempli d’eau claire. Camille ne put retenir un cri de joie, et Ellana lui conseilla de ne pas se réjouir trop vite car l’eau était glacée…
Camille rentra dans l’eau en frissonnant et Ellana ne tarda pas à la rejoindre. Elles se lavèrent en plaisantant et en discutant, et très vite, une grande amitié les liaient, malgré qu’elles ne se connaissent que très peu. Puis Camille, frigorifiée, sortit et enfila une tunique d’Ellana.
Après quelques minutes, Ellana sortit à son tour, et observa la fine cicatrice qui barrait son abdomen. Une fois de plus, les rêveurs l’avaient sauvée. Cela devenait une habitude !
Elle retourna dans la chambre, et alla s’asseoir dans un fauteuil, en face du lit où Camille dormait profondément, le chuchoteur niché contre son cou. Ellana soupira. Sa propre adolescence lui semblait à des années de distances. Il s’était passé tant de choses depuis que Jilano Alhuïn était venu la chercher dans la petite taverne d’ Al-Far où elle travaillait. Le soir ou sa vie avait pris un tournant décisif. Elle attacha ses longs cheveux noirs en natte, et se reposa aussi. Lorsque le soleil se coucha, elle réveilla doucement Camille, lui annonçant qu’il était temps d’aller dîner. Comme ses vêtements étaient dans un état lamentable, Camille garda la tunique d’Ellana, qui lui tombait jusqu’aux genoux. Ellana prit alors un ceinturon de cuir auquel elle suspendit un poignard dans un fourreau, et le passa autour de la taille de Camille.
-Un cadeau, dit elle en souriant, un cadeau de grande sœur.
Camille remercia chaleureusement Ellana, et elles descendirent pour rejoindre le réfectoire.
-Enfin, s’exclama Bjorn en les voyant arriver. Nous mourrons de faim !
-Tu as toujours faim, lui rétorqua Ellana, et des dames doivent savoir se faire attendre.
-Après la correction que tu as infligée à Maniel cet après midi, je ne suis pas certain que le terme de dame te convienne encore !
-Je ne vois pas pourquoi une dame devrait être faible et rester sous la protection des hommes, dit Ellana, un sourcil levé, et moi je suis une dame qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, alors ne m’embête pas si tu ne veux pas subir le même sort que Maniel !
Bjorn éclata de rire et se servit une assiette considérable de pommes de terres. Puis Edwin prit la parole.
-Nous repartirons demain matin, si maître Carboist n’y voit pas d’inconvénient.
Ellana se retint de justesse de dire que ils faisaient ce qu’ils voulaient et que Carboist n’avait rien à dire mais elle se tut.
-Je me demande ce que j’aurais à y redire, répondit le vieil homme. Puis-je savoir quelle sera votre direction ?
-Nous nous rendons à Al-Jeit.
Le maître rêveur leur déballa alors une histoire, prouvant qu’il savait parfaitement leur objectif, c'est-à-dire libérer les Figés.
Edwin leva le bras en déclarant qu’il pouvait arrêter ce petit jeu, et que Camille représentait leur seule chance de libérer les Figés, et qu’ils devaient aller à Al-Jeit rencontrer l’Empereur.
-Je ne voulais surtout pas être indiscret, fit Maître Carboist.
Ellana leva les yeux au ciel, et Maître Carboist reprit la parole. Il voulait qu’un rêveur les accompagne ! Edwin et Duom acceptèrent, au grand daim d’Ellana persuadée que Carboist voulait les espionner. Elle explosa dès qu’il fut partit.
-Vous vous êtes laissés manipuler comme des enfants ! Ce n’est pas un auxiliaire que nous propose Carboist, c’est un espion !
-Si l’espion en question peut recoudre quelqu’un et lui sauver la vie, répondit Edwin en la regardant dans les yeux, ça vaut la peine, tu ne crois pas ?
Ellana comprit qu’elle avait parlé trop vite, et qu’Edwin avait raison. C’est justement cela qui l’énervait.
-Tu as raison, admit-elle, et je suis mal placée pour protester. Je persiste toutefois à croire que ce Carboist nous cache des choses.
-Quoi qu’il en soit, déclara Edwin, nous partons pour Al-Jeit dès demain matin.
-Au total, le voyage durera combien de temps ?demanda Camille.
-Un mois. Peut être plus, certainement pas moins.
Ellana sourit. Les aventures reprenaient. Elle voulait de l’action, elle serait servie…
Sujet: Re: La quête d'ewilan vue par Ellana 
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