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 Sans nom pour le moment

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Amorphe
Petit clafoutis sans cerises
Amorphe


Féminin Nombre de messages : 2
Age : 32
Date d'inscription : 26/04/2008

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MessageSujet: Sans nom pour le moment   Sans nom pour le moment EmptyLun 19 Mai - 20:31

Il faisait nuit. Une belle nuit noire qui avait pour seul oeil argenté la lune qui brillait. Le vent soufflait doucement et caressait tout sur son passage. Les herbes dansaient paresseusement, les arbres se mouvaient en lenteur, le ruisseau coulait tranquillement, imperturbablement, sans fin.
Kali était assise à mes côtés, en tailleur, la tête dans le main. Ses beaux cheveux d'un blond brillant avaient des reflets argentés. Ils lui cachaient son visage par deux rideaux qui lui encadraient le visage.
C'est une fille plutôt menue. La courbe douce de son dos me paraît douloureuse.
Je suis debout à ses côtés, la regardant en biais. Je ne vois pas ses yeux, mes ses épaules sont secouées par moment. Elle renifle, discrètement, puis le silence retombe. Nous sommes muette toutes les deux.
J'imagine les larmes rouler sur ses joues blanches. J'aimerai la prendre dans mes bras, mais mon corps ne bouge pas. Obstinément, il me force à rester ainsi, droite.
Je détache mon regard de ma soeur, et regarde en face de moi.
Mes yeux me brûlent et mes joues sont chaudes. Je soupire, mais ne pleur pas. Je n'y parvient pas.

Nous sommes là depuis bien deux heures.
Kali a beaucoup crié, elle s'est même débattue avec une force que je ne lui connaissait pas pendant un moment, avant de tomber de désarroi. Ce ne fut pas sans mal que je parvins à lui rendre raison. Je m'en veux encore d'avoir abattu ma main sur son visage si doux, si pâle, si triste. Il le fallait.

Je suis arrivée trop tard. A mon arrivée, l'incendie avait déjà commencé. J'ai essayé d'entrer dans la maison. Je savais qu'il y avait nos parents et notre petite soeur. Il était dans les trois heures du matin.
Les pompiers m'ont barré le chemin en me disant que c'était trop dangereux. Je suis quand même passée. Mais ils avaient raison. Il ne restait plus rien de secourable dans notre vieille demeure. Elle ne tenue pas le choc. Le toit s'effondra quelques minutes à peine après que je sois sortie de ce brasier.
C'est à ce moment que Kali est arrivée. Elle avait les yeux gonflés, rouges et troubles. Elle était hébétée devant le feu qui ravageait notre maison. Une minute à suffit à la désintoxiquer. Alors elle s'était mise à hurler comme une possédée, et à courir vers la baraque. J'ai dû la rattraper. Elle s'est alors débattue, m'a frappé, m'a crié dessus, insulté... mais les drogues affaiblissaient encore son corps. En une baffe, je parvins à la calmer.
Alors elle m'a regardé, avec ses yeux bleu si profond, et fous à ce moment là, et s'est affaissée.

Un pompier est venu à nous. Il avait le visage couvert de suif et de sueur, arborait son uniforme réglementaire, en plus de quelques brûlures. Il a posé un genoux à terre, nous à regardé toute les deux - surtout Kali qui semblait être la plus choquée - puis nous a annoncé, d'un ton où la peine n'était que trop visible, qu'il n'y avait eu aucun survivant. Nos parents avaient succombé dans leur sommeil, par simple inhalation des gaz, et Nadia aussi. Sûrement.
Je l'ai regardé longuement avant qu'il ne parte. En annonçant la mort de notre petite soeur et de nos parents, j'avais eu l'envi de le frapper jusqu'à voir son sang couler dans l'herbe. J'avais surtout eu l'impression que Nadia n'était pas morte aussi facilement que les vieux.

Le silence est retombé à la suite. Seuls les reniflements de Kali le perturbait. Je n'ai pas dis un mot.

Douce petite caresse,
Chante ta détresse,
Que le vent t'escorte,
Et à jamais t'emporte.

Le soleil se lève doucement. Ses premiers rayons colorent la plaine qui se mets à briller chaleureusement. Les arbres se teintes de jaunes et rouges, les feuilles virevoltent et chantent, quelques oiseaux poussent leur mélodie doucement et ne cesse plus.

"Kali... il faudrait partir maintenant."

Allongée dans l'herbe, la tête appuyée sur ma veste roulée en boule, je regarde le ciel qui s'illumine petit à petit. Les dernières heures ont été longues. Il reste encore quelques pompiers qui arrosent par-ci, par-là, sans plus grande conviction. La police passe et repasse, évalue, pose des questions.
On nous ignore. On n'est plus là. Je soupire encore une fois.
Je me redresse sur les coudes et regarde la blonde. Sa tête est toujours prise dans le creux de ses bras, ses genoux ramenés à elle; elle donne l'impression de vouloir se former une coquille, une carapace invincible. Pourtant, Kali est connue pour ne pas être forte.
Mon regard se perd dans les éclats de ses cheveux qui brillent sous les nouveaux rayons du jour. Je me lève et lui tend ma main.
Elle lève la tête doucement. Ses yeux sont rouges, encore larmoyants, mais si durs. Ne me regarde pas comme ça Kali.
Immédiatement, je me redresse, droite, le regard sombre et significatif.
Je n'y suis pour rien. Ne m'en veux pas.
Ma main n'est plus là pour l'aider et je tourne les talons. Je sais qu'elle viendra. Je l'entend qui se relève et qui presse le pas pour venir à côté de moi. Où allons-nous?
Je la regarde avec un sourire triste, puis détourne les yeux. Elle ne dit rien. Il me semble que quelque chose à changé dans sa manière d'être. Elle tremble un peu. Ses épaule frêles me paraissent soudainement squelettiques, son dos courbés me fait mal, ses jambes faibles la soutiennent tan bien que mal.
Quelques pas suffisent à nous porter jusqu'à la petite route du village. Mais le temps me parut durer une éternité. Des gens passent devant nous en nous regardant avec insistance. Notre voisine accourt. J'esquisse une grimace tandis que Kali se rapproche de moi en ne faisant aucun effort pour cacher son dégoût.
Cette femme a pour particularité de s'abreuver du malheur des autres. Je la regarde et la laisse s'avancer vers nous. Elle nous sourit. Un sourire déplacé qui me déplaît. Mais je ne montre rien.
Derrière nous, une craquement sinistre retentit. Je me retourne lentement. Le toit à finit de s'effondrer. Kali pleur encore.
La situation prend une dimension irréelle au fur et à mesure qu'elle progresse dans le temps.
Je vois cette femme qui arrive vers nous, les bras grands ouverts, la bouche en mouvement, le sourire aux lèvres... mais je ne l'entend pas. Une poussée de violence surgie en moi. Je serre les poings et les mâchoires. Je sens le regard de Kali sur moi, elle est inquiète.
Non, pas maintenant, s'il te plaît.
J'entend cette phrase comme si elle parlait à vive voix. Je me retourne vers elle, doucement. Ses yeux sombres me regardent et me jugent. Je hoche la tête, puis part. Elle me suis en silence. Je parierai qu'elle fait des signes de la main à la vieille pour lui dire au revoir, de son air désolé et toujours innocent.
Je la prend par la main et la tire assez brusquement pour la forcer à presser un peu la cadence. Elle râle un peu, trébuche, mais je la retiens et nous reprenons notre marche.
Une voiture de police passe sur la route de campagne et s'arrête à côté de nous. La vitre se baisse lentement, puis la tête d'un jeune Gardien de la Paix passe par l'ouverture.

J'imagine que la vitre remonte en vitesse, surprenant le jeune homme, et le décapitant au passage. Je souris.

"Vous êtes bien les filles Solé ?"

Soled, monsieur, on prononce le "d".
Je hoche la tête, souriant doucement.

"C'est bien vos parents qui sont décédés cette nuit? "

Et notre petite soeur, monsieur, notre petite soeur aussi.
J'acquiesce à nouveau en gardant le silence. Je remarque le regard du policier dirigé sur ma soeur. Comme c'est étrange!
Mon sourire s'affaisse.

"Vous voulez bien nous suivre au poste? On sera mieux là-bas."

Cette fois, je ne réagis pas. Kali, par contre, commence à s'avancer vers la voiture sans même réfléchir un peu. La main sur la poignet, elle jette un regard derrière moi pour m'inciter à la suivre.
Voyant mon obstination, elle s'arrête là et me souris d'une manière qui me fend le coeur.

"Aller Saha..."

Bien, bien...
Elle ouvre la portière avec sa tendresse naturelle, entre dans la voiture rapidement et me laisse la place. J'entre à mon tour et claque fort la portière avec une part de conscience dans mon geste.
Mon regard c'est mit en mode agressif tandis que je fixe le rétroviseur du policier pour le voir. Il lève les yeux à sont tour et soutient mon regard quelques secondes, avant de sourire d'un air gêné.
L'homme au volant me paraît plus âgé et expérimenté. Il me semble même lassé de sa routine. Aller chercher de jeune fille nouvellement orphelines, les mener au commissariat, les harceler de questions, ne pas trouver ce qu'il chercher, s'énerver et tant d'autre chose...
Je regarde Kali un moment. Elle regarde face à elle, comme si le dos du siège devant était d'un passionnant sans limite. Elle ne sourit pas, mais ne paraît pas non plus abattue. Les larmes qu'elle a versé il y a peu ont laissé deux traînés brillantes sur ses joues pâles. Elle me fait peine.
Renfrognée, je croise les bras et regarde à nouveau dans le rétro-viseur. Je n'aime pas l'idée qu'il puisse nous regarder, et pas nous, le petit poulet.


[je n'ai pas tout mis, de peur de saouler le couurageux qui lira, je tiens aussi à souligner le fait que je suis pas écrivain et que ce que j'ai écris, c'est juste parce que ça m'a prit comme ça ^^]
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Masma
Ptit clafoutis préparé avec amour
Masma


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Age : 30
Date d'inscription : 04/05/2008

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MessageSujet: Re: Sans nom pour le moment   Sans nom pour le moment EmptyMar 20 Mai - 18:46

Félicitations!
C'est un très beau texte que tu nous a fait là!
Je ne sais que dire, à part que c'est très bien réussi.
Bonne chance pour la suite. Wink
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