Les séries de Pierre Bottero
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum regroupant toutes les séries de Pierre Bottero
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 La Porte du Chaos

Aller en bas 
+12
Salimius
Moxa
Ji-Suiza Nonhyme
Anauel
Destan
Hadelize
Ellana
Jinny
Ellanaoiseau
admin
ombre
Ludovikka
16 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6
AuteurMessage
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyLun 31 Mai - 17:32

Je commence le 9 juin et je finis le 22 juin ... =(
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Jinny
Clafoutis vétéran
Jinny


Féminin Nombre de messages : 560
Age : 27
Date d'inscription : 15/09/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyMar 1 Juin - 5:55

Argh, c'est raté alors -_-'
Pas grave Wink
Revenir en haut Aller en bas
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyJeu 8 Juil - 12:07

Désolée pour le retard !

La Porte du Chaos
16. Bataille en Helwaren


Parce qu'il y aura toujours des guerres à mener...
Auteur inconnu
Nillem réajusta la sangle qui tenait son sabre entre ses omoplates et vérifia une dernière fois si ses poignards glissaient facilement hors de leur fourreau. Pendant qu'il préparait son matériel, il repensa à ce qu'avaient rapporté la cinquantaine de Mercenaires qui s'étaient aventurés de l'autre côté de la Porte du Chaos, dans cet étrange pays qu'Azan leur faisait miroiter comme une terre promise - Helwaren comme l'appelaient les autochtones. Leurs hommes avaient raconté à quel point les soldats de cette Reine à la tête d'Helwaren étaient désorganisés, et comment ils les avaient mis en déroute en moins d'une heure à peine.
Mais ils avaient aussi insisté sur l'apparence même des créatures. D'après eux, ils faisaient la taille d'un homme et étaient couverts d'une armure noire, composée de pièces de métal et de ce qui ressemblait à du cuir. Bien qu'ils fussent semblables à des hommes, leur carapace ne laissait entrevoir la moindre parcelle de peau ou de chair. L'ouverture de leur heaume était voilée par un tissu sombre de telle sorte que même leurs yeux restaient cachés et leur sang était fumant et obscur comme de la poix.
Le jeune Mercenaire fit la moue. C'était à lui que revenait la tâche de pousser l'exploration un peu plus profondément avec une cohorte d'une soixantaine d'hommes. Il était certes curieux de découvrir ce nouveau monde, mais il aurait de loin préféré laisser cette tâche aux stratèges et militaires de la guilde et vaquer à ses occupations en Gwendalavir, comme accompagner les Envoleurs et traquer les Marchombres qui se tenaient depuis bien trop longtemps déjà dans leur chemin.
Lançant un dernier regard dans une glace, Nillem bomba le torse et carra les épaules. Au moins cette expédition lui donnerait-elle l'occasion de prouver sa valeur au conseil. Le Mercenaire ouvrit une porte et s'avança jusqu'à la grande salle de terre battue qui abritait la Porte du Chaos. Ses hommes l'accueillirent sans un mot.
Migual, un Mercenaire pâle aux cheveux couleurs jais et un regard tout aussi sombre, lui tendit les rennes de sa monture. En ami de longue date, il était son second sur cette mission. Nillem enfourcha son cheval, une bête puissante mais nerveuse, et fit un signe de tête à Azan, lui indiquant qu'ils étaient prêts à passer.
Dans un silence presque complet, les runes qui brillaient sur chaque battant de la Porte du Chaos rougeoyèrent avec plus d'intensité. Azan, les yeux plissés en une grimace de concentration, projetait son esprit sur l'artefact, cherchant l'ouverture tant attendue dans la brèche. Un sourire s'étira sur son visage.

--

Nillem déchira un pièce de tissu de sa tunique, l'enroula autour de son cou et la remonta sur sa bouche et son nez. L'air était brûlant.
Il était aux environs de midi et ils venaient d'arriver dans une dépression entre deux collines. Un mauvais endroit. Une embuscade pourrait arriver n'importe quand et ils ne seraient pas en position de force.
Autour de lui, la terre sèche et ocre était parsemée de zones de hautes herbes claires. D'énormes roches rouges aux formes anguleuses jalonnaient le chemin, certaines faisant plus de vingt mètres de haut, comme tombées du ciel sur la lande. Le paysage s'était radicalement transformé depuis leur arrivée, tôt ce matin.
Quand ils avaient franchi la Porte du Chaos, ils avaient découvert un paysage sombre, un terrain accidenté alternant crêtes et dépressions. Des pierres noires et acérées, veinées d'un liquide rouge et flamboyant, bloquaient toute progression. Leur avancée avait été lente, il leur avait fallu des heures avant de trouver un chemin sûr. Ensuite, ils avaient traversé un fleuve peu profond dont l'eau brillait comme du diamant liquide et était limpide comme du cristal. Les chevaux avaient d'abord fait un écart, mais leurs cavaliers les avaient poussés à entrer dans l'eau et tout s'était bien passé. Même si la gourde pendue à sa selle était presque vide, Nillem avait rechigné à s'abreuver à ces eaux-là et avait détourné les yeux de leur moire aveuglante. Ses hommes avaient suivi son exemple.

--

Ils n'étaient pas sortis de la faible vallée quand leur éclaireur apparut à l'horizon, galopant bride abattue, penché sur l'encolure de sa monture. Nillem leva la main et sa cohorte s'arrêta. Le Mercenaire s'avança vers la tête de la fille, mais, alors que l'éclaireur n'était plus qu'à une cinquantaine de mètres, il fut abattu, une flèche plantée dans la gorge. Le corps atteignait à peine le sol qu'il se rendit compte que ce qu'il craignait depuis leur entrée dans les collines était en train d'arriver.
- Une embuscade ! En formation ! Hurla-t-il.
Aussitôt, ses hommes dégainèrent épées, sabres, haches, lances et poignards, firent volter leur monture et se préparèrent à l'attaque.
L'horizon resta vide de tout mouvement.
Ils attendirent. Une minute passa sans qu'aucun signe ne se manifeste. Dans les rangs des Mercenaires, tous se lançaient des regards en biais, l'air hagards. Nillem serra les dents et, le premier, rompit la formation. Le sabre toujours à la main, il fit signe à ses hommes, leur enjoignant de se remettre en marche.
La tension était palpable parmi les Mercenaires. Lorsqu'ils dépassèrent le cadavre de l'éclaireur, deux d'entre eux mirent pied à terre. L'un attacha la bride de sa monture à sa selle pendant que l'autre soulevait le corps et le jetait sur la croupe de son cheval. L'homme tendit la flèche qu'il avait retirée de la gorge de l'éclaireur à son capitaine. Nillem la saisit et l'examina brièvement avant de s'en débarrasser.
La cohorte se remit en marche.

--

Edwin observait l'avancée des Mercenaires du Chaos dans les collines d'Ostrek. De part et d'autre de la colonne de cavaliers, cachées par des crêtes rocheuses, ses troupes avançaient dans le plus grand silence. Mais il n'était pas encore temps d'attaquer, il voulait d'abord s'assurer qu'ils soient trop profondément enfoncés dans les terres d'Helwaren pour pouvoir espérer revenir vers la Porte.
Harryo l'avait prévenu le matin de l'arrivée des Mercenaires et avait proposé qu'ils mènent l'assaut ensemble. C'était elle, la Cavalière blanche, qui avait décoché la flèche qui s'était plantée dans la gorge de l'éclaireur. Pourtant, ils étaient à plusieurs kilomètres des soldats, ces derniers n'étaient que des formes floues à l'horizon. La Faëlle lui avait alors expliqué que la Reine du Chaos faisait don à ses quatre Cavaliers de pouvoirs particuliers, comme il en avait été pour leurs armes, et qu'il acquerrait les siens sous peu.
Il avisa le magnifique arc d'Harryo, sculpté dans un bois noir et mat et incrusté de diamants, et contempla sa propre arme. La lame avait été forgée dans un métal gris, presque blanc, et des entrelacs témoignant de l'adresse sans pareil de l'artisan couraient tout au long, accompagnés d'étranges symboles semblables à ceux qui couvraient les murs du palais. La garde et le pommeau, modelés dans un métal couleur or, était incrustés de pierres précieuses d'un rouge profond au fond desquelles semblaient crépiter des étincelles.
Un de ses hommes arriva en courant, son heaume sous le bras, laissant apparaître une visage couvert de tatouages tribals.
- Mon Seigneur, les ennemis ont atteint le lieu prévu.
- Bien, acquiesça le Cavalier rouge, il est temps de refermer le piège sur eux. Qu'on m'amène ma monture, et qu'on prépare la charge.
Le soldat le salua et reparti en direction des troupes.
A côté de lui, Harryo posa une main sur son bras. Edwin ne répondit rien, se contentant de fermer les yeux. L'heure était venue de prouver sa valeur à la Reine.
Un soldat lui amena sa monture, tenant la créature par la bride. Il s'agissait bien d'une créature. La bête, bien qu'ayant une morphologie équine, ne ressemblait en rien à un cheval. Elle était couverte d'écailles comme un serpent, ses sabots se terminaient par des griffes et ses articulations étaient surmontées de proéminences osseuses pointues. Sa gueule, s'ouvrant beaucoup plus largement que celle d'un cheval normal, était garnie de crocs acérés qui déchiraient la chair comme du beurre. Pourtant, ses yeux rouges aux pupilles fendues étaient animés d'une étonnante intelligence.
Edwin saisit la bride que le soldat lui tendait et posa sa main à plat sur le front de l'improbable créature.
- Alek-Iramstro, murmura-t-il.
Entendant son nom, la bête souffla puissamment des naseaux et posa son nez sur le torse de son cavalier. Le Frontalier lui flatta l'encolure, sourit, et se mit en selle. Il sentit immédiatement le lien étrange entre lui et Alek-Iramstro, comme si une part de leur âme était en contact. Et la bataille à venir allait enfin lui permettre de prendre conscience de la force que représentait cette harmonie absolue entre monture et cavalier.
Il salua Harryo d'un hochement de tête et s'avança vers ses troupes, prenant le heaume accroché à sa selle. Il portait une armure de cuir entièrement noire, renforcée par endroits de métal. Ses épaulières, larges mais parfaitement équilibrées, étaient du même doré et rouge que son sabre, ainsi que son plastron, ses jambières et ses gantelets. De plus, il était drapé dans un épais voile noir qui ajoutait à l'aura d'obscurité qui l'entourait depuis sa transformation, transformation qui l'avait profondément surpris. « J'ai l'air d'avoir à peine trente ans, » avait-il dit à Harryo. Cette dernière lui avait expliqué qu'il était aussi beaucoup plus fort, rapide, agile et que l'acuité de sa vision avait été améliorée également. Bien qu'il fut plus que satisfait des présents de la Reine, il lui aurait volontiers tout rendu en échange d'une chance de rentrer en homme libre en Gwendalavir.
Ses hommes se rassemblèrent autour de lui, leurs visages tatoués exprimant une totale confiance en leur nouveau Cavalier rouge.
- Mon Seigneur ?
- Allons-y.

--

Les Mercenaires du Chaos eurent à peine le temps de réagir en voyant les troupes de l'ennemi surgir de tous côtés et fondre sur eux. Le choc fut terrible. Les boucliers se fracassèrent, les lames s'entrechoquèrent et le sang coula à gros bouillon. Certains Mercenaires n'avaient même pas su dégainer leur arme tant ils furent pris par surprise. En l'espace de quelques secondes, la moitié des hommes de Nillem se retrouvèrent à terre, sans monture, et leur sort s'en trouva souvent rapidement scellé.
Mais leurs adversaires étaient tous à pied et de nombreux cavaliers du Chaos surent prendre l'avantage. Nillem dégaina son sabre et trancha dans la masse, exhortant ses hommes encore debout à suivre son exemple. Comme par miracle, la masse d'ennemis commença à diminuer. Non qu'il en tombait sous les coups des Mercenaires, mais bien parce qu'ils semblaient battre en retraite. Un chœur de soulagement s'éleva dans ses troupes et, petit à petit, ils purent rompre le combat, faute d'adversaires.
En levant les yeux, Nillem remarqua que les soldats ennemis n'étaient pas réellement partis, ils se tenaient, debout ou assis sur le sol, sur les hauteurs des collines, observant les Mercenaires d'un œil intéressé.
- Qu'est-ce que ... ? Murmura Nillem alors que ses hommes restants, une vingtaine de cavaliers, s'agitaient à l'instar de leurs montures.
C'est alors que de hautes silhouettes apparurent au bout du chemin. Cinq cavaliers. Trois étaient des soldats plus haut gradés mais les deux autres étaient plus particuliers. Le cavalier du milieu était vêtu d'une tenue de cuir noire, ajustée d'une armure dorée et écarlate. Son heaume abaissé avait été travaillé de telle sorte à représenter une figure agressive, une tête de tigre la gueule ouverte, tous crocs dévoilés. A la droite du cavalier de tête se trouvait une femme. Elle aussi portait une tenue semblable, mais son armure était de couleur blanche et or et son heaume représentait la tête d'un rapace, ses plumes de métal formant une couronne dans ses cheveux d'ébène noués en une longue tresse.
Le cavalier au heaume de tigre leva la main et ils firent halte. Sans un mot, il mit pied à terre de son cheval dont, de loin, les yeux brillaient comme des charbons ardents, et s'avança vers les Mercenaires. Arrivé à une trentaine de pas de ces derniers, il dégaina le long sabre pendu entre ses omoplates et attendit.
Nillem sentit un frisson de rage courir le long de sa colonne vertébrale. Comment ces idiots osaient-ils jouer avec eux ? Ils allaient lui montrer, à cette maudite Reine, comment ils composaient avec ses nouveaux roquets !
- Capitaine, je peux m'occuper de lui ! Lui assura Migual et dégainant sont propre sabre.
Nillem le jaugea du regard, puis acquiesça. Migual était un bretteur exceptionnel et il n'enviait pas celui qui devait ferrailler avec lui.
Il regarda Migual s'avancer vers son adversaire et lança un regard plein de morgue au cavalier qui l'attendait. Voilà qui devrait calmer leurs ardeurs pour un moment.
Face à face, leurs lames au clair, les deux guerriers se fixèrent quelques secondes. Puis le combat commença et se termina dans le même éclat de métal. Le sabre de Migual était toujours en l'air, et ses yeux regardaient le cavalier sans comprendre. Enfin le Mercenaire s'affaissa, le corps coupé en deux de l'épaule à la hanche, et son sang abreuva généreusement la terre sèche des collines d'Ostrek.
Nillem vit rouge et hurla.
- Tuez-le ! Tuez-moi ce fumier !
Et les vingts cavaliers à ses côtés se lancèrent comme un seul homme vers celui qui venait de mettre fin à la vie de Migual et poussèrent un cri de guerre sauvage.
Le combat était inégal. Vingt cavaliers contre un homme au sol. Pendant que ses soldats filaient droit vers leur adversaire, Nillem vit vaguement la femme à l'armure blanche saisir un grand arc accroché à sa selle et tendre la corde. Les vingts hommes à cheval étaient à dix pas de leur ennemi, ils seraient sur lui en une fraction de seconde. Pourtant, la cavalière lâcha la corde. Sa flèche partit comme un éclair et un cavalier se retrouva sans monture. Le temps de cligner des paupières, elle avait décoché dix-neuf autres flèches et tous les chevaux, sauf le sien, s'écroulèrent morts.
Les vingt Mercenaires se relevèrent pourtant vigoureusement et entamèrent le combat. Le combat était inégal. Vingt hommes entrainés à tuer sans pitié contre un homme seul. Ils n'avaient aucune chance. Car l'homme n'était pas un homme. C'était le Cavalier rouge, le général des armées d'Helwaren, le combattant suprême. Le tout fut réglé en moins de cinq minutes. A la fin du combat, l'homme au heaume de tigre n'avait pas reçu une seule blessure et Nillem, blême, contempla le carnage, ses troupes mortes à ses pieds et le sang des Mercenaires qui était déjà épongé par la terre. Sans attendre, il fit volter sa monture et partit au grand galop, priant pour avoir une chance de rentrer en Gwendalavir, loin de ce monde cauchemardesque plein de monstres humains. Il s'abaissa sur l'encolure de son cheval et talonna furieusement l'animal.

--

Edwin fit signe à un de ses archers de se préparer à abattre le fuyard. Il s'apprêtait à faire exécuter le Mercenaire quand une main se posa sur son bras. Harryo plongea son regard sombre dans le sien.
- Laisse-le, dit-elle doucement. Je sens qu'il pourra nous être utile en Gwendalavir.
Le Cavalier rouge plissa les yeux, puis acquiesça et observa la fuite du Mercenaire, au loin, se demandant ce que prévoyait Harryo pour la suite.
Ils firent tous deux demi-tour et enfourchèrent leurs montures, retournant faire leur rapport au palais.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyJeu 22 Juil - 23:23

Mini-chapitre...
J'ai du m'arrêter à la moitié pour pouvoir le poster avant le départ en vacances d'une amie.
Ce qu'il manque dans celui-ci sera dans le suivant ;-).

La Porte du Chaos
17. Négociations

Le Cavalier noir est un manipulateur, d'une puissance écrasante, prêt à tout pour atteindre ses objectifs.
Reine du Chaos

Azan croisa les bras et contempla le conseil des Mercenaires. Certains visages étaient tendus, d'autres contrariés, compréhensifs, satisfaits ou encore visiblement marqués par l'allégresse.
- Bien, notre nouveau projet a donc été accepté par le conseil, commença-t-il.
Un Mentaï balafré d'une cinquantaine d'année frappa du poing sur la table.
- Non ! Nous ne pouvons faire cela ! Nous sommes dans une position stable. Nous pouvons prendre Helwaren en restant cachés aux yeux de l'Empire et s'occuper de Gwendalavir plus tard.
Essindra lui lança un regard éloquent.
- Cela prendrai trop de temps, et nous ne voulons plus attendre. L'heure du Chaos est arrivée.
- Essindra a raison, soutint Azan. Notre ruse est sans faille et nous conquerrons deux mondes rapidement et sans avoir à subir de trop lourdes pertes. L'occasion est parfaite.
Assis à droite d'Essindra, Nillem fixait le jeune Mentaï.
- Ce que tu veux dire.. résuma-t-il. C'est que nous allons dévoiler l'existence d'Helwaren à l'Empire, le présenter comme un menace que nous ne pouvons surmonter et solliciter l'aide des troupes alaviriennes pour repousser la Reine ?
- Exactement, confirma son interlocuteur en plissant les yeux. Etant donné que Sil'Afian ne connait pas l'étendue de notre organisation, la majorité d'entre nous restera cachée pendant que l'autre s'alliera momentanément à l'Empire. Ainsi, l'armée d'Helwaren et celle de Gwendalavir ferrailleront chacune pour défendre leurs terres et en seront fortement affaiblies... Il ne nous restera plus qu'à montrer notre force totale au grand jour et à cueillir le fruit de notre plan.
Des rictus déjà victorieux s'étirèrent sur les visages de l'assemblée.
- Concluons donc maintenant notre conseil. J'enverrai personnellement un message au palais de l'Empereur, l'enjoignant à, comme nous, dépêcher des émissaires pour entamer les négociations. Nous devons aussi fixer un lieu de rendez-vous...
Azan observa attentivement la carte de Gwendalavir étalée sur la grande table ronde.
- Près du Lac Chen ? Proposa quelqu'un.
- Non, c'est trop proche, ils ne doivent pas soupçonner la position de notre forteresse...
- Le Gouffre du Fou.
Sourire aux lèvres, il se tourna vers Essindra qui venait de parler.
- Parfait !
Un autre Mercenaire, un Mentaï fraîchement monté de grade, prit la parole.
- Et comment comptez-vous les convaincre du bienfondé de notre alliance ? L'Empire n'a aucune preuve de la dangerosité de la Reine.
- Eh bien si, il y a une preuve, Hentar. Je ne pensais pas que ça nous serait utile, mais, finalement, nous allons prendre Sil'Afian et tous ses petits amis trouble-faites par les sentiments.
Il sortit de la poche de sa cape une petite sphère translucide.
- La sphère de vision qui a vu les dernières secondes d'Edwin Til'Illan !

--

Tous écarquillèrent les yeux.
- Non... C'est impossible ! S'écria maître Duom.
- Et pourtant...
Bjorn ouvrit la bouche pour parler, mais Ellana le devança.
- Vous voulez dire que les Mercenaires du Chaos ont découvert un autre monde dont la dirigeante veut leur mort et les terres de Gwendalavir et, comme ils sont autant en danger que nous, ils voudraient conclure une alliance avec l'Empire ?!
Siam se leva d'un bond, bouillonnante de colère, ses yeux lançant des éclairs à travers la pièce, sous les regards incrédules de Salim, Akiro et Daïd qui se tournaient nerveusement les pouces, ne sachant sur quel pied danser.
- Vous voulez dire que ces chiens veulent devenirs nos alliés après avoir, pendant des années, pillé et tué dans tout l'Empire. Alors qu'ils ont fait mon frère prisonnier et qu'ils l'ont peut-être... Jamais ! Mon père n'acceptera jamais cette alliance !
- Siam... dit doucement Altan. Ce sera justement l'occasion rêvée de les approcher et de négocier la libération d'Edwin. Nous n'avons aucune certitude quant à ce qu'il est advenu de lui et c'est un représentant de l'Empire trop important pour qu'ils s'en débarrassent. Non, ils voudront certainement négocier...
- Et vous semblez oublier ce qu'ils ont fait à Ewilan, intervint vivement Salim.
- Cependant, ce qu'ils ont à nous dire m'intéresse et recueillir des informations sur cet... Helwaren est capital.
Maître Duom croisa les bras sur son torse et fit la moue.
- Et je suppose que vous avez déjà choisi vos messagers, n'est-ce pas ?
Un sourire satisfait se dessina sur le visage de l'Empereur. Un ange passa et Bjorn éclata de rire si brutalement que tous sursautèrent. Il asséna une claque bruyante sur l'épaule de Salim et se leva.
- C'est reparti pour un tour ! Mes amis, je sens qu'il va y avoir du Mercenaire au diner ce soir !
L'apprenti Marchombre se leva à son tour et lui fit une grimace très adulte.
- J'espère que tes Mercenaires pèsent au moins deux tonnes ! Parce que pour remplir cette panse-là... !
Le chevalier vira au rouge.
- Par les flagelles d'un brûleur ! J'espérais au moins qu'Ellana avait réussi à calmer ta langue, mais ça n'a fait qu'empirer !
- Avec Salim, j'ai abandonné, c'est un cas désespéré ! soupira Ellana.
- Hé ! protesta son élève.
- On pourrait peut-être le donner aux Mercenaires, qu'est-ce que tu en dis ? Proposa Bjorn
La Marchombre acquiesça avec un sourire amusé.
- Je pensais plutôt laisser quelque part en Gwendalavir comme... à Ondiane ou à Fériane... Histoire qu'il consacre sa vie à une cause louable.
Salim blêmit.
- Oh, non ! S'il te plait !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ! S'exclama Daïd en lui donnant un coup de coude, tout sourire.
- Non, non, non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Je suis désolé ! Mais, tu sais... l'abstinence, le silence...
- Haha ! Ne t'inquiète pas, mon garçon, je ne connais pas encore très bien toute cette joyeuse famille, mais je suis certain que tes amis te laisserons choisir ton chemin et vivre comme tu l'entend. Et, tout à fait entre nous, je ne suis moi-même aucunes des deux règles que tu viens d'énoncer...
L'apprenti Marchombre étudia quelques secondes le rêveur avant d'éclater de rire.
- Tu l'as dit, mon pote !
A cet instant, Altan se leva et tous l'imitèrent.
- En route ! lança-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyJeu 9 Sep - 19:45

Suite !

La Porte du Chaos
18 Le Gouffre du Fou

La trahison est inadmissible et sera punie de mort et de damnation
Reine du Chaos

Ellana poussa un soupir en posant la selle de Murmure sur le petit étalon. Les grands yeux noirs de l'animal se posèrent sur elle, brillants d'intelligence et d'inquiétude. Elle lui chatouilla le nez du bout des doigts.
- Ca va aller, bonhomme, ça va aller, lui souffla-t-elle comme pour se rassurer elle-même.
Elle se laissa tomber et s'assit dans la stalle fraîchement nettoyée. Lentement, Murmure s'approcha et elle sentit son souffle chaud fourrager dans ses cheveux.
- J'ai l'impression que le monde est devenu fou, confessa-t-elle à voix haute dans l'écurie vide et silencieuse.
Le petit étalon souffla bruyamment dans sa nuque. La Marchombre ne put s'empêcher de sourire.
- ... que les mondes sont devenus fous ! Les mondes ! corrigea-t-elle.
Le nez de l'animal quitta son cou pour se désaltérer un peu plus loin. Se passant les mains sur le visage, elle retint la boule de chagrin qui montait dans sa gorge.
Tout se bousculait, dans sa tête et dans son coeur. Edwin avait disparu depuis si longtemps. Un sanglot brisé l'agita quand elle pensa qu'il avait peut-être été exécuté. Sans qu'elle ne puisse les en empêcher, de grosses larmes se mirent à couler sur ses joues. Pourquoi tout devait-il toujours tourner si mal. Ses parents morts. Jilano mort. Nillem... Nillem le traître. Et Edwin... mort ? La jeune femme secoua la tête. Edwin n'était pas mort. Edwin ne pouvait pas mourir. Pas de la main des Mercenaires du Chaos. Ils lui avaient déjà trop pris.
Elle maudit le destin. Cinq fois. Une fois pour ses parents. Une seconde fois pour Nillem. Une troisième fois pour Jilano. Une quatrième pour Maniel et Artis. Et enfin, une cinquième fois pour Edwin. Elle releva la tête, le visage ruisselant de larmes, et se fit la promesse d'arrêter une bonne fois pour toute les Mercenaires du Chaos, de tuer Nillem et Essindra de ses propres mains. Et, quoiqu'il en coûte, même si une guerre éclatait entre deux mondes, elle retrouverait Edwin.

--

- C'est fou, complètement fou ! Je sais compter quand même ! Martela Salim.
Bjorn éclata de rire et lui asséna une claque dans le dos.
- Ah parce que, toi, tu sais pourquoi il y a ici sept chevaux sellés et seulement six cavaliers ?
- Tu as oublié de compter Duom, non ? Demanda le chevalier en faisant la moue.
- Arrête, tu sais très bien que maître Duom s'occupe du chariot. Et puis d'abord, il y a bien huit bagages dans le chariot alors que nous sommes sept ! Je ne suis pas fou !
- Attend voir... Il y a toi, moi, Daïd, Siam, Ellana, Duom et Altan.
- Ce qui fait sept !
Tous deux se tournèrent en même temps vers le petit cheval bai attaché un peu plus loin et se frottèrent le crâne, un air de profonde confusion peint sur le visage. Les deux amis soufflèrent bruyamment.
C'est cet instant qu'Ellana choisit pour sortir de l'écurie, tenant Nuit d'Hiver par la bride. Le regard de Bjorn examina le superbe animal et, un peu plus loin Daïd poussa un sifflement.
- Tu ne chevauchera pas avec Murmure ? S'enquit Salim.
- Non, notre dernier voyage l'a trop fatigué, répondit sèchement la Marchombre.
Les deux compères grimacèrent. Le ton cassant et le visage de marbre de la jeune femme ne présageaient rien de bon. Et ils leur rappelèrent douloureusement l'absence de l'un des leurs. Sans un mot de plus, Ellana attacha l'étalon près du chariot et commença à le seller.
Mais alors que Bjorn et Salim s'entreregardaient sans vraiment savoir quoi dire ni penser, l'apprenti Marchombre tendit l'oreille.
- Tiens, tu entends ? Demanda-t-il au chevalier.
- Entendre quoi ?
- Le sifflement.
- Ah, oui ! Je connais cette chanson !
Il s'éclaircit la voix.
- « Et une petite chopine, et une petite chopine pour ma copine... oh ! Oh ! Oh ! ... Ce soir, je m'en vais pourfendre le Ts'licheeeuuuuh ! ... »
Salim eut alors du mal à retenir sa mâchoire de tomber quand il vit Sayanel passer la porte en sifflant, un sac jeté sur l'épaule, et se diriger vers le petit cheval bai attaché près des leurs. Après un couplet assourdissant, Bjorn remarqua l'arrivée du Marchombre. Ce dernier leva aussitôt la main pour les saluer et prononça un « Belle journée pour voyager, n'est-ce pas ? » tout à fait naturel.
- Yo, man, ça gaze ? Lança le chevalier.
Les yeux de Salim s'agrandirent, abasourdi.
- Depuis quand... euh... tu parles comme ça ?
- Ah, ça ! Depuis que...
Bjorn posa sur lui un regard sombre.
- Tu m'as fait jeter en prison... ça revient à ta mémoire de mollusque ?
- Oh ça...
L'apprenti Marchombre toussota avant de bomber le torse, prenant un air condescendant, une main sur l'épaule du chevalier.
- Tu sais, Bjorn, mon ami, mon frère, il faut que tu comprennes que, quand on vit de grandes aventures aux côtés d'illustres personnages tels que moi, il faut savoir que, parfois, il n'y a d'autre choix que de rester en arrière.
Bjorn fit les gros yeux et, la seconde d'après, il poursuivait un Salim criant à plein poumons dans la cour, faisant de grands cercles sous les rires de leurs amis.
Ellana leur lança un regard en biais avant de flatter l'encolure de Nuit d'Hiver. Le grand étalon gris fixa sur elle ses immenses yeux sombres. Elle lui retourna un sourire triste.
Moins d'une heure plus tard, ils passaient ensemble la porte de la garde et quittaient lentement Al-Jeit.

--

La première journée touchait à sa fin lorsqu'ils montèrent le camp près d'un point d'eau abreuvé par un maigre ruisseau. Siam et Salim s'occupèrent de panser les montures fatiguées alors que le reste du groupe était réuni autour du feu, les uns préparant le repas, les autres devisant, discutant de leur rencontre prochaine avec les Mercenaires du Chaos.
Mais Ellana se tenait dans l'ombre, sous le couvert d'un grand sapin. Cette vie en communauté qu'elle avait naguère tant apprécié laissait en elle comme un vide. La jeune femme avait besoin d'être seule pour glacer ce magma de colère et de peurs qui brûlait en elle, mais aussi pour se préparer à un affrontement qui ne saurait tarder. Nillem, Essindra, Ankil Thurn, ... Elle comprenait aujourd'hui plus que jamais pourquoi l'harmonie des Marchombres devait absolument l'emporter sur la folie des Mercenaires. Leur existence-même était contre-nature. Il était impératif qu'elle mène ce combat, même si cela signifiait qu'elle marcherait seule. Peu importe la prophétie et Nillem, elle ne laisserait pas le Chaos détruire d'autres vies, comme il avait détruite la sienne en lui prenant un à un les êtres qui lui étaient les plus chers.
Quand l'heure vint pour les autres de se coucher, Bjorn prit le premier tour de garde. Ellana se glissa à pas feutrés vers la lisière du camp et s'enfonça dans les hautes herbes, à l'abri des regards. L'air était frais et la Marchombre apprécia de sentir le vent piquant lui fouetter le visage. Elle se sentait un peu moins vide, un peu plus vivante, comme si elle avait besoin d'être secouée par les éléments pour sortir de sa torpeur. Elle retrouvait la paix et la félicité dans la nature et la solitude. Comme cela lui était déjà arrivé, elle se sentait à cet instant plus proche de l'animal que de l'être humain. Ses projets de traque et de vengeance avaient quelque chose de primitif.
Son esprit s'éclaira. Elle sentait l'envie de s'oublier, de se fondre, non dans la brume, l'eau ou le vent, mais dans l'instinct de chasseur qui battait comme un second coeur dans sa poitrine. Tendant l'oreille vers ce chœur sauvage, elle posa ses poignards dans l'herbe et défit sa tenue de cuir pour ne garder que sa tunique et son pantalon. Inspirant lentement, elle défit ses bottes et sentit avec un frisson le froid et le moelleux de la mousse sur sa peau.
Telle une ombre de la forêt, telle un fauve en chasse, telle le bruit feutré des ailes d'un hibou dans la nuit, elle disparut dans l'obscurité, le sourire aux lèvres.

--

Ils arrivèrent en vue du point de rendez-vous quelques jours plus tard. Personne n'avait parlé durant les dernières heures de trajets. Tout c'était passé dans le silence le plus complet et même Salim et Bjorn avaient tenu leur langue, ce qui tenait du miracle. Le premier à parler fut Altan, pour leur annoncer qu'ils étaient en avance, la rencontre ne devant avoir lieu qu'au crépuscule. Ils montèrent alors le camp à une bonne distance des Dentelles Vives, près d'un bosquet qui les cachait aux yeux des Mercenaires qui arriveraient de l'autre côté de la crête.
Quand ceux-ci apparurent enfin, chaque camp pris place d'un côté du passage. Parmi les envoyés de l'Empereur, Altan s'avança, flanqué de Bjorn et Sayanel. Chez les Mercenaires, ce fut Azan, encadré par Ankil Thurn et Essindra. Les deux délégations s'arrêtèrent à cinq mètres de distance. Altan éleva la voix.
- Nous sommes les émissaires de l'Empire de Gwendalavir. Je suis Altan Gil'Sayan, ancienne Sentinelle, conseiller de l'Empereur Sil'Afian. Voici Bjorn Wil'Wayard, commandant de la Légion noire, et Sayanel Lyyant, Maître Marchombre.
Azan prit à son tour la parole.
- Nous sommes les émissaires des Mercenaires du Chaos. Mon nom est Azan, je suis un Mentaï et je siège au plus haut conseil de notre guilde. Mes associés, Ankil Thurn et Essindra, m'accompagnent.
Les deux camps se toisèrent du regard avec animosité, puis Altan et Azan rappelèrent les faits qui les amenaient à se rencontrer.
Ellana lâcha là la conversation. Comme les autres membres du groupe, elle attendait à l'entrée de la grotte. Dans la même position, de l'autre côté, elle avait un peu plus tôt aperçu Nillem, mais c'était sans importance. Même Essindra qui lui lançait des regards assassins ne l'intéressait pas. Ils ne valaient même pas la peine qu'elle leur rende leur impolitesse.
Au lieu de ça, la Marchombre fixait le ciel, les nuages qui se fondaient dans l'obscurité grandissante et le soleil qui se couchait derrière la colline, teintant la voute céleste d'or et de sang. Et pourtant, malgré la paix que lui inspirait cette vision, elle aurait tout donné pour ne pas la contempler seule et pour comprendre ce que le destin s'apprêtait encore à mettre en travers de sa route.
Elle se rendit alors compte d'une présence derrière son dos, mais aussi qu'elle s'était inconsciemment éloignée des autres. Elle posa une main sur son poignard et ferma les yeux. Ca se déplaçait et c'était trop léger pour être un Mercenaire et trop calculé pour être un animal. Un Marchombre ou un traitre qui aurait rejoint les rangs du chaos. La lame glissa lentement hors de son fourreau. Était-ce hostile ? Elle eut la réponse à sa question quand elle entendit le bruit familier d'une corde d'arc qu'on tend. Mue par un réflexe qui lui sauva certainement la vie, elle fit volte-face et lança son poignard avec une précision meurtrière.
La lame se ficha dans un tronc d'arbre avec un bruit mat, quinze mètres plus loin. Il n'y avait personne. Ellana saisit son second poignard et s'avança. Après avoir vérifié s'il n'y avait plus de danger, elle délogea sa lame de l'écorce. Ses yeux tombèrent alors sur l'arme qui avait failli lui prendre la vie. Au sol, il restait l'arc et une flèche. Elle se pencha et les ramassa. Son coeur rata un battement. Des armes des Mercenaires ! Elle reconnaîtrait le bois noir de l'arc et la pointe de la flèche, encore mouillée de poison, entre tous, elle en avait vus trop bien souvent.
Sans un regard en arrière, elle se précipita vers le campement des émissaires de l'Empire où Altan, Bjorn et Sayanel avaient rejoint les autres après les négociations.

--

Harryo jura entre ses dents. Ca lui apprendrait à sous-estimer ses adversaires. La Marchombre, comme avertie par une sixième sens, avait perçu son attaque et l'avait touchée. Une longue estafilade, due au poignard qu'Ellana avait lancé, s'étirait le long de son bras, heureusement peu profonde. Mais l'amour-propre de la Faëlle en avait pris un coup, elle ne répéterait pas deux fois la même erreur.
Cependant, même si elle n'avait pu atteindre sa cible, elle avait parfaitement accompli la mission donnée par la Reine: envenimer les négociations entre l'Empire et les Mercenaires du Chaos qui visaient une invasion des terres d'Helwaren. Pour commencer, elle avait subtilisé un poignard dans les réserves des envoyés de Sil'Afian. Ensuite, elle s'était glissée du côté des Mercenaires et avait tué un archer avec ce même poignard. Laissant l'arme sur les lieux du crime, elle s'était emparée de l'arc et de flèches avant de retourner de l'autre côté. Sa tentative d'assassinat n'avait pas porté ses fruits, elle en était la seule fautive, mais la Marchombre, à cet instant, montrait l'arc et les flèches aux siens.
Un sourire étincelant s'étira sur son visage. Voilà que, grâce à elle, les négociations de guerre étaient vouées à l'échec. Quant à la Marchombre, elle aurait d'autres occasions de s'occuper de son cas, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse rendre son dernier souffle à cette chienne. Comme faveur pour ses longues années de travail et d'obéissance, elle demanderait alors à la Reine d'user de son pouvoir de reprogrammation mentale sur le Cavalier rouge.
La jeune femme s'enfonça dans les bois, prit de la vitesse, bondit... et s'envola en prenant la forme d'un petit rapace blanc. L'animal lança un cri dans la nuit avant de se fondre dans la pénombre.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyDim 21 Nov - 14:16

Suite.



La Porte du Chaos
19. Edwin

La douleur infinie de celui qui reste
Comme un pâle reflet de l'infini voyage qui attend
Celui qui part

Pierre Bottero, Ellana l'Envol

Dans le campement des Alaviriens, que Nillem, Essindra et Azan avaient rejoints, des éclats de voix retentissaient, additionnés d'expressions de colère et d'accusations de trahison.
- Vous avez trahi notre confiance ! Cria Bjorn.
- Vous avez osé tuer nos sentinelles ! Répondit Nillem sur le même ton.
- Traitres !
- Soyez maudits !
- Jamais l'Empire ne fera confiance aux Mercenaires !
- Alors vous mourrez tous sous la rage de la Reine d'Helwaren !
- Et vous serez les premiers à périr !
A bout de nerfs, Altan utilisa un dessin pour amplifier sa voix.
- Silence !
L'ordre avait couvert le brouhaha. Tous les regards se tournèrent vers le dessinateur.
- Si nous ne gardons pas notre calme, ces négociations se termineront dans un bain de sang, poursuit-il d'un ton plus posé, mais où perçait toujours la tension. Nous nous devons de trouver un compromis.
Dans l'assemblée, Mercenaires du Chaos comme émissaires de Sil'Afian s'efforcèrent de garder leurs accusations pour eux.
- Nous, envoyés par l'Empereur, vous jurons que nous n'avons pas même quitté notre campement cette nuit.
- Il en va de même pour nous ! S'empressa d'ajouter Essindra.
D'emblée, Bjorn fit un pas un avant et prit vivement la parole.
- Je ne crois pas un mot qui sorte de la bouche de cette vipère !
- Stop ! Cria une fois de plus Altan alors que la situation s'envenimait à nouveau.
Essindra s'apprêtait une fois de plus à riposter quand Azan posa une main sur son épaule. Pendant une seconde, les deux Mercenaires partagèrent un regard intense, d'abord confus, puis soudainement entendu quand une étincelle s'alluma dans les yeux d'Essindra. Enfin, le Mentaï s'avança, confiant, presque souriant, et tendit la main. Dans sa paume reposait une petite sphère translucide.
- Mes chers amis alaviriens, j'ai le pressentiment que ceci saura vous convaincre du bien fondé de notre proposition.
- Qu'est-ce que... ? Commença Siam.
- Une sphère de vision ! S'exclama maître Duom.
- Cette sphère, continua Azan, a conservé des images de ce qu'il s'est passé lorsque votre ami Frontalier est venu au secours de la jeune Ewilan.
Ellana, qui s'était jusque là tenue à l'écart de la discussion, s'approcha vivement. Le coeur de la Marchombre battait à cent à l'heure.
- Edwin !
Lorsqu'elle prononça son nom, elle leva les yeux vers les Mercenaires du Chaos. Le regard de Nillem lui faisait froid dans le dos. Il était lourd de sens, comme s'il savait que ce que la sphère allait leur montrer ne serait pas une bonne nouvelle. Ellana sentit son sang se glacer dans ses veines alors qu'elle voyait Essindra lui rendre le même regard.
- Vite, vite ! Pressa Siam. Utilisez-la ! Je veux voir mon frère !
- Oui, oui, je m'en occupe ! Rétorqua Altan en s'emparant de la bille translucide.
Le dessinateur prit la sphère que le Mentaï lui tendait, la main tremblante, et la laissa au centre de sa paume, à la vue de tous. Il s'adressa à ceux qui n'avaient jamais assisté à la projection d'une sphère de vision.
- Quand je l'enclencherai par dessin, des images vont défiler au-dessus de ma main. Ces images ont été conservées par la sphère, elles nous montrent ce qu'il s'est passé à l'endroit où elle était placée.
- Près de la Porte qui s'ouvre sur Helwaren, compléta Nillem.
- D'accord, allons-y... soupira Altan Gil'Sayan.
Le dessinateur sembla se concentrer quelques secondes, et la petite sphère translucide se mit à scintiller doucement. La lueur claire s'éleva au-dessus de la paume d'Altan, éclairant les visages ébahis de ses compagnons, et des images indistinctes se mirent à clignoter rapidement dans la lumière.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Demanda Salim.
- Tais-toi ! Lui ordonna rudement Ellana.
Et une salle apparu dans la lumière, une salle sombre, éclairée seulement par quelques torches. Dans le fond de cette salle, on pouvait apercevoir une étrange sculpture en forme de porte couverte de signes étranges. Mais avant que les compagnons ne puissent détailler cette première vision, une silhouette apparut, Ewilan. Elle traversait la salle en courant, mais s'arrêta à mi-chemin en entendant des bruits de combats, juste derrière la porte qu'elle venait de franchir. Puis un cri retentit. Un cri d'Edwin. « Cours, Ewilan, n'oublie pas ! » A contrecœur, la jeune fille fit volte-face et fuit les souterrains. Ewilan disparut de la vision.
Les quelques secondes qui suivirent s'écoulèrent, dans le camp, en silence, alors que des cris retentissaient et des lames s'entrechoquaient en dehors du champ de perception de la sphère. Enfin, la porte par laquelle Ewilan était entrée s'ouvrit sur Edwin. Tous les compagnons retinrent leur souffle. Il traversa la pièce, s'arrêtant pour regarder la Porte du Chaos qui s'était mise à briller d'une lumière rouge qui n'augurait rien de bon, et atteignit la porte qu'Ewilan avait empruntée pour s'enfuir, la verrouillant rapidement avant de dégainer son sabre.
Cinq Mercenaires du Chaos étaient entrées à sa suite. Ellana reconnu immédiatement Nillem. Ce dernier fit un geste et ses sbires se dirigèrent vers le Frontalier. Ils tombèrent, un à un, sans pouvoir le mettre en danger. Finalement, Nillem s'avança et ils engagèrent le combat. Le Mercenaire était dans une situation précaire, car, même si Edwin était épuisé par ses batailles précédentes, il lui restait encore assez de force pour abattre son adversaire. Petit à petit, Nillem se vit perdre du terrain face au Frontalier qui multipliait les coups de maître et blessait le Mercenaire à chaque botte alors que celui-ci comprenait que sa fin était proche.
Mais ils rompirent le combat. Quelque chose d'étrange se produisit. Les runes, sur la Porte, se mirent à briller de plus en plus fort. Puis la sculpture vibra et ce qui représentait les battants de la Porte du Chaos disparu. A la place, un écran de fumée noire et inquiétante cachait la vue. Une ombre bondit hors de la fumée. La seconde suivante, Edwin tranchait un tentacule noir et fumant qui s'était enroulé autour de sa cheville.
Le Frontalier se tourna vivement vers la Porte et fit plusieurs pas en arrière. Une multitude de tentacules fusèrent hors de l'obscurité. Le sabre siffla dans l'air, tranchant chaque nouvelle agression. Mais un tentacule plus épais et vicieux sortit de l'ombre et emprisonna sa jambe.
Les compagnons hoquetèrent en voyant leur ami tomber, la jambe brisée, et se débattre dans l'étreinte nauséabonde. Il lâcha son sabre, tendit le bras pour récupérer son arme et trancha à nouveau. Mais les tentacules sécrétèrent un liquide verdâtre et fumant qui attaqua son armure comme de l'acide.
Un cri s'étrangla dans la gorge d'Ellana.
- Non...
Edwin glissa sur le sol. Les tentacules l'attiraient vers la Porte du Chaos. Le Frontalier se débattit encore, enfonça ses ongles dans la terre battue, puis disparut dans la gueule noire qui se referma sur lui.
Un silence de mort frappa comme une masse le campement des Alaviriens. Même les Mercenaires du Chaos n'osèrent troubler le silence. Dans la paume d'Altan, la lumière de la sphère de vision perdit en intensité et les images disparurent, jusqu'à ce que la petite pierre s'éteigne complètement.
- Tout est de votre faute ! Hurla Siam en dégainant son sabre.
Le visage ruisselant de larmes, la jeune Frontalière s'élança vers les Mercenaires.
- Siam !
Ellana se précipita, suivie de Bjorn, et ils retinrent la jeune fille. Siam s'effondra dans les bras d'Ellana. La Marchombre elle-même était dans un état second. Elle n'avait pas conscience de ses propres larmes et sa propre douleur était comme contenue, lointaine même. La jeune femme était sans force et elle berçait dans ses bras une Siam qui ne pouvait que crier sa douleur d'avoir perdu son frère.
Les Mercenaires du Chaos se retirèrent sans un bruit vers leur campement.
- EDWIN !
- Chuuut, Siam... Sois forte, il aurait voulu que tu sois forte.
- Grand frère...
- Ton frère t'aimait tant, il savait que tu serais capable de prendre sa place... Ne pleure pas, nous sommes là, avec toi... Il va tellement nous manquer...
La jeune Frontalière leva les yeux et croisa ceux de la Marchombre. Ellana sentit quelque chose se briser en elle quant elle plongea dans les yeux bleus de la jeune fille.
- Oh, Ellana !
Elles tombèrent en larmes, sanglotantes, l'une dans les bras de l'autre. Siam avait perdu son frère, Ellana l'homme qui partageait sa vie. Les deux jeunes femmes pleurèrent pendant des heures, jusqu'à ce que le soleil se lève. Siam s'endormit, ivre de larmes, dans les bras de la Marchombre qui savait qu'elle ne pourrait dormir en paix avant longtemps.
Les Alaviriens décidèrent de prendre leur temps avant de retourner vers Al-Jeit. Ils en avaient tous besoin.

--

Les Alaviriens étaient en train de défaire leur campement quand Sayanel, qui était resté invisible depuis le début des négociations, apparut comme une ombre et glissa quelques mots à l'oreille d'Ellana.
- Il y avait une femme dans les bois, ni Marchombre, ni Mercenaire. Je crains que ce ne soit bien pire que ce que je pensais.
- Qui est-elle ?
- Je ne saurais le dire, mais j'ai eu l'intime sentiment...
- Qu'y a-t-il ?
- ... qu'elle n'était pas humaine.
La jeune femme écarquilla ses yeux rougis par l'émotion et les plongea dans ceux du Marchombre.
- Elle viendrait de cet autre monde... soupira Ellana alors qu'une idée naissait dans son esprit.
Un bouffée d'espoir l'envahit, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Sayanel qui fronça les sourcils d'une façon inquiétante.
- A quoi penses-tu ?
L'espoir était infime, des plus ténus et impalpables. Dans sa douleur, Ellana sourit. Le maître Marchombre ne comprit pas et ils furent interrompus avant qu'il ne puisse questionner la jeune femme.
- Ellana ! Ellana ! S'écria Salim en accourant.
La Marchombre le laissa reprendre son souffle.
- Qu'ont-ils dit à propos de Camille ?
- Eh bien, ils nous ont dit que le temps arrangerait les choses...
- Tu en es sûre ?
- Non, répondit-elle tout net. Je ne fais pas confiance aux Mercenaires du Chaos, ce qui veut dire que nous irons chercher nos réponses et nos solutions par nous-mêmes, n'est-ce pas, jeune apprenti ?
Elle n'avait pas parlé sur un ton enjoué comme elle en avait l'habitude quand elle s'adressait à lui, mais sa voix était porteuse d'une douceur qui lui fit chaud au coeur. Son professeur avait perdu beaucoup, mais Salim savait qu'elle était forte, plus forte qu'il ne le serait jamais, et que, encore une fois, elle se relèverait. Ses yeux se mouillèrent d'émotion et d'admiration.
- Merci, Ellana.

--

- Belle vue ?
Edwin rit en apercevant le Cavalier pâle au faite de sa Tour.
- Oh, oui, pas mal, j'ai connu mieux, répondit Jilano en se laissant tomber du toit, rejoignant le Frontalier un peu plus bas.
Le Marchombre et le Frontaliers avaient facilement sympathisé. Ayant tous deux été réanimés en Helwaren avec une trentaine d'années et étant les seuls à regretter Gwendalavir, ils se retrouvaient assez souvent pour s'entrainer au combat ou parcourir les interminables steppes d'Helwaren.
Jilano était vêtu d'une armure de cuir gris très semblable aux vêtements des Marchombres de Gwendalavir. A l'instar de ces derniers, elle lui donnait une grande liberté de mouvement et était des plus légères. Le Frontalier, lui, portait une armure de cuir noire renforcée de pièces de métal sombres.
Edwin se mit à faire les cent pas alors que le Marchombre commençait ses étirements quotidiens.
- Un problème ? Demanda-t-il.
Le Frontalier soupira.
- Harryo est partie en Gwendalavir ce matin.
- La Cavalière blanche est plus à craindre que la Reine du Chaos elle-même.
- C'est bien ce que je redoute... Elle a une dent contre Ellana.
- Oh... Je crois deviner pourquoi, sourit Jilano.
Se redressant, le Marchombre lui fit face.
- Ellana est forte. Je le sais, c'est moi qui l'ai formée. Elle sera prudente et percevra le danger si elle croise sa route.
- J'aimerais pouvoir être aussi serein que toi !
- Mais je ne suis pas serein... J'ai peur, non seulement pour Ellana, mais aussi pour Gwendalavir.
Leurs regards se croisèrent. Jilano reprit.
- La Reine reste très secrète sur ses projets, mais je peux presque affirmer que l'Empire ne l'intéresse pas vraiment. La raison pour laquelle elle nous a lié à elle et nous utilise contre les Mercenaires est parce qu'elle craint que ceux-ci n'envahissent son royaume. Mais la Cavalière blanche...
- Harryo est dangereuse pour Gwendalavir. Elle veut l'Empire, elle veut le pouvoir et, plus que tout, elle veut se venger et tout détruire sur son passage.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
DarkDream
Clafoutis suprême
DarkDream


Féminin Nombre de messages : 1591
Age : 33
Date d'inscription : 21/03/2006

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyDim 21 Nov - 15:28

Tiens, toi non plus tu ne peux pas t'empêcher de créer une sorte de "monde des morts" pour récupérer les persos morts ? x'D
C'est dommage, je ne trouve pas que les persos "se ressemblent", c'est souvent le cas dans les fanfics, mais les persos de Pierre sont tellement présents et "réels" que ça se ressent plus avec eux. Ca m'a surtout frappé avec Jilano et Sayanel dans ta fic, c'est pas du tout eux( ptet parce que je suis très exigeante en ce qui les concerne ^^).

J'ai bien aimé sinon cherry
Revenir en haut Aller en bas
http://cherrystudio.hbg.com
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyDim 21 Nov - 16:27

Oui, je suis au courant, je sais que Sayanel et Jilano ne ressemblent pas vraiment à ceux des livres ^^". J'essaye de faire au plus simple, ne pas aller dans le détail, mais c'est vraiment difficile. Enfin, ces deux là n'ont ici que des rôles secondaires, ça arrange déjà un peu les choses. C'est surtout le personnage d'Ellana qui me pose des difficultés. Lire ses aventures dans les romans, c'est facile et passionnant, mais écrire avec elle, c'est vraiment délicat et je ne suis jamais satisfaite du résultat =/.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
JilanoAlhuin
Ptit clafoutis avec une cerise =D
JilanoAlhuin


Féminin Nombre de messages : 45
Age : 27
Date d'inscription : 21/10/2010

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyJeu 23 Déc - 18:00

escuse moi je suis parti assez longtemps et je n'avait pas vu ton histoire...enfin, je l'ai beaucoup aimé et je l'ai copié sur world et imprimé et relier(fil de couture) donc jaurai aimé savoir si tu avait une image pour la premiere de couverture et un resumé pour la dernire...merci et continu^^ tu écrit tres bien.je suis jalouse...
Revenir en haut Aller en bas
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyVen 24 Déc - 1:02

Waw, tu as carrément tout imprimé =O.
Merci, je suis flattée !

Non, je n'ai pas d'image ni vraiment de résumé, mais, si tu y tiens, je peux essayer de faire ça le weekend Wink .
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyDim 23 Jan - 17:09

La suite de la Porte du Chaos s'intitulera Les Cavaliers de l'Apocalypse.
Je vous dirai où on peut la lire quand j'aurai fini le premier chapitre.
Ceci est donc le dernier chapitre de la première partie.
Bonne lecture.

La Porte du Chaos
20. Les hérauts de la Reine

Lil'Kiptian, le plus autoritaire des empereurs de Gwendalavir, n'a jamais envisagé d'interdire une vie de famille aux Sentinelles. Non par bonté d'âme, mais par souci d'efficacité. En leur laissant goûter au bonheur, il savait qu'elles seraient intraitables sur sa défense...
Maître Carboist, Mémoires du septième cercle
Pierre Bottero, La Quête d'Ewilan, tome 3, L'Île du Destin, page 147.

Le centre d'Helwaren comptait cinq lieux de commandement: la Tour de la Cavalière blanche à l'Est, la Tour du Cavalier rouge au Nord, la Tour de la Cavalière sombre à l'Ouest, la Tour du Cavalier pâle au Sud et, au centre de ce maelström, le Palais de la Reine.
La raison pour laquelle les Mercenaires prenaient cet endroit pour leur éden échappait encore à Edwin. C'était un endroit hostile, au paysage sec et ravagé, et au ciel constamment obscurci par de lourds et menaçants nuages rougeoyants. La terre était trop sèche et gorgée de poison pour y faire pousser quoi que ce soit et les créatures qui y vivaient, y compris les habitants humanoïdes, étaient tout aussi dangereux et féroces que ce pays. Peu de gens seraient capables d'y survivre, et les Mercenaires du Chaos n'en faisaient pas partie. Le Cavalier rouge se demandait souvent, depuis qu'il était ici, quel fanatisme ou quelle prophétie folle avait bien pu pousser ces alaviriens à venir jusque là. Il n'avait pas de réponse à cette question, mais cela ne passait pas outre ses tracas actuels. D'ailleurs, il n'avait jamais vraiment compris pourquoi des hommes et des femmes se sentaient le besoin de répandre le chaos dans l'Empire...
Autrefois, il serait resté calme et nostalgique en repensant à son passé, mais, désormais, des toxines coulaient dans ses veines et sclérosaient son esprit, l'empêchant de réfléchir clairement, faisant bouillir le sang dans ses veines. Il savait qu'Harryo était pour beaucoup de choses dans ce qu'il lui arrivait. Le poison qu'elle avait lié à son coeur le changeait, il le sentait au plus profond de lui-même, et faisait de lui, jour après jour, un tueur. Un Tueur.
Outre une vie nouvelle et une jeunesse retrouvée, le Frontalier sentait qu'un nouveau sentiment avait ressuscité, un sentiment qu'il croyait avoir banni de son être à tout jamais... la soif de sang.
- Edwin !
L'appel d'Harryo le sortit de sa rêverie. Ils chevauchaient côte à côte sur la large chaussée qui quittait le palais. Alek-Iramstro, sa monture, marchait au pas au même rythme que celle de la Faëlle. A quelques mètres derrière eux, les Cavaliers sombre et pâle avançaient en silence.
La jeune femme, véritable revenante, braquait sur lui des yeux noirs comme des perles d'ébène.
- Une fois en Gwendalavir, je nous guiderai pour accomplir notre première mission. J'en ai déjà parlé à Alhuin et Morienval, aucun de vous ne devra trop s'éloigner de moi ou ce geste sera considéré comme une trahison, dit-elle d'un ton dur.
- Je sais... répondit le Cavalier Rouge d'une voix grave et froide.
Harryo coula un regard langoureux vers l'homme qu'elle avait ensorcelé. Ici, en Helwaren, où la présence de la Reine se sentait dans le moindre grain de poussière, son emprise sur Edwin était plus puissante que jamais. Une fois que sa souveraine lui en donnerait l'autorisation, elle s'occuperait cette Marchombre qui hantait encore si souvent l'esprit de son compagnon.

--

Enfin, après une longue heure de chevauchée, les Cavaliers aperçurent la lumière de la Porte à l'horizon. La haute sculpture se dessinait de plus en plus clairement dans la roche sombre de la montagne à mesure qu'ils s'en approchaient et les dessins complexes qui la couvraient se faisaient de plus en plus nets. Même si aujourd'hui il regardait avec envie ce passage vers Gwendalavir, cette vision laissait un goût bien amer au Frontalier. Dans sa mémoire, le souvenir de tentacules noirs l'étreignant à lui briser les os, le trainant en Helwaren, et la brûlure atroce qui avait consumé son corps d'homme, était encore trop vivace.
Finalement, ils arrivèrent au pied de la falaise dans laquelle était taillée la Porte du Chaos. Harryo mit pied à terre et s'approcha. Elle enleva méthodiquement ses gants de cuirs et posa sa main nue sur la pierre froide. Les runes rougeoyantes qui illuminaient la Porte devinrent plus claires et virèrent progressivement au blanc éclatant. Un bruit de tonnerre se fit entendre quand les deux pans de pierre se mirent en mouvement pour laisser passer les cavaliers.
La Porte du Chaos était ouverte. Un rideau de flammes s'éleva et, une fois Harryo en selle, les quatre Cavaliers bondirent hors d'Helwaren, vers Gwendalavir.

--

En passant la Porte, leurs monstrueuses montures prirent l'apparence de chevaux puissants et agressifs. Les bêtes galopèrent sans la moindre hésitation et traversèrent la vaste plaine.
Ils n'étaient pas sortis par les sous-sols de la forteresse des Mercenaires et, quand Edwin jeta un regard en arrière, il n'aperçut que le mur de pierre nue d'un rocher. A voir les hautes herbes, la prairie qui semblait se prolonger à l'infini et, au loin, la Forêt d'Ombreuse qui se profilait telle une jungle sombre et hostile, ainsi que les pics acérés des Dentelles Vives qui semblaient prêts à déchirer le ciel, le Frontalier n'eut aucun doute sur leur lieu d'arrivée. Par un stratagème qu'il ne s'expliquait pas, ils n'étaient pas arrivés dans la Forteresse où était pourtant située la Porte du Chaos. La Reine était-elle donc si puissante qu'elle était capable de les emmener partout en Gwendalavir ? Il fronça les sourcils. Seuls les Ts'liches pouvaient forcer des êtres vivants à se déplacer de la sorte. Se concentrant sur sa course, il laissa de côté cette question. Elle était loin d'être la plus urgente et, surtout, il avait des problèmes plus conséquents à régler.
Ils s'arrêtèrent à la nuit tombée dans un bosquet près d'une piste. Il identifia l'endroit comme étant aux alentours du château des rêveurs, Ondiane. Immédiatement, Eléa fit apparaître un feu au centre de ce qui allait leur servir de campement, ou plutôt de lieu de réunion pour cette première sortie hors d'Helwaren. Harryo leur rapporta les derniers mouvements en Gwendalavir. Les Mercenaires du Chaos tentaient de bâtir une alliance avec l'Empire pour combattre la Reine et, quelques jours auparavant, des émissaires des deux camps s'étaient rencontrés aux abords des Dentelles vives. Elle ajouta aussi qu'une jeune et talentueuse dessinatrice avait été privée de son don par la torture des Mentaï. Ewilan, évidemment. Ces informations n'échappèrent pas à Edwin et se fichèrent en lui comme, enfin, un but à atteindre, une raison de se battre. Il devait se séparer du quatuor, absolument, son sang bouillait à cette idée, et son coeur, dont il s'efforçait constamment de calmer l'empressement, battait comme il n'avait plus battu depuis longtemps. Les quitter et rejoindre les émissaires de l'Empire. Au plus vite.
Les discussions continuèrent, on s'emporta brièvement, on reprit son calme, ... quand soudain...
- Taisez-vous !
Edwin sortit doucement son sabre de son fourreau en un chuintement presque inaudible. Il fit signe aux trois autres de rester sur leurs gardes et qu'un ennemi approchait. Jilano dégaina ses deux poignards, Harryo encocha une flèche, caressant les plumes au bout de la hampe, même Eléa saisit une petite dague à sa ceinture. Mais aucun bruit ne se fit entendre.
Le Frontalier, qui était à côté de la Faële, lui jeta un regard en biais... avant de lui asséner un coup brutal sur le côté de la tête avec la garde de son sabre.
La Cavalière blanche s'écroula net, inconsciente. Les deux autres le regardèrent avec un sourire en coin. Le silence de la surprise ne s'éternisa pas et les deux autres Cavaliers se comportèrent avec plus de naturel qu'il ne leur en avait vu jusque là.
- Je te remercie, prononça poliment Eléa.
Sans attendre, Edwin rassembla ses affaires et saisit la bride d'Alek-Iramstro.
- Je vais rejoindre les émissaires de l'Empire, lâcha-t-il dans un souffle.
La dessinatrice et le Marchombre partagèrent un regard entendu.
- Je rentre en Helwaren. Je dirai à la Reine qu'Harryo nous a demandé de nous séparer pour espionner les différentes personnalités importantes de Gwendalavir ou quelque chose comme ça, annonça Eléa. J'improviserai un mensonge ou deux.
Jilano sembla réfléchir, les yeux rieurs.
- Eh bien, de mon côté, je vais prendre le risque de m'attarder un peu plus et profiter de cette belle soirée étoilée.
Edwin les observa alors qu'ils enfourchaient leurs montures respectives.
- Je prend toute la responsabilité de cet acte sur moi, dites-le à la Reine, je ne tiens pas à vous mêler à cela.
Ils se saluèrent brièvement, puis partirent chacun dans une direction différente, lançant leurs chevaux au galop.
Dans le bosquet, la Faële gisait toujours, inerte. Dans quelques heures, elle se réveillerait, furieuse, et se jetterait à la poursuite du Cavalier rouge. En attendant, celui-ci filait, bride abattue, penché sur l'encolure de son cheval, vers la liberté, et chaque foulée de sa monture l'éloignait un peu plus de la Cavalière blanche. Les émissaires de l'Empire devaient être à un ou deux jours des Dentelles Vives, en direction d'Al-Jeit. Progressant en groupe, ils prenaient plus longtemps qu'un cavalier seul. Et ce cavalier solitaire qui chevauchait au coeur de la nuit dans sur la pleine, ne chevauchait pas animal ordinaire.
Alek-Iramstro poussa un hennissement rauque et continua sa course folle sans ressentir la moindre once de fatigue, une véritable machine de chair et de sang.

--

La nuit suivante, Edwin chevauchait toujours à la même allure. Son corps, imprégné du pouvoir d'Helwaren, était aussi infatigable et solide qu'Alek-Iramstro. Des heures d'un galop endiablé n'avaient entamé ni son endurance ni sa détermination, même s'il ne doutait pas que, à quelques heures de lui, Harryo, emportée par la rage, le coursait telle une furie. Pourtant, malgré son empressement, le Frontalier exaltait de sentir à nouveau le vent froid de Gwendalavir en cette nuit, de humer les odeurs de la nature luxuriante alors que le sol d'Helwaren était stérile comme un désert.
Quelques heures auparavant, il avait passé les Dentelles Vives par la Passe de la Goule, alors que le soleil était haut dans le ciel. Il ne devait plus être très loin des émissaires de l'Empire.
Il infléchit sa trajectoire et, gravissant une colline, il aperçut au loin la route qui menait à Al-Jeit. Sans la quitter des yeux, ils décida de la suivre en parallèle, gardant une centaine de mètres entre lui et la route. Il ne désirait pas croiser une patrouille, quoiqu'il doutât fort d'en rencontrer en pleine nuit, tout en gardant la route à portée de vue au cas où un feu de camp en bordure de la chaussée lui indiquerait l'emplacement des envoyés de Sil'Afian qui, il l'espérait, comptaient parmi eux quelques visages familiers.
Peut-être était-ce le hasard, peut-être était-ce la chance ou encore l'acuité incroyable de sa vision, mais une maigre lueur en marge de la route capta son regard. Son coeur bondit dans sa poitrine. Un feu de camp. Il talonna derechef sa monture et fila droit vers le campement.
Il devait être à environ un demi-kilomètre de sa destination quand il entendit le sifflement particulier d'une flèche d'Harryo. La Faëlle utilisait d'autres matériaux pour confectionner ses munitions, ce qui leur donnait comme caractéristique d'émettre un son plus aigu lorsqu'elles fendaient l'air. Comme à cet instant.
Alek-Iramstro poussa un hennissement strident en s'écroulant violemment, faisant un tonneau dans l'herbe que sa vitesse ne rendit que plus brutal. Une flèche avait transpercé sa jambe et l'animal, couché sur le flan, tremblait de tout son corps. Edwin ouvrit les yeux après un vertigineux vol plané, et se leva, chancelant. Il devait avancer, le campement n'était qu'à quelques centaines de mètres et il n'aurait pas d'autre chance. Claudiquant sur sa jambe blessée lors de la chute, il commença à se trainer dans les hautes herbes, le souffle court. Coûte que coûte, il retrouverait ses compagnons et donnerait l'alerte.
Mais Harryo n'était pas du même avis. Un second sifflement. Le Frontalier ne put retenir un cri quand une nouvelle flèche transperça sa cuisse valide. Il tomba de tout son long. Non, il était hors de question d'abandonner maintenant, pas si près du but ! Il poussa un grognement de rage, se redressa, brisant la flèche, et , plus déterminé que jamais, se mit à courir sur ses jambes flageolantes, trébuchant, mais se relevant toujours à chaque fois.
Là, il apercevait la lumière du campement, les émissaires avaient même certainement entendu son cri et le hennissement de sa monture. L'idée de retrouver ses compagnons lui insuffla le courage nécessaire pour ne pas baisser les bras. Harryo n'oserait jamais encocher de troisième flèche, cela pourrait le tuer et elle tenait trop à lui pour mettre sa vie en danger.
Le Frontalier reprenait espoir quand, au loin, il entendit le bruit d'un galop effréné.
- Edwin ! Hurla Harryo en bondissant de sa monture.
La Faëlle s'élança vers lui et le plaqua au sol, posant le fil glacial de sa dague sur sa gorge.
- Tu n'aurais pas dû faire cela, Edwin, tu vas le regretter.
Un sourire fatigué, mais plein de sombres promesses, se dessina sur le visage de la jeune femme. Elle appuya un peu plus la lame sur son cou, jusqu'à ce que du sang se mette à perler sur la peau.
- Il y a quelqu'un, là-bas ! Cria une voix que le Frontalier reconnu aisément, celle de Bjorn.
D'autres cris retentirent et il sentit une bouffée d'espoir. C'étaient ses compagnons. Altan, Bjorn, Siam, Salim, ...
- Edwin !
La voix d'Ellana provoqua un véritable électrochoc. Le guerrier s'ébroua et fit basculer Harryo dans l'herbe. Bondissant sur ses pieds, il se mit à claudiquer vers les Alaviriens. Il eut juste le temps d'apercevoir leurs regards étincelants avant que la Faëlle pousse un rugissement inhumain. Il fut alors entouré d'une lumière rouge vif, sa vision se brouilla et il bascula dans les ténèbres.

--

Toute lueur avait maintenant disparu et les Alaviriens se tenaient là, dans les hautes herbes, le souffle coupé. A leur pieds, des taches de sang, des traces de lutte, une flèche brisée, ... Ellana fut la première à reprendre ses esprits et, quoique encore sous le choc, elle se pencha pour ramasser le morceau de flèche. C'était la même que celle qui avait tué la sentinelle des Mercenaires du Chaos au Gouffre du Fou.
Ce sang, ces voix, ... Elle n'avait pas rêvé. Dans les éclats de lumière rouge, elle avait aperçu son visage et son coeur en avait presque défailli. Ce ne pouvait être une vision, et ces traces en étaient la preuve tangible. De plus, elle n'était pas la seule...
- Dites-moi que je n'ai pas rêvé ! S'exclama soudain Altan, les yeux hagards.
Bjorn posa une main sur son épaule pour calmer le dessinateur.
- On a tous vu.
- C'est la même flèche qui a été retrouvée sur le cadavre du Mercenaire du Chaos.
Tous se tournèrent vers la Marchombre et Siam s'approcha d'elle pour contempler l'objet sur lequel du sang séchait déjà. Elle partagea un regard avec Ellana qui parla d'une voix glaciale.
- Comment est-ce possible ? Qui est cette femme ? Comment ont-ils disparu ? D'où viennent-ils et où sont-ils à cet instant ? ... Je n'ai réponse à aucune de ses questions, mais rien ne m'empêchera de trouver les réponses.
C'est à ce moment que Salim arriva.
- Maître Duom est resté près du chariot avec Daïd. Quelqu'un a vu Sayanel ?
La question de l'apprenti Marchombre resta en suspens.
Altan se racla la gorge.
- La seule chose que je puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas utilisé un pas sur le côté. Je ne sais à quelle magie nous avons à faire, mais c'est effrayant.
- D'accord, retournons au campement. Il fait nuit, il faudra attendre le matin pour revenir ici et voir si nous pouvons trouver des indices, annonça Bjorn.
Encore secoué par ces visions fugitives, ils se dirigèrent en silence vers le chariot. Ellana resta en retrait, perdue dans ses pensées. Mais la jeune Frontalière la rejoint rapidement.
- Ellana, je crois que je connais cette femme.
La Marchombre plongea son regard dans celui de la jeune femme et leurs mains se serrèrent d'émotion.
- Elle est Faëlle et Frontalière, elle a vécu à la Citadelle. Pendant des années, nous l'avons tous crue morte, mais elle est réapparue et, quelques semaines avant que mon frère...
Sa gorge se nouait de chagrin et des larmes glissèrent sur ses joues.
- Quelques temps avant qu'Edwin ne... ne s'en aille... ils se sont vu. Je te jurerais qu'il n'était plus le même après ça, il était préoccupé...
Siam marqua une pause, réprimant un puissant sanglot.
- Elle s'appelle Harryo Ombrall.

--

Quand il ouvrit les yeux, le Frontalier se découvrit de retour en Helwaren, pieds et poings liés aux trône situé au dernier niveau de la Tour du Cavalier rouge. On lui avait retiré son armure et ses armes, et sa vision avait encore du mal à se réaccoutumer à la lumière vive du soleil pâle de ce monde.
Enfin, il distingua la silhouette de la Reine qui lui tournait le dos.
- Cavalier.
Il tressaillit. Sa souveraine lui fit face. Grande, élancée, dans une robe de voiles carmin et ocre, ses longs cheveux noirs tressés de fils d'or encadraient son visage fin, à la peau sombre et mordorée et aux grands yeux marrons. Ses longs cils papillonnèrent, son expression passa progressivement de grave à sereine.
Le Frontalier baissa la tête.
- Ma Reine...
- Relève les yeux, Cavalier, ce qu'il s'est passé hier m'importe peu, j'ai des questions plus importantes à régler et tu m'es trop utile pour que j'aie envie de me passer de toi.
Edwin contempla la souveraine d'Helwaren avec stupéfaction. Le regard de cette mystérieuse femme s'assombrit, avant de retrouver tout son éclat. Elle lui sourit.
- Aurais-tu quelque requête dont tu voudrais me faire part et qui ne mettrait pas en danger mon... entreprise ?
Pendant quelques secondes, il ne comprit pas. Puis la lumière se fit dans son esprit.
- Ma Reine ?
- Je suis à ton écoute.
- Une jeune dessinatrice, en Gwendalavir, a été privée de son pouvoir par les vils Mercenaires que nous combattons et notre science ne peut rien pour l'aider.
- Comment se nomme-t-elle ?
- Ew... Ewilan Gil'Sayan, elle n'est pas notre ennemie, elle...
- Bien, je ferais en sorte de créer un objet pour la soulager. Quelque chose d'autre ?
- Oui. La Cavalière blanche menace la vie de ma... de la compagne que j'ai dû quitter en Gwendalavir, Ellana Caldin. Serait-il possible de la convaincre de la laisser vivre ?
- Très bien. Faisons donc un compromis.
Edwin se força à rester impassible, mais, en son fort intérieur, il se préparait à tout.
- Je soignerais cette jeune dessinatrice et je tiendrais la Cavalière blanche à distance de ta compagne, mais tu me devras un service spécial en contre-partie.
- Ce sera fait, ma Reine.
La Reine d'Helwaren ébroua sa silhouette de statue et se mit à faire les cents pas.
- Nous comptons un traitre dans nos rangs qui fait circuler des informations qui me déplaisent fort à l'extérieur. Je voudrais que tu l'élimine.
Les liens qui tenaient les poignets et les chevilles du Frontaliers serrés au trône disparurent et il put enfin se lever. La Reine se dirigea vers lui et lui mit son sabre entre les mains.
- Tue le Cavalier pâle.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
gabrielle
Ptit clafoutis
gabrielle


Féminin Nombre de messages : 190
Age : 34
Date d'inscription : 03/01/2007

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyDim 23 Jan - 20:12

J'ai tout lu d'une traite, c'est vraiment génial ! Vivement la suite !
Revenir en haut Aller en bas
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyLun 24 Jan - 1:09

Merci !
Il faudra attendre un peu plus longtemps pour la suite, désolée.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyVen 18 Fév - 18:45

Je me suis souvenue qu'on m'avait demandé une illustration et, comme j'ai eu un moment de libre tantôt, j'ai fait un essai avec Photofiltre. Ce n'est pas du grand art, mais bon ^^".

"Edwin": Geralt de The Witcher 2
"Harryo": Rosario Dawson dans Le voleur de foudre (Perséphone)

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptySam 21 Mai - 18:10

Il y a encore des gens ici qui lisent la fanfiction ?
La suite arrivera début juillet. Si je n'ai pas de réponse d'ici là, elle sera quand même en ligne ici: http://ewilan.forumactif.fr/t1304-les-cavaliers-de-l-apocalypse-suite-de-la-porte-du-chaos
Et sur Fanfiction.net: http://www.fanfiction.net/s/7138870/1/Les-Cavaliers-de-l-Apocalypse

Voici l'illustration de cette seconde partie: (encore une fois tirée du jeu The Witcher)
Spoiler:

Et un petit truc pour faire patienter:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptySam 5 Jan - 14:50

Je passe en coup de vent pour dire que la fanfiction vient de se terminer.
Elle compte en tout quarante chapitres répartis en deux parties. Elle est entièrement disponible sur Fanfiction.net, sur Fanfic-fr.net et sur le forum "Le Monde d'Ewilan".

    I. La Porte du Chaos
    Lien 1: http://www.fanfiction.net/s/5345304/1/La-Porte-du-Chaos
    Lien 2: http://www.fanfic-fr.net/fanfics/Livres-Romans/L/La-qu%C3%AAte-d-Ewilan/La-Porte-du-Chaos/21452.html

    II. Les Cavaliers de l'Apocalypse
    Lien 1: http://www.fanfiction.net/s/7138870/1/Les-Cavaliers-de-l-Apocalypse
    Lien 2: http://www.fanfic-fr.net/fanfics/Livres-Romans/L/La-qu%C3%AAte-d-Ewilan/Les-Cavaliers-de-l-Apocalypse/39993.html

Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Moïra
Petit clafoutis sans cerises
Moïra


Féminin Nombre de messages : 1
Age : 31
Date d'inscription : 28/05/2013

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyMar 28 Mai - 3:01

Je suis tombée sur ta fic' hier, suite à un moment de nostalgie par rapport à cet auteur exceptionnel qu'est Pierre Bottero. Et je l'ai dévoré! Tu m'as tenu en haleine tout du long, ton histoire est géniale, ce que tu fais vivre au personnage c'est un truc de fou.. Je n'attend qu'une chose, c'est de savoir ce qui va leur arriver! je vais d'ailleurs rapidement me jeter sur la deuxième partie afin de le découvrir Smile

Et j'aurais voulu te dire merci aussi. Merci pour m'avoir de nouveau entrainée dans l'univers magique de Pierre Bottero. Parce que, même si, bien que vraiment très bon, ton style n'est pas celui , ô combien merveilleux de ce magicien des mots, même si tes personnages ne sont pas forcément assez poussés (en même tant, il est vrai que chacune de leurs personnalités est extrèmement complexes et que ça doit être assez dur à suivre.), c'est juste génial de les retrouver tous dans une nouvelle aventure, une nouvelle histoire que l'on n'a pas lu et relu jusqu'à la connaître par coeur.

Sur ce, bonne continuation et continue d'écrire, tu as vraiment du talent!! Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Ludovikka
Clafoutis vétéran
Ludovikka


Féminin Nombre de messages : 593
Age : 31
Date d'inscription : 25/07/2009

La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 EmptyLun 10 Juin - 15:55

Merci pour tous ces compliments, Moïra. C'est toujours encourageant de savoir que ce qu'on écrit plaît ^^.
J'espère que la deuxième partie te plaira tout autant, et peut-être même plus. J'ai donné mon maximum pour "Les Cavaliers de l'Apocalypse" et, d'après les commentaires que j'ai reçu, c'est beaucoup mieux que "La Porte du Chaos" !
Je te souhaite un bon moment de lecture et merci encore pour tes encouragements.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.fanfiction.net/u/1639869/
Contenu sponsorisé





La Porte du Chaos - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: La Porte du Chaos   La Porte du Chaos - Page 6 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La Porte du Chaos
Revenir en haut 
Page 6 sur 6Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6
 Sujets similaires
-
» l'harmonie et le chaos
» 3. La huitième porte

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les séries de Pierre Bottero :: Fan :: Écrits :: Fanfics sur une des séries de P. Bottero-
Sauter vers: