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 Assassin ou Marchombre ?

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Tàri Eledwhen
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Aimeriez-vous pouvoir acheter cette fic sous forme de livret dans un salon ou une convention ?
Oui
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 41% [ 9 ]
Non
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Pourquoi pas
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Total des votes : 22
 

AuteurMessage
mirana
Clafoutement bon
mirana


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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 23 Déc - 16:39

encore et toujours
à la boouurrre !!
(je parlai de moi)
ch'ui désolée de pas avoir pu poster mais l'ordi était devenu inacessible entre mon frère qu'est toujours dessus et mon frère qu'est encore dessus et en plus des cours ...
bref ch'ui nulle
ch'ui désolée

et je compte bien recommencer à te saoûler avec des "c'est trop bien" en attendent de trouver des choses constructives et utiles à dire

donc: "C'est TROP BIEN !!!"

si non tu demandais si tu respectais bien la philo des marchombres
donc
Vouuiii !! mais c'est quand même très différent de PB et heureusement si non ce ne serai pas très interressant
mais ton elfe-marchombre semble plus "sensible" ou montre plus ses sentiments que les autres, vis-à-vis des autres êtres vivants, plus dans l'attachement que dans la solitude
il semble plus "humain" (pas trouvé de meilleurs mots dsl) et moins distant
ceci n'est que mon avis

reprend vite
merci beaucoup !!
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Tàri Eledwhen
Ptit clafoutis
Tàri Eledwhen


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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 23 Déc - 19:35

Lol Mirana. Et bien je suis ravie que ça te plaise.
Disons que Adanën est un marchombre assez... spécial ^^

J'ai écris quelques lignes de suite, mais ce n'est pas très concluant et l'inspiration semble me fuir (même si je sais ce que je veux faire ensuite).

Mais j'avoue qu'entre vous qui me dites "tu respecte les persos mais c'est différent de ce que fait PB" et les membres du forum de Tara qui me disent "waaaa on dirait que c'est écrit par PB" je sais plus bien où je me situe, mais bon... ^^
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mirana
Clafoutement bon
mirana


Féminin Nombre de messages : 418
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 23 Déc - 22:41

^^
je comprend
mais tu as ton propre style même si au départ de la fic (de PB) tu étais plus proche de ce qu'il fesait !
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Titouan
Ptit clafoutis avec une cerise =D
Titouan


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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 23 Déc - 23:42

Ce que j'aime, c'est que c'est pas PB, c'est plus dans les histoire d'Ewilan ou Elana, mais ça garde l'esprit " marchombre ".
Tu fais du neuf avec du " vieux " !
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Tàri Eledwhen
Ptit clafoutis
Tàri Eledwhen


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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptySam 10 Jan - 20:10

Lol J'aime bien l'expression ^^

Voilà un petit bout de suite :


Non, c’était impossible ! Elle ne pouvait pas croire une chose pareille ! Elle ne pouvait avoir été aussi stupide !
C’était ces pensées qu’elle se répétait en boucle depuis qu’elle avait précipitamment quitté la demeure de son compatriote. Frustrée, énervée, elle courait sans but à travers les rues, insoucieuse, pour une fois, que son visage soit découvert par sa capuche qui avait basculé. Elle martelait furieusement le sol de ses talons comme pour se purger de sa colère, de son malaise… Oui de son malaise… Elle était en colère, car gênée. Elle était gênée ! Un comble pour celle qui était réputée sans-gêne. De quoi avait-elle l’air à présent ?! Ridicule ! Elle était ridicule à ses propres yeux et probablement aux yeux de Saltaro également. Comment, même prise de boisson, avait-elle pu se laisser aller à dire ce qu’elle s’était juré de taire ?! Comme s’il n’était déjà pas assez humiliant de se trouver gouvernée par son cœur !
Soudain, elle s’immobilisa et, sur ses traits, la hargne fit place à la lassitude. Elle n’était plus assassin, alors pourquoi ? Pourquoi continuer à observer le Code qui régissait leur communauté ? Pourquoi continuer à lutter contre ses sentiments, contre elle-même ? L’inanité de sa réaction la submergeant comme une vague gigantesque, la jeune femme se laissa tomber à genoux sur le sol boueux de la ruelle. Les regards moqueurs des passants, la souillure de sa combinaison et de ses cheveux trainant au sol… elle n’accorda d’attention à rien. Pourquoi n’aurait-elle pas droit au bonheur, comme tout le monde ?
Au moment même où elle pensait ces mots, leur incongruité, formulés par elle, étira les lèvres de la jeune femme en un sourire d’autodérision. Le bonheur ? Quelle fadaise ! Depuis ce jour maudit de son adolescence, l’elfe savait que ce n’était qu’un vain mot, une chimère. Une illusion destinée à tromper les adolescentes romantiques. Il était impossible de trouver quelque chose qui n’existait pas. De toute façon, elle n’avait pas besoin de bonheur. Elle n’avait besoin de rien ni de personne. De personne. Même pas de lui. Cette tocade n’était que passagère. Elle lui passerait bientôt, c’était certain.
Ces quelques pensées lui ayant redonné sa volonté coutumière, Tyra se releva. Sa longue cape sombre claqua dans le vent et se plaqua contre son mollet, avant de se trouver libéré par une nouvelle rafale. Sa mâchoire contractée et ses poings crispés, combinés à ses cheveux d’ébène salis qui, soulevés par les bourrasques, ondulaient comme autant de vagues menaçantes, dissuadèrent les badauds d’approcher cette femme à l’allure inquiétante.
Elle n’avait pas besoin de lui.
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Tàri Eledwhen
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMer 25 Fév - 18:08

*Chapitre 7 *
Une explication s'impose

Resté seul, Adanën alla machinalement refermer la porte et demeura un instant à fixer le battant de bois, les yeux dans le vague. Il la savait ombrageuse, mais ne pensait pas qu'elle prendrait la « nouvelle » aussi mal. Un soupir lassé échappa au Marchombre et il secoua la tête. Après ce clash, il pressentait que les prochaines heures, voir les prochains jours allaient se révéler plus que pénibles, aussi bien pour lui que pour elle. Cependant il ne pouvait pas se permettre de renoncer. Il avait donné sa parole à Jilano. Il ferait de Tyra une marchombre, quoi qu'il lui en coûte.
Se détournant, il se dirigea vers la bibliothèque et y saisit un volume qu'il entreprit de feuilleter sans réellement voir les pages. Après quelques secondes, il le referma dans un claquement sec, incapable de se concentrer sur sa lecture. Ses pensées dérivaient sans cesse vers la jeune femme dont il craignait une action impulsive due à son caractère aussi emporté qu' imprévisible. Il la savait capable de tout et surtout du pire, d'autant plus qu'elle avait abandonné son impassibilité pour une véritable colère. Mais il ne pouvait rien faire pour le moment. Il fallait lui laisser le temps de se calmer. Si du moins il s'agissait là d'une chose possible.



Le lendemain matin, lorsqu'il se rendit à l'auberge et qu'il la trouva vide à l'exception de deux ou trois paysans désœuvrés, il ne fut donc pas étonné. Il ne doutait pas qu'elle n'avait désormais plus aucune envie de se retrouver en sa compagnie. Il la connaissait désormais suffisamment pour deviner qu'elle préférerait mourir plutôt que faire face à ce qu'elle considérait certainement comme la honte suprême. Pourtant... Soupirant, il passa de nouveau la porte en sens inverse et prit la direction de la demeure de sa compatriote.
La pluie qui s'était remise à tomber le trempa en un instant mais il n'y prit pas garde et poursuivit sa route. Une fois là, il frappa à la porte. Les habitants de Llinmaï se trouvant cloîtrés chez eux par le mauvais temps persistant, le silence qui planait dans les rues était tel que l'elfe pouvait entendre très distinctement le doux son des gouttes de pluie qui s'écrasaient sur le sol de terre battue, ainsi que celui, plus ténu, de sa respiration. Après quelques instants supplémentaires, il finit par tourner la poignée et entra dans la pièce principale en s'attendant à se faire invectiver... mais l'endroit était vide. Surpris, il s'aventura plus loin dans la petite maison, mais il était seul. Aucune trace de Tyra. Où avait-elle bien pu passer... encore ? Pourvu qu'elle n'ait pas recommencé sa sottise précédente... N'ayant plus rien à faire à cet endroit, Adanën quitta la bicoque à la recherche de la fuyante jeune femme. Lorsqu'il l'aurait retrouvée, une franche explication s'imposerait. Ils devaient garder des relations saines. En fait, ils devaient même conserver des relations tout court. Il le fallait.



Arpentant les rues, il se dirigea vers la taverne dans laquelle il l'avait trouvée si peu de temps avant. Celle où tout avait commencé. Il y pénétra et parcourut la grande salle du regard à sa recherche. Mais bien évidemment, l'elfe ne se trouvait pas où il l'aurait pensé. Tout en réfléchissant, Adanën rebroussa chemin. Où aurait pu trouver refuge une jeune femme furieuse ? L'espace d'un instant, il songea à la vieille tour nichée dans la forêt, avant de rejeter cette hypothèse. Elle devait savoir qu'il s'agissait du premier endroit auquel il penserait, sa maison mise à part. Un nouveau soupir lui échappa, plus bruyant que les autres. C'était peine perdue. Elle avait tellement l'habitude de se fondre dans le décor, de passer inaperçue, d'être une ombre, que même lui ne la retrouverait pas si elle en avait décidé autrement. Ce qui était manifestement le cas.
Il avait comprit que malgré sa morgue, sa virulence et la mauvaise volonté qu'elle mettait parfois, elle appréciait l'intensité de leur relation ainsi que leurs discutions. Il lui suffisait donc d'attendre qu'elle revienne. Ce qu'elle finirait très certainement par faire. Il lui suffisait donc d'être patient.



Totalement immergée dans le bassin creusé par l'érosion, Tyra tentait depuis des heures de se calmer, mais même la fraîcheur de l'onde claire ne parvenait pas à l'apaiser totalement. Inspirer, bloquer sa respiration, expirer. Se forcer à le faire lentement et profondément pour influer sur ses nerfs mis à rude épreuve. Ne pas penser. Ou du moins pas à lui. Le chasser de ses pensées, de son esprit. Elle ferma les yeux, écoutant le doux chant de la rivière sans plus penser à rien.



Malgré sa résolution de la laisser revenir à lui, Adanën n'avait pas tardé à s'inquiéter pour la jeune femme. Son esprit avait passé en revue, pour au moins la dixième fois, la liste des endroits possibles. Soudain, une idée lui vint. Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ? C'était tellement évident ! Aussi vite que possible, il se rua vers la sortie de la ville, courant vers la forêt de Talann. Regrettant soudain de ne posséder aucun pouvoir magique qui lui aurait permis de la repérer, le marchombre arpenta longuement la foret, passant par des endroits sombres autant que par des trouées dans lesquelles le soleil perçait enfin après ces dernières heures pluvieuses. Après un log moment de recherches intensives, il parvint à la rivière. Le soleil face à lui l’empêchant de voir correctement, l’elfe porta la main à ses yeux en visière et une tache sombre dérivant sur l’onde claire l’informa qu’il venait de la retrouver.
D’un pas alerte et décidé, il s’approcha… avant de se figer à quelques mètres d’elle, interdit. La jeune femme, totalement nue et immergée dans une vasque naturelle semblait dormir. La sérénité de ses traits ainsi que la perfection de son corps le stupéfièrent. Le souffle soudain court, il la buvait littéralement du regard, incapable de regarder ailleurs. Jusqu’à présent, concentré sur sa tache de lui enseigner ses connaissances, il ne s’était pas encore réellement aperçu de sa beauté, de la sensualité animale qui émanait d’elle. Le marchombre déglutit péniblement tandis qu’une intense chaleur s’emparait de son être. Comment, désormais, allait-il pouvoir se comporter comme avant avec elle ? Son image se trouvait comme imprimée sur sa rétine, de sorte que même s’il fermait les yeux, il continuait à voir sa plastique parfaite. Lui d’ordinaire si stoïque prouvait ainsi qu’il n’était qu’un homme et il n’était pas certain d’apprécier de se retrouver rattrapé par la réalité dans cette circonstance.



Perturbée par la sensation désagréable d’être observée, la jeune femme rouvrit les yeux et se redressa dans le bassin naturel, sa peau nue ruisselant de myriades de gouttelettes sur lequel le soleil venait jouer. Elle tourna la tête afin d’identifier l’intrus… et se figea à son tour en le découvrant. Lui ! Pourquoi fallait-il que ce soit précisément lui ?!
- Toi ! s’exclama-t-elle. Qu’est ce que tu fiche ici ?
Il fallut à Adanën quelques secondes avant de réaliser qu’elle l’avait repéré et quelques unes supplémentaires pour recomposer son habituel visage impassible… Une prouesse alors qu’il était intérieurement bouleversé de la voir ainsi.
- Je te cherchais.
- Pour quoi faire ? riposta-t-elle, peu amène. Il ne t’est pas venu à l’idée que je n’avais aucune envie de te voir ni de t’adresser la parole ?
Blam. Ca c’était fait. Il aurait dû se douter qu’elle réagirait ainsi.
- Je m’en doute, mentit-il effrontément, mais je pense qu’il faut que nous discutions Tyra.
- Il n’y a rien à discuter ! Rien tu m’entends ?! cracha-t-elle en se remettant debout.
Non ! Non ! Elle ne devait pas se… trop tard. Avant même que l’elfe ait pu achever sa pensée, son interlocutrice s’était totalement levée. Le soleil qui filtrait à travers les branchages jetait des éclats dorés sur sa peau pale sublimée par l’eau qui ruisselait de son corps. On eut dit une déesse issue des flots. Adanën déglutit de nouveau. Il devait penser à autre chose et vite avant d’avoir un problème visible. Après tout il n’était pas de bois.
- Tyra, nous ne pouvons pas continuer comme ça, dit-il de nouveau d’une voix légèrement rauque. Toi me fuyant, moi te cherchant... Ce n’est pas ainsi que tu vas avancer sur la Voie.
A ces mots, la jeune femme étrécit les yeux.
- Tu n’as pas compris ? Il n’y a plus de Voie. C’est terminé.
- Tu renoncerais donc uniquement parce que tu n’es pas assez forte pour faire face à ce que tu éprouves ?
Ca c’était un coup bas. Très bas et indigne d’un marchombre. Avec quelqu’un d’autre, il n’aurait pas osé user d’un tel argument, mais, avec elle, c’était tout à fait différent.
- Tu me traites de faible ? fit-elle alors d’une voix sourde en le fixant d’un regard noir.
C’était LE mot à ne pas utiliser avec elle, il le savait parfaitement ; pourtant piquer sa fierté lui semblait le meilleur moyen pour l’inciter à ne pas abandonner.
- Je dis juste qu’abandonner pour si peu ne te ressemble pas.
- Je ne SUIS PAS faible, Adanën Saltaro ! Je t’interdis de penser le contraire !
La tête fièrement redressée, ses cheveux trempés plaqués sur dos, ses fesses et ses cuisses ; sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration légèrement accélérée par l’irritation, Tyra semblait être la vivante incarnation de l’indignation. Une incarnation de l’indignation intensément désirable. Une troisième fois, il avala sa salive en espérant ne pas avoir l’air aussi ébranlé qu’il l’était intérieurement.
- En ce cas, pourquoi fuis-tu à la première difficulté ? questionna-t-il en se demandant comment il parvenait à rester si calme.
Un juron coloré prononcé dans leur langue lui répondit, puis il y eut un silence et elle reprit :
- Et tu espérais quoi au juste après… cette histoire ?
- Tu vois, tu n’arrives même pas à prononcer les mots, constata-t-il.
De nouveau un silence. Il ne pensait tout de même pas qu’elle allait… Non il ne pouvait pas être assez naïf pour ça…
- Si c’est ce que tu espères, tu perds ton temps.
- Je n’attends de toi rien de la sorte. Seulement que tu honore ce à quoi tu t’es engagée. Ou bien ta parole n’a-t-elle plus de valeur depuis que tu n’es plus assassin ?
La réaction ne se fit pas attendre… mais ne fut pas exactement celle que le marchombre imaginait. La peau déjà pale de Tyra vira au livide et, dans le silence de cet endroit quasi paradisiaque, un son résonna soudain. Un claquement sec.
Ahuri, Adanën porta la main à sa joue sur laquelle la trace de la main de la jeune femme se dessinait très nettement.
- Je ne te permets pas de douter de mon honneur, cracha-t-elle entre ses dents serrées, tout en ramenant vers elle sa main droite.
Elle avait perdu son sang-froid et frappé quelqu’un. Ce n’était plus arrivé depuis qu’elle avait presque castré Ectelius des années auparavant. Brusquement calmée, elle se détourna et se dirigea vers ses affaires afin de se rhabiller. Il devenait urgent qu’elle cesse de le fréquenter avant de perdre définitivement tout contrôle sur elle-même.
- Tyra…
Son nom, murmuré dans un souffle aussi léger que le vent, sembla s’envoler. Elle se retourna malgré elle pour le dévisager, comme attirée par un lien invisible qui la relierait à lui. Autour d’eux, même le doux chant de la rivière semblait s’être assourdi et le chant des oiseaux s’être tu, comme une parenthèse hors du temps qui n’existerait que pour eux. Lui. Elle. Eux. La jeune femme inspira profondément comme une noyée qui revient à la vie, le regard toujours rivé sur lui. Elle n’avait pas eu le temps de se rhabiller, mais cela ne revêtait plus la moindre importance. En cet instant, plus rien n’existait pour elle que lui.
Elle. En cet instant il ne voyait plus qu’elle. Elle et ses traits sur lesquels la colère avait laissé place à quelque chose de bien plus doux. Perdu dans ses yeux glacier, il en oubliait presque sa tenue indécente. Il en occultait sa nudité, la gifle qu’elle venait de lui asséner et qu’il savait avoir méritée, son caractère emporté. Transporté par son regard, il ne savait plus qu’à peine ce qui l’avait amené à cet endroit précis. Après un temps qui sembla infini, il s’arracha à la fascination qu’elle exerçait sur lui et se souvint de la raison de sa présence.
- Veux-tu bien que nous discutions calmement ? S’il te plait, demanda-t-il en s’asseyant à même le sol.
Il y eut un silence profond comme une respiration, pendant lequel l’elfe se décida à remettre ses vêtements. Elle s’approcha ensuite et prit place face à lui sans rien dire. La voir de nouveau habillée fut pour le marchombre un soulagement autant que le fut son action. Au moins le dialogue n’était pas totalement fermé. C’était déjà ça. Le blanc s’intensifia, devenant presque pesant. Lourd de non-dits, de sous-entendu.
- Pourquoi refuses-tu de… commença-t-il avant de s’interrompre pour reprendre d’une autre façon : Les sentiments rendent vivant Tyra. Et tu n’es plus assassin.
L’elfe ne répondit pas, se contentant de le dévisager. Elle avait repris ce masque indéchiffrable propre à son ancienne profession et, dans son regard, il ne lisait plus rien de ce qui s’y trouvait quelques instants auparavant. En fait, il n’y lisait plus rien du tout. Un véritable néant. Comme s’il l’avait soudainement perdue. Il aurait encore préféré y discerner colère ou mépris.
- Tyra… Parles-moi…
Il avait la désagréable sensation de la supplier, mais la voir aussi stoïque était un véritable supplice.
- Que veux-tu m’entendre dire au juste ? finit-elle par demander.
Sa voix était si totalement neutre qu’elle résonna presque comme un glas aux oreilles du marchombre, lui transperçant le cœur et l’âme.
- Ne te referme pas… Exprime ce qui ne demande qu’à être dit.
Elle eut un ricanement méprisant que démentait son regard vide de toute expression.
- Que peux-tu bien en savoir ? questionna-t-elle de même. Tu lis en moi à présent ?
A son ton, on eut dit qu’elle n’éprouvait absolument rien pour lui et ce malgré son précédent aveu. Il devint évident pour le marchombre, que son interlocutrice ne cèderait pas si facilement et qu’elle ne se libèrerait pas si vite du carcan que lui avait toujours imposé le Code des Assassins.
- Je n’ai jamais prétendu cela, répliqua-t-il de son habituel ton doux et calme.
- Alors ne me dicte pas ma conduite, répartit-elle sèchement.
Le marchombre ouvrit la bouche comme pour répondre, puis se ravisa. Poursuivre ne ferait que la braquer davantage et elle l’était déjà suffisamment comme ça.
- Tu es vraiment décidée à abandonner ? demanda-t-il encore en changeant légèrement de sujet.
- Mets-toi à ma place rien qu’une minute et tu comprendras.
Se mettre à sa place… Il n’en avait pas besoin, car ses propres émotions paraissaient être un parfait écho de celles de son interlocutrice. Comme s’il se regardait dans un miroir qui reflèterait l’âme en lieux et places de l’aspect physique. Il venait de réaliser…
- Je comprends… reprit-il d’un ton qu’il espérait neutre. Mais je te pense assez forte pour… disons… faire abstraction le temps de pouvoir prendre ton envol de marchombre.
Ah ah ! Le ton avait changé ! Il passait d’un « tu es faible » à un « tu es assez forte pour ». Ce genre de discours plaisait déjà beaucoup plus à Tyra, flattant son égo.
- Cela ne fait aucun doute ! fit-elle alors, bravache.
Le vide de son regard avait laissé place à un élan de fierté. Il avait l’impression de la retrouver, de ne plus parler à une étrangère et cela lui ôta le poids qui paraissait comprimer sa cage thoracique depuis le début de leur échange houleux.
Le vent secouant les branches alentours, semblait à ses oreilles aussi mélodieux que le son d’une harpe jouant dans le lointain. Il n’aurait jamais cru se trouver aussi soulagé et pourtant…
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptySam 28 Fév - 0:19

Enfin ! Very Happy
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyLun 2 Mar - 10:10

Enfin quoi ? Enfin la suite ou enfin Adanën ressent quelque chose ?
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyLun 2 Mar - 20:48

La suite Smile
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Tàri Eledwhen
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyDim 8 Mar - 16:30

Lol Je m'en doutais ^^

Un bout de suite :


Ses pensées revinrent au précédent sujet de leur conversation. Insister davantage ne servirait à rien pour le moment. Le mieux à faire était de détourner son attention. Du moins temporairement.
- Que dirais-tu d'un petit challenge ? demanda-t-il soudain.
Comme prévu, le terme attira l'attention de la jeune femme. Son regard glacier se posa sur lui, le dévisageant avec attention.
- De quelle sorte ?
De défi, elle n'avait plus eu l'occasion d'en relever depuis des années, alors cette perspective la réjouissait plus que des mots n'auraient su le dire. Une flamme d'intérêt s'alluma dans ses prunelles.
- Allons viens, lui dit-il.
Tous deux quittèrent l'endroit et s'engagèrent sur un petit sentier escarpé. Après un moment, ils parvinrent à un lieu où la poussière grège laissait place à une fine herbe d'un vert tendre invitant à la paresse à l'ombre d'un sonym centenaire. L'atmosphère était paisible et le chant de oiseaux résonnait en trilles joyeux de a cime des arbres.
Tyra inspira longuement. La sérénité des lieux l'emplissait à présent, remplaçant son mécontentement passé. Son silence dût être éloquent car la voix douce et grave d'Adanën se fit entendre.
- Tu aimes cet endroit.
Ce n'était pas une question, il n'y avait pas à s'y tromper. Comment les marchombres faisaient-ils pour réussir à lire aussi facilement les émotions des autres, pour en déduire leurs pensées ? Elle s'était très souvent dit que cette capacité tenait des pouvoirs de mages... et ce bien qu'elle sache parfaitement qu'aucun marchombre de sa connaissance n'en possèdait les caractéristiques.
- Tant mieux que tu l'apprécies, reprit l'elfe, car tu va devoir y demeurer un moment. Seule.
La stupéfaction se peignit sur les traits parfaits de la jeune femme. De quoi parlait-il ?
- Pardon ?
Il hocha la tête en guise de confirmation.
- Ton challenge, lui rappela-t-il
- Explique-toi, exigea alors Tyra.
Le marchombre lui indiqua de s'asseoir dans l'herbe, puis déclara :
- J'ai pu constater à l'auberge de Joline que le tact et la discrétion n'étaient pas ton fort.
Comme elle ouvrait la bouche pour protester, Saltaro y coupa court.
- Ne nies pas. Demander directement aux gens ce qu'ils pensent des assassins n'est pas exactement une preuve ne tact. Ni de discrétion.
- Ce sont mes méthodes, se renfrogna-t-elle, et je...
- Quoi qu'il en soit, reprit-il sans tenir compte d'une intervention qui les aurait menés à une nouvelle querelle, il te faudra rester ici jusqu'à ce que je te le dise. A toi de te fondre dans le décor de façon à ne troubler ni plante ni animal.
La consigne laissa l'elfe pantoise un instant.
- Et comment suis-je supposée m'y prendre ? questionna-t-elle d'un ton aigre, sa mauvaise humeur revenue.
- C'est à toi seule qu'il appartient de répondre à cette question Tyra. Je te laisse à présent.
Sur ces mots, il s'éloigna sans se retourner, résistant à l'attraction quasi magnétique qu'elle exerçait sur lui.
Surprise par ce brusque départ, la jeune femme le suivit du regard jusqu'à ce qu'il soit hors de vue, sans vraiment réagir. Il y eût quelques instants de silence, puis elle explosa de fureur, hurlant brièvement son agacement de recevoir des ordres... avant de se souvenir que les arbres risquaient de prendre ça pour une agression.
Maudissant intérieurement cette stupide forêt qui l'empêchait d'agir comme bon lui semblait et Adanën qui faisait exprès de la soumettre à des exercices dans ce bois de façon à canaliser son mauvais caractère, elle entreprit de se calmer. De toute façon, il était parti. Inutile donc de braver les végétaux. Il serait toujours temps de dire sa façon de penser à ce damné marchombre quand il reviendrait, Zeran savait quand.
Inspirer, expirer. Lentement. Se calmer à tout prix. Elle y parvint non sans mal après quelques minutes d'efforts et se laissa tomber sur l'herbe, puis regarda autour d'elle. Ne troubler ni plantes ni animaux ? Il en avait de bonnes... Un soupir lui échappa. De quoi se plaignait-elle en réalité ? Elle avait choisi cette nouvelle voie de son plein gré après tout. Alors il fallait faire avec et surtout donner son maximum comme elle l'avait toujours fait dans chacune de ses entreprises. N'ayant rien de mieux à faire, Tyra ferma les yeux et se concentra. Faisant appel aux lointains souvenirs de l'entraînement reçu dans son enfance, elle s'appliqua à caler sa respiration sur le souffle du vent. Bientôt, elle entendit avec plus d'accuité les moindres sons de son environnement immédiat : le vent jouant dans les feuillages et le chant mélodieux des oiseaux bien sûr ; mais aussi le léger frémissement d'un taillis dans lequel un animal se trouvait sûrement ; le léger tapotement des pattes d'un petit rongeur sur une branche ou celui d'un oiseau s'avançant sur le sol. L'elfe prit conscience de la présence silencieuse, à proximité, d'une nitie au pelage velouté et de celle, plus proche encore, de son mâle qui la surveillait. Elle perçut le grondement lointain de la rivière qui déroulait ses méandres non loin de là.
Soudain, la jeune femme se sentit mieux. Elle était apaisée, en harmonie avec le monde autour d'elle. Elle n'ignorait pas que « harmonie » était un maitre mot pour les marchombres. Un mot qu'elle devrait à l'avenir faire sien, dans toute sa plénitude. Un marchombre était harmonie. Il était réflexion. Il était anticipation. Il était raison. Surtout pas impulsion ni passion. Du moins était-ce ce que Jilano avait tenté de lui faire comprendre à maintes reprises huit ans auparavant, ce à quoi elle avait refusé de se plier... ce à quoi elle devait se résoudre à présent que sa vie avait pris ce virage inattendu. A présent que, de nouveau, elle aimait un marchombre.
Ne troubler ni plante ni animal… Telle une statue d'albâtre posée dans un océan de verdure, elle s'immobilisa totalement. Ne plus remuer, à peine respirer, c'était la clé de la fusion. Tyra le réalisait avec davantage d'acuité que dans son enfance.
Le temps sembla s'étirer en une infinité de filaments argentés durant chacun plus qu'une éternité, mais l'elfe n'y prit pas garde. Plus rien d'autre ne comptait, pour le moment, que cette symbiose qui commençait à s'opérer entre la nature environnante et elle. Cette sérénité qu'elle n'avait jamais ressentie jusqu'à maintenant, était-ce cela l'harmonie ? Il lui faudrait en parler à Adanën dès que possible.
Le léger tapotement sur le sol se rapprocha. Devinant un petit oiseau plus curieux que les autres, la jeune femme se garda bien de bouger, n'osant même pas ouvrir les yeux, de crainte de l'effaroucher. Elle ne tenait pas à entendre s'envoler le premier animal assez téméraire pour l'approcher. Retenant presque son souffle, l'elfe sentit deux toutes petites pattes griffues sautiller sur sa jambe gauche, s'arrêter comme si leur possesseur réfléchissait, puis monter plus haut. Le petit picotement d'un bec minuscule sur le tissu collé à sa peau et plus rien. Tyra comprit qu'il s'était envolé malgré tout et, déçue, s'apprêtait à se relever, lorsque, de nouveau, la sensation revint. Sur son épaule cette fois. Et sur sa jambe gauche. Sur la droite. Sur sa tête... Abasourdie, elle réalisa que le courage de leur congénère avait amené les autres volatiles à l'imiter. Cette simple constatation la fit sourire. Loin de les déranger, sa présence immobile les avait mis en confiance triompha-t-elle intérieurement en tâchant de ne pas bouger. Enfin pour les oiseaux du moins... les autres animaux dont elle ne percevait que la présence plus ou moins proche, restaient prudents, voir méfiants envers l'intruse qu'elle était. Il lui faudrait donc faire preuve de patience et attendre que tous s'habituent à elle.
A quelques centaines de mètres, accroupi sur la plus grosse branche d'un arbre et dissimulé par le feuillage, Adanën observait la scène surréaliste sans en perdre une miette. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsque la jeune femme se retrouva envahie d'oiseaux. Qui aurait cru cela possible quelques jours auparavant ? Il devait bien avouer qu'il avait lui-même entretenu quelques doutes. Il savait qu'elle avait beaucoup de patience dans son ancienne profession, mais avant de la soumettre à cette épreuve, il ne possédait aucune garantie qu'elle serait en mesure de museler totalement son caractère volcanique. La preuve se trouvait désormais sous ses yeux, pourtant le marchombre ne viendrait pas la « libérer » avant un moment, car il était certain que ce serait profitable à sa compatriote... A celle que, malgré lui, il avait appris à aimer en l'espace de quelques jours.
Il la fixa encore un moment, intérieurement émerveillé de sa beauté, puis sauta de son promontoire végétal avant de se réceptionner souplement et sans le moindre bruit. Une nuit ici ne pouvait lui faire de mal bien qu'il juge qu'elle avait parfaitement compris la leçon. Plus le temps passait, plus elle devenait marchombre sans même s'en apercevoir. Bientôt il n'aurait plus rien à lui « apprendre ». Bientôt elle serait à même de prendre son envol.
Ces quelques réflexions le plongèrent dans une sorte de mélancolie qui ne transparut pas sur son visage, aussi imperturbable que d'ordinaire.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 12:39

*Chapitre 8*
Adanën

Songer au futur envol de Tyra lui refit penser au sien, pas si lointain que ça et, tout en marchant, Adanën se perdit dans ses souvenirs.
Aîné d'une fratrie de quatre enfants dans une famille très modeste, il avait dû grandir et devenir sérieux très vite afin de pouvoir aider à s'occuper de ses trois sœurs, c'est pourquoi la faculté de sourire lui fut toujours étrangère. Très rusé et intelligent, il avait rapidement trouvé à s'employer autour de lui, afin de gagner de quoi venir en aide à sa famille. Les années avaient passé, semblables aux autres et laborieuses car il languissait de s’instruire. A l'âge de huit ans, il avait décidé de prendre des cours de lecture, écriture et calcul auprès d'un homme solitaire qui vivait non loin de là et pour lequel il avait toujours eu une sorte de fascination inexplicable. Une relation complice s’était tissée entre eux, qui s’était intensifiée au fil du temps. Lorsqu'il eut atteint douze ans, son mentor lui avait révélé être un marchombre et lui avait parlé de la Voie. Fasciné, il l’avait écouté avec passion. C'est d’ailleurs à ce moment qu'il avait décidé que, plus tard, il serait marchombre lui aussi.
Le temps avait passé, inexorable et le marchombre, poussé par un irrépressible besoin de voir du pays, avait finit par partir, laissant l'adolescent d’alors avec un espoir : celui qu'un jour, un marchombre de l'envergure de Zoltan Firenze accepterait de faire de lui son apprenti. Son mentor parti, sa vie avait reprit son cours paisible. En journée, il s'occupait de ses sœurs, aidait son père et attendait le soir pour poursuivre ses études qu'il n'avait aucune intention d'abandonner. Il s’était ainsi forgé une solide capacité de réflexion... qu'il ne pouvait, hélas, plus entraîner avec personne. Les joutes verbales qu'il avait autrefois avec son pygmalion lui manquaient, d'autant plus qu'il n'y avait personne dans son entourage, capable de discuter avec lui de sujets moins triviaux que les récoltes, la mauvaise saison ou le prix des têtes de bétail. Pourtant, malgré sa lassitude et son envie de partir explorer le monde, il était resté là, convaincu que c'était sa place.
Il avait fallu encore quelques années pour qu'il décide que cette vie n'était pas pour lui et qu'il quitte le domicile familial. Il avait alors vingt ans, soif d'aventures, de grands espaces et de liberté... Embrassant sa famille, il s'en était allé avec pour tout bagage un maigre sac de toile. Il possédait toujours le secret espoir de finir par retomber sur Firenze... mais malgré ses années d'errance, pendant lesquelles il exerça tour à tour plusieurs métiers pour assurer sa subsistance, il n’était jamais parvenu jamais à le retrouver.
Finalement, c'est à l'âge de trente-deux ans, qu’il arriva à Llinmai. Là qu’il avait rencontré Alyanna. Dès que leurs regards s’étaient croisés, il avait compris ce qu’elle était. Cette sagesse, cette sérénité, il ne les avait aperçues que dans le regard de Zoltan des années auparavant. Immédiatement, il lui avait fait part de son impression et elle avait sourit. Ils avaient discuté un moment, puis il lui avait demandé de lui enseigner, faisant fi de la jeunesse de son interlocutrice, de leur différence d’âge qui ne revêtait aucune importance à ses yeux. Elle avait accepté de le prendre comme apprenti, puis l’avait conduit chez Zoltan, ami de longue date de ses parents.
Il se rappelait avec une étonnante vivacité de la joie et de l’émotion qui avaient étreint son cœur lorsqu’enfin il avait revu le vieux marchombre. Pourtant, lorsqu’il l’avait salué, rien n’était apparu sur son visage de marbre, ce que l’humain lui avait reproché, comme tant de fois dans son enfance. Il avait acquiescé silencieusement, mais n’avait rien pu y changer. Pas plus qu’il ne le pouvait à présent. Il avait grandi trop vite, été placé trop tôt devant les dures réalités de la vie. Il s’était forgé une telle carapace de force et de stoïcisme, qu’elle était devenue indestructible. Il n’arrivait à montrer ses émotions à quiconque. Mais jamais Alyanna ne lui en avait tenu rigueur. La jeune femme l’avait toujours accepté tel qu’il était. Ils étaient demeurés un long moment avec le vieux marchombre, puis avaient pris congé. C’est alors que son entraînement avait commencé. Il avait alors trente-deux ans.
Un léger sourire étira ses lèvres en songeant que leur duo en avait surpris plus d’un à l’époque. A les voir, qui, en effet, aurait pu soupçonner que l’élève n’était pas celui qui paraissait ? Alyanna était un maître sage, avisé et compréhensif, mais intransigeant. Les exercices auxquels elle l’avait astreint quotidiennement s’étaient révélés éprouvants et pas toujours évidents, mais il avait toujours donné son maximum afin de la rendre fière de lui. Au fil du temps, ils avaient appris à se connaître et à se faire mutuellement confiance. Pourtant, il avait senti en elle une tristesse qu’il ne s’expliquait pas et dont elle refusait de parler. Mais jamais il ne s’était permis la moindre question, même si parfois, le chagrin qui assombrissait son regard était bien difficile à supporter.
A force d’efforts et de patience, le temps de son envol était venu. Il se souvenait du vide ressenti lorsque, après une escalade particulièrement difficile, la jeune femme lui avait rendu sa liberté.
De nouveau, son esprit s’évada vers d’autres cieux. Alyanna… Il ne l’avait jamais recroisée depuis la fin de son apprentissage. Où était-elle ? Que devenait-elle ? Ressentait-elle toujours cette tristesse ? Il espérait en tout cas qu’elle allait bien. Le respect infini qu’il avait pour celle qui lui avait tout appris et que jamais il n’avait pu se résoudre à tutoyer malgré ses instances, était toujours là. Il ne s’éteindrait qu’avec lui.
Tout à ses réflexions, le marchombre ne se rendit pas immédiatement compte qu’il dépassait l’auberge de Joline. Lorsqu’il s’en aperçut, l’elfe fit demi-tour et poussa la porte.
La clochette cuivrée teinta et la jeune femme, occupée à servir un client, se retourna. Un sourire radieux illumina ses traits gracieux lorsqu’elle le vit et s’accentua en constatant l’absence de Tyra.
- Adanën ! s’exclama-t-elle en se précipitant vers lui comme à son habitude.
- Bonjour Joline, la salua-t-il tandis que, une nouvelle fois, elle l’embrassait sur les deux joues.
- Quelle bonne surprise ! Je ne pensais pas te revoir si tôt ! fit encore la pétulante jeune femme rousse.
- A dire vrai, j’ignore ce qui m’a poussé jusqu’ici, fit-il en guise d’explication.
- La perspective d’un bon repas et d’une chambre confortable ? supputa l’humaine avec humour.
L’elfe se força à lui sourire pour lui faire plaisir, mais son interlocutrice ne s’y trompa pas. Elle le connaissait trop bien.
- Pas avec moi, Danou, fit-elle comme lorsqu’elle était enfant. Tu sais bien que tu n’as pas besoin de te forcer devant moi.
- Danou… répéta-t-il d’un ton pensif. Cela fait si longtemps que nul ne m’a plus nommé ainsi…
- Ça te manque ?
- D’une certaine façon, oui. Bien que ce diminutif me semble faire partie d’une autre existence.
Ses sœurs… Depuis quand n’en avait-il eu aucune nouvelle ? Sans parler de les revoir… Peut-être étaient-elles désormais mariées sans qu’il le sache.
- Où est… ton amie ?
La voix de Joline, dans laquelle pointait de la jalousie, le tira de ses pensées.
- Dans la forêt. Elle apprend.
- Encore ?
- Toujours. La vie est une leçon perpétuelle, Joline, déclara-t-il gravement.
La jeune femme ne répondit rien, mais son regard laissait clairement entendre qu’il était bien trop sérieux à son goût.
- Est-ce qu’il t’arrive de t’amuser ? demanda-t-elle abruptement.
L’interrogation surprit tellement l’elfe, qu’il en demeura un instant bouche bée.
- M’amuser ? répéta-t-il.
Le verbe semblait si incompatible avec son caractère taciturne, qu’il en devenait presque risible.
- Non, reconnut-il finalement.
- C’est bien triste, fit alors l’humaine dans une petite moue. Mais je vais arranger ça.
- Ne te crois pas obligée, rétorqua Adanën, vaguement embarrassé.
- Tsssss, fit-elle alors en glissant son bras sous le sien. Laisse-moi faire. Je m’occupe de tout.
Elle l’amenait vers une table pour le faire diner, lorsque la porte s’ouvrit, livrant passage à une silhouette encapuchonnée. Comme elle prenait place à une table, l’elfe tourna la tête dans sa direction, tenaillé par une sensation familière.
Ses devoirs d’hôtesse reprenant le pas sur son attirance pour le marchombre, Joline s'approcha.
- Je vous sers quelques chose ? demanda-t-elle aimablement.
L’inconnue acquiesça silencieusement et glissa quelques mots à l'oreille de la jeune femme, qui la regarda d’un drôle d’air tandis que, s’approchant de la table de son habituelle démarche souple et gracieuse, Adanën posait sur la visiteuse un regard empreint de sagesse.
Le voir marcher ainsi fit sourire la jeune femme.
- Je suis heureuse de voir que tu suis ta Voie avec une telle aisance, Adanën, déclara-t-elle alors en faisant tomber sa capuche.
Le geste révéla des traits harmonieux et d’incroyables yeux d'argent, ainsi que de longs cheveux noirs retombant sur ses épaules comme les ailes d'un corbeau. En apercevant ce visage qui n’avait jamais quitté sa mémoire ni son cœur, l’elfe se figea et, incrédule, souffla :
- Alyanna… Le destin à d'étranges façons de réunir les êtres au moment où ils s'y attendent le moins... Je m'interrogeais très justement à votre sujet...
Devant l'air abasourdi de son ancien élève, le sourire serein de la jeune femme s’accentua. De toute évidence, il ne s'attendait pas à la voir ici. Et il n’avait pas non plus perdu son habitude de la vouvoyer bien qu’il ait à présent un statut équivalent au sien dans la société marchombre.
- Oui, le Destin est souvent farceur, fit-elle de cette voix posée dont il n’avait jamais pu oublier le timbre si particulier. Surtout pour nous qui désirons toujours le connaître alors qu'être surpris par ses inconstants changements est nettement plus amusant. En tout cas, je suis ravie de te revoir. Cela faisait longtemps que je me demandais ce que devenait mon ancien apprenti.
- Ce que je deviens ? fit-il lorsque le premier instant de stupéfaction fut passé. Hum... c'est un peu compliqué à raconter voyez-vous. Et vous même, que devenez vous ? Allez-vous bien ? Avez-vous pris un nouvel apprenti ? Quelles nouvelles ?
Il avait conscience de ne jamais lui avoir posé tant de questions même lorsqu’il était son apprenti, mais il éprouvait le besoin impérieux de savoir. Après tout, jamais il n’aurait pensé la revoir tant l’Empire s’avérait vaste. Surtout pas après avoir repensé à elle dans la journée.
Il venait certainement de lui poser plus de questions en deux minutes qu'en trois ans mais cela n'étonna pas Alyanna, qui répondit d'un ton joyeux :
- Les apprentis que j'ai formés, à savoir toi, Lyra et Gikawan, êtes devenus de grands marchombres et j'en suis immensément fière. Mais, depuis la fin de vos apprentissages, je n'ai pu trouver d'élève digne de vous… Ce qui me fait des vacances. Sinon je vais très bien.
L’humaine n'insista pas sur les événements qui s’étaient déroulés depuis la fin de son apprentissage. S’il désirait aborder le sujet, il le ferait, mais, de son coté, elle n’avait aucune intention d’évoquer la naissance de son fils, Tybalt et préférait garder secret le reste de son existence tourmentée.
- Alors, reprit-elle, as-tu trouvé un élève digne de toi ?
Etrangement embarrassé par la question, Adanën retint la foule de nouvelles interrogations qui se pressait sur ses lèvres en la voyant.
- Disons que... c'est un peu compliqué. Elle n'est pas exactement mon élève... éluda-t-il.
En l’entendant, Alyanna, intriguée, haussa un sourcil mais ne dit rien. Elle connaissait trop bien son ancien apprenti pour savoir qu'il se refermerait immédiatement si elle cherchait à trop en savoir, aussi le laissa-t-elle continuer.
- Je vois, dit-elle simplement. Et quel est le nom de cette jeune femme ?
Un coup d'œil à la jeune femme rousse qui se trouvait à côté de l'elfe, fit comprendre à ce dernier, qui semblait l’avoir totalement occultée, que celle-ci était mal à l'aise et avait visiblement du mal à suivre la conversation. Alyanna décida donc d'intervenir :
- Pourrais-je avoir un verre d’alcool de rayazen, s'il vous plaît ? demanda-t-elle de son ton le plus cordial.
Soulagée d'avoir une raison de s'esquiver d'une conversation qui ne la concernait pas, Joline saisit la demande au vol.
- Tout de suite madame, fit-elle en partant en cuisine.
L’elfe suivit son amie du regard un instant, puis braqua de nouveau son regard azur sur son maître.
- Elle s'appelle Tyra. Tyra Zenf, expliqua-t-il sans pouvoir empêcher sa voix de prendre un accent un peu spécial et totalement inédit chez lui en prononçant son nom. Et son apprentissage est particulier dans la mesure où elle le débute à l'âge de trente ans, mais qu'elle avait déjà toutes les bases. Elle... (il s’interrompit pour chercher ses mots. Fait extrêmement rare chez lui) Ce n'est pas exactement mon élève. Elle refuse que je la considère ainsi. Que quiconque la considère ainsi. C'est un... "échange de connaissance".
Attentive, Alyanna écouta l’elfe raconter son histoire avec cette étrange jeune femme. L'accent qu’il prit en formulant son nom ne trompa pas la marchombre, qui comprit aussitôt les sentiments qui rattachait l'elfe à cette inconnue à qui il offrait ses compétences de maitre. Lorsque la jeune femme sentit l'hésitation dans la voix de son ancien élève, sachant combien il appréciait peu de s’étendre sur lui-même, elle décida de lui venir en aide.
- Tu es toi-même devenu mon apprenti à trente-deux ans alors que je n'en avais que vingt et tu possédais déjà de belles capacités en raison de ta rencontre avec Zoltan. Toutefois, cette fille m'intéresse. Il est étonnant qu'elle refuse que tu la considère comme ton élève.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 12:40

De plus, bien qu’elle ne le dise pas, qu'Adanën "échange" ses connaissances avec cette... Tyra alors que les marchombres restaient très mystérieux sur leurs capacités, l'inquiétait un peu. Surtout qu'elle voyait mal ce que cette femme pouvait apporter de plus à l'elfe, déjà au faite de ses compétences.
- Et... qu'apprends-tu auprès d'elle ? interrogea-t-elle.
De nouveau embarrassé, Adanën préféra détourner le sujet.
- Elle apprend vite. Tout ce qui lui manquait était un peu de subtilité et de tact, ainsi que de la patience et la faculté d'argumenter. Bientôt elle sera en mesure de prendre son envol.
Alyanna hocha la tête. Elle voyait parfaitement que le sujet le mettait extrêmement mal à l'aise et préféra lui éviter d'avoir à s'étendre sur le sujet. Elle était après tout là pour le revoir, non pas pour le mitrailler de question.
- Outre cela, qu'as-tu apprit de nouveau ?
L’elfe prit place face à elle et, d'un regard, lui exprima sa reconnaissance de ne pas insister sur le sujet, puis répondit :
- Ainsi que je le disais à Joline avant votre arrivée, la vie est une leçon perpétuelle. Je m'attache donc à parfaire les facultés acquises sous votre tutelle, ainsi que mes connaissances en toute matière.
Il redevint redevient ensuite silencieux, scrutant son regard à la recherche de la tristesse dont il gardait le souvenir à l'époque.
Elle répondit à son regard par un sourire et écouta ses paroles avec attention. Une lueur joyeuse s'alluma dans ses yeux argentés en découvrant que son ancien apprenti lui était aussi redevable et n'avait absolument rien perdu des qualités qui avait fait qu'elle l'avait immédiatement accepté comme élève. Il était plaisant de constater qu’au contraire, elles s'étaient parfaitement épanouies.
- Cela est bien, approuva-t-elle. Il y a toujours de grandes choses à apprendre. Même moi, je ne cesse jamais d'être suprise et cela me ravit.
Le silence revint, plus lourd cependant. Le regard scrutateur d'Adanën ne trompa pas la marchombre. Son ancien élève recherchait cette douleur, cette tristesse qui persistait dans son âme. Cette douleur aujourd'hui mêlée d’une haine farouche, mais aussi d’une toute nouvelle douceur, totalement incongrue par rapport à ses autres sentiments.
- Alyanna... Il s'est produit dans votre vie des évènements graves, je le sens bien...
Ce n'est pas une question. Il ne l'interrogeait pas, mais espérait qu'elle se confierait à lui comme à un ami.
Le sourire de la jeune femme devint triste, presque las. Et ses yeux se voilèrent. Sa douleur, ses secrets... tout ce qu'elle renfermait en elle depuis tant d'années et qu'elle n'avait jamais dévoilé à personne, ni à son compagnon Iran, ni à personne.
- Oui, Adanën, mais ceci ne regarde de moi, dit-elle sombrement.
Elle avait prononcé ces mots sans froideur mais avec suffisamment de fermeté pour qu'il comprenne que jamais il n'en saurait plus. Il hocha la tête et, l'indiscrétion ne faisant pas partie de ses défauts, il n'ajouta rien sur le sujet.
Pour combien de temps êtes-vous à Llinmaï ? J'aimerais vous présenter Tyra.
- Oh, je suis là pour un petit moment.
Elle décida de s'intéresser à cette fameuse Tyra auquel Adanën semblait énormément tenir.
- Ce sera avec un immense plaisir ! Cette femme m'intrigue de plus en plus... Surtout que tu sembles beaucoup l'apprécier, ajouta-t-elle avec un sourire taquin.
Franchement gêné cette fois, l'elfe sentit ses pommettes se colorer.
- A vous je ne peux mentir... Elle ne m'est pas indifférente en effet, édulcora-t-il car il n'était pas encore prêt à dire à une tierce personne qu'il aimait quelqu'un. Voulez-vous m'accompagner ? fit-il ensuite en se levant. Je l'ai laissée dans la forêt afin qu'elle... apprenne la discrétion.
Alyanna hocha la tête et, à son tour, se remit debout. Inutile de mettre Adanën dans l'embarras, surtout qu'elle avait parfaitement compris que l'elfe semblait très intéressé par cette Tyra. Et pas seulement pour ses compétences.
- Tu l'as laissée dans la forêt ? C'est une bonne chose. Le silence et la discrétion sont de rigueur. La nature est capricieuse avec ceux qui ne respecte pas ses règles.
- Surtout cette forêt, fit-il en souriant vaguement en coin. Veuillez m'excuser un instant, je vais prendre congé de Joline.
Sur ces mots, il s'éloigna élégamment et entra dans la cuisine où il resta un moment.
Alyanna le regarda partir, remit sa capuche pour recouvrir son visage et attendit patiemment qu'il revienne...
Adanën revient quelques minutes plus tard, suivi d'une Joline en larmes, puis quitta l'auberge après un dernier au revoir de la main.
- Il va falloir marcher un moment, déclara-t-il, mais je ne pense pas que cela vous effraie.
- Sache que j'ai marché sans relâche depuis cinq jours pour arriver jusqu'ici, alors ta petite balade en forêt ne m'inquiète pas le moins du monde.
Surtout que l'idée de découvrir qui était cette Tyra était bien trop tentante pour qu'Alyanna la laisse passer.
L'elfe conduisit donc son maître jusqu'à la forêt de Talann où il avait laissé sa compatriote. Parvenu à peu de distance de la clairière, il se fit plus discret qu'une brise afin de voir si l'ex assassin allait le repérer lui, mais également Alyanna.
Entourée d'animaux divers, Tyra était plus calme qu'elle ne l'avait jamais été. Elle avait les yeux fermés, mais était parfaitement consciente de tout ce qui se passait autour d'elle, pourtant, elle ne remarqua aucun changement dans son environnement.
Les deux marchombres s'approchèrent de plus en plus et finirent par s'immobiliser juste devant elle sans qu'elle n'ait bougé un muscle ni fait mine de le remarquer. Constatant cela, Adanën toussota pour signaler sa présence, la faisant violemment sursauter et rouvrir ses yeux bleu glacier.
Il soupira.
- Tyra, combien de fois t'ai-je déjà dit de ne pas occulter ton environnement, même lorsque tu t'absorbes dans une tache ? Si tu m'avais écouté, tu nous aurais sentis arriver.
Balayant la leçon de la main tout en en prenant note, la jeune femme jeta un coup d'œil peu amène à l'intruse devant elle.
- Qui ? fit-elle.
Habitué à ses manières brusques, il ne s'en offusqua pas.
- Tyra, je te présente mon maître, Alyanna. Alyanna, je vous présente Tyra.
Aussi silencieuse que son ancien apprenti, la marchombre posa ses yeux argentés sur la jeune femme qui lui faisait face. Tyra… L’humaine ressentait sa force, sa froideur... Tout en détaillant l’elfe du regard, elle comprit ce qu’Adanën entendait par « bases ». Elle voyait parfaitement cette femme comme une guerrière implacable, tout en elle le dénotait, le criait avec force. Toutefois... elle n'était pas une marchombre.
- Bonjour, la salua-t-elle poliment.
- Ah oui, j'oubliais le fameux lien attachant un élève à son maitre... Un lien stupide à mon sens mais bon...
Le ton était plus que sarcastique. On sentait qu’elle ne croyait pas à la réalité, à la quasi palpabilité dudit lien.
- Tyra ! s’exclama son compatriote, ennuyé qu'elle ait dit ça devant son maitre.
D'un geste, Alyanna intima le silence à Adanën, sans cesser de sourire.
- Non, ne t'inquiète pas, le rassura-t-elle d’un ton tranquille.
D'une démarche s'apparentant à celui d'une louve, la jeune femme s'approcha de Tyra et ses yeux semblables à deux éclats de lune se posèrent sur elle.
- Nous avons tous une vision particulière de la Voie et de ce qu'elle renferme. Mais je crois que c'est le fait de te savoir liée avec quelqu'un qui t'effraie en réalité. N'est-ce pas ?
La remarque déplut souverainement à l’ex assassin. Celle-ci se releva avec sa grâce féline coutumière et s'approcha de son interlocutrice à la toucher.
- RIEN ne m'effraye, la contredit-elle en martelant le premier mot avec force, d’un air dur.
Le ton employé par l’ombrageuse elfe et son air, alertèrent Adanën, qui craignit un clash entre les deux jeunes femmes. Pourtant, la marchombre ne cilla pas. Elle considérait son interlocutrice comme trop impulsive et trop fruste... Même si elle possédait d’indéniables qualités propres aux leurs, comme une souplesse et une fluidité grandioses, l'elfe était beaucoup trop brusque et emportée pour avoir intégré les principes d'Ouverture et d'Harmonie si chers aux marchombres.
Yeux de lune contre regard de glace, les deux femmes se toisèrent sans que l'une s'avoue vaincue.
- Il est bien simple de se dissimuler derrière un rempart, asséna sereinement Alyanna. Mais un marchombre n'est pas un être froid et en marge du monde. De fait, je me demande si tu sais ce qu'est réellement un marchombre...
Après cette accusation, l’elfe craignit que le caractère volcanique de Tyra ne reprenne le dessus, mais rien de tel ne se produisit. Ou du moins ne fut-ce pas à l’humaine qu’elle s’en prit.
- Je croyais que ton maitre était un modèle de gentillesse, de compréhension etc etc ? fit-elle, de nouveau sarcastique. Elle vient quand même d'insinuer que tu as mal fait ton travail.
Voilà qu’elle essayait de le monter contre son maitre à présent. Tyra… Il secoua brièvement la tête.
- Elle n'a pas voulu dire cela Tyra et tu le sais parfaitement. Comme tu n’ignores pas que ta réaction est inique au regard de ce que tu as appris. Tu SAIS ce qu'est l'harmonie. Tu l'as découverte par toi-même. Tu te laisse simplement aveugler par ta...
Il s'interrompit, ne voulant pas qu’une scène embarrassante ait lieu devant Alyanna.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 12:41

Mais la jeune femme ne l’entendait pas ainsi.
- Ma quoi ? fit-elle d’un ton sec.
- Tu es tout simplement jalouse, conclut-il dans un léger soupir.
- Jalouse ? (le mot sonna comme une insulte dans sa bouche) Moi ? Ridicule !
Sur cette assertion, l’elfe se détourna et s'éloigna sans un mot supplémentaire, faisant de nouveau expirer son compagnon du moment.
Silencieuse, Alyanna observa l'échange pour le moins virulent entre les deux elfes et suivit du regard la jeune femme qui s'éloignait d'un pas rageur. Elle n'avait donc aucun respect de son maître ? Voilà qui s'avérait surprenant, car Adanën était de ceux qui forcent le respect de quiconque croise leur chemin. Lentement, Alyanna se tourne vers son ancien élève.
- Elle a un sale caractère, dit-elle en souriant. Ne lui en veux pas, j'étais pareil. Même si j'avais plus de respect pour mon maître qu'elle ne semble en avoir pour toi.
Jamais il ne serait venu à l’esprit d’Alyanna de remettre en cause l'enseignement d'Adanën. D'une part pace qu'elle n'avait pas à se mêler de la relation maitre/apprenti qu’il entretenait avec Tyra, d’autre part parce que le problème ne venait pas de lui mais de sa compatriote.
- Désire-tu que je me retire, afin que tu puisses continuer ton enseignement ? demanda-t-elle finalement.
Le marchombre ne prit même pas une seconde pour réfléchir. Sa réponse fusa, venue du cœur.
- Non. Je suis heureux de vous revoir. Elle se calmera. Elle le fait toujours. Elle n'est avec moi que depuis quelques jours. Son mauvais caractère ne peut s'effacer si vite. Quant à son manque de respect pour moi… je suis au regret de vous informer que vous vous trompez. Malgré les apparences, elle en éprouve autant pour moi, que moi pour elle.
Il n’ajouta rien, mais une auditrice aussi attentive qu’Alyanna, pouvait aisément comprendre ce que sa dernière phrase signifiait d’autre que son sens apparent : visiblement, leurs sentiments étaient réciproques, mais aucun d’eux n’était prêt à les assumer. Ni la jeune femme avec son caractère de feu ; ni son ancien apprenti, si taciturne et peu enclin à faire étalage de ses émotions. Tous deux courraient droit à l’impasse s’ils continuaient ainsi. L’humaine hocha la tête mais ne dit rien. Le lien qui l’attachait à son ancien apprenti était tel qu'elle devinait parfaitement la situation dans laquelle il se trouvait. Deux caractères opposés qui devaient trouver l'Harmonie. Le feu de Tyra sur la glace d’Adanën, la lune et le soleil, la lionne et le tigre, l'aigle et le loup... Et, au centre de cet étrange lien, des sentiments inavoués, comme une porte ultime que l'on refusait d'ouvrir.
- Un monde inconnu est toujours effrayant, même pour le plus courageux des hommes, souffla-t-elle au vent.
Elle n'avait pas parlé pour lui, mais la phrase n'avait pas échappé à son ouïe elfique... ce qui n'était pas le cas de son sens. Intrigué, Adanën la fixa.
- Que voulez-vous dire ?
- Un maître marchombre a dit un jour à son illustre élève que l'Amour était une voie, au même titre que la Voie des Marchombres et qu'elle était ardue à arpenter, répondit-elle. Mais être aveugle à cette Voie ne signifie pas qu'elle n'existe pas...
En l'entendant, le stoïque Adanën se troubla.
- Comment savez-vous que...
La jeune femme eut un sourire triste et baissa les yeux vers la couche d'herbe qui recouvrait le sol :
- Un marchombre ressent les choses qui l'entourent. Qu’il s’agisse de l'environnement, des êtres ou des sentiments. Mais je n'ai qu'à lire ton regard lorsque tes yeux se posent sur Tyra pour comprendre que tu tiens à elle plus qu'à une simple apprentie... (elle soupira et continua d'une voix douce) Malheureusement, un maître ne doit pas être un confident, ni un frère et encore moins un amant...
Les mots de son ancien mentor le touchèrent en plein cœur, mieux qu'aucune arme n’aurait pu le faire. Il le savait. Il était parfaitement conscient de tout cela, pourtant...
- Je ne suis pas vraiment son maître... Je lui donne simplement un coup de pouce.
C'était un faux-fuyant. Cela aussi il le savait, tout comme il n’ignorait pas que chacun d'eux était voué à souffrir à cause de sentiments contre lesquels ils ne pouvaient pas plus lutter l'un que l'autre. Son regard se perdit dans le vague, reflet de son âme, de son cœur, mais également de sa souffrance à venir.
Alyanna savait pertinemment quelle douleur elle infligeait à l'elfe, mais elle ne pouvait mentir à son ancien apprenti... ni le laisser se bercer d’illusions et commettre une grave erreur.
- Un marchombre n'offre pas son enseignement comme un "coup de pouce", asséna-t-elle ensuite, doucement mais avec fermeté. La Voie ne se découvre qu'auprès d'un maître.
La jeune femme s'assit en tailleur sur le sol, ses yeux de lune fixant le visage décomposé d'Adanën qui cherchait à fuir la réalité qu'elle lui dévoilait.
Pour la première fois depuis longtemps, un maelström de sentiments et de pensées s'inscrivit sur le visage de l'elfe, ordinairement imperturbable. Que devait-il faire ? Il n'en avait désormais plus aucune idée. Il avait stupidement pensé que quelque chose était possible... mais il avait occulté ce qu'Alyanna venait de lui rappeler, doucement mais fermement. Soudain il doutait. De lui, de ses capacités... de tout. Il doutait et ne savait plus comment réagir.
De nouveau il braqua son regard azur sur l'humaine, en quête d'un conseil comme à l'époque de son apprentissage.
Elle avait glissé le doute en lui et la marchombre ne pouvait rester de marbre face à la détresse de l'elfe, aussi décida-t-elle de lui venir en aide, comme au temps où elle était son maître :
- Tu es libre Adanën et mes mots n'ont pas de pouvoir sur ta liberté. Cette liberté qui fait de toi ce que tu es, un marchombre. Toutefois, je peux t'offrir un conseil, un conseil qu'un troll a un jour donné : "Le doute est une force. Une vraie et belle force, veille seulement à ce qu'elle te pousse toujours en avant".
Elle avait raison. Comme autrefois. Comme toujours. Pourtant...
- Tyra... je ne sais plus quoi faire avec elle... Enfin... je ne sais plus que faire vis à vis d'elle et de... de ce que... bafouilla-t-il d'une façon tout à fait inhabituelle.
Il s'interrompit de nouveau, sachant qu'elle comprendrait parfaitement ce qu'il cherchait à formuler sans pouvoir s'y résoudre.
- Je ne connais pas Tyra aussi bien que toi, dit alors Alyanna, mais je sens qu'elle possède les qualités pour être marchombre, bien que son caractère semble plus proche de celui d’un pilier de taverne. Et je pense que le nœud de votre problème est ce que vous ressentez l'un pour l'autre mais que vous refusez d'avouer...
- Mais vous l’avez dis vous-même, je suis son mentor comme vous avez été le mien. Rien n’est possible, dit-il encore, perdu. Le nœud restera donc inextricable, tout comme cette situation.
En cet instant, l'elfe se sentait perdu et désemparé comme un enfant. Cela ne lui était plus arrivé depuis si longtemps que la sensation se révélait presque effrayante, mais il ne pouvait rien contre la vérité.
Alyanna se leva et s'approcha d'Adanën, vrillant ses yeux argentés vers lui.
- C'est donc à toi de chercher la réponse à toutes tes questions. Et n'oublie pas, le vent peut-être un précieux confident...
Après ces paroles mystérieuses, la marchombre s'éloigna à travers les arbres sombres, disparaissant dans les ténèbres de la forêt.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 12:41

Adanën entra dans l'auberge de Joline où il savait qu’Alyanna avait pris une chambre. A cette heure plus que matinale, la grande salle était quasi déserte, la jeune tenancière s’occupant, seule, derrière le comptoir. En l’apercevant, celle-ci failli courir à lui, mais en le voyant se diriger vers la table de son unique cliente, elle renonça à regret, ne voulant pas non plus devenir un poids. Baissant la tête, la jeune femme se consacra donc à ses choppes et gobelets, tandis que l’elfe allait s'asseoir face à elle son ancien maitre.
- Bonjour Alyanna, la salua-t-il cordialement.
Levant les yeux, celle-ci lui adressa un sourire chaleureux.
- Bonjour Adanën.
Elle n'évoqua pas Tyra, ni les mots échangés la veille. Le passé était le passé. Point n’était besoin de remuer la fange des mauvais souvenirs.
- Comment te sens-tu ? se contenta-t-elle de demander.
- Physiquement, très bien, répondit-il d’un air grave. Psychiquement... j'ai connu mieux, dirais-je. Et vous-même ? L'auberge de Joline est confortable. Y avez-vous bien dormi ?
- Oui, de plus c'est une hôte très chaleureuse. Et je vais très bien, même si je regrette de m'être montrée peut-être trop franche avec toi.
La déclaration étonna le marchombre.
- Vous regrettez ? répéta-t-il en arquant un sourcil. Vous ? Et quoi donc ? De m'avoir ouvert les yeux ?
La jeune femme sourit tristement et posa sur son ancien apprenti un regard empli de mélancolie.
-Je doute souvent, bien que je ne le montre pas. Et, en ce moment, je me demande si je n'aurais pas du te laisser découvrir la vérité par toi-même...
Mais il décida de la détromper. Il ne pouvait la laisser faire fausse route de cette façon.
- Il est probable que je n'aurais pas même entraperçu cette vérité si vous ne me l'aviez pas montrée. Je vous en suis reconnaissant et suis ravi que vous soyez là. J'ai l'impression que c'est comme autrefois, ajouta-t-il en souriant légèrement.
Contente de le voir afficher sur son beau visage autre chose que de l’impassibilité, Alyanna lui rendit son sourire.
- Sauf que tu n'es plus mon élève, Adanën. Tu es libre et c'est à toi et à toi seul de décider de tes actes.
Il hocha la tête en guise d’assentiment.
- Je le sais. Mais votre présence m'apaise. Non que j'en ai besoin, ajouta-t-il, un peu trop rapidement, mais... vous avez toujours eu cet effet sur moi et je suis content que vous restiez.
Adanën venait de davantage se livrer en deux jours qu'il ne l’avait fait en trois ans et cette marque profonde de confiance fit naître en Alyanna une vague de gratitude envers l'elfe. Elle savait pertinemment à quel point ce dernier avait du mal à avouer ses états d’âme quels qu’ils soient... d'où sa relation ambigüe avec Tyra.
- Je ne serais pas toujours là Adanën... murmura Alyanna, presque à regret car il lui était pénible de rappeler ce genre de chose à son ancien élève.
L’elfe soupira et regarda par la fenêtre la ville se remettre à vivre progressivement, le bruit commencer à se faire entendre.
- J'en suis conscient, répondit-il finalement après un court silence. Je sais qu'arrivera très bientôt le moment où le vent vous poussera de nouveau par les chemins et qu'alors, nous ne nous reverrons plus... (sa voix se fit nostalgique) J'en serais presque à regretter la fin de mon apprentissage...
Touchée, Alyanna eut un sourire tendre.
- Tu oublies que rien ne peut briser le lien entre un maître et son élève, lui rappela-t-elle doucement. Ni les doutes, ni la peur, ni le temps ni même la Mort. Absolument rien. Nous sommes liés à jamais, Adanën.
De nouveau un blanc dans la conversation, puis, sur un ton plus joyeux, la marchombre enchaîna avec ironie :
- Et t'avoir tout le temps sur le dos m'aurait tuée plus vite qu'une horde de Mercenaires !
Son interlocuteur s'attendait tellement peu à cette pique, qu'il resta un instant sans voix, puis éclata franchement de rire, fait d’une extrême rareté.
- Etais-je donc si terrible ? interrogea-t-il, les yeux brillants.
Ravie d'avoir enfin brisé le masque stoïque de l'elfe, Alyanna éclata rit de concert avec lui, avant de poursuivre en réponse à sa question.
- Tu étais insupportable ! s'exclama-t-elle d’un ton comique en exagérant. Parfois, j'ai cru enseigner à un ven1 !
Ebahi de la comparaison, il la dévisagea.
- Un ven ? Pourquoi donc ?
- Tout simplement parce que tu restais assis sur ta branche, parfaitement immobile et que tu me fixais avec de grands yeux dès que j'ouvrais la bouche, dit-elle avec le plus grand sérieux, avant de repartir dans un grand éclat de rire.
Cette fois, la déclaration fit sourire l’elfe.
- En réalité, je vous écoutais avec passion, tout simplement. Je buvais littéralement vos moindres paroles, vos moindres gestes... Je crois que Zoltan2 m'aurait qualifié d'ahuri à cette époque.
La marchombre eut un sourire ravi.
- J'ignorais être aussi intéressante. Mais je dois admettre que j'étais exactement pareil à l'époque où j'étais élève.
- Votre maitre... Gilian ? fit-il en hésitant sur la prononciation.
- Oui, Jillian, confirma-t-elle en prenant soin de rectifier le nom au passage. Il fut un maître extraordinaire pour moi. J'en ai bavé, presque autant que lui je crois. Mais ces trois années passées en sa compagnie font partie des plus belles de mon existence.
- Il devait l'être pour avoir formé une marchombre telle que vous. Vous êtes digne de son enseignement et j'espère qu'un jour, je serais moi aussi à la hauteur du votre, déclara-t-il avec autant de conviction que de sincérité. Il me reste encore bien du chemin à parcourir pour y parvenir
Profondément touchée par ses paroles, la jeune femme sourit une nouvelle fois. Il lui semblait qu’elle n’arrêtait plus depuis qu’elle l’avait retrouvé.
- Et moi je suis immensément fière d'avoir enseigné la Voie à un apprenti tel que toi.
Le compliment fit légèrement rosir les joues de l’elfe.
- Je ne mérite certes pas tant de louanges, rétorqua-t-il modestement, mais je suis heureux de savoir que vous êtes fière de moi. J'espère pouvoir l'être de Tyra dans un proche avenir.
Alyanna baissa légèrement les yeux lorsque son interlocuteur évoqua sa volcanique compatriote. Seul le temps dirait si les deux parties de cet étrange tandem parviendraient à assumer leurs sentiments et à avancer malgré tout.
Conscient d'avoir jeté un froid, Adanën redevint sérieux et grave, puis questionna, plus abruptement qu’à son habitude :
- Vous ne l'appréciez pas, n'est ce pas ?
Alyanna secoue la tête.
- Je ne la connais pas suffisamment pour affirmer cela. Je crains seulement les douleurs et les doutes que vous vous infligez tout deux...
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMar 24 Mar - 12:42

- Il est étrange, alors, que je ressente une tension quasi électrique entre vous... répartit encore le marchombre en la fixant dans les yeux, comme pour y lire autre chose que ses paroles ne disaient pas. Tyra n'est pas mauvaise, Alyanna. Elle n'a pas eu une existence facile et son passé obscur ne l'a pas moins été.
- Peut-être alors parce qu'elle me ressemble sur ce point là... souffla l’humaine à mi-voix en baissant la tête, ses longs cheveux de jais masquant son visage. Je ne la juge pas Adanën. Surtout que je ne la connais absolument pas...
- Il y a encore quelques temps, avant de se retrouver mon apprentie, elle était assassin. Maître-Assassin, lâcha-t-il finalement en ayant conscience de jeter un pavé dans la mare.
C'était donc ça... Voilà ce qu'avait voulu dire Adanën lorsqu'il avait parlé des « bases » de Tyra. Un Maître-Assassin... Silencieuse, froide, mortelle et dangereuse. Elevée pour tuer. Alyanna hocha la tête, pensive, mais ne fit aucun commentaire.
Son silence flagella l’elfe plus que ne l'auraient fait des paroles.
- Dites quelque chose, la pria-t-il, l'inquiétude pointant dans sa voix d'ordinaire si calme et posée.
La marchombre releva la tête. Que devait-elle dire ? Elle-même ne savait plus trop quoi penser à présent qu'Adanën venait de lui faire un tel aveu. Pourtant, elle n'hésita pas à planter son regard dans celui de son ancien apprenti.
- Je te l'ai dis, je ne connais pas Tyra et je ne la jugerais pas sur ses anciennes actions. Nous avons tous commis des choses immondes...
- Pourtant je sens votre réprobation comme si elle était aussi tangible que cette table, poursuivit-il. Vous ne pensez pas qu'elle puisse devenir marchombre.
Ce n'était pas une question. Tout son être sentait ce fait. Il le sentait dans le silence de son ancien mentor, dans son regard, dans son attitude, imperceptiblement crispée.
En l’entendant, Alyanna eut un petit rire sans joie. Ainsi il l’avait devinée… Il était vraiment très intuitif.
- Disons, expliqua-t-elle, que je me demande comment un ancien assassin peut ressentir la Voie. Mais je pense être très mal placée pour donner une quelconque leçon de morale.
Après cette déclaration, l'elfe garda le silence un moment, puis il déclara :
- Je ne doute pas de mon choix. Jilano non plus. Malgré son passé et son caractère, je sais, je sens que Tyra peut se révéler une marchombre aussi exceptionnelle qu'elle était le meilleur assassin de l'Empire.
- C'est l'essentiel, si tu sais ce que tu désires vraiment et j'espère de tout coeur que tu réussiras Adanën.
Il y eût un silence, puis l'elfe demanda :
- Qu'avez-vous prévu de faire aujourd'hui ?
- Je vais devoir rentrer chez moi pour m'occuper de quelques affaires urgentes, dit la marchombre.
Le désappointement se lut alors sur le visage d'Adanën.
- Oh... Je vois... et je suppose que votre compagnon doit également vous manquer considérablement...
La marchombre ne put retenir un sourire devant la déception de l'elfe qui ne s'était pas attendu à son départ.
- Oui, Iran me manque, dit-elle ensuite, mais il n'est pas le seul.
De nouveau surpris, Adanën la dévisagea.
- Il y a quelqu'un d'autre ?
Le sourire d'Alyanna s'élargit...
- Oui, un autre homme. Certes, il est encore très jeune mais je suis certaine qu'il deviendra bientôt aussi séduisant que n'importe quel autre garçon.
- Un autre homme très jeune ? releva le marchombre sans comprendre. Qui est-ce donc ?
Alyanna leva les yeux au ciel. Décidément, l'elfe n'était pas toujours très perspicace.
- Mon fils, Tybalt.
A ces mots, le marchombre cligna des yeux.
- Votre... Oh bien sûr, j'aurais dû y penser. Et bien je vous souhaite beaucoup de bonheur à tous les trois, fit-il comme une conclusion à la conversation et à l'entrevue.
Il supposait qu'à présent qu'elle l'avait revu, elle allait immédiatement repartir. Et il supposait bien, car Alyanna sourit et lui offrit un clin d'œil complice avant de se lever.
- Bonne chance à toi aussi Adanën, mes pensées t'accompagnent.
La jeune femme salua ensuite Joline et quitta l'auberge.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptySam 28 Mar - 17:54

Very Happy
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyDim 29 Mar - 23:58

Wow, j'adore tes commentaires, Titouan XD

Voilà la suite :


*Chapitre 9*
Prise de position

Comme Adanën l'avait deviné, Tyra n'était pas réapparue tant qu'Alyanna était demeurée dans son entourage. Cela n'avait rien de surprenant si l'on considérait que le caractère de la jeune femme la portait à une jalousie exacerbée... et exagéré. À l'instar des seijas à qui elle devait son ancien surnom, l'elfe devait considérer toute femme se trouvant au contact du male qu'elle convoitait -lui en l'occurrence- comme une rivale, qu'elle détestait donc d'emblée.
Un léger soupir lui échappa tandis que son regard accrochait le vent qui jouait dans les branches des arbres alentours. Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? Qu'il soit tombé amoureux de son « apprentie » et que les deux femmes qu’il chérissait se déchirent ? Hum, non. Ce n'était pas exact car, à aucun moment, Alyanna ne s'était emportée contre Tyra, bien que sa réprobation à l'encontre de son attitude ait été presque palpable.
Comme il s'interrogeait, des mots lui vinrent à l'esprit, comme portés par la brise : « il n'y a pas qu'un chemin » c'était évident. Jusqu'ici, il s'était comporté comme s'il n'y avait que deux options : maintenant ou jamais. Il avait occulté « plus tard », ce qui était une grave erreur car la perspective de ce possible « plus tard » chassa immédiatement de son regard azur la douleur qui était omniprésente depuis que son mentor l’avait, par ses mots, replacé dans sa position de maitre. Celui de Tyra. Bien qu'elle refuse de le considérer ainsi, sait exactement ce qu'il était élu devrait s'y faire. Pour commencer il lui fallait retrouver sa fuyante compatriote et mettre certaines choses au point avec elle. Encore.



Pour qui se prenait-elle, cette humaine par Zeran ?! Comment osait elle la juger, émettre à son sujet des opinions sans fondement ?! Ah elle était belle l’impartialité des ombrians ! Comment Adanën pouvait-il lui vouer un pareil respect surtout vu leur différence d'âge ?! Et ce damné elfe qui, non content de ne pas l’avoir défendue, l’avait enfoncée ! Ils avaient eu de la chance qu'elle se contienne malgré sa fureur, sinon, elle n'aurait pas donné cher de la peau de cette Alyanna !
Oh, bien sûr, elle avait trouvé l'harmonie, son maître le lui avait dit, pourtant, parfois, ses anciens instincts d’assassin reprenaient le dessus.
Soudain, elle interrompit ses va-et-vient dans la pièce est écarquilla les yeux, ahurie. Son maître ?! Depuis quand considérait-elle Adanën de cette façon, elle qui se disait libre de toute entrave de ce type ? Elle serra les dents. Vraisemblablement, son inconscient lui avait depuis longtemps donné ce titre que son être conscient refusait, avec orgueil, de conférer à l’ombrian. Génial... Il ne manquait vraiment plus que ça pour que le tableau soit complet. Ah Praven et Ectelius riraient bien s'ils savaient... Cette perspective lui fit crisper les doigts sur le gobelet qu'elle tenait, puis, dans un mouvement d'humeur incontrôlé, elle le jeta dans la cheminée où il éclata dans un tintement cristallin, tandis qu'une réflexion très terre à terre et totalement incongrue lui traversait l'esprit : si elle continuait de briser sa vaisselle à cette allure, il ne lui resterait bientôt plus rien pour boire chez elle.
Une nouvelle fois, elle se força à inspirer et expirer lentement afin de tenter de retrouver son calme. Elle n’y parvint qu'un long moment plus tard. Quand cette fille repartirait-elle ? Avait-elle intention de s'installer à la capitale ? Par Zeran, si tel était le cas, elle ne le supporterait pas. L'humaine devait partir, ou l'elfe ne répondrait plus de rien. Le meilleur moyen de savoir était encore de revenir vers lui. Mais si elle était encore avec lui... Tyra serra les poings. Non, mauvaise idée. Revoir cette femme était trop lui demander. Elle patienterait quelques jours. En attendant...
Récupérant sa cape posée sur le dossier d'une chaise, elle s’en revêtit et quitta la maison en quête d'une quelconque taverne. Boire était encore le meilleur moyen d'oublier temporairement. A condition d’éviter de tomber raide sous une table.



Retrouver Tyra. Adanën avait l’impression de passer son temps à la chercher. Chaque fois qu’il pensait l’avoir, elle lui filait entre les doigts.
Après avoir une nouvelle fois écumé sans succès toutes les tavernes de la ville, Adanën pénétra dans la dernière. Un coup d'œil lui suffit pour repérer la jeune femme, affalée sur la table, mais consciente cette fois. Retenant un soupir, il s'assit face à elle et elle leva sur lui un regard rendu brumeux par l'abus d'alcool.
- A... Adanën...
- Elle est partie, Tyra. Tu peux cesser de boire à présent, déclara-t-il en éloignant la bouteille de sa main tendue.
- F... Fiche-mi la paix, rétorqua-t-elle.
- Ta réaction est excessive et tu le sais.
- T... Tu ne c... comprend rien...
- J'ai très bien saisi au contraire, la détrompa-t-il. Alyanna est mon mentor, Tyra, pas une rivale pour toi.
Tenter de raisonner une personne ivre était vain, il en avait conscience, pourtant, il devait tenter de lui faire comprendre.
- Elle est mon maître comme je suis le tien. Tu n'as pas de rivale car il n'y a entre nus que relation de mentor à élève... pour le moment.
Il avait lancé la chose sans son tact coutumier et attendait maintenant l'inévitable réaction violente... qui ne vint pas.
Comme assommée par ses paroles, sa compatriote le fixa d'un air ahuri, brusquement dégrisée.
- Qu'est-ce que tu as dis ? fit-elle lorsqu'elle retrouva sa voix.
L'ombrian verrouilla son regard dans le sien, en tachant de faire abstraction de leur beauté irréelle.
- Tu m'as très bien compris, dit-il encore, aussi fermement que possible. Malgré tes protestations, c'est ce que je suis pour toi depuis le départ.
Paf ! Voilà ce qui s'appelait une mise au point en bonne et due forme. Il y a quelques temps encore, Tyra se serait emportée en l'entendant affirmer une chose pareille, mais à présent qu'elle-même l'avait intérieurement nommé ainsi au moins une fois, cela aurait été aussi stupide que malhonnête. Son orgueil se révoltait à l'idée de n'être, une fois encore, rien de plus qu'une apprentie, surtout la sienne ; pourtant, elle devait se rendre à l'évidence : avec sa douce fermeté, elle avait appris davantage d'Adanën Saltaro en quelques temps, qu'elle ne l'avait fait en fréquentant Kardan durant des mois. Il était le maître, elle la disciple. Lui, l'homme qu'elle aimait malgré elle.
Au grand étonnement de l’ombrian, sa déclaration ne généra chez la jeune femme rien d'autre qu'un grommellement indistinct. C'était si inattendu que, sur le visage de l'elfe, l'impassibilité laissa place à la stupéfaction, tandis que l'incrédulité apparaissait dans son regard azur. Il ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis la referma sans que le moindre son en soit sorti.
- Tu ressemble à un poisson hors de l'eau, lança-t-elle alors, moqueuse, en croisant les bras sur sa poitrine.
- C'est que je ne 'attendais pas à ce que...
- Je m'en doute, la coupa-t-elle, satisfaite d'avoir réussi à faire sortir l'impassible ombrian de son stoïcisme.
Il y eût un court silence, puis Adanën déclara :
- J'avoue que tu es parvenue à me surprendre. Je crois que tu seras une ombrian on ne peut plus imprévisible.
- Tant mieux, fit-elle dans un sourire en coin.
Ayant dit cela, elle se releva en chancelant et il la rattrapa avec sa vivacité habituelle.
- Doucement, Tyra. Malgré les apparences, tu es ivre. Quand comprendras-tu que boire de la sorte ne résout rien ?
- Disons, le jour où tu me diras ce que tes yeux clament comme un cri silencieux, rétorqua-t-elle.
Le sens de la réponse, décochée comme une flèche, n'échappa pas à l'esprit fin de l’ombrian, qui sentit ses pommettes se colorer. Fait qui déclencha un sifflement moqueur de son interlocutrice.
- J'ai fais rougir le grand Adanën Saltaro. Il faut que je me souvienne de ce jour.
- Je... Tu l'as reconnu toi-même, Tyra, je suis ton maître. Rien de plus, balbutia-t-il de façon tout à fait inhabituelle.
- Oui, confirma-t-elle. Pour le moment.
- De plus... Toi non plus tu n'as rien dis.
- C'est amusant ça... Il me semblait que si. C'est même toi qui me l'a raconté.
- Tu étais ivre, argua-t-il en désespoir de cause.
- Et je le suis encore, c'est toi qui vient de me le dire, contra-t-elle, ne lui laissant aucune échappatoire.
- Oui mais...
L'elfe s'interrompit car il sentait qu'il s'enferrait tout seul et il n'était pas prêt. C'était trop tôt. Bien trop tôt. Il n'était pas prêt du tout.
- Ivre ou pas, s'il faut que je te le dise pur que tu te décide, alors voilà : je t'aime Adanën, asséna-t-elle avec le plus grand sérieux.
De nouveau, il la considéra avec ébahissement. C'était la seconde fois qu'il entendait ces mots qui semblaient presque incongrus venant de celle qui, peu de temps auparavant, était encore La Seija, le plus grand assassin de Sayanë, réputé aussi insensible qu'une pierre. Mais pourquoi ne pouvait-il pas les recevoir lorsqu'elle était sobre ?
- Tu dois te dire que mon ivresse me fait dire des folies hein.
Malgré les apparences, la phrase n'était pas une question réelle. Plutôt une affirmation déguisée.
- Et bien...
- Je le pense tu sais. Je n'imaginais même pas ça possible après la débâcle de mon histoire avec Jilano, pourtant, les faits sont là. J'assume. A toi d'en faire autant.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyDim 29 Mar - 23:59

Désemparé, il secoua doucement la tête, ses cheveux sombres suivant le mouvement.
- Je ne peux pas, souffla-t-il.
- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? poursuivit-elle, impitoyable.
Comment arrivait-elle à tenir un raisonnement si construit dans son état ? Cela dépassait l'entendement. Tyra Zenf était proprement stupéfiante.
- Les deux, répondit-il finalement. Même si tu n'étais plus mon élève, je ne suis pas prêt Tyra.
- Tu as peur, déclara-t-elle alors comme une certitude.
C'était si vrai que l'elfe tressaillit. Oui il avait peur. Pire, il était terrifié car, fui par les femmes en raison de sa froideur, il n'avait jamais eu de réelle relation. Il ignorait donc totalement à quoi s'attendre et c'était ce qui l'effrayait.
- Je ne te ferais aucun mal tu sais, fit-elle encre d'un ton presque tendre.
- Je le sais bien. Là n'est pas la...
Il ne put achever car la jeune femme avait posé les doigts sur sa bouche pour le faire taire. Doigts qu'elle remplaça bientôt par ses lèvres. Possessives, exigeantes, passionnées, elles s'emparèrent des siennes, réclamant un dû dont elles étaient privées depuis trop longtemps. Ses mains crochetèrent sa nuque, fourrageant dans ses cheveux. Par Zeran, depuis le temps qu'elle mourrait d'envie de le faire ! Depuis le temps qu'elle se consumait de désir pour lui ! Jamais elle n'avait autant contenu sa nature ardente et charnelle. Jamais. Pour aucun homme. Pour lui seul, elle avait lutté contre ses instincts, contre elle-même.
Lorsqu'il comprit ce qu'elle faisait, Adanën la repoussa doucement, autant à cause de son haleine empuantie par l'alcool, que par crainte de ses baisers.
- Tyra, non.
Se sentir repoussée fit échapper à la jeune femme un petit cri d'intense frustration. Soudain agacée de sa retenue, elle l’agrippa par les épaules et le secoua de toutes ses forces, à en vaciller de nouveau.
- Arrête ! Arrête de faire ça !
- De quoi parles-tu ? fit-il en arquant un sourcil, tout en la maintenant pour éviter qu'elle ne tombe.
- Arrête d'être aussi raisonnable, aussi stoïque ! C'est exaspérant !
- C'est ma nature, Tyra. Je ne puis la changer sur commande, répliqua-t-il d'un ton légèrement plus sec.
Une profonde lassitude marqua alors les traits parfaits de la jeune femme et Adanën retint une expiration bruyante.
- Viens Tyra, je te raccompagne chez toi.
L'elfe hocha la tête en guise d'assentiment, soudain incapable de la moindre velléité de résistance.
Pour la seconde fois, l'ombrian glissa un bras autour de sa taille et fit passer le sien sur ses épaules pour la soutenir. Heureusement, cette taverne se trouvait assez proche de la demeure de sa compatriote. Arrivé là, il l'allongea sur son lit et entreprit de lui ôter ses bottes sans qu'elle ne réagisse vraiment. C'est lorsqu'il s'éloigna vers la porte, qu'elle parut se rendre compte de ce qui se passait.
- Adanën… Reste... demanda-t-elle.
Sa voix possédait des accents suppliants qu'il ne lui avait encore jamais entendu. Elle s'est brusquement si fragile, si intensément... femme.
- Tu joues le rôle du démon tentateur, Tyra, fit alors l'ombrian d'une voix légèrement fêlée. C'est mal de ta part.
- S'il te plaît, insista-t-elle.
La demande était pressante, mais l'ombrian savait que s'il acceptait, s'il passait outre ses principes -ceux qu’Alyanna lui avait rappelés- il franchirait une étape primordiale pour eux deux. Il n'était pas prêt. Pourtant, lorsque leurs regards se croisent là, il rendit les armes, jetant ainsi aux orties ses chers principes et sa raison. Comme il l'avait supposé à l'auberge de Joline, il était impossible à tout homme normalement constitué de résister à ses yeux-là. Et lui n'en était pas davantage capable qu'un autre.
En soupirant, il prit place sur la chaise la plus proche, mais sa compatriote ne l'entendait pas ainsi.
- Dors avec moi, demanda-t-elle encore.
Cette fois, l'elfe se raidit.
- Crains d'aller trop loin, fit-il d'une voix tendue.
- Je te demande simplement de dormir près de moi, Adanën, rien d'autre, plaida-t-elle. Détends- toi. Par Zeran, à voir réaction, on croirait que je m'apprête de sauter dessus.
- Tu es ridicule, l’accusa-t-il.
- En l'occurrence, c'est plutôt toi qu'il l'es, contra-t-elle d’une voix où la colère perçait. Je ne vais pas te violer. Je ne suis pas à ce point esclave de mes hormones.
Cette fois, il souffla bruyamment.
- Je n'ai jamais dit ça.
- Peut-être pas, mais c'est ce que tes réticences insinuent.
Après cet échange, un silence s'installa, si pesant qu'il en était presque palpable et il fallut un temps infini avant que l'un d’eux ne quitte son immobilité. Puis, comme contraint, il entreprit de retirer ses bottes à son tour, avant de la rejoindre dans la couche, raide comme la justice. L'ombrian ignorait totalement comment il réagirait au contact de cette trop belle femme, mais il craignait que ce ne soit gênant et il ignorait comment elle attendait qu’il se comporte.
Ils restèrent ainsi un moment : elle allongée sur le côté, pleine d'un ressentiment presque tangible envers ses paroles et son attitude ; lui sur le dos, désemparé et en proie au doute. Un long moment plus tard, après une âpre lutte contre lui-même, l'ombrian se décala et la prit dans ses bras.
Surprise, Tyra retint son souffle un instant. Que lui prenait-il soudain ? Elle avait presque perdu l'espoir de lui faire perdre ce comportement guindé et voilà que soudain...
- Mais je croyais que... fit-elle.
- S'il te plaît, ne me pose pas de question, dit-il alors. Tu as là plus que quiconque n'a jamais obtenu de moi.
Etonnée sans vraiment l'être, la jeune femme se retourna sur la couche, le visage à quelques centimètres du sien, regard bleu dans regard bleu.
- Combien de femmes y a-t-il eu dans ta vie Adanën ? demanda-t-elle brusquement.
La question le prit au dépourvu et l'embarrassa, aussi préféra-t-il garder le silence. Mais sa compatriote ne l'entendait pas de cette oreille.
- Adanën ? insista-t-elle.
- Ce n'est ni important, ni intéressant, biaisa l'elfe en évitant son regard inquisiteur qui le troublait bien trop pour sa tranquillité d'esprit. Cette réponse ne trompa pas Tyra.
- Ne me dis pas que... commença-t-elle, incrédule.
- Que quoi ?
- Tu n'as jamais eu de relation ?
Seul un silence gêné lui répondit.
- Vraiment jamais ? Aucune ?
- Pas au sens où on l'entend, se décida-t-il finalement à répondre en baissant la tête comme s'il craignait qu'elle ne se moque de lui.
Il n'ajouta rien, mais c'était inutile. Elle avait compris. Il était inexpérimenté. C'était la raison principale de ses réserves. Brusquement attendrie par cet aveu, elle lui caressa la joue d'un doigt.
- Je comprends bien des choses à présent, murmura-t-elle. Ce n'est pas de moi et de ma réputation que tu as peur. En réalité, ce qui t'effraye c'est toi-même, tes réactions et l'inconnu.
Bouleversé qu'elle l'ait si bien deviné, Adanën se renferma dans le silence, posant simplement le menton sur ses cheveux.
- Je n'irais pas trop vite, je te le promets, reprit-elle après un moment.
- Tyra... fit-il alors, une légère nuance de reproche dans la voix.
Douché, il voulut ôter ses bras, mais la jeune femme l'en empêcha en y plaquant les mains.
- Pourquoi n'as-tu jamais eu de relation ? demanda l'elfe d'un ton doux, consciente de l'avoir effarouché. Tu n'es pourtant pas laid.
C'était un euphémisme. Adanën Saltaro était l'un des plus beaux mâles qu'elle ait jamais vu. Mais d'une beauté particulière. Ténébreuse comme un crépuscule. Jamais encore elle n'avait rencontré un homme si craintif pour tout ce qui concernait les émotions ; un homme que les contacts physiques effrayaient à ce point. C'était si étrange qu'elle avait envie de comprendre.
- Cela n'a pas la moindre importance, éluda-t-il. Tu devrais dormir, Tyra.
- Ca en a pour moi, rétorqua-t-elle sans tenir compte de sa dernière phrase.
- Je n'apprécie guère de discourir à mon propos.
- Ca, je le sais. Mais j'ai envie de mieux te connaître, de te comprendre. Tu restes une énigme, Adanën.
- Et tu n'aimes pas cela.
- Exactement. Alors ?
- Je l'ignore, consentit finalement à répondre le marchombre. Je crois que les femmes me fuient. Sans doute ne suis-je pas assez intéressant...
A ces mots, Tyra secoua la tête.
- Tu sais ce que je crois, moi ?
- Non mais quelque chose me dit que je ne vais pas tarder à l'apprendre.
- Je crois qu'en effet, tu les fait fuir. Non pas parce que tu n'es pas intéressant, mais parce que tu as l'air froid et totalement inaccessible.
La déclaration lui fit arquer un sourcil.
- Inaccessible ? releva-t-il. Comment cela ?
- Et bien, résuma la jeune femme, tu ne souris jamais, tu es plus impassible que moi, ce qui n'est pas peu dire et puis... tu t'es déjà entendu parler ?
- Je te demande pardon ?
Cette fois, la stupéfaction était audible dans la voix du marchombre.
- Voilà, c'est exactement ce que je voulais dire, fit-elle comme s'il venait de lui apporter une preuve supplémentaire pour étayer sa théorie. Tu parles comme un livre, voir pire. Personne ne s'exprime d'une façon aussi châtiée. Tes paroles sont tellement raffinées naturellement, qu'à côté de toi, n'importe qui passe pour un rustre analphabète, ce qui rabaisse et n'incite pas à t'approcher. Et s'il n'y avait que ça...
Plus elle avançait dans son raisonnement, plus l'elfe tombait des nues. S'il y avait bien une raison à laquelle il ne s'était pas attendu, c'était bien sa façon de s'exprimer. Cela n'avait jamais eu l'air d'ennuyer quiconque auparavant. Ni Alyanna, ni aucun autre.
- Ma façon de m'exprimer te déplaît ? questionna-t-il, dérouté.
Sa compagne haussa les épaules.
- Moi c'est encore différent. J'ai longtemps été l'apprentie d'Ectelius, qui parlait un peu comme toi, quoique à un degré moindre, alors je suis habituée. Mais ça peut en rebuter beaucoup.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyLun 30 Mar - 0:00

Le marchombre hocha la tête bien qu'il vit très mal comme remédier à un « problème » qui perdurait depuis des décennies.
- Quoi d'autre ?
- Ca ne te suffit pas ?
- Et bien, tant qu'à entendre mon procès, autant qu'il soit complet, répondit-il dans un léger sourire.
A ces mots, Tyra leva les yeux au ciel.
- Oh par Zeran, Adanën, je ne fais pas ton procès, j'essaye de t'aider. Ne confonds pas tout.
Il y eût un silence, qu'elle rompit de nouveau.
- Au moins, est-ce que tu as déjà... fit-elle avant de s'interrompre.
Parler d'une chose aussi triviale avec le raffinement personnifié faisait grossier, même dans la bouche de la plus grande coureuse de pantalons de l'Empire. Pourtant il répondit.
- Oui. Une fois. Mais cela fait bien longtemps.
Cette fois, la jeune femme écarquilla les yeux. Une fois ?! Une seule et unique fois dans toute sa vie ?! Si elle avait été debout, elle en aurait chut d'ébahissement. Elle qui considérait que quelques semaines d'abstinence constituaient le comble de l'abnégation... Cet homme était un sain.
- Une fois... murmura-t-elle.
- Cela te choque à ce point ? questionna-t-il, légèrement amusé de son air estomaqué.
- Non. Je trouve ça plutôt triste en réalité.
- Triste ?
- Tu es passé aussi longtemps à côté de tant de choses, de tant de sensations...
- Tu es la seconde à me dire que quelque chose dans ma vie est triste.
- Qui était la première ?
- Joline qui trouvait que je devrais m'amuser de temps à autre.
- Elle n'a pas tort.
- Vas-tu, toi aussi, te proposer d'y remédier ? demanda le marchombre dans un léger sourire.
- Pourquoi pas... mais plus tard. Pour le moment, il y a plus urgent.
- Comme ?
Pour toute réponse, Tyra laissa sa main gauche descendre sur sa hanche. Comprenant ce qu'elle cherchait à faire, le marchombre l'arrêta par le poignet avant qu'elle ne puisse aller plus bas.
Constatant cela, elle planta ses yeux dans les siens et, entrelaçant les doigts de son autre main aux siens, pria :
- Laisse-moi te montrer, Adanën... Laisse-moi t'aider à te défaire de cette peur qui t'entrave. Un marchombre n'a pas de chaînes, alors pourquoi continuer à en porter inutilement ? Laisse-moi t'aider à les briser...
Sa voix possédait de tels accents de sincérité et ses iris bleu glacier recelaient tant d'amour, que l'elfe était presque prêt à rendre les armes. Presque car la crainte était profondément chevillée à son cœur. En venir à bout ne serait pas si simple.
Alors, Tyra posa très doucement ses lèvres sur les siennes et il se fit violence pour ne pas la repousser car, cette fois, son baiser n'était ni exigeant, ni possessif. Dans la délicatesse qu'elle y mettait et qu'il savait contraire à sa nature passionnée, Adanën pouvait sentir son réel désir de l'aider. Et puis elle avait raison : il était grand temps qu'il vainque sa frayeur.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyMer 1 Avr - 17:32

Vu que je suis en retard et que j'ai dut le rattraper en lisant une sacrée pelletées de phrases, je me dois de te faire un commentaire constructif alors j'ai cherché les défauts et voilà ce que j'ai trouvé mais je précise que j'adore toujours autant ce que tu écris si ce n'est plus en faite...

Pour le chapitre 8
"Songer au futur envol de Tyra lui refit penser au sien" : je mettrais plutôt fit car il n'y a pas encore pensé dans ta fan finc je crois, et puis je trouve que la phrase pas si lointain que ça n'est pas très élégante le "que ça " est en trop...
"il serait marchombre lui aussi." ça fait une répétition, je crois que "il suivrait cette voie lui aussi" irait mieux.
"Il possédait toujours le secret espoir de finir par retomber sur Firenze" finir de est inutile dans la phrase...
"Depuis quand n’en avait-il eu aucune nouvelle ?" je trouve que la phrase est un peu tirée par les cheveux, je veux dire que la tournure est étrange, pourquoi ne pas avoir dit plus simplement " depuis quand n'avait il pas eu de nouvelles ?"
Quand l'inconnue est arrivée dans l'auberge j'ai tout de suite comprit qui c'était, c'était prévisible, je me doute que tu était obligées à cause du scénario mais le flash-back tu aurais dut le faire avant car là c'est vraiment prévisible (je me répète un peu^^)
"toi, Lyra et Gikawan, êtes devenus " sont devenus plutôt non ?
Contrairement au reste ça m'a frappée...
Finalement je n'ai pas eu le temps de tout lire, il me manque le chapitre 9, je reviendrai, ce que tu écris est super, je me suis presque forcée pour faire un commentaire "instructif".
Vraiment bien écrit...
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyJeu 2 Avr - 6:01

Merci beaucoup pour ce long commentaire constructif, Chevaucheuse de brume. J'apprécie l'effort et je tiendrais compte de la majorité de tes remarques dans la correction finale (ben oui, vous avez le chapitre 9, mais il y en a 12 plus un épilogue) pour la version que je donnerais à Pierre Bottero, ainsi que pour la version qui sera vendue sur internet.
Si tu pouvais (toi ou quelqu'un d'autre hein) faire ce genre de commentaire pour les chapitres suivants, voir les précédents, ça me serait vraiment d'une grande aide.

Sur ce, voilà le chapitre 10 :


* Chapitre 10*
Dilemme

Adanën ouvrit brusquement les yeux. Un coup d'œil au visage de Tyra qui dormait paisiblement sur sa poitrine le fit se souvenir de tout ce qui s'était produit la veille au soir.
Il s'était laissé embrasser pour tenter de vaincre sa peur des contacts physiques et, au début, la jeune femme était demeurée très chaste, se contentant de posséder sa bouche en tentant de ne pas l'effaroucher. Pus, très vite, sa nature ardente avait pris le dessus sur sa sagesse, la poussant à en vouloir davantage. Il avait vaillamment lutté pendant un moment, tentant d'emprisonner ses poignets pour la faire cesser, mais Tyra Zenf n'était pas de celles qui se laissent repousser lorsque le feu de la passion les consume. Il le savait et aurait dû se méfier. Elle n'était plus que brasier. Un brasier qu'il n'était plus possible de circonscrire dès lors qu'il était allumé. L'elfe avait réalisé trop tard qu'il n'aurait pas même dû autoriser un simple baiser. Avec elle, il s'agissait d'un jeu bien trop dangereux auquel le partenaire de la jeune femme ne pouvait que se brûler les ailes. Il avait fait bien plus. Ses ailes, ses ailes de marchombre, ses ailes de liberté, il les avait perdues avec son cœur et son âme, dans l'immensité d'un regard bleu glacier. Celui de Tyra, la femme qui, à présent, reposait contre lui, qui l'avait voulu en dépit de tout ce qui les séparait. Lié à elle à jamais. A l'instar des seijas, ces noirs félins auxquels elle ressemblait tant par moment, les leurs ne pouvaient s'éprendre réellement qu'une unique fois dans toute leur existence ; cette personne devenant alors leur âme sœur. Et il aimait Tyra de tout son être bien qu'il ne possédât aucune certitude que la réciprocité de ses sentiments s'avérait aussi forte.
Un soupir échappa au marchombre et il caressa distraitement les longs cheveux de nuit de sa compagne. Tomber amoureux de son élève, passait encore, mais il avait fait une grosse erreur en cédant alors qu'il était encore son maître. Malgré toutes les excuses qu'il se cherchait depuis son réveil, il ne pouvait nier ce fait et pouvait presque voir le regard réprobateur d'Alyanna. Comment, à présent, pourrait-il encore se poser en mentor auprès d'elle ? Il avait perdu toute crédibilité.
En proie à une myriade d'émotions contradictoires, Adanën se leva en prenant soin de ne pas la réveiller. Ne plus le sentir près d'elle lui fit pousser un petit feulement de protestation, mais elle n'ouvrit pas les yeux et il se rhabilla rapidement. Un regard en arrière, puis il franchit la porte sans retour. Cette fois, c'était lui qui prenait la fuite.
Le jour se levait, nimbant le ciel de teintes rose et bleu pastel, chassant la nuit. L'air résonnait du chant mélodieux des oiseaux et embaumait, mais ces manifestations aussi naturelles que poétiques, qui, d'ordinaire, l'auraient fait sourire, n'eurent pas raison de son agitation intérieure. L'elfe arpenta longuement les rues encore désertes, puis quitta la ville dans l'espoir que la paix forestière viendrait à bout de ses incertitudes. Il parvint rapidement à la clairière mais ne s'y arrêta pas. Il ne voulait autour de lui rien qui puisse lui rappeler Tyra et chaque brin d'herbe qui tapissait le sol semblait murmurer son nom. Il pensait déjà bien assez à elle comme cela.
Il s'enfonça davantage dans les bois et parcourut encore plusieurs centaines de mètres avant de s'immobiliser, la culpabilité le submergeant comme un gigantesque raz-de-marée. "Un maître ne peut être qu'un guide, pas un ami et encore moins un amant" lui avait dit Alyanna si peu de temps auparavant. Il avait bafoué cette règle avec la plus parfaite décontraction. Il était toujours le maître de Tyra... Cela n'aurait jamais dû se produire. Il aurait dû être assez fort pour lui résister. Mieux, il aurait dû s'en retourner sans céder à ses suppliques. S'il avait conservé sa réserve, maintenu les distances que sa crainte des contacts physiques lui avait toujours fait adopter, rien de tout cela ne serait arrivé. Tout s'était produit uniquement parce que, malgré son entraînement, il n'était pas assez fort pour résister à ses yeux, à son visage, à sa voix aux accents quasi envoûtants lorsqu'elle prononçait son prénom... Elle l’obsédait, voilà quel était le réel problème. Elle l’obsédait à un point presque insupportable, à un point presque malsain. Le marchombre s'assit à même le sol, les jambes soudain coupées. Comment avait-il pu laisser les choses en arriver là ? Pourquoi avoir relevé le défi de Jilano ? Faire de Tyra une marchombre tout en demeurant dans son rôle de maître, sans succomber à l'attrait irrésistible qu'elle exerçait sur tous les mâles, relevait de la gageure impossible. Il connaissait pourtant sa réputation en acceptant, alors pourquoi ? Était-ce du masochisme ou croyait-il être un surhomme ? Non. Jamais de son existence il n'avait eu de lui-même, une idée supérieure. Ce n'était donc pas cela...
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyJeu 2 Avr - 6:04

De nouveau il expira bruyamment. Il entendait presque la voix de son mentor lui exprimer sa réprobation comme elle l’avait toujours fait quand il agissait comme il ne convenait pas. Comment se sortir de cette situation inextricable à présent que l’irréparable avait été commis ? Il avait beau réfléchir, il ne voyait pas.
L'idée de cesser de la voir lui traversa fugitivement l'esprit, mais il l'écarta aussitôt. Non seulement cela ne résoudrait rien, mais en plus il en souffrirait. Le marchombre aurait souhaité obtenir les sages conseils d'Alyanna, mais il n'ignorait pas que celle-ci l'aurait fermement réprimandé pour sa conduite et lui aurait recommandé de mettre fin immédiatement à cette histoire à peine esquissée. Sauf qu'il ne s'en sentait pas capable. Jamais de sa vie Adanën ne s'était senti aussi dérouté, aussi perdu, aussi... incertain quant à l'avenir. Il devait mettre de l'ordre dans ses pensées, dans ses sentiments. Et ce serait impossible s'il demeurait à Llinmaï puisqu'elle resterait une tentation perpétuelle. Il devait partir en voyage pendant quelques temps afin de faire le point. Palès, au nord de l'Empire, était distant de plusieurs centaines de lieues de la capitale. Y aller et en revenir lui prendrait au bas mot un mois. Ce devrait faire l'affaire.
L'elfe se releva et regarda les branches agitées par un vent léger. Il ne devait pas s'attarder davantage.



Tyra ouvrit les yeux et tourna la tête vers Adanën. Mais le lit, de son côté était vide, l'oreiller conservant seul l'empreinte de sa tête. Il était parti ? Voilà qui était tout à fait inhabituel. D'ordinaire, c'était elle qui quittait l'endroit avant le réveil de son partenaire. La jeune femme haussa les épaules. Elle le retrouverait rapidement, ce n'était donc pas bien grave. Se redressant, elle bâilla et s'étira longuement dans tous les sens avec des gestes félins, puis s'adossa à la tête de lit en arborant un petit sourire satisfait. Elle avait réussi. Elle avait obtenu de lui l'étreinte à laquelle elle aspirait depuis si longtemps. Et elle n'en avait pas été déçue. Bien sûr, il avait tenté de lui résister, mais finalement il avait cédé. Et malgré des débuts aussi maladroits que timides et hésitants, il s'était fort bien débrouillé. Plus que cela même. Sous ses dehors sages et sérieux, Adanën Saltaro cachait bien son jeu. Elle était loin de se douter qu'avec son inexpérience, il se montrerait si habile au déduit1. Et pourtant...
Un soupir lascif lui échappa. Il s'était bien débrouillé, mais ce n'était pas suffisant. Elle lui apprendrait. Avec elle comme professeur, le marchombre serait bientôt un dieu dans ce domaine.



Un mois... Un mois qu'il était parti. Un mois qu’il l’avait laissée sans prévenir. Un mois sans nouvelles. Elle en perdait presque la raison, elle pour qui l'existence d'autrui n'avait jamais eu la moindre importance. Impossible de faire quoi que ce soit. Sans cesse son visage revenait la hanter, rendant toute concentration impossible. Elle restait là, à tournoyer dans sa maison et à boire à la taverne sans rien faire d’autre. Privée de son mentor, privée de sa présence, elle ne savait plus que faire. Elle n’était plus assassin et pas encore marchombre. Seule, elle était certaine de ne pas avoir la sagesse nécessaire pour avancer. Un mois à tourner en rond comme une seija en cage, attendant elle ne savait quoi. Un mois à s'interroger, à retourner dans tous les sens cette simple interrogation : pourquoi ? Pourquoi était-il parti sans un mot ?



Ce séjour à Palès avait fait du bien à Adanën. Il avait fait le point sur ses sentiments, sur la situation, sur son statut, sur sa fonction. Il savait à présent où il en était et ce qu’il devait faire. Ce ne serait agréable ni pour lui ni pour elle, mais il devait le faire. Mettre les choses au clair entre eux était une nécessité absolue.
De retour à Llinmai, son premier geste fut donc de se diriger vers les bas quartiers. Parvenu devant la porte de Tyra, il leva la main comme pour frapper, puis la laissa retomber. En chemin, il s’était répété des dizaines de fois ce qu’il devait lui dire, mais le courage lui manquait au moment de passer à l’acte. Il n’imaginait que trop bien sa réaction, surtout après ce qui s’était produit entre eux. Puis il se secoua. Il devait le faire, il n’avait pas le choix.
Prenant une grande inspiration, il se décida à frapper. Le temps sembla s’écouler avec une lenteur exaspérante, avant qu’elle ne vienne ouvrir. Le cœur du marchombre manqua un battement en l’apercevant. Son éloignement lui avait presque fait oublier sa beauté sauvage. Mais sur son visage, nulle joie ne transparut lorsqu’elle le vit. Aucun sentiment. Rien. Son regard bleu glacier, même, était redevenu le gouffre insondable qu’il avait été le jour où elle l’avait vu à la rivière et cela lui déchira le cœur plus surement que ne l’aurait fait une lame.
- Tiens tiens, qui voilà… fit-elle d’une voix dénuée de toute inflexion.
- Bonjour Tyra, fit-il, douché.
Il imaginait bien qu’elle n’avait pas apprécié sa fuite, mais à ce point… Sans rien dire, elle se détourna et regagna l’intérieur de la maison, le laissant seul sur le pas de la porte. Elle ne l’avait ni repoussé ni invité à entrer, alors que devait-il faire ? Voilà une discussion qui s’annonçait plutôt mal. Décidant qu’il avait assez atermoyé, il entra et referma derrière lui.
- Que me veut donc le grand Adanën Saltaro ? fit-elle de son fauteuil, sans plus lever les yeux vers lui.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyJeu 2 Avr - 6:05

- Tyra, s’il te plait, ne joue pas à cela.
- Que je ne joue pas à quoi ? questionna-t-elle de même, le regard fixé sur le livre qu’elle tenait.
- Il faut que nous discutions.
- De quoi donc ?
- De… mon départ brutal, répondit l’elfe, bien moins assuré qu’à son arrivée.
- Tu étais parti ? Je n’ai rien remarqué, asséna-t-elle alors en tournant finalement la tête vers lui, parfaitement impassible.
Paf ! Cela, il aurait du le prévoir, le voir venir. Elle n’était pas de celles qu’on peut abandonner brusquement sans risque. Il jouait de nouveau avec le feu.
- Tyra… il y a une explication tu sais. Ne souhaites-tu pas la connaître ?
- Je n’en ai cure.
La déclaration, très claire, lui fit froncer les sourcils.
- Pourtant tu l’entendras, fit-il d’une voix ferme. Je ne suis ici que pour cela.
A ces mots, la jeune femme se leva et traversa la pièce pour venir se placer devant lui, bras croisés et visage fermé. Elle se trouvait à quelques centimètres. Il pouvait sentir son souffle chaud effleurer son visage et sa résolution, décidément très fluctuante, faiblit de nouveau.
- Et bien, j’attends, fit la jeune femme d’un ton dur.
Visiblement elle n’avait aucune intention de lui simplifier la tache. Il déglutit pour tenter de reprendre son courage à deux mains.
- Je… suis parti parce que je m’en voulais de ce qui avait eu lieu entre nous, commença-t-il péniblement.
- Ah vraiment ? commenta-t-elle seulement, sarcastique.
- Ecoutes, je… suis toujours ton maitre. Cela n’aurait jamais du se produire. Tu… Tu es très belle et je t’aime infiniment, mais tant que tu seras mon apprentie, il n’y aura rien de possible.
Pour la première fois, il venait de lui dire clairement ce qu’il éprouvait pour elle. Venant du plus réservé des hommes de sa connaissance, la déclaration manqua faire perdre à Tyra le masque d’impassibilité qu’elle avait fait sien en le reconnaissant. Elle se reprit de justesse. Il ne devait pas penser qu’il pouvait partir ainsi sans un mot et revenir comme une fleur, même en lui avouant ce qu’il éprouvait pour elle. De plus, elle n’appréciait pas qu’il revienne en lui tenant ce genre de propos, ce qu’elle lui fit savoir de façon… frappante.
Dans le silence qui était retombé, une gifle claqua. Retentissante. Ebahi d’une telle réaction, Adanën, qui sentait sa joue droite le cuire, y porta la paume, ses yeux écarquillés fixés sur la jeune femme au visage indéchiffrable, plantée devant lui.
- Celle-ci, c’est pour t’être sauvé sans rien dire, lâcha-t-elle.
Avant qu’il ait pu s’en prévenir, un second soufflet le cueillit sur la joue gauche.
- Et celle-là pour les stupidités que tu viens de proférer.
Jamais de sa vie elle n’avait giflé qui que ce soit. Non pas par douceur mais parce qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Là, les choses étaient différentes. Très différentes. Elle voulait lui ouvrir les yeux. Elle voulait qu’il comprenne l’iniquité de sa réserve.
- Tyra… murmura-t-il, stupéfait.
- Tu es vraiment idiot, Adanën Saltaro ! s’exclama-t-elle ensuite, perdant son impassibilité.
Il s’attendait si peu à cette accusation que, sur le coup, il ne trouva rien à répondre. Puis, revenu de sa surprise, il répéta :
- Idiot ?
- Oui ! Tu n’as donc pas compris que les sentiments ne sont pas régis par une histoire de statuts ?! Réduire des émotions à ça, ça fait sordide !
- Venant de quelqu’un qui, il y a encore peu de temps, bridait totalement les siens pour respecter un Code édicté par un homme qu’elle hait, cela fait quelque peu étrange, rétorqua-t-il.
De nouveau une gifle. Il ne broncha pas.
- Tait-toi !
La trace de ses doigts imprimée sur la joue, l’elfe emprisonna les poignets de l’ex assassin dans une étreinte de fer.
- Me frapper ne résoudra rien, Tyra, fit-il de son ton le plus calme.
- Tu ne comprends rien ! Tu te dis ouvert et libre, mais tu es encore plus entravé par tes stupides préceptes que je ne l’étais par le Code des assassins !
L’accusation porta ses fruits. Ahuri, il l’observa avec attention, bouleversé par ses mots. C’était la vérité. Il laissait des mots et des statuts diriger sa vie.
- Tyra…
Il leva la main pour lui toucher la joue, mais elle le repoussa avec violence.
- Ne me touche pas ! s’exclama-t-elle avant de s’apaiser aussi soudainement qu’elle s’était déchaînée. Ne me touche pas…
Sa voix, sur les derniers mots, n’était que souffrance et douleur. Cela le crucifia.
- Tyra, je...
- Tu es cruel, dit-elle encore. Tu prétends m'aimer, pourtant...
- Je ne prétends rien, c'est un fait.
- Alors réagis par Zeran ! s'exclama-t-elle de nouveau, sans colère cette fois. Ne vois-tu pas que tu nous détruis tous les deux ?!
Alors qu'elle disait cela, ses traits parfaits étaient déformés par la peine et sa voix se brisa, comme si elle allait pleurer.
L'idée de la fière et indomptable Tyra en larmes par sa faute parut à Adanën aussi insupportable qu'insoutenable et il la prit spontanément dans ses bras. Une nouvelle fois, le geste la prit au dépourvu et elle s’écarta légèrement.
- A quel jeu joues-tu ? demanda-t-elle, incertaine.
- Je ne joue pas, Tyra, répondit-il alors d’un air grave. Je prends une décision.
Elle arqua un sourcil.
- A voir ton air, on jurerait que tu viens de décider de ma condamnation. Quel genre de décision ?
Il y eut un silence durant lequel tous deux se regardèrent dans les yeux, puis, il se décida à répondre :
- Tu avais raison. Je me laisse guider par des mots. Tu mérite mieux.
La jeune femme retint son souffle, n'osant croire ce qu'elle entendait.
- Que suis-je sensée comprendre ? murmura-t-elle.
Les actes se révélant parfois plus parlants que des mots, le marchombre l'embrassa tendrement. La stupéfaction lui fit tout d'abord écarquiller les yeux, puis elle passa les bras autour de son cou pour lui rendre son baiser avec fougue. Elle n'arrivait pas à croire qu'il ait décidé d'aller à l'encontre de ses chers principes, de braver l'interdit édicté par son maître. Pourtant, ses lèvres, douces et tendres sur les siennes, en étaient la preuve. Pourtant un reste de doute l'empêchait de se rendre pleinement à lui. Il fallait qu'elle s'assure d'avoir bien compris.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyJeu 2 Avr - 6:05

- Adanën, attends... Tu es bien sûr de ce que tu fais ? Tu ne regretteras rien par la suite ?
Se saisissant de sa main, il la baisa galament et, dans un petit sourire, répondit :
- Je t'aime, Tyra. De cela je suis absolument certain. Je t'ai ressentie comme mon âme soeur.
Le grand mot était lâché, induisant quantité de choses impensables pour eux encore peu de temps auparavant, mais cela ne sembla pas effrayer sa compagne, qui se blottit davantage contre lui. Son manque de réaction à cette annonce fit craindre à l'elfe qu'elle n'ait pas réalisé les implications.
- N'es-tu pas en colère ?
- Pourquoi devrais-je l'être ? renvoya-t-elle, sincèrement étonnée.
- Et bien... parce que si... nous risquons d'être liés à jamais.
- Et ?
De nouveau, il la fixa, désarçonné par son flegme alors qu'il s'attendait à une explosion en bonne et dûe forme.
- Je sais que j'ai très mauvais caractère, reprit-elle devant son silence, mais pourquoi me mettrais-je en colère contre quelque chose qui coule de source ?
- Tu... Je te demande pardon ?
La stupéfaction, audible dans sa voix aussi bien que visible sur son visage, la fit rire.
- Ne fais pas cette tête. On croirait que tu viens de voir un revenant.
- C'est... presque cela. (puis sur un ton rieur) Qui êtes-vous ma dame et qu'avez-vous fait de Tyra Zenf ?
Une fois de plus, le rire cristallin de la jeune femme résonna puis elle posa son index contre sa bouche pour le faire taire.
- Chut, souffla-t-elle avant de l'embrasser de nouveau.
Comme elle forçait doucement la barrière de ses lèvres, le marchombre sentit son sang bouillir dans ses veines et tout raisonnement le fuir. Il n'y avait plus qu'elle. Elle qu'il serrait dans ses bras. Elle. Son âme soeur.
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MessageSujet: Re: Assassin ou Marchombre ?   Assassin ou Marchombre ? - Page 5 EmptyJeu 2 Avr - 19:05

Je le fais, pas de problèmes mais je risque de manquer de temps, je ferai comme je pourrais, OK ?

Pour la fin du chapitre 8 :
"mais qu'elle avait déjà toutes les bases" je te propose "même si elle possédait déjà une expérience du combat" car elle n'a pas vraiment les "bases marchombres" mais celles des assassins.
"Alyanna écouta l’elfe raconter son histoire avec cette étrange jeune femme" Alyanna écouta l'elfe parler de l'étrange jeune femme" serait peut-être plus "correct", à toi de voir mais je trouve la phrase bizarrement formulée.
"redevint redevient" là tu as répété deux fois le même mot^^
"lui était aussi redevable" "lui était encore redevable" ? ou alors soit plus claire, je ne comprend pas pourquoi tu met ça, c'est un peu inutile puisqu'on sait que tous les marchombres respectent énormément leurs maîtres...
"Cela est bien," je ne sais pas trop quoi mettre à la place mais je trouve que ça fait bizarre^^
"Ce n'est pas une question" concordance des temps comme dirait mon prof de français^^ "ce n'était pas une question" plutôt.
"Surtout que l'idée de découvrir qui était cette Tyra était bien trop tentante pour qu'Alyanna la laisse passer."en faite je trouve qu'à partir de bien trot tentante la phrase est un peu bizarre, je ne sais pas comment m'exprimer, tu en mets trop. Je pense qu'il faudrait retirer soit "bien trop" et " pour qu'Alyanna la laisse passer" sinon la phrase est trop longue je trouve...
"Elle n'avait donc aucun respect de son maître ?" "...aucun respect pour son maître" plutôt, non ?
"Elle le fait toujours. Elle n'est avec moi que depuis quelques jours. " jours et toujours ça sonne comme une répétition je trouve...
"A cette heure plus que matinale, la grande salle était quasi déserte, la jeune tenancière s’occupant, seule, derrière le comptoir" Il y a trop de CC dans cette phrase, si j'étais toi je mettrais un deuxième verbe style : "la tenancière s'occupait seule..."
Je mets du temps à écrire ce qui ne va pas du coup je n'ai toujours pas fini le chapitre 8^^
bon je verrai demain !^^


Toujours pour la fin du chapitre 8^^
"Adanën venait de davantage se livrer", je sais que les CC on les met où on veut mais là je pense qu'il faudrait plutôt mettre "Adanën venait de se livrer davantage" mêmem si grammaticalement/orthographiquement (et autre parce que si je continue je vais inventer des mots, encore des mots pour être exact...)
"cette marque profonde " je crois que, même si ce n'est faux, il vaudrait mieux inverser, non ?
"avant de se retrouver mon apprentie" avant de devenir serait plus correct je crois...
Alors, alors, le chapitre 9.
"Tyra n'était pas réapparue tant qu'Alyanna était demeurée dans son entourage. " je trouve cette phrase un peu tirée par les cheveux ^^
Tu répètes trop souvent le mot ombrian, tu devrais peut-être alterner avec marchombre...
"Se sentir repoussée fit échapper à la jeune femme un petit cri " je pencherais plutôt pour " Se sentant repoussée, la jeune femme laissa échapper un petit cri"
"C'est ma nature", perso je préférerais "C'est dans ma nature"
"Elle s'est brusquement si fragile, si intensément... femme." le sens de la phrase m'échappe tu n'as pas oublié un mot ?
"à voir réaction" "à voir ta réaction", non ?

La suite demain...


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